Ils se reconnaissent comme « largués », « vieux », « dépassés ». Ces adultes sont démunis face à un univers numérique et une culture adolescente qu’ils...
Myopathies, maladie des os de verre, amaurose congénitale de Leber, lupus érythémateux… Dans l’opinion, l’expression « maladie rare » évoque souvent des maladies dont les symptômes seraient avant tout physiques. Pourtant, certaines d'entre-elles provoquent également des symptômes psychiques moins "visibles" mais tout aussi importants à diagnostiquer.
par Jean-Victor Blanc, psychiatre, praticien hospitalier, chargé de cours en faculté de médecine, Sorbonne Université, publié initialement sur The Conversation
Les liens entre processus créatif et troubles psychiques sont connus depuis l’Antiquité. Comme l’atteste la punchline d’Aristote : « Il n’y a point de génie sans folie. » Deux mille ans et des poussières plus tard, de nombreuses études s’efforcent de prouver de manière scientifique l’intuition du philosophe grec. Sans y parvenir vraiment…
La première difficulté consiste à circonscrire la créativité. On peut en donner une première définition : à savoir l’habileté à transformer les idées neuves et pleines d’imagination en réalité. Mais s’il s’avère que si la créativité est nécessaire aux artistes, elle est tout aussi essentielle dans les disciplines telles que les sciences, la politique ou les affaires. En outre, tous les artistes n’ont pas le même mode de fonctionnement : comment comparer un écrivain à un musicien ? Le succès n’est pas non plus forcément proportionnel à la créativité, un rapide coup d’œil aux singles les plus vendus l’atteste.
"Les psychiatres et les psychologues doivent plaider en faveur de réformes sociales structurelles ", écrit Paul Verhaeghe, professeur de psychologie à l'Université de Gand, dans son nouvel essai. Il est attristé de voir que de plus en plus d'enfants et d'adultes sont aux prises avec des problèmes psychologiques, alors que l'on ne touche pas aux causes sous-jacentes.
Paul Verhaeghe, psychanalyste, psychologue clinicien et auteur de best-sellers mondiaux, a relu la thèse de 1961 qui a rendu Michel Foucault célèbre. Le philosophe français, mort du sida en 1984, était un géant intellectuel et un penseur à contre-courant. Son travail tourne autour de la connaissance, du pouvoir et du désir. Son Histoire de la folie retrace l'évolution de la pensée sur la folie aux 17e et 18e siècles. Verhaeghe y trouve, dit-il, les germes des excès de la psychiatrie contemporaine. Il mentionne en particulier la tendance implacable à la pathologisation. De plus en plus de caractéristiques et de comportements sont qualifiés d'anormaux et de déviants et sont considérés comme une maladie. Cette tendance s'accompagne d'une prolifération de nouveaux troubles psychiatriques. Bien que Verhaeghe le regrette, la vraie folie reste souvent sans nom : la société de performance néolibérale qui rend les gens mentalement malades et malheureux.
Tristement illustré, un peu partout dans le monde, par de trop nombreux faits divers dramatiques, le fléau de la pédophilie a suscité une étude récente au Canada pour documenter avec des données probantes les « tendances actuelles » concernant les abus sexuels dont sont victimes les enfants.
Les auteurs de cette recherche ont analysé les réponses de 15 801 hommes et de 18 669 femmes à l’Enquête sociale générale (ESG)[1] de 2014 afin de comparer la prévalence des abus sexuels dans l’enfance en fonction de l’année de naissance (six groupes d’âge de 15 ans à plus de 80 ans) et en fonction d’autres critères (appartenance aux peuples autochtones du Canada et niveau de revenus). Les données probantes de trois enquêtes rétrospectives dans la population montrent qu’après une hausse significative des actes pédophiles dans les décennies suivant la Seconde Guerre Mondiale, on observe au Canada une diminution depuis le début des années 1990. Constatée pour les garçons comme pour les filles (mais cependant plus marquée pour les filles), cette baisse de la prévalence des abus sexuels sur des mineurs est vérifiée aussi dans les populations autochtones, et pour les personnes vivant dans un foyer à faibles revenus. La tendance s’observe quelle que soit le degré de relation avec les auteurs des agressions sexuelles, c’est-à-dire qu’il s’agisse de familiers (parents, baby-sitters, enseignants, voisins...) ou de personnes étrangères, sans aucun lien avec les mineurs concernés.
