La particule virale est si petite qu’aucun tissu permettant de respirer ne peut la tamiser. Ce sont en fait des forces intermoléculaires qui parviennent à la piéger dans l’enchevêtrement de microfibres non tissées.
Les particules du virus SARS-CoV-2 restent « plusieurs dizaines de minutes en suspension dans l’air lorsqu’elles sont expulsées par un individu infecté toussant, parlant ou même respirant », explique le physicien Jean-Michel Courty. Elles sont si petites – 0,12 micromètre, 0,12 millième de millimètre – qu’il est difficile de les filtrer par effet de tamis.
D'un côté 377 M€ pour aider les hôpitaux en première ligne face au coronavirus, de l'autre 246 M€ pour réduire au maximum les tensions de trésorerie. La première circulaire tarifaire 2020, dont Hospimedia a obtenu copie, est complètement chamboulée par la crise. La psychiatrie et les SSR reçoivent aussi un "signal politique fort".
Par sa première circulaire tarifaire, le ministère de la Santé entend permettre aux hôpitaux les plus exposés face au coronavirus de limiter leurs tensions de trésorerie pour les aider à passer le cap de la crise sanitaire actuelle.
En pleine crise sanitaire liée au Covid-19, la première circulaire tarifaire 2020 des établissements de santé, en attente de publication comme ses dix annexes mais dont Hospimedia a d'ores et déjà obtenu copie (à télécharger ci-dessous), amène le ministère des Solidarités et de la Santé à profondément remanier les paramètres initiaux de la campagne budgétaire. L'objectif est double : d'une part adapter "transitoirement" les modalités de financement avec la publication d'une ordonnance et "prochainement" d'un arrêté tous deux consacrés à la garantie de financement des recettes d'activité et d'autre part compenser par dotations les impacts en charges liés et non compensés (lire ici et là nos articles).
L’annonce les a pris par surprise. Lundi 13 avril, les enseignants ont découvert dans l’allocution du président Macron que les établissements scolaires rouvriraient « progressivement » leurs portes à partir du 11 mai. Alors que les écoles, collèges et lycées sont fermés depuis le 16 mars pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, un tout autre scénario avait circulé, ces derniers jours, dans les groupes WhatsApp d’enseignants, équivalents virtuels de la salle des professeurs : l’école ne reprendrait qu’en septembre, disait-on, et le gouvernement n’allait pas tarder à l’annoncer.
Les demandes du ministre de l’éducation nationale auront finalement été entendues. Selon un proche de Jean-Michel Blanquer, ce dernier plaidait pour un retour en classe avant les congés d’été, soucieux des conséquences sociales, scolaires et psychologiques du confinement. Au-delà de sa volonté de remettre le pays au travail – donc de prendre en charge ses enfants –, Emmanuel Macron semble avoir pris acte de ces inquiétudes, lorsqu’il déclare que « la situation actuelle creuse les inégalités » entre les élèves, en particulier « dans les quartiers populaires et les campagnes ».
« Sacrifier un peu vite les enseignants »
Sitôt annoncée, la perspective de reprendre le chemin de l’école dès le 11 mai a néanmoins soulevé de nombreuses questions. Comment expliquer la réouverture des établissements scolaires alors que les cafés, les restaurants, les cinémas et les théâtres resteront fermés ? « Dans mon lycée, avec 1 300 élèves, on dépasse largement la jauge d’un restaurant », dit, grinçante, une enseignante. « Nous étions pour la réouverture des écoles, si la situation sanitaire le permet, rappelle Francette Popineau, du SNUipp-FSU, majoritaire dans le premier degré. Mais les conditions ne sont pas réunies, puisque les cinémas restent fermés ! On rouvre les écoles pour relancer l’activité économique, en sacrifiant un peu vite les enseignants. » Le SNES, majoritaire dans le second degré, prévient d’emblée qu’« en l’état les personnels ne sont pas prêts » à reprendre le chemin des collèges et des lycées, indique Sophie Venetitay.
Culture Maison |"Death Stranding" fait partie de ces jeux vidéo d'auteur qui exaltent autant qu'ils fâchent. Comme avec la plupart des réalisations du prodige japonais Hideo Kojima, on adore ou on déteste. Il n'y a pas de demi-mesure.
Nicolas Martin, producteur deLa Méthode Scientifiqueet de la chronique sciences deRadiographie du coronavirus, vous entraîne à sa suite dans un jeu qui pourrait bien vous faire perdre tous vos repères, voire un peu de santé mentale, à moins de réussir à goûter comme il se doit la splendeur mélancolique de ce véritable trip !
