La télépathie, un fantasme de science-fiction ? Non, une réalité si l’on en croit les dernières expériences sur la connexion cerveau-machine menées notamment par la société Neuralink d’Elon Musk. Mais au prix de dangereuses confusions et d’une menace sur l’intégrité de nos pensées, s’alarme dans cet essai inédit le philosophe slovène Slavoj Žižek. En contrepoint, le chercheur Andrea Stocco, spécialiste de codage neuronal, tempère ces craintes.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
lundi 1 juillet 2019
Procès pour un cas "irrégulier" d'aide au suicide à Bâle-Campagne
SUISSE
03. JUILLET 2019
La femme médecin accusée de meurtre a administré du pentobarbital sodique à une sexagénaire dans le cadre d'une aide au suicide (photo symbolique).
KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA
(sda-ats)
Une médecin âgée de 61 ans accusée de meurtre comparaît depuis mercredi devant la justice de Bâle-Campagne. Elle aurait aidé une sexagénaire dépressive et incapable de discernement à se suicider. La défense met en doute la fiabilité de l'expertise psychiatrique.
Pour le Ministère public, l'accompagnement vers la mort de la femme de 67 ans en juin 2016 s'est déroulé de façon irrégulière. La sexagénaire vivait dans un home médicalisé à Bâle-Campagne. Elle s'est tournée vers l'organisation d'aide au suicide Eternal Spirit après le refus de l'association alémanique Exit de l'aider à se suicider.
Les 35 ans d'expérience de la médecin lui permettent certes d'évaluer la capacité de discernement. Elle ne dispose néanmoins pas de la formation nécessaire en psychiatrie, a relevé le président du tribunal.
Pour mieux cerner l'accusée, ce dernier a également évoqué les 400 accompagnements vers la mort qu'elle a réalisés en 13 ans d'activités chez Eternal Spirit, ainsi que les 600 expertises favorables au suicide assisté effectuées auparavant en tant que consultante pour Dignitas. "Je n'ai rien fait d'illégal", a pour sa part affirmé la médecin devant les juges.
Syndrome de Briquet
Selon l'acte d'accusation, la femme souffrait de graves troubles dépressifs et du trouble de somatisation appelé aussi syndrome de Briquet. Ces maladies ne sont pas mortelles et la sexagénaire n'était pas capable de discernement, estime l'autorité d'enquête.
Le Ministère public se base sur une expertise psychiatrique du directeur de la clinique forensique des établissements psychiatriques universitaires de Bâle. Le professeur s'appuie sur des entretiens avec la patiente et sur la documentation liée aux séjours et traitements, souvent interrompus, de la patiente en clinique.
Face à la Cour pénale de Bâle-Campagne, ce dernier a déclaré mercredi que la patiente s'est, sans doute, rendu compte elle-même de sa maladie psychique, mais qu'elle n'avait pas voulu l'admettre. Il en aurait résulté une volonté "biaisée" de mourir.
Des témoins relativisent la dépression
Cité en témoin, un membre du personnel soignant du home a décrit, au contraire, la sexagénaire comme une personne "très autonome" et "pas dépressive".
Autre témoin, un psychiatre mandaté par le home pour des troubles de l'alimentation et des angoisses de la patiente n'a, lui, diagnostiqué qu'une dépression de gravité moyenne en 2015, alors que l'expertise évoque une grave dépression. Il avait également constaté le trouble de somatisation, la femme ayant alors des difficultés à marcher et à parler.
Rebondissant sur ces témoignages, l'avocat de l'accusée s'en est pris à l'expertise psychiatrique. Il a évoqué les notes illisibles d'une médecin de famille, sur lesquelles l'expertise se base partiellement, ainsi que des documents manquants.
Pour l'auteur de l'expertise, le dossier de la patiente était suffisamment étoffé pour aboutir à de telles conclusions. Les rapports de sortie de clinique mentionnaient à chaque fois le trouble de somatisation et les entretiens personnels étaient suffisamment évocateurs pour conclure à une lourde dépression.
Maladie mentale : Yaoundé a mal à ses malades
3 Juil 2019
CAMEROUN
Elles recommencent à être nombreuses, les personnes souffrant de démence qui, sans encadrement, arpentent les rues de Yaoundé de jour comme de nuit.
Appelées diversement dans nos communautés, des «fous», «des malades de la tête», des «aliénés», des «tarés», des «cinglés», ces personnes qui ont perdu le bon sens font partie de notre décor quotidien. Dans les rues, dans les dépotoirs d’ordures, devant les édifices publics, leur présence est devenue banale.
dimanche 30 juin 2019
Cosmique de situation
Par Erwan Cario —
Carte à micro-ondes en fausses couleurs de l'ensemble du ciel prise par le satellite Cobe illustrant les variations de la température lors du big-bang du bleu (frais) au rose (chaud).Photo NASA/SPL/COSMOS.
Carte à micro-ondes en fausses couleurs de l'ensemble du ciel prise par le satellite Cobe illustrant les variations de la température lors du big-bang du bleu (frais) au rose (chaud).Photo NASA/SPL/COSMOS.
Que s’est-il passé dans les tout premiers instants ? Comment observer cet univers primordial et que peut-il encore nous apprendre ? Etat des lieux de la cosmologie moderne avec cinq chercheurs du laboratoire de physique de l’Ecole normale supérieure.
Quand Homo sapiens peupla la planète (1/5) Le berceau africain
L’homéopathie est-elle soluble dans l’esprit scientifique ?