Une prise en charge psychologique transculturelle peut être très utile dans le cadre de l'adoption. La psychiatrie transculturelle s’est développée depuis un demi-siècle pour essayer d’apporter aux patients issus de l'immigration une prise en charge adaptée. Il a été prouvé que la situation transculturelle a une influence sur les personnes et les groupes. Le but est de proposer une prise en charge efficace vis-à-vis d’un patient qui souffre.
La dépression est un trouble mental courant et constitue la première cause d’incapacité dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 300 millions de personnes sont confrontées à ce problème, et dans le pire des cas, la dépression peut conduire au suicide.
Comment reconnaître la dépression ? Certaines personnes sont-elles plus exposées au risque de dépression ? Quelle prise en charge pour les personnes atteintes de ce trouble ?
Dr Marie-Claude Gavard, médecin psychiatre, psychothérapeute, psychanalyste à Paris. Auteur de Mais qu’est-ce qui se passe dans ma tête? » chez Marabout et Adoption, blessures d’amour, éd. Odile Jacob
Pr Prosper Gandaho, professeur de Psychiatrie d’adultes et recteur de l’Université de Parakou Bénin. Chef du Service de Psychiatrie du Centre Hospitalier Départemental et Universitaire du Borgou à Parakou, Bénin.
Aux États-Unis, une équipe de chercheurs a testé avec succès la pratique sportive pour soulager les symptômes de différents troubles de la santé mentale et de l’humeur. Une approche naturelle pour des personnes qui se voient trop souvent prescrire uniquement des médicaments lourds de conséquences.
Nous connaissons tous l’adage « bien dans son corps, bien dans sa tête », déclinaison contemporaine d’« un esprit sain dans un corps sain », citation d’un poète satirique romain des Ier et IIe siècles. Pour autant, l’exercice physique n’avait encore jamais été envisagé comme un traitement en tant que tel aux États-Unis, jusqu’aux récents travaux d’une équipe scientifique de l’université du Vermont, aux résultats très encourageants.
Ces chercheurs ont voulu tester une approche intégrative de la santé et du bien-être sur des patients atteints de trouble psychiatrique et de l’humeur en leur proposant des activités physiques et un rééquilibrage alimentaire. Pour ce faire, David Tomasi, Sheri Gates et Emily Reyns ont construit un gymnase avec de la lumière naturelle et une décoration spécialement conçue pour cette étude dans l’unité de psychiatrie du Centre médical de l’université du Vermont.
Mad Pride, la première marche Suisse de la santé mentale a eu lieu à Genève le 10 octobre 2019, 25 ans après une telle initiative organisée au Canada. Ce défilé pour déstigmatiser la maladie psychique a rassemblé plus de 1000 personnes venues témoigner avec beaucoup dʹhumour de leur place dans la cité.
La perception de la fibromyalgie et des patients fibromyalgiques pose de nombreuses questions, l’idée d’une origine psychosomatique de la maladie étant assez répandue. La psychologue Véronique Barfety-Servignat (Lille) a offert un éclairage intéressant sur le sujet, dans le cadre du Congrès de la Société française de rhumatologie (SFR).
Limites des critères diagnostiques
Pour la psychologue, la question n’est pas la réalité de la maladie, car il s’agit de la réalité du malade. « Ce sont des patients dont la douleur devient la tonalité de base de leur vie. Ils sont ‘malades de douleur’ » a-t-elle souligné. L’idée est donc bien de sortir de la dichotomie entre maladie auto-immune ou maladie psychosomatique.
Une nouvelle étude a mis en évidence une association entre l’utilisation de cigarettes électroniques et la dépression clinique, la recherche ayant révélé que les utilisateurs de cigarettes électroniques sont deux fois plus susceptibles que les personnes n’en ayant jamais utilisé de rapporter un antécédent de dépression clinique.
Simone Veil a été une grande ministre de la Santé. Pas seulement pour avoir porté la loi légalisant l’avortement. Elle a fait d’autres choses folles et évidentes, comme ouvrir le premier hôpital dédié aux toxicomanes. Avant ça, on les mettait en prison ; Simone Veil a décidé qu’il leur fallait des soins, une institution spécifique, qu’elle avait confiée à Claude Olievenstein, un psychiatre psychédélique. Elle a aussi permis la création du premier intersecteur de psychiatrie infanto-juvénile, confié à Michel Soulé, un psychiatre psychanalyste. Simone Veil a largement participé à construire ce tissu humain qui se trouve être consciencieusement détruit par Agnès Buzyn aujourd’hui. Si je vous reparle de ça maintenant, c’est parce que vient de sortir Simone Veil. L’aube à Birkenau (éd. Les Arènes). C’est un livre construit par David Teboul à partir des conversations qu’il a eues avec Simone Veil pendant plus de quinze ans.