Entre le 1er et le 30 mars 2020, 57441 personnes sont décédées en France. C'est moins qu'en mars 2018 (58641). Mais cela ne permet aucune comparaison entre la grippe et le Covid-19.
Un accompagnement des usagers et des professionnels accélérera le changement
La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades a certes profité à la démocratie en santé cependant la situation actuelle stagne. Une accélération du changement en faveur de l'engagement patient doit désormais s'opérer. Mais sans obligation.
La loi du 4 mars 2002 a consacré les droits et la représentation des intérêts des patients en France. Une première étape qui laisse sur sa faim le président du conseil de l'engagement des usagers à la Haute Autorité de santé (HAS), Christian Saout. Lors d'un débat organisé par la Société française de radiologie le 18 février dernier, cet engagé associatif de la première heure a invité à changer de cap et à prendre le virage de l'engagement patient, sous toutes ses formes participatives. Cela sans en faire une obligation cette fois car l'intéressé juge la situation actuelle quelque peu "gélifiante".
Une terminologie de l'engagement des patients se dessine
Afin d'enclencher le changement, une terminologie de l'engagement des patients est proposée. En espérant contribuer à l'essor d'un nouveau modèle de soins et du management du système de santé, associant savoirs scientifiques et expérientiels.
En décembre dernier, une approche terminologique de l'engagement des patients a été publiée* dans la Revue d'épidémiologie et de santé publique. Il s'agit d'une première étape de structuration des démarches en la matière en établissement de santé, résument les auteurs. Ceux-ci ont mené une revue exploratoire de la littérature internationale dans les bases de données PubMed et Cairn.info, afin d'identifier les principaux cadres conceptuels et terminologiques. Ils ont ensuite recensé les concepts et pratiques dans les organisations leader des pays où cette démarche était implantée. Et des échanges ont été menés avec l'équipe qui a développé le modèle de Montréal (lire l'encadré). "Les termes patients, interaction, expérience patient, savoirs expérientiels, engagement des patients, patient-partenaire et ses déclinaisons en patient-ressource, pair-aidant, formateur, chercheur et coach, ont été définis", informent les auteurs. In fine, ce travail propose "une simplification et une stabilisation du vocabulaire avec une approche pragmatique", écrivent les auteurs, qui espèrent qu'il contribuera à l'essor d'un nouveau modèle de soins et plus largement de management du système de santé, associant les savoirs scientifiques et expérientiels.
Il existe une réelle marge de progression des démarches d'engagement des usagers dans les CHU français. Un modèle de déploiement est proposé aux établissements, avec cartographie de l'existant à l'appui, afin de déployer davantage les initiatives.
"La politique d'engagement des usagers dans les CHU français semble émergente: mentionnée dans tous les projets d'établissement, où le patient est parfois décrit comme "partenaire", elle est mise en œuvre notamment via les représentants des usagers et les commissions des usagers, et l'expérience du patient est mesurée, sous forme de satisfaction le plus souvent." Dans un état des lieux de la stratégie d'engagement des usagers dans la sécurité des soins publié dans la revue Risques & qualité*, une marge de progression des démarches d'engagement des usagers se dessine clairement dans les hôpitaux universitaires français car ils semblent trop peu impliqués dans les activités cœur de métier de l'hôpital, auprès des personnels soignants et des autres patients.
Alors que la communauté Afro-américaine et les personnes exclues aux États-Unis paient un lourd tribut au coronavirus, l’exposition Chicago Calling met à l’honneur cinq représentants de l’Art Brut comme autant de témoignages de ces expulsés du rêve américain.
Présentée virtuellement parLa Collection de l’Art Brut de Lausanne pour cause d’épidémie, Chicago Callingpermet de redécouvrir l’œuvre immense de Henri Darger, qui compte parmi les plus célèbres créateurs d’art brut aux États-Unis, aux côtés de créatrices autodidactes également natives de Chicago : Lee Godie et Pauline. L’exposition confirme que les outsiders se recrutent majoritairement parmi les migrants, non pas tant les migrants géographiques, mais ceux qui ont été souvent chassés d’une culture ancestrale par la prolétarisation, la mondialisation, etc. C’est également le cas des trois artistes Afro-américains Mr. Imagination, Wesley Willis et Joseph E. Yoakum, dont les œuvres témoignent d’une capacité à se reconstruire un monde parallèle, taillé à la mesure de leurs rêves.
