Isabelle Stengers s'est formée avec le prix Nobel de chimie Ilya Prigogine, avec qui elle écrivit son premier livre en 1979, remettant en cause l'autorité de la science. Elle s'attache aujourd'hui à explorer de nouveaux modes de nouveaux modes de production de savoir, de l'hypnose à la sorcellerie.
L'Assemblée a adopté jeudi soir une proposition de loi UDI-Agir pour combattre les discriminations professionnelles subies par les diabétiques et les autres malades chroniques. Porté par la centriste Agnès Firmin Le Bodo, le texte a été voté à l'unanimité en première lecture et doit maintenant être examiné par le Sénat.
La proposition de loi prévoit que « nul ne peut être écarté d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation au seul motif qu'il serait atteint d'une maladie chronique, notamment de diabète ».
Le 14 janvier, plus de 1 000 médecins menaçaient de démissionner de leurs fonctions administratives à l’hôpital. Cette semaine, à Rennes, Saclay, Nantes ou encore Brest, des dizaines de praticiens sont passés à l’action.
Avec une vingtaine de collègues, le Dr Sandrine Bonnel, chef de pôle à l’établissement public de santé mentale de Ville-Evrard (Seine-Saint-Denis), remettra sa démission dans quelques jours. Entre perte de sens et pénurie de soignants, la psychiatre de 56 ans explique son geste au « Quotidien ».
LE QUOTIDIEN : Pourquoi avoir fait le choix de démissionner ?
Dr SANDRINE BONNEL : J'ai le souci et le sentiment de pouvoir faire quelque chose pour le service public hospitalier. Je ne veux plus simplement subir et déplorer. Subir une lente dérive qu'on sent venir depuis une vingtaine d’années mais qui atteint aujourd’hui un seuil critique.
Publiés au fil des procès visant les fabricants d’opiacés aux Etats-Unis, des milliers de documents confidentiels éclairent leur stratégie, à l’origine de la plus grave crise de santé publique dans l’histoire du pays.
Tout a commencé en 1980 par une brève lettre publiée dans la très prestigieuse revue New England Journal of Medicine. Onze lignes présentent les résultats d’une étude évaluant l’effet des médicaments opiacés sur 11 882 patients hospitalisés.
Les deux auteurs constatent que seuls quatre d’entre eux présentent des signes de dépendance, avant de conclure que le phénomène est « rare ». Aucun détail n’est donné sur les molécules utilisées, leurs dosages ou la durée du traitement, et pourtant ces quelques phrases ont changé le cours de l’histoire aux Etats-Unis.
Pendant vingt-cinq ans, elles ont été au cœur de l’argumentaire des fabricants d’opioïdes, avec cette statistique reprise en boucle dans les brochures, les conférences et les échanges avec les docteurs : « Le risque d’addiction concerne moins de 1 % des patients. »
Accompagner un patient porteur d’une dysphorie de genre dans son parcours de soins implique de comprendre ses besoins, ses attentes et de savoir l'orienter. Par crainte d’être jugé, le patient transgenre n’a pas toujours spontanément recours à son médecin traitant. Celui-ci devrait pourtant jouer un rôle majeur dans son suivi médical et psychologique. A la condition d’y être préparé.
Image d'illustration | GARO/PHANIE
Environ 25 millions de personnes dans le monde seraient concernées par la transidentité. Parfois sujet à une grande souffrance psychique qui peut être ponctuée d’épisodes dépressifs, le patient transidentitaire a plus que tout autre besoin d’une écoute attentive et d’un accompagnement spécifique, médical et psychique. Son parcours de soins, notamment s’il nécessite une réassignation de genre, comporte de nombreuses étapes médicales et psychologiques qui devraient théoriquement pouvoir débuter dans le cabinet du médecin traitant.
Au SPP, nous offrons la psychothérapie individuelle. Nos tarifs sont établis en fonction du revenu familial du client et du nombre de personnes dans la cellule familiale. Le service est offert en français, ...
Jennifer Lavallée, directrice des programmes santé mentale, dépendance, itinérance et services sociaux généraux au CISSS de la Côte-Nord, explique les raisons de la diminution de lits en psychiatrie dans les hôpitaux de Baie-Comeau et Sept-Îles. Photo courtoisie
Depuis novembre 2019, les hôpitaux de Baie-Comeau et de Sept-Îles comptent moins de lits en psychiatrie, à la suite de la mise en place d’un plan de transformation des services en santé mentale qui vise à offrir davantage de services de proximité dans la communauté pour favoriser le rétablissement et le maintien des gens dans leur milieu.
À Baie-Comeau, le nombre de lits est passé de 21 à 15. À Sept-Îles, il a reculé de 21 à 18. À sa séance du 29 janvier, le conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord a officiellement entamé les démarches auprès de Québec pour faire modifier son permis d’exploitation en conséquence.
Tout ce processus de transformation découle du plan d’action en santé mentale 2015-2020 du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Avec ses 42 lits de psychiatrie interne, la région se trouvait bien au-delà des 25 lits de courte durée par 100 000 habitants ciblés par les standards ministériels, précise Jennifer Lavallée, directrice des programmes santé mentale, dépendance, itinérance et services sociaux généraux au CISSS.
Avec ses 33 lits actuels, la région demeure tout de même au-delà des normes du ministère, mais le CISSS a obtenu l’autorisation nécessaire.
Choses en place
La transformation en cours vise à « donner davantage de services dans la communauté et aller rejoindre les gens où ils sont pour éviter le recours à l’hospitalisation », indique Mme Lavallée.
POINT DE VUE / «Parler de l’aide médicale à mourir pour la maladie mentale? C’est un peu comme vouloir ramoner la cheminée avant même que le poêle ne soit bien installé dans la maison !»
Voilà ce que je disais récemment à un ami boomer «rescapé» comme moi de la psychiatrie parfois si abusive et haïssable des années 70. Des séjours en clinique (pour dépression atypique sévère) dans mon cas, marqués par des électrochocs en séries, des semaines de comas à l’insuline et une pharmacopée aussi lourde qu’incapacitante. Le bonheur dans la molécule, quoi!
Prendre tout le temps nécessaire
Non, mais, sérieux! Question d’acceptabilité sociale et d’enrichissement du débat, la ministre de la Santé, Danielle McCann, a agi très sagement en mettant sur pause le projet d’une extension de l’AMM pour la maladie mentale à certaines conditions. D’ailleurs, on n’a qu’à regarder l’affaire du procès qui secoue aujourd’hui la Belgique, où comparaissent des médecins qui ont accordé l’euthanasie volontaire à Tine Nys, une jeune femme de 38 ans souffrant de divers troubles mentaux, pour comprendre qu’il peut y avoir toutes sortes de nuances de gris, même dans le plus «noir» des cas.
Une trentaine de détenus avaient porté plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme, qui recommande d’« envisager des mesures » contre « le surpeuplement » carcéral.
Le Monde avec AFPPublié le 30 janvier 2020
Surpopulation, matelas au sol, crasse, bruit incessant : une trentaine de détenus avaient porté plainte pour dénoncer leurs conditions de détention. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) leur a donné raison, jeudi 30 janvier, en condamnant la France.
Saisie entre 2015 et 2017 par 32 détenus des prisons de Nice, Nîmes, Fresnes, Ducos (Martinique) et de Nuutania (Polynésie), – dont 29 ressortissants français, un ressortissant cap-verdien, un polonais et un marocain –, la justice européenne recommande à l’Etat d’« envisager l’adoption de mesures générales visant à supprimer le surpeuplement et à améliorer les conditions matérielles de détention », selon un communiqué de presse diffusé par la Cour, sans toutefois lui intimer d’agir, mais en recommandant de prendre des mesures face à ce « problème structurel ».
Fictions et essais, tous ses livres sont écrits à la première personne. On la retrouve dans « La Loi du rêveur », où cet ami de la psychanalyse entremêle songes et souvenirs.
« La Loi du rêveur » de Daniel Pennac, Gallimard, 176 p.
Dans ce salon des éditions Gallimard, la vocation de la cheminée relève du décoratif. Mais il y a quelque chose de si chaleureux chez Daniel Pennac… On jurerait qu’un bon feu crépite à quelques mètres de nos fauteuils. Une flambée s’accorderait bien avec la tenue confortable, mi-éternel prof, mi-gentleman-farmer, de l’écrivain – gros pull vert-bleu, pantalon de velours marron, hautes chaussures de marche.
Elle irait parfaitement, aussi, avec le ton de la conversation, ponctuée par des citations signées Herman Melville, Raymond Chandler ou Gabriel Garcia Marquez, et jalonnée d’anecdotes dont on doute qu’il les raconte pour la première fois, sans pour autant donner le moindre signe de lassitude – une capacité à ne pas épuiser son enthousiasme dans la répétition qui est peut-être liée au goût pour la pédagogie de celui qui enseigna jusqu’en 1995, mais n’a jamais cessé d’aller à la rencontre des enfants et des adolescents. Au fil de l’échange, quand la chute de l’histoire s’annonce, le sourire s’étire, ou la tête se secoue d’amusement. Toujours, le regard pétille, enfoncé derrière les petites lunettes rondes.
Le point de départ de la discussion est le nouveau livre de l’écrivain, La Loi du rêveur. Un récit délicieusement labyrinthique où s’enchâssent souvenirs de rêves et souvenirs tout court ; un jeu de cache-cache à travers les âges et les strates du réel avec le lecteur autant qu’un hommage joyeux à l’œuvre de Federico Fellini en général et, en particulier, à son Livre de mes rêves (tout juste réédité par Flammarion, 584 p., 75 euros). La Loi du rêveur est dédié à J.-B. Pontalis (1924-2013), qui fut psychanalyste, écrivain et éditeur – chez Gallimard.
Il y a 46 ans, en 1974, une équipe internationale regroupant une trentaine de scientifiques (parmi lesquels le français Yves Coppens) découvrait en Ethiopie l’extraordinaire fossile de « Lucy », une australopithèque qui vivait il y a 3,2 millions d’années. Grâce à l’étude fine de ce fossile complet à 40 %, ces chercheurs purent démontrer que Lucy était apte à marcher debout et que, contrairement aux théories dominantes de l’époque, la bipédie datait d'au moins 3,2 millions d’années et avait largement précédé le processus d'accroissement du volume crânien. Cette première révolution dans la connaissance de nos lointaines origines eut un retentissement considérable dans la communauté scientifique. Mais à l’époque, on était pourtant loin d’imaginer que cinq autres découvertes toutes aussi importantes allaient complètement bouleverser notre vision de l’évolution de l’homme.
En mai 2015, une nouvelle découverte résonnait en effet comme un coup de tonnerre dans le monde scientifique : des nouveaux vestiges trouvés par les chercheurs français du CNRS, de l'Inrap 1 et de l'Université de Poitiers, sur la rive occidentale du lac Turkana, étaient datés de 3,3 millions d'années et faisaient reculer de 700 000 ans l'apparition des premiers outils de pierre taillée, les plus anciens retrouvés jusqu'alors, en Ethiopie, datant de 2,6 millions d'années (Voir Nature).
Les nouveaux outils découverts étaient principalement de lourds blocs de lave ayant servi à produire des éclats tranchants au moyen d'une technique dite sur enclume. Cette technique suppose la maîtrise simultanée de trois éléments : le bloc à tailler, un percuteur et une enclume. Le bloc est maintenu sur l'enclume par une main pendant que l'autre utilise le percuteur pour frapper et obtenir des éclats tranchants à partir du bloc. Compte tenu du nombre et de la variété des objets retrouvée sur le site (éclats, enclumes, percuteurs, nucléus), il ne faisait aucun doute, pour ces chercheurs, que ces hominidés avaient produit de manière intentionnelle de véritables outils.
C'était un gros point noir du centre hospitalier spécialisé, qui coordonne la psychiatrie sur tout le département : l'unité d'hospitalisation pour mineurs va enfin voir le jour.
Direction, personnels, syndicats et patients devraient bientôt avoir une occasion de souffler un peu : l’unité d’hospitalisation dédiée aux mineurs va enfin pouvoir entrer en fonctionnement. C’est le directeur du Nouvel Hôpital de Navarre (NHN), Patrick Waterlot, qui l’a annoncé lors de ses vœux au personnel mardi 21 janvier 2020.
Et il était temps : depuis des années, le NHN, qui administre les services de psychiatrie sur tout de département de l’Eure, souffrait cruellement de ce manque. En mai 2019, les syndicats FO et CGT alertaient encore les pouvoirs publics et la direction d’une situation critique et dangereuse pour les jeunes patients : « L’hôpital accueille de plus en plus de mineurs qui sont mélangés avec les adultes au sein des services d’admission, déploraient-ils alors. Les mineurs sont exposés à l’hétéro-agressivité de patients non stabilisés. »
Un arrêté paru samedi au Journal Officiel prévoit une amélioration de la flexibilité du parcours de formation pour les étudiants en soins infirmiers. Ces derniers pourront à présent bénéficier d'un aménagement de leurs études en cas d'activités complémentaires ou de situations personnelles particulières.
L'étudiant pourra faire cette demande en cas d'activités complémentaires aux études : étudiant salarié (activité professionnelle d'au moins 10 heures par semaine en moyenne dans les six derniers mois, étudiant engagé "dans plusieurs cursus", ou étudiant entrepreneur, artiste, sportif de haut niveau, exerçant des responsabilités au sein du bureau d'un association, etc.
C’est sur le système cardio-vasculaire que les bienfaits de l’activité physique (AP) ont d’abord été démontrés, grâce aux travaux de l’épidémiologiste britannique Jeremy Morris, débutés à la fin des années 1940. Depuis, une myriade d’études ont confirmé ses effets protecteurs, et le rôle délétère de la sédentarité, pour pratiquement tous les organes.
L’activité physique régulière, même d’intensité modérée, est aussi efficace qu’un médicament pour prévenir ou traiter certaines maladies.
maladies.
Cerveau
– 30 % de risque de dépression. Stimulation de la neurogenèse, baisse du stress et de l’anxiété, effet anti-burn-out.
Os
Prévention de l'ostéoporose, réduction du risque de chutes et de fractures chez les sujets âgés. Entretien du cartilage (articulations).
Artères
- 25 % de risque d'AVC. Amélioration de la souplesse des artères, diminution des plaques d’athérome.
Muscles
Améliore le développement et l’entretien musculaire
Côlon*
– 25 % de risque de cancer du côlon, — 40 % de risque de récidive.
Notre journaliste est entrée dans le cercle et s’est laissée porter par cette danse euphorisante, venue du sud de l’Italie.
Je n’ai jamais été piquée par une tarentule et pourtant j’étais très curieuse d’en découvrir le remède magique : la tarentelle. Héritées des rites dionysiaques grecs, les tarentelles — il en existe différentes selon les régions — sont des danses paysannes qui ont émergé dans le sud de l’Italie vers le XIVe siècle.
Plus que des danses festives, elles étaient aussi des rituels thérapeutiques, qui, grâce à des gestes vifs et une musique impétueuse, étaient censés soigner la léthargie causée par la morsure de l’arachnide velue originaire de la province de Tarente. Pour éclaircir les mystères qui flottent sur cette tradition singulière, j’ai suivi un atelier à SuDanzare, une association fondée par des danseurs italiens en 2010, qui se sont donné comme mission de faire briller ce pan de leur culture. « La tarentelle vient d’un milieu pauvre. Il était important pour nous de mettre à l’honneur cette culture de la simplicité », explique Tullia Conte, qui anime le cours avec Mattia Doto.