Un « Grand Rendez-Vous » de la psychiatrie s’est tenu lundi 9 décembre 2019 à Paris. L’occasion pour les médias de clarifier leur position sur le traitement des sujets abordant les troubles psychiques et la santé mentale.
La santé mentale sera la première cause mondiale de handicap à partir de 2020. Cette prévision de l’OMS est déjà palpable : un Français sur cinq, et un Européen sur quatre, sont touchés par des troubles psychiques. Le « Grand Rendez-Vous » de la psychiatrie, qui s’est déroulé lundi 9 décembre à la Maison de la Chimie à Paris, est venu clore une phase d’un an et demi de débats dans sept régions de France, initiés par la Fondation de France et l’Institut Montaigne. Il est, surtout, venu ouvrir de nouvelles perspectives.
Parmi elles, celle de la place des médias pour promouvoir la santé mentale et faire de la prévention sur les troubles psychiques. « Le rôle du producteur d’information se concentre sur la stigmatisation. Les médias, qu’ils soient d’information ou de divertissement, sont prescripteurs de stéréotypes et d’attitudes », assure Aude Caria, directrice de Psycom, un site d’information grand public sur les troubles psychiques. Première porte d’entrée dans le domaine de la santé, les médias y jouent un rôle transversal, en traitant des troubles eux-mêmes, mais aussi de la santé mentale positive et du bien-être. « Les médias doivent faire comprendre qu’il n’y a pas de santé sans santé mentale, et porter cette vision globale », poursuit Aude Caria. Selon elle, cette vision doit même s’imprimer dès l’école. « On n’y apprend pas à repérer ses émotions, à les apprivoiser, à les nommer ou à savoir prendre soin de son sommeil par exemple. »
Les «thérapies de conversion» ont concerné 4,2 % des appels reçus par le refuge.
Photo AKATRE
La mission parlementaire sur «les pratiques prétendant modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne» a rendu son rapport mercredi. Une proposition de loi est à l’étude pour lutter contre ces méthodes insidieuses.
Un homme homosexuel menacé de mort pour qu’il épouse une femme et ait des enfants. Une jeune femme lesbienne à qui un sexologue recommande de suivre des séances d’hypnose, au cours desquelles des messages à caractère sexuel lui sont répétés dans le but «d’habituer son corps à la pénétration masculine». Un pasteur parisien qui estime que l’homosexualité d’une jeune femme «est le fait d’esprits qui l’empêchent de suivre le plan de Dieu». Ou encore des exorcismes menés pour «chasser le démon de l’homosexualité» et pouvant aller jusqu’à des sévices sexuels ou l’excision de femmes lesbiennes… Autant de pratiques communément appelées «thérapies de conversion» et épinglées ce mercredi par deux députés, qui estiment que «l’intervention du législateur est nécessaire».
Planète aroma - organisteur du colloque avec les hôpitaux de Maubeuge et de Felleries-Liesses - a l’habitude d’animer des stands.
Pour en savoir plus au sujet de ce colloque nous nous sommes entretenus avec Francis Duflot, fondateur de Planètes Aroma, qui est basée à l’Hôpital départemental de Felleries-Liessies. Planètes aroma a pour but de former des soignants à l’utilisation des huiles essentielles pour éviter les excès médicamenteux, parmi les premiers à avoir adhéré à ce projet, l’hôpital de Maubeuge ou « 200 soignants ont été formés à l’aromathérapie, notamment au niveau des services généraux, dont la maternité mais aussi au service psychiatrie. »
Ce colloque a pour objectif de mettre en valeurs la qualité de prestation des soignants qui agissent pour un meilleur bien-être de leurs patients. Aujourd’hui, il y a un recul sur les résultats obtenus, Francis Duflos nous cite en exemple « grâce à l’aromathérapie, nous avons 50 % de gain de temps sur la cicatrisation des plaies de personnes diabétiques et amputées ».
Le psychiatre Jean-François Trudel, chef du département de psychiatrie à l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke, tient à rassurer la population sur la qualité des soins qui sont offerts à cet endroit.
« Les patients qui causent des problèmes en psychiatrie sont une petite minorité. Il faut transmettre le message que la psychiatrie n’est pas une jungle. Oui il arrive de temps en temps des situations disgracieuses parce que c’est une clientèle particulière qui est là, mais c’est exceptionnel. La majorité des gens qui viennent chez nous sont des personnes souffrantes. Ils repartent soulagés, avec le sentiment qu’on les a aidés », clame-t-il.