Serge Cannasse 25 févr. 2020
Pourquoi certaines personnes ayant vécu un traumatisme souffrent-elles de trouble de stress post-traumatique (TSPT) alors que d’autres ne le développent jamais ? Les modèles explicatifs dominants postulent que la résurgence intempestive des images et pensées intrusives, caractéristique du trouble, est liée à un dysfonctionnement de la mémoire : elle rejoue en boucle le traumatisme, malgré les efforts des patients pour en chasser le souvenir. Une équipe CNRS/Inserm/Hesam Université publie dans Science un travail qui suggère un défaut de régulation de la mémoire plutôt qu’une défaillance de celle-ci.
Leur travail prend place dans le programme transdisciplinaire 13 novembre, en réponse à un appel à projet de la direction du CNRS pour apporter la contribution des scientifiques aux conséquences des attentats du 13 novembre 2015 sur les survivants et les témoins. Au sein de ce programme, l’ambition de l’équipe est d’identifier les facteurs de protection et les marqueurs cérébraux associés à la résilience au traumatisme. Ils ont constitué un panel de 102 survivants des attentats de Paris, dont 55 souffrant de TSPT, et de 73 personnes n’ayant pas été exposés aux attentats. Tous ont accepté de passer une IRM cérébrale au cours d’une épreuve dite « Think/No-Think ».