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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 9 mars 2020

Rencontres en librairies autour du livre La Révolte de la psychiatrie


6 MARS 2020


Une journaliste de Bastamag, Rachel Knaebel, et deux psychiatres Mathieu et Loriane Bellahsen publient un livre racontant la révolte de la psychiatrie, pour remettre la question du soin – et non des profits privés – au centre de la société.
Entre grèves et mobilisations multiples, un mouvement social inédit remue la psychiatrie française depuis deux ans, révélant les effets dévastateurs des restrictions budgétaires et de la rationalisation managériale imposées aux soignants et aux soignés depuis trente ans.
Les psychiatres Mathieu et Loriane Bellahsen, avec Rachel Knaebel, journaliste à Bastamag, publient le 5 mars aux éditions La Découverte La Révolte de la psychiatrie. Cet essai retrace l’histoire de cette catastrophe gestionnaire. Il montre comment la psychiatrie publique, promouvant des soins tournés vers l’émancipation des patients, a été étouffée au profit de la gestion standardisée. Et comment cette évolution a été favorisée par une nouvelle neuropsychiatrie : de l’autisme à la schizophrénie, le patient comme être humain n’est plus au centre du soin. Sont surtout pris en compte les troubles de son cerveau. Ce qui a facilité une attaque en profondeur du service public, cantonné à la gestion des urgences et des plus précaires, au profit d’acteurs privés qui prospèrent sur le marché des prises en charge réputées « scientifiques ».

V.I.T.R.I.O.L. Théâtre de la Tempête

Comédie dramatique de Roxane Kasperski et Elsa Granat, mise en scène de Elsa Granat, avec Fanny Balestro, Quentin Coppalle, Pierre Giafferi, Roxane Kasperski, François Vallet et Olivier Werner.

Il est tard dans la nuit. Elle tente de se reconstruire après une douloureuse séparation, entame une nouvelle vie avec son nouveau compagnon avec qui elle forme un nouveau couple depuis six mois. Quand son ex débarque soudain, la tension s'installe.
Apparemment calme, celui-ci en crise maniaque ne va pas tarder à faire souffler un vent de panique dans l'appartement. L'arrivée surprenante d'un trio de musiciens qui le suit dans tous ses déplacements va rendre l'ensemble surréaliste.

Elsa Granat et Roxane Kasperski traitent avec "V.I.T.R.I.O.L." de la passion, la psychose et de la violence. Mais également du besoin d'appartenance.
L'écriture ironique et incisive analyse à travers une comédie satirique le mécanisme de la maniaco-dépression et l'impuissance de la psychiatrie laissant des malades en grande souffrance.


La maladie psychique en poésie

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Par G.BU. 03 mars 2020
Pour la deuxième année consécutive, l’Unafam du Bas-Rhin (*) et l’association RNA (Route Nouvelle Alsace) ont proposé au musée Würth un récital ponctué de poèmes dont les auteurs sont des personnes atteintes de maladies psychiques, illustrant ainsi la souffrance qui les accompagne au quotidien.

Jean-Pierre Lafleuriel, en préambule du récital, a rappelé l’importance de ne pas céder à la discrimination envers les handicapés psychiques.  Photo DNA
Sous les ornements de l’exercice poétique, un enjeu d’importance : lutter contre la stigmatisation dont sont victimes ces malades dans une société qui souvent les rejette. Jean-Pierre Lafleuriel, président de l’Unafam du Bas-Rhin, insiste sur le mot « discrimination », thème retenu pour les Semaines d’information sur la santé mentale (SISM) dans lesquelles s’inscrivait le récital.
« C’est un mot-clé car on n’y est toujours pas arrivé. Pour les gens dits normaux, ces malades sont des emmerdeurs », dit-il sans ambages.

Une hypersensibilité manifeste

Denise Jegouzo et Colette Annoni, membres de l’Unafam, ont lu les poèmes auxquels répondait le piano de Jean-Pierre Bohn. Dans ces écrits ont émergé émotion et hypersensibilité : des traits de caractère qui, selon M. Lafleuriel, transparaissent souvent chez les malades. « Au niveau intellectuel, développe-t-il, ils sont top. Mais ils ont une perte d’estime de soi, une sensation de mal-être, l’impression d’être en décalage avec la société. Certains sont en conséquence inhibés, et n’arrivent pas à se gérer au quotidien. »
« Ces travaux d’écriture, dit-il enfin, leur permettent de prouver qu’ils ont des capacités, souvent artistiques. »

Pour une histoire de la folie à Madagascar au XXe siècle

 
Questions à Raphaël Gallien, doctorant en histoire de l’Afrique au CESSMA, Université de Paris (Paris VII-Denis Diderot) et specialiste de l’histoire de la folie à Madagascar.
Pourquoi avez-vous choisi d’étudier l’histoire du seul établissement psychiatrique de Madagascar pendant la période coloniale ?
La question de la folie à Madagascar n’a que très peu été questionnée historiquement. Lorsqu’au début de mes recherches, j’ai voulu explorer les archives en France ou à Madagascar, aucun inventaire ne faisait trace des termes « aliéné », « fou », etc. De prime abord, la folie semblait ne pas exister ou du moins n’avoir pas retenu l’attention des autorités. Or Madagascar est le premier territoire à accueillir un établissement psychiatrique au sein de l’Empire colonial français. Une première expérience, centrée autour d’une cinquantaine de lits, est mise en place dès 1905 à Itaosy, à une dizaine de kilomètres au sud-ouest d’Antananarivo. En 1912, une structure située à Anjanamasina, à dix-huit kilomètres au nord-ouest de la capitale, dotée d’une centaine de lits et organisée en six pavillons, prend le relais de celle d’Itaosy et signe l’officialisation d’une démarche psychiatrique sur la Grande Île. Cette institution, qui n’a jamais cessé de croitre tout au long du XXe siècle – accueillant jusqu’à un demi-millier de personnes au milieu du siècle, est toujours en activité aujourd’hui. Son histoire n’avait jamais été écrite. Ce premier paradoxe fut au centre de mon travail de master et continue d’animer ma recherche ; il fallait faire jour sur cette histoire institutionnelle.

J’ai souhaité également questionner la signification de ce que l’on appelle folie en fonction des époques et des milieux sociaux dans laquelle elle apparait et interroger son rôle social au risque d’une lecture fonctionnaliste de la maladie mentale. Lecteur de Frantz Fanon et en premier lieu de ses écrits de psychiatre, j’ai été interpellé par sa capacité à mettre en regard le délire individuel avec un contexte historique et social. Ne se contentant non simplement de resituer la folie dans une philosophie de l’homme, Fanon ne cesse d’insister sur le schéma historique, au-delà du chemin individuel, qui œuvre dans la folie afin de pouvoir lui donner une sémantique en dépit de son non-sens apparent. Prendre au sérieux les traces laissées par le fou, dans les notes et remarques du médecin, dans les descriptions médicales, dans les productions que lui-même laisse parfois par des écrits, des dessins, des productions artisanales…, c’est entrer par une porte dérobée en situation coloniale et postcoloniale. Les colorations prises par le délire, ses expressions et la place qui lui est réservée, nous renseignent sur les valeurs d’une société, ses repères, les nœuds et points de tensions qui la conditionnent : la folie est toujours une construction collective.

Et si nous changions notre vision de la santé mentale !



Publié le 9 mars 2020

LUXEMBOURG


Courrier des lecteurs de Jean-Claude Comorassamy

Chaque année, maisons des usagers, familles, usagers, associations, professionnels, hôpitaux psychiatriques et partenaires organisent de nombreuses manifestations dans le cadre national mais aussi à la Réunion, des Semaines d'Information sur la Santé Mentale (SISM) qui s'adressent au grand public en ce mois de mars.
Avec pour thème cette année "Santé mentale et discrimination". Cette 31ème édition 2020 sera l'occasion d'échanger autour de l'impact des discriminations sur la santé mentale des personnes concernées par des troubles psychiques, confrontées de manière plus en plus importante aux discriminations.
 
Cette année encore des nombreuses idées et d’actions seront proposées dont l’objet premier, la promotion de la santé mentale dans le but d'informer, de sensibiliser et de lutter contre la stigmatisation cœur de tous les maux.
 
Pour mémoire, les Semaines d’Information sur la Santé Mentale (SISM)  créées à l’origine par l’Association Française de Psychiatrie (AFP), et actuellement coordonnées par plusieurs partenaires dont l’UNAFAM (Union Nationale des Amis et Familles de Malades psychiques) existantes depuis 1990 en Métropole.

Dépression : «Prescrire des médicaments est plus attractif»

Le Quotidien

Publié le 05/03/20

Le psychologue Fränz D’Onghia dénonce un «problème structurel» au Luxembourg qui favorise la prescription de médicaments au détriment des psychothérapies.

Le Dr Fränz D'Onghia. (photo Anne Lommel)
Le Dr Fränz D’Onghia. (photo Anne Lommel)
Avec un peu plus de 53 cachets pour 1 000 habitants par jour en 2015, selon les derniers chiffres disponibles de l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économiques), le Luxembourg fait partie des vingt pays qui consomment le plus d’antidépresseurs au monde, après la Belgique et l’Allemagne, mais devant la France, la Grèce ou l’Italie. Si les médicaments sont parfois indispensables au traitement de la dépression, leur prescription ne devrait toutefois pas être automatique, et encore moins ne pas être accompagnée d’un suivi.
Or le Luxembourg a tendance à favoriser la prescription de médicaments au détriment du suivi thérapeutique. C’est en tout cas ce que dénoncent plusieurs psychothérapeutes du pays, dont Fränz D’Onghia, psychologue et chargé de direction du service information et prévention de la Ligue luxembourgeoise d’hygiène mentale. «Au Luxembourg, nous avons un problème structurel : nous avons créé un système de santé où il est plus attractif de prescrire des médicaments plutôt que de prescrire une psychothérapie», s’insurge-t-il.

"Gère tes émotions !" : quelle implication pour quels soins ?

5es Rencontres soignantes en psychiatrie


A l’hôpital, et singulièrement en psychiatrie, les soignants doivent « gérer leurs émotions » et s’engager « ni trop, ni trop peu » dans la relation thérapeutique. Cette injonction suggère qu’il serait périlleux et non professionnel de s’impliquer. Pourtant les capacités émotionnelles du soignant sont essentielles dans la relation thérapeutique.

En psychiatrie il faut souvent résister et tenir bon face à l’intensité des troubles émotionnels de certains patients, et s’il existe des émotions agréables à partager d’autres percutent les soignants. Souffrance, peur, colère, culpabilité, tristesse peuvent générer des contre-attitudes parfois délétères et impacter les décisions. Comment différencier émotions, affects et sentiments ? Quelle est leur fonction ? Comment reconnaître ces éprouvés et faire en sorte qu’ils ne nuisent pas à la relation, au soin, au patient et au soignant lui-même ?


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Mary Typhoïde : une vie en quarantaine

Par Derwell Queffelec

Elle a passé 26 ans de sa vie en quarantaine. Voici l'histoire de "Typhoid Mary" : traitée de sorcière, d'hystérique, elle était une simple cuisinière, et la première "porteuse saine" qu'a connue la science américaine.
Elle a passé 26 ans de sa vie en quarantaine sur une île près de New-York.  Voici l’histoire de celle que l’on surnommait “Mary Typhoïde”.   
Été 1906 à Oyster Bay près de New York, Mary Mallon cuisine pour une famille riche lorsque la moitié des occupants de la villa tombe malade de la typhoïde. Une forte fièvre qui provoque céphalées, nausées et diarrhées et entraîne même la mort pour une personne sur dix.   

À la recherche du coupable

Le père de famille engage un médecin, George Sober, afin de trouver le coupable de la contamination. Les soupçons se portent sur la cuisinière irlandaise, Mary Mallon. Pourquoi ? À cause de sa spécialité de crème glacée à la pêche, seule recette où les aliments n'étaient pas cuits. 

Coronavirus : ce que l’épidémie dit de nous

L'INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner
Le 06/03/2020

80, c’est le nombre de pays touchés par le Coronavirus. Et les mesures prises pour freiner la propagation ne semblent pas enrayer la panique. Est-ce que les réponses politiques sont à la hauteur des attentes ? Comment le virus et la peur qu’elle suscite impacte la mondialisation ?
Le coronavirus, un virus mondialisé ?
Le coronavirus, un virus mondialisé ? Crédits : sesame - Getty
L’épidémie de Coronavirus continue de gagner du terrain. Alors que deux nouveaux décès ont été recensés en France hier, l’inquiétude s’intensifie. Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a déclaré qu’il était peu probable que la France échappe au stade 3, stade maximum du plan de lutte contre l’épidémie. Devant un tel constat, la communication et les mesures adoptées par le gouvernement sont-elles la hauteur pour ralentir le sentiment de panique qui s’installe ? Que dit la gestion de l’épidémie de la mondialisation ? 
Nous recevons Erik Orsenna, membre de l’Académie Française au siège de Pasteur, ambassadeur de l’Institut Pasteur et du réseau international, écrivain, économiste depuis 15 ans sur la mondialisation, auteur notamment de « Géopolitique du moustique : petit précis de mondialisation 4 », ed. Fayard et Jean-François Chambon, médecin clinicien spécialiste de l’infection par le VIH/Sida et directeur de la communication à l’Institut Pasteur sont nos invités pour discuter de ces sujets. 

Coronavirus : comment contenir une épidémie ?

LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE par Nicolas Martin
Le 06/03/2020

Comment passe-t-on d'une épidémie à une pandémie ? Historiquement qu’avait-on mis en place pour d’autres virus comme le SRAS, VIH, Ebola ? Qu’induit la déclaration d’état d’épidémie ou de pandémie dans les gestion de crises ?
Comment passe-t-on d’une épidémie à une pandémie ?
Comment passe-t-on d’une épidémie à une pandémie ? Crédits : PhotoAlto/Matthieu Spohn - Getty

[...] Et pour faire un point scientifique complet sur cette maladie, trois mois après le début officiel de l’épidémie, nous avons le plaisir de recevoir Arnaud Fontanet, directeur de santé globale à l’Institut Pasteur et professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers et Anne-Claude Crémieux, professeure en maladies infectieuses à l’hôpital Saint Louis à Paris. 

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Despentes : «On se lève et on se barre», retour sur un uppercut

Par Sonya Faure Cécile Daumas et Simon Blin — 
Le départ de l’actrice Adèle Haenel de la cérémonie des césars du 28 février, à l’annonce de la remise du prix de la meilleure réalisation à Roman Polanski. Cet acte avait suscité le texte de Virginie Despentes.
Le départ de l’actrice Adèle Haenel de la cérémonie des césars du 28 février, à l’annonce de la remise du prix de la meilleure réalisation à Roman Polanski. Cet acte avait suscité le texte de Virginie Despentes. Photos Berzane Nasser. ABACA


Le texte de l’écrivaine paru dans «Libération» en soutien à Adèle Haenel, qui avait quitté la cérémonie des césars à l’annonce du prix attribué à Roman Polanski, a été largement lu, partagé et commenté. Retour sur le phénomène et une semaine de débats.

«Il y a quand même un problème à régler avec le désir de l’homme. Qui est au milieu de tout, qui est comme normal tout le temps. A un moment, il faudra que ça dégage. Oui, il y a une énorme colère.» 1998 : Virginie Despentes a 29 ans, cheveux auburn lâchés, aucun jeu de séduction. Elle parle de son dernier livre, les Jolies Choses (Grasset), sur le plateau télé de Bouillon de culture. Face à elle, Bernard Pivot. Autour d’elle, Philippe Sollers, sourire narquois, Michel Houellebecq, faussement absent. En bon père de famille émoustillé par la réputation de celle qui a écrit Baise-moi quelques années plus tôt, Pivot l’interroge sur le milieu du rock qu’elle fréquente. Alors, ce «monde de boîtes à partouzes et de sexe» ? «C’est un monde d’hommes, répond-elle, impavide. Un monde d’hommes et de profit.» Mais il y a des femmes, insiste Pivot, quel est leur rôle ? «En gros, de faire les putes», dit-elle sans un battement de cils. Les mots sont à peine articulés, énoncés à un niveau de décibels très bas. Elle ne parle jamais fort, même quand elle s’emporte.

Dans les médias, une (r)évolution du langage sur les violences sexistes et sexuelles

LE REPORTAGE DE LA RÉDACTION par Fiona Moghaddam
Le 05/03/2020

De plus en plus, les médias s'attachent à employer les "bons mots" pour évoquer les violences sexistes et sexuelles. Les trop souvent "drames familiaux" ont laissé place aux "meurtres conjugaux" ou "féminicides". Une évolution réelle, saluée par les associations, même si beaucoup reste à faire.
Quelques Unes de journaux évoquant les violences conjugales ou féminicides
Quelques Unes de journaux évoquant les violences conjugales ou féminicides Crédits : Fiona Moghaddam - Radio France
Il y a encore un ou deux ans, il n'était pas rare de découvrir dans la presse ou sur internet des titres évoquant "un drame familial" ou "un crime passionnel" ou des jeux de mots qui n'étaient pas vraiment appropriés aux faits décrits. Aujourd'hui, les médias qu'ils soient de presse écrite, radio ou télé emploient plus volontiers les notions de féminicide ou meurtre conjugal et semblent de plus en plus attentifs à ces questions. Mais des évolutions restent à mener, notamment en ce qui concerne les émissions de divertissement à la télévision. 

La longue marche des combats féministes Réécouter La longue marche des combats féministes

L'INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner
Le 05/03/2020

L'historienne, professeure émérite et auteure de “La place des femmes, une difficile conquête de l’espace public”, Michelle Perrot est l’invitée des Matins ce jeudi
L'historienne, professeure émérite et auteure de “La place des femmes, une difficile conquête de l’espace public”, Michelle Perrot est l’invitée des Matins ce jeudi
L'historienne, professeure émérite et auteure de “La place des femmes, une difficile conquête de l’espace public”, Michelle Perrot est l’invitée des Matins ce jeudi Crédits : Agence BOURGES - Maxppp
Dans une tribune explosive sur la cérémonie des Césars, Virginie Despentes y épingle les dominants qui « exigent le respect entier et constant, et en prime le silence des victimes ». Quelques heures plus tard, comme un retour de bâton, la romancière de King Kong Théorie a été accusée de complaisance envers les terroristes. Un demi-siècle après la révolution féministe des années soixante-dix, où en est l’égalité homme / femme ? Pourquoi la conquête de l’espace reste encore à achever ? Comment les combats féministes ont-ils évolué ? Pour en parler, nous recevons l’historienne Michelle Perrot. Elle republie « La Place des femmes, une difficile conquête de l’espace public » (Textuel). 23 ans après, elle met à jour l’entretien mené avec le journaliste Jean Lebrun,  dans une édition enrichie.

Les femmes évincées de l'Histoire ? 

"La Révolution française est au fond très conforme à la société qui l'a vu naître, c'est-à-dire qu'on respecte les femmes et on veut leur rôle dans le privé, mais surtout pas dans le public. [...] La Révolution française a donné des choses aux femmes, par exemple le droit au divorce qui a été supprimé ou l'égalité des deux sexes devant l'héritage qui n'existait pas dans la France d'Ancien Régime." Michelle Perrot
"Derrière les événements révolutionnaires, il y a toujours cette espèce de structure de la domination qui perdure. Mais à côté de ces événements qui ont quand même un effet à terme, les femmes, elles, n'ont jamais cessé de se mobiliser. Il y a un féminisme sans le nom, car il faut bien voir que le mot féminisme date de la fin du XIXème et pas il n'existait pas auparavant." Michelle Perrot

Quels sont les déterminants de la criminalité chez les adolescents ?

Univadis

Par Nathalie Barrès   28 févr. 2020

L’adolescence… une étape sensible

L’adolescence est une étape clé de maturation marquée notamment par des aspects cognitifs et émotionnels et par les interactions avec l’environnement social. Ainsi, les troubles neuro-développementaux et plus globalement de santé durant l’enfance, les traumatismes crâniens, les expériences traumatisantes ou d’adversité peuvent avoir un effet significatif sur les trajectoires de développement d’un individu. Les recours judiciaires sont particulièrement fréquents dans cette tranche d’âge et sont bien souvent prédictifs d’actes de criminalité à l’âge adulte. 

Récidive suicidaire : comment protéger les adolescents français ?

Univadis

Par Caroline Guignot   3 mars 2020

Messages principaux

Le risque de récidive suicidaire concerne près d’un tiers des jeunes adolescents suivis durant l’année suivant une première tentative, selon une étude prospective française. Si la sévérité de la dépression et le fait d’être pris en charge pour des troubles psychiatriques en constituent des facteurs favorisants, le fait de s’adapter (stratégies de coping) en travaillant fort, en faisant de l’activité physique ou des activités relaxantes semblent des éléments protecteurs. Il convient de les évaluer afin de mieux prévenir le risque de récidive en pratique clinique.
Le risque de récidive est très élevé après une première tentative de suicide, notamment chez les jeunes. Différentes études se sont penchées sur les facteurs favorisant cette récidive, mais peu ont été menés prospectivement pour évaluer les paramètres pouvant réduire ce risque. De tels facteurs sont déterminants lorsqu’ils amoindrissent la vulnérabilité des jeunes. Afin de mieux les connaître, une équipe française a conduit un travail prospectif à 1 an de 320 jeunes de 13 à 17 ans ayant été hospitalisés dans cinq services pédiatriques (Meaux, Crépy, Creil, Rouen, Amiens) pour une tentative de suicide.

dimanche 8 mars 2020

« J’ai grandi avec un frère schizophrène »



Par Ophélie Blanchard   Mis à jour le 06 mars 2020

« J’ai grandi avec un frère schizophrène »

Didier Meillerand a grandi avec un frère schizophrène. Pendant longtemps, ses parents sont restés dans le déni, tandis que lui, cherchait des réponses. Aujourd’hui, il témoigne dans son livre  La poire en bois (Le Texte Vivant éd.) la richesse que la maladie psychique lui a apporté.

samedi 7 mars 2020

Sexualité. Des nouvelles du clitoris

Publié le 
Grand oublié des livres d’anatomie, méconnu du grand public et parfois même mutilé, c’est le clitoris qu’El País met à l’honneur dans son supplément hebdomadaire.


Ce n’est pas une “fleur d’amandier”, ni “un type avec les jambes écartées et la tête qui pend” qui apparaît en couverture d’El País Semanal daté du 1er mars et titré “Les dernières nouvelles du clitoris”. C’est bien un clitoris. Mais l’absurdité des suppositions hasardées par les pas

Les femmes ont le privilège d’être dotées du seul organe humain destiné exclusivement à procurer du plaisir, rappelle l’autrice de l’article : un “enchevêtrement très dense” de plus de 8 000 terminaisons nerveuses. Et pourtant,
Cette partie du corps si précieuse a été oubliée, répudiée, salie et, même encore aujourd’hui, mutilée. Tout un symbole de l’histoire des femmes.”
D’après une sexologue interrogée par le magazine espagnol, près de 70 % des femmes “ne connaissent pas réellement” le clitoris. L’urologue australienne Helen O’Connell révèle pourtant son anatomie complète dès 1998, agacée de ne pas voir figurer l’organe sur son manuel chirurgical. Mais aujourd’hui encore, le clitoris est souvent absent des manuels scolaires, ou réduit à un “petit bouton” externe.

Le tabou de la sexualité féminine

“Étant donné l’obsession que certains ont à couper ce clitoris qui dérange, il n’est pas étonnant que ce pauvre organe ait fait profil bas tout au long de son histoire”, remarque Kate Lister, professeure britannique et autrice de A Curious History of Sex (“Une curieuse histoire de la sexualité”, non traduit). En effet, il y aurait près de 200 millions de femmes excisées dans le monde, qui ont grandi sans clitoris, voire avec les organes génitaux cousus.
Mais sans parler de ces mutilations génitales, la sexualité féminine, victime de l’ignorance et de la honte, a longtemps été maintenue dans l’ombre, écrit encore El País.
On grandit en voyant des pénis dessinés partout sur les murs Les bites paradent partout. Chez les jeunes, les garçons n’ont pas peur de raconter à leurs potes qu’ils se masturbent. Alors que les filles se taisent.
Résultat ? Les femmes hétérosexuelles rapportent plus de difficultés à atteindre l’orgasme avec leurs partenaires que les hommes. “Une fois de plus, il y a inégalité entre hommes et femmes en matière d’orgasme”, écrit El País.
Aujourd’hui, note toutefois la journaliste, le sujet est de plus en plus abordé et cet organe trop longtemps tabou est (lentement) réhabilité. Entre autres, la popularité croissante des sex-toys stimulateurs de clitoris a permis à beaucoup de femmes de (re-) découvrir leur corps et donne plus de visibilité au plaisir féminin. “Il y a de l’espoir !”, conclut El País.