Dans la presse dite "féminine", il y aurait des magazines franchement aliénés aux canons de la séduction servile, et puis d'autres titres, plus émancipateurs et généreux. Pure manipulation, dénonçait il y a déjà 45 ans un classique de la littérature féministe qui vient de ressortir à La Découverte.
Mi-juillet, plusieurs médias viralisaient un sondage indiquant que seulement 22% des femmes se trouvaient “jolies”. Beaucoup d’entre eux omettant au passage de préciser que l’enquête en question, réalisée par l’IFOP, avait été commandée par Naturavox. Qui n’est autre qu’une marque de régime pour maigrir... mais que le magazine Elle présente pudiquement (et très bizarrement) comme un “site d’informations”. Car, sur Twitter et dans un article publié le 12 juillet, le magazine féminin “s’étonne” :
L’Académie américaine de pédiatrie (AAP) a publié des recommandations sur la délivrance de conseils téléphoniques afin d’éviter les erreurs et leurs conséquences sur le plan médico-légal : les dix points forts à retenir.
Être accessible
Ne pas laisser votre secrétariat établir un barrage entre vous et le téléphone ; établir des procédures pour lesquelles votre personnel doit vous déranger pour un appel. Si la personne qui appelle perçoit son problème comme urgent, celui-ci doit être traité comme tel.
Offrir un service rapide et courtois
Les patients doivent avoir un accès rapide à une « personne réelle ». Chronométrez votre temps de ligne au bureau et ajustez votre personnel avec le nombre de lignes téléphoniques. Répondre aux appels dans des délais raisonnables ; le personnel doit préciser aux appelants dans quel délai ils seront rappelés (dans l’heure qui suit, en fin de demi-journée, etc.) et leur demander si cela leur convient.
Honorer la demande d’un patient qui souhaite consulter
La personne qui appelle peut ne pas être capable d’expliquer son problème de manière adéquate. Même si une évaluation téléphonique approfondie ne justifie pas nécessairement une rencontre en « face-à-face », il faut prendre en compte ses angoisses et donner satisfaction au patient.
Au départ, elle a hésité. « Ce n'est pas dans ma nature de me montrer », reconnaît Samira, d'une voix douce. Mais cette infirmière de 45 ans nous reçoit finalement à son domicile de Boissy-Saint-Léger. Elle a besoin de s'exprimer. « Je veux être sûre que le ministre de l'Intérieur lise ma lettre », justifie-t-elle. Un courrier dans lequel elle dénonce l'« injustice » de sa situation.
Le 4 juin, une mauvaise nouvelle atterrit dans sa boîte aux lettres . La préfecture du Val-de-Marne l'informe que sa demande de naturalisation est ajournée de deux ans. Motif : l'infirmière aurait dépassé le nombre d'heures légal de travail, en cumulant trois emplois dans deux cliniques et à l'hôpital intercommunal de Créteil.
Les Journées européennes du patrimoine sont traditionnellement synonymes de découvertes. A cette occasion, le CH Les Murets ouvre ses portes au grand public. Au programme : deux visites guidées à 14h et 15h30. Les visiteurs seront l’occasion de découvrir le château des Murets, un édifice datant du XIXe siècle, ainsi que le parc de 17 hectares qui l’abrite. Le public aura également tout le loisir de connaître l’histoire de cet établissement, qui s’est construit, il y cinquante ans, au moment de la mise en place de la sectorisation en psychiatrie.
Depuis plusieurs années, notre hôpital manque cruellement de moyens pour fonctionner. La pression qui s’exerce à cause des baisses successives du budget pèse sur le fonctionnement de l’hôpital. Ainsi, les infirmiers et aides-soignants travaillent de plus en plus souvent en sous-effectifs, engageant ainsi la qualité et la sécurité des soins dispensés ainsi que leur propre sécurité.
« La Matinale » vous propose une sélection de séries à (re)voir sur petit écran. Cette semaine, « Big Little Lies », « Orange Is the New Black » et « Workin’ Moms ».
Cette semaine, cap sur le continent américain avec trois séries féminines et féministes. Big Little Lies accueille, dans sa saison 2, l’immense talent de Meryl Streep, Orange Is the New Black fait ses adieux avec une septième saison en demi-teinte et Workin’ Moms reprend du poil de la bête après une première saison trop lisse.
Paru en 2016 en France, l’ouvrage de Denis Lacorne, aborde un sujet à la fois brûlant et clivant, celui de la tolérance et de ses limites, dans un contexte de vive polémique sur la burqa et le voile à l’école. Une spécificité bien hexagonale, souligne l’auteur. Et pourtant, trois ans plus tard, son livre est traduit aux Etats-Unis, où, comme dans la plupart pays anglo-saxons, ces deux attributs vestimentaires de l’islam ne semblent pas soulever autant de passions. Pour preuve, rappelle Denis Lacorne, la burqa n’est pas interdite dans l’espace public et le voile est autorisé à l’école.
Dans le cadre du colloque organisé par l'Institut Chrysippe qui s'est déroulé en décembre 2016 au Centre Hospitalier le Vinatier autour du thème du "rétablissement en psychiatrie", Vincent Demassiet, président du réseau français sur l'entente de voix, nous fait par de son parcours de rétablissement dans un merveilleux témoignage.
Il n’est pas un manuel de neuropsychologie qui ne consacre quelques lignes à l’extraordinaire histoire de Phineas Gage. Le cas emblématique de cet homme, dont le crâne a été perforé par une barre à mine, est considéré comme essentiel dans la compréhension des troubles de la personnalité. Pendant l'été, « le Quotidien » revisite les neurosciences à travers des cas cliniques célèbres.
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Tout commence le 13 septembre 1848 pour Phineas Gage, à 16 h 30. Ce contremaître de 25 ans travaille à la construction d’une ligne de chemin de fer à la périphérie de Cavendish, dans le Vermont, aux États-Unis. Alors qu’il bourre de la poudre noire dans le creux d’un gros rocher pour le faire exploser, il oublie d’ajouter du sable par-dessus. C’est alors qu’un coup de barre à mine provoque une étincelle et met le feu à l’ensemble.
À cause de l’explosion, la longue barre métallique décolle et pénètre la tête de l’homme au niveau de l’arcade zygomatique gauche, traverse l’orbite gauche et le lobe frontal pour ressortir de la boîte crânienne près de la ligne médiane à la jonction entre les sutures coronales et sagittales. Emportée par son élan, la barre à mine, de 110 cm de long et de 3,2 cm de diamètre, atterrit 25 mètres plus loin.
« Il faut être un intellectuel pour croire une chose pareille : quelqu’un d’ordinaire ne pourrait jamais atteindre une telle jobardise. » Avec cette formule inspirée de George Orwell, Jean-François Braunstein, philosophe français des sciences et de la médecine, résume son sentiment face aux travaux d’éminents universitaires anglo-saxons.
Peter Singer, Judith Butler, John Money, Anne Fausto-Sterling, Donna Haraway…, émettent « des discours sur l’amour et la tolérance, sur les animaux maltraités ou les mourants à soulager, auxquels chacun a immédiatement envie de souscrire » qui conduisent « à des conclusions absurdes et choquantes » écrit-il dans son dernier ouvrageLa philosophie devenue folle.
Dans « L’illusion de connaissance », Steven Sloman et Philip Fernbach, deux cognitivistes américains, s’intéressent à un phénomène dont peu d’entre nous admettent l’existence – et pour cause puisqu’il s’agit de notre propre degré d’ignorance. Leur constat est pourtant sans appel : en tant qu’individus, nous savons bien peu de choses du monde qui nous entoure – si peu que nous devons sans cesse nous en remettre aux connaissances des autres.
Paradoxalement, l’humanité prise collectivement est capable de mettre des stations spatiales en orbite ou de maîtriser la fission nucléaire, mais, à l’échelle individuelle, beaucoup d’entre nous seraient bien en peine d’expliquer le fonctionnement d’artefacts quotidiens les plus simples, rappellent-ils. Qui pourrait se targuer de comprendre dans le détail comment marche une chasse d’eau ?
Les électrochocs (ou sismothérapie) efficaces contre le risque de suicide ? Cette équipe du Collège médical de Géorgie à l'Université Augusta (Géorgie) suggère en effet, avec cette petite étude pilote présentée dans la revue Brain Sciences, qu'à la moitié de l'amplitude généralement utilisée, le traitement électroconvulsif (ECT) pourrait être efficace pour traiter les pensées suicidaires.
Le marché des traitements de la schizophrénie présente un aperçu :
Un nouveau rapport d’étude de marché intitulé « Rapport mondial 2019-2025 sur le marché des traitements de la schizophrénie globale » fournit un outil unique pour évaluer le marché, mettre en évidence les opportunités et soutenir la prise de décision stratégique et tactique. Rapport sur les traitements de la schizophrénie présent, où iraient les entreprises dans l’avenir et rapport fournissant également des informations complètes sur le marché des traitements de la schizophrénie, analyse de la concurrence, taille du marché des traitements de la schizophrénie, situation de l’entreprise, analyse SWOT du secteur des traitements de la schizophrénie sont inclus dans le rapport.
Selon un essai contrôlé randomisé mené dans 4 centres spécialisés dans la prise en charge des addictions à Internet en Allemagne et en Autriche, une thérapie cognitive et comportementale (TCC) courte (sur 15 semaines) et ciblée, associant des séances de groupe et individuelles (STICA, Short-term Treatment for Internet and Computer game Addiction), permet d’obtenir un retour à un usage normal d’Internet dans près de 70% des cas avec un bénéfice qui se maintient 6 mois après l’arrêt de la thérapie dans la plupart des cas.
La taille de l’effet est importante sur les symptômes de l’addiction et le temps passé en ligne.
Reste à savoir si cet effet peut être encore amélioré en associant une approche médicamenteuse.
Par Noa Berger et Myrtille Picaud publié le 31 juillet 2019
Dans une tribune au « Monde », les sociologues Noa Berger et Myrtille Picaud estiment que, si le besoin de « lâcher prise » révèle un point de rupture des sociétés néolibérales, celles-ci ont su trouver la parade jusqu’à constituer un véritable « marché » de l’émotion.
Petite chronique inattendue d'une vieillesse sans tabou
Il fait chaud, L’été se fait intense, mais c’est bien. Le souffle d’un ventilateur nous berce lentement ; une somnolence propice à la rêverie.
Je tiens sa main ; toutes les deux assises, immobiles, je laisse mes pensées vagabonder.
Cette première rencontre, je m’en souviens comme si c’était hier ; comment aurais-je pu imaginer que les cinquante trois années suivantes je les aurais passées avec lui. Il était beau, il me trouvait belle, il me désirait, nous avons eu deux enfants.
J’adorais mettre cette robe, une robe d’été imprimée de grosses fleurs rouges : des pivoines, des coquelicots ? Les enfants jouaient, leur père riait avec eux. L’espace d’un instant, un sentiment de bonheur ...
Mes enfants sont loins, je ne les vois plus souvent : ils font leur vie, c’est ce qu’on dit. Je leur ai donné une partie de la mienne, c’est normal.
Vieillir, c’est une mauvaise surprise. Lorsque je suis tombée ils m’ont dit que je ne pouvais plus rester seule à la maison. C’est sans doute par amour qu’ils ont pris cette décision ; je n’ai pas eu la force de m’y opposer.
Mon quotidien, entourée de quelques uns de mes objets, s’est réduit à une chambre et à un rythme que je n’ai pas choisi. Quand je suis arrivée, je pensais que je n’aurais plus le désir de vivre, mes souvenirs ne suffiraient pas. Est-ce que l’on apprend à vieillir ?
Je comptais sur la lassitude de mon corps pour progressivement m’échapper en douce, m’éloigner de la vie, laisser mes désirs s’effacer, me résigner. Puis j’ai rencontré Françoise...
Nous nous retrouvions, à heures fixes, avant le repas, on nous avait mis à la même table. Elle me racontait des bribes de sa vie passée. Je l’écoutais distraitement, mon silence devait l’encourager ; parfois nos regards se croisaient et je me suis laissée apprivoiser.
La CGT lance un appel à la grève à l'hôpital de Cadillac pour le 31 juillet. Le syndicat, majoritaire, dénonce les manques d'effectifs. Pour la première fois, cet été, la moitié de l'unité de géronto-psychiatrie sera fermée à cause du manque de personnel.
Mercredi 31 juillet, des personnels de l'hôpital psychiatrique de Cadillac seront en grève, à l'appel de la CGT. Le syndicat, majoritaire, dénonce le manque d'effectifs. Pour la première fois de son histoire, cet été la direction ferme la moitié de l'unité de géronto-psychiatrie : il n'y aura plus que quinze lits au lieu de trente. Une décision de la direction "en raison du manque de recrutement infirmier sur le mois d'août ainsi que la nécessité d'opérer des travaux de réfection complet des sols de cette unité, qui pourront être plus aisément rapidement conduits avec une aile fermée" explique Louise Colas, directrice des ressources humaines.
« Au-delà de la jeune Greta », écrit Marion Robin, psychiatre d’adolescents, c’est une « nouvelle éthique du rapport à l’autre qui permet aux jeunes de sortir d’une société qui les a façonnés dans l’impuissance acquise comme certitude ».
Publié le 29 juillet 2019
Tribune. L’image dominante de l’adolescence est aujourd’hui représentée par des jeunes de 12 à 25 ans qui traversent une crise. Apathiques, repliés sur eux-mêmes, critiques envers leurs parents : la vision d’une adolescence « canapé-selfie » inquiète, et plus personne ne sait exactement à quel âge ce stade de développement est censé se terminer. Activisme idéologique et engagement politique paraissent loin de cette construction de l’adolescence occidentale des trente dernières années, qui a plutôt été l’objet d’une médicalisation à l’excès.
Pourtant, la génération Z, née après 2000, nous montre que cette époque est en train d’être révolue. Brutalement, en 2018, une mobilisation citoyenne émerge chez les jeunes, qui ne sont plus appelés adolescents. Greta Thunberg, 15 ans à ce moment, engage une grève étudiante qui mobilise des centaines de milliers de participants à travers le monde.
En fait, elle semble surtout avoir rendu visible un mouvement qui avait démarré quelques années plus tôt, une mobilisation croissante des jeunes pour la survie de l’espèce : en marge de la COP21, le mouvement COY (Conference of Youth) avait par exemple mobilisé des milliers de jeunes venant de nombreux pays pour la défense du climat. Leur organisation très précise incluait des méthodes collaboratives de travail et de modération de réunions inspirées des Nations unies, signant là une forme de maturité inédite. Ils montraient d’ores et déjà leur volonté d’accomplir une transition citoyenne aux côtés des nombreux adultes engagés dans cette voie.
Une bascule individuelle
Au-delà de la jeune Greta, qui a la particularité de questionner sans détour la lucidité et la culpabilité des adultes, les poussant ainsi à se mobiliser dans l’action ou à se replier dans le discrédit, cette nouvelle génération sollicite directement la fonction de « contenance » du monde adulte : il s’agit de la façon dont celui-ci est capable de répondre, de reformuler, d’agir et non seulement de réagir à cette jeunesse qui l’interroge et avance vite. Mais comment est-on passé si rapidement d’une adolescence assise à une jeunesse en action ?
Par Léa Mormin-Chauvac — S'occuper des enfants reste un travail majoritairement exécuté par des femmes dans le monde entier.Photo CHECTER HIGGINS JR. NYT. REDUX. REA
Pour la philosophe américaine Nancy Fraser, le combat féministe restera inachevé s’il néglige les rapports de domination entre les classes.
Pallier la crise du logement, réparer les systèmes de santé et d’éducation, gérer dignement les migrations, dénoncer les violences policières : toutes ces revendications sont féministes. C’est ce qu’affirment les théoriciennes du féminisme marxiste, qui traquent les failles du système néolibéral, avec une perspective stimulante à défaut d’être neuve. L’analyse marxiste, au départ pas vraiment féministe, serait un excellent outil pour penser les dominations de sexe et de genre. Car s’occuper des enfants, des personnes âgées, soigner les malades, nourrir les travailleurs sont autant de tâches majoritairement exécutées par des femmes dans le monde entier.
L’hyperérotisation de nos sociétés, qui fait de l’appétit sexuel le nouvel emblème de la femme libérée, est une aubaine pour celles qu’on disait autrefois « nymphomanes ». Mais c’est une source de désarroi pour les autres, qui s’inquiètent de leur « normalité ». En rupture de ban, certaines cherchent le salut dans la chasteté.
Six cents médecins et psychologues se sont récemment réunis pendant trois jours, à Boston, pour discuter de l’orgasme féminin. Ce fut sans doute le plus vaste groupe de professionnels à s’être jamais retrouvé pour évoquer ce sujet. Des scientifiques et des sexologues sont venus du monde entier présenter leurs travaux à propos des effets du Viagra sur le tissu vaginal des rates, ou les conséquences d’une stimulation pornographique sur les parties intimes des femmes. « Éros », une pompe clitoridienne aspirante aujourd’hui disponible dans le commerce, figurait parmi les innovations dévoilées à cette occasion. Même ces scientifiques blasés n’ont pu s’empêcher de rire lors de certaines présentations, comme celle d’une équipe française ayant introduit un couple en train de copuler dans un appareil à résonance magnétique, histoire de soumettre la bête à deux dos à des mesures anatomiques.