« C’est montrer beaucoup d’arrogance que de faire croire que l’on peut reprendre le contrôle de la situation en desserrant l’étau du confinement », explique Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde ».
Stéphane Lauer Publié le 13 avril 2020
Chronique. Et si le remède était pire que le mal ? Et si ce confinement, qu’on nous intime de respecter pour sauver des centaines de milliers de vies, était excessif en provoquant l’une des pires crises économiques de l’histoire, aux conséquences humaines incommensurables ?
Passé l’état de sidération qu’a provoqué la pandémie de Covid-19, de plus en plus de voix s’élèvent pour qu’on remette au plus vite l’économie en marche. Dirigeants d’entreprise, économistes, éditorialistes, frustrés de regarder, impuissants, l’activité s’effondrer, commencent à faire entendre cette petite musique. C’est l’un des sujets que le président de la République, Emmanuel Macron, devra aborder dans son allocution, lundi 13 avril, alors que chacun s’interroge sur la durée pendant laquelle l’Etat va pouvoir tenir ainsi à bout de bras une bonne partie de l’économie.
« Etait-il raisonnable de mettre l’économie à terre pour finalement un nombre de morts pas beaucoup plus élevé qu’une épidémie de grippe saisonnière ? », me demandait il y a quelques jours un chef d’entreprise. Cette phrase, d’apparent bon sens, fait l’impasse sur plusieurs éléments essentiels.