Chicago Calling, Visite virtuelle en cliquant sur ce lien :
Henry Darger reste une figure emblématique de l’art brut, tant du point de sa biographie, de sa démarche artistique, que du contenu même de son œuvre. Celle-ci porte le regard du spectateur vers un site dont on n’a pas fini d’entendre les rumeurs et les craintes: celle d’une enfance aux abois, d’un art de migrants et d’exilés. A l’instar d’une majorité de créateurs d’art brut, l’oeuvre d’Henry Darger peut être perçue comme celle d’un loup solitaire, d’un être aberrant, d’un Idiot magnifique, qui ne fera pas Ecole, lui qui ne supporta jamais la moindre scolarité ! Né en avril 1892 à Chicago, Henry Darger, très tôt orphelin de mère, est placé dans un foyer pour handicapés mentaux. Il s’enfuit pour rejoindre à pied Chicago qu’il ne quittera plus, vivant de différents emplois modestes dans les hôpitaux. C’est pendant son temps libre, souvent la nuit, qu’il se livre à son grand œuvre, dans une vie solitaire jusqu’à sa mort.
La limitation des déplacements et la distanciation sociale ont des conséquences psychologiques pour la majorité de la population, des troubles qui pour certains peuvent aller jusqu’à entraîner des tentatives de suicide. Un numéro d’écoute, le CoviEcoute 67, a été mis en place depuis lundi pour répondre aux questions et aux doutes de la population.
Après trois semaines de confinement à Reinhardsmunster, Mélissa ressent une dégradation de sa santé :
« Quand je stresse, je serre les dents la nuit et ça me provoque des douleurs dans la nuque et des névralgies. Cela ne m’était pas arrivé depuis un mois. Mais là depuis deux jours, j’ai des insomnies et je fais à nouveau des crises de douleurs. »
Le confinement provoquée par la crise sanitaire est venue chambouler le rythme de vie de la population. Résultat, une partie de celle-ci en perd ses repères, ce qui provoque des conséquences sur sa santé mentale :
« J’ai toujours été quelqu’un qui a besoin d’une certaine routine. Le fait de ne pas avoir de date de fin de confinement, me fait très mal réagir : c’est le flou total et aucune lunette pour y voir clair. Je suis en stand by, j’ai l’impression de vivre un cauchemar et que je vais me réveiller… mais non, c’est bien réel. Je culpabilise aussi de vivre à la campagne, je suis tiraillée entre mon envie d’aider les autres et la peur de mettre en danger ma famille. »
Les médecins sont bien conscients qu’une bonne partie de la population va souffrir de troubles psychiques, souvent légers, comme de la nervosité, l’altération de la concentration ou encore des troubles anxieux, mais parfois aussi plus graves comme des addictions, une détresse psychologique, voire des hallucinations…
L'art de ne rien faire et laisser son esprit respirer...
En néerlandais, ce concept a un nom : le Niksen. Et selon la psychothérapeute Katie Krimer, voilà pourquoi ne rien faire est un vrai défi.
C’est quoi, le niksen ?
Ce concept néerlandais promeut le fait de ne rien faire au sens propre du terme et de laisser l’esprit vagabonder.
« Dans un monde rempli de stress, qui fait presque la promotion du stress, on se sent coupable si l’on n’est pas constamment occupé. Je crois que le niksen est un moyen formidable de nous donner une marge de manœuvre pour réduire notre stress et goûter à la rêverie de l’esprit », estime la psychothérapeute Katie Krimer. Mais le niksen, qu’est-ce que c’est, au juste ?
Une grande pièce aux murs blancs, deux postes téléphoniques espacés de plus de deux mètres. Depuis lundi 6 avril, la cellule anti-stress de la ville de Rennes répond aux appels de personnes inquiètes ou en détresse. Un service gratuit et anonyme, de 9 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures (02 23 622 888).
Elle a été créée avec le soutien du CHU, du centre hospitalier Guillaume-Régnier, de la Cellule d’urgence médico-psychologique d’Ille-et-Vilaine et du réseau libéral de soins psychologiques. Grâce à l’appui du standard de l’Espace citoyen de la ville de Rennes, aucun appel n’est perdu.
« Le planning de présence des bénévoles s’est rempli en trois heures jusqu’au 1er avril, se félicite son coordinateur David Travers, chef des urgences psychiatriques du CHU de Rennes. Psychiatres, psychologues, infirmiers travaillant en psychiatrie… tout le réseau du public et du privé a répondu présent. C’est un bel élan de solidarité. » Ces professionnels reçoivent entre vingt et trente appels par demi-journée, et orientent les personnes vers les dispositifs existants de psychiatrie ou de psychologie, ou vers le 15 en cas d’urgence.
Face à l'engouement que suscitent les tests sérologiques, l'Académie nationale de médecine rappelle la valeur informationnelle de ces tests et évoque leur place dans le cadre de la stratégie de sortie de confinement.
Françoise Philip est philosophe, spécialiste en éthique médicale. Elle anime avec son époux, le Dr Jean-Luc Philip, médecin généraliste, le groupe éthique territoire Nice Est. Dans le texte qui suit, ils rappellent que la menace pandémique était bien documentée. Et s'étonnent de l'absence d'anticipation.
Crédit photo : GARO/PHANIE
Avec la pandémie que nous vivons, les fragilités de notre système économique et sanitaire sont désormais visibles. Le constat est largement partagé : il faut imaginer un débat de fond quant à nos choix de société. Les clignotants d’un risque pandémique existaient et n’ont pas été suffisamment pris en compte. Il convient de toute urgence de sortir du chacun pour soi.
Alors que l’éducation nationale prône le travail pendant les congés de Pâques, Nicolas Santolaria et ses fils revendiquent le droit au farniente.
En France, pour faire face à la pandémie, on n’a pas de stock de masques, mais on a des idées. Le 31 mars, sur l’antenne de CNews, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, faisait la démonstration de cette incroyable créativité en annonçant le lancement de l’opération « vacances apprenantes ». Kézako ?, se demande l’élève, déjà en train d’imaginer des scénarios de farniente pour la quinzaine de Pâques ? « Cela signifie que les professeurs peuvent donner des devoirs avant le début des vacances, pour que les enfants puissent travailler, de façon modérée d’ailleurs, parce qu’on a vu que les premières semaines ont parfois été très intenses », précisait le ministre dans la matinale de la chaîne d’information.
Confrontée à une « tempête », Brigitte Plazas, psychologue au service de psychiatrie infanto-juvénile des Hôpitaux de Chartres, se livre sur son travail au quotidien face au coronavirus et au confinement.
Elle se présente volontiers comme une « vieille routière » pouvant s’appuyer sur une solide expérience. On devine le sourire, lorsqu’elle le dit.
Brigitte Plazas est psychologue au service de psychiatrie infanto-juvénile des Hôpitaux de Chartres. Depuis une dizaine d’années. Habituée aux situations « compliquées », elle aide, au quotidien, en face à face, des enfants et des adolescents « souvent complexes ».
Par le passé, elle s’est aussi retrouvée en première ligne lorsqu’il s’est agi de faire cicatriser les blessures mentales de certaines victimes de l’attentat du Bataclan.
Et, depuis ce mois de mars, voilà venue l’heure de « la tempête ». Avec un mari au service de réanimation, elle mesure précisément la situation à laquelle est confronté le monde hospitalier :
La priorité ? « Les patients. Être là, disponible, tout le temps. » L’objectif premier ? « Limiter le stress aigu au moment il se produit afin de limiter, au maximum, les troubles post-traumatiques. »
Avec 5140 décès depuis le début de l'épidémie en France dans les Ehpad et les établissements médico-sociaux, les personnes âgées sont particulièrement exposées au Covid-19. Mais nos aînés sont aussi, en cette période de confinement, confrontés à la solitude et à l'isolement. "Le risque qui va après la dépression, c'est de se laisser aller, ne plus s'alimenter et là, le risque vital est très important.", prévient Frédéric Limousin, psychiatre spécialiste en géronto-psychiatrie.
franceinfo : Il y a vraiment un risque pour certains, les plus anciens, de mourir de solitude ?
Frédéric Limousin : C'est une façon de résumer les choses mais le risque est bien réel. Je crois que la solitude, l'isolement, sont très préjudiciables pour nos aînés. Il faut absolument privilégier les prises de contact autres, les appels téléphoniques, les tablettes, les réseaux. Il faut vraiment privilégier ces contacts et ne pas laisser ce sentiment d'isolement total, qui peut déboucher sur des réactions anxieuses très importantes. Il faut être très attentif.