Mis en ligne le 24/10/2018
Alors que la ministre de la Santé souhaite remettre en cause le remboursement de l’homéopathie par la Sécurité sociale, le philosophe des sciences Philippe Huneman s’interroge : est-il irrationnel de croire en l’effet des granules ? Et en l’objectivité de la médecine ? Mais encore : peut-on répondre par l’affirmative à ces deux questions ? Chiche !
On a beau professer un rationalisme extrême, on a souvent dans un tiroir des tubes d’Arnica 9 CH, et lorsque le petit s’égratigne au foot, on sort trois granules magiques qui font cesser ses pleurs. L’homéopathie, surtout en France – pays du géant mondial Boiron –, va bien. Pourquoi hésiter ? D’autant que ses effets négatifs sont inexistants. Seulement, il est probable que les effets positifs soient tout aussi inexistants…
La querelle de l’homéopathie a refait surface cet été, avec la publication par Le Figaro d’une tribune de 124 médecins appelant à cesser le remboursement des prescriptions homéopathiques, faute de preuve recevable de leur efficacité. La réaction du Syndicat des médecins homéopathes fut inédite : assigner en justice les signataires à qui bien des praticiens ont ensuite prêté main-forte dans des tribunes ou émissions, tandis que la faculté de Strasbourg suspendait son diplôme d’homéopathie.
Mais, après tout, si les patients affirment que l’homéopathie leur fait du bien, faut-il ignorer cette parole ? Inversement, si l’homéopathie est une médecine, ne devrait-elle pas prouver scientifiquement son efficacité comme les autres médicaments ?
samedi 29 juin 2019
Dépression, anxiété... Le changement climatique trouble-t-il notre santé mentale ?
Par Margaux Lacroux —
Le dérèglement climatique pèse sur les corps, et aussi sur les esprits. Les études se multiplient depuis une dizaine d’années, surtout chez nos voisins anglo-saxons et outre-Atlantique.
L’impression que la canicule vous rend zinzin ? Elle rend en tout cas plus agressif. En 2013, dans un article publié dans la prestigieuse revue Science, des scientifiques de l’université de Berkeley et Stanford faisaient le lien entre variations de température et augmentation de la violence. Lorsque la chaleur dévie d’un degré de la normale saisonnière, «la fréquence des violences entre personnes augmente de 4% et celle entre les groupes s’accroît de 14%», écrivent les trois auteurs, qui ont compilé les données de 60 études différentes. Selon eux, le changement climatique pourrait amplifier de manière considérable les conflits humains.
Affaire Vincent Lambert : la Cour de cassation autorise un nouvel arrêt des traitements
La haute juridiction a cassé la décision de la cour d’appel de Paris. Le CHU de Reims peut reprendre le protocole de fin de vie de ce patient tétraplégique
Rarement la Cour de cassation aura tranché une question aussi rapidement. La cour suprême de l’ordre judiciaire a décidé, vendredi 28 juin, de lever le blocage à l’arrêt des traitements de Vincent Lambert. Cette décision devrait permettre à l’équipe médicale du centre hospitalier universitaire (CHU) de Reims de reprendre le protocole qu’elle avait enclenché le 20 mai.
Conformément à la loi Claeys-Leonetti de 2016 sur la fin de vie, il s’agit de reprendre une sédation profonde accompagnant l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation devant mener à la mort de cet ancien infirmier. Aujourd’hui âgé de 42 ans, il est dans un état végétatif irréversible depuis un accident de la route en 2008, et son sort a fait l’objet d’un interminable feuilleton judiciaire opposant des membres de sa famille.
« Il n’y a plus de voies de recours possibles car il n’y a plus de juges à saisir », a déclaré l’avocat de l’épouse de Vincent Lambert, Me Spinosi, estimant qu’il s’agit du « point final à cette affaire. Plus rien ne s’oppose à ce que l’équipe du CHU de Reims mette en œuvre l’arrêt des soins ». Le neveu, François Lambert, souhaite que cela intervienne « dès maintenant ». Il estime que toutes ces décisions de justice doivent désormais permettre au docteur Sanchez et à son équipe, à Reims, « d’exercer de façon sereine ». Dans le camp opposé, les avocats des parents de Vincent Lambert ont, eux, menacé de poursuites pénales pour « meurtre » les médecins et les ministres qui se rendraient responsables de l’arrêt des traitements.
Psychiatrie : l’Académie de médecine exige un plan national
L’Académie de médecine vient de publier un rapport pour exiger un plan national pour la santé mentale et la psychiatrie. Car trop nombreux sont ceux qui paient un lourd tribut à la stigmatisation et au renoncement thérapeutique. D'autant plus que l’identification des désordres neurobiologiques sous-jacents à ces maladies, la mise en évidence du poids de l’environnement dans leur déclenchement annoncent des avancées majeures en matière de recherche et surtout de traitement.
Après 50 années de progrès dans les soins et les thérapeutiques des maladies mentales, le constat est « cruel » pour l'Académie de médecine qui déplore le fait que « le regard porté sur ces maladies par notre société reste partagé entre peur et stigmatisation, rejet et incompréhension. »
En effet, nous continuons collectivement « à détourner le regard de ces invisibles de nos sociétés avec pour seul horizon l’accompagnement du handicap généré par la maladie » poursuit la société savante. Si bien que certains soignants « finissent par être gagnés par le sentiment ambiant selon lequel l’on ne saurait guérir de telles pathologies. Ceci est la cause d’une perte de chances pour nombre de malades. C’est une des raisons de la crise actuelle de la psychiatrie. »
S'inspirer du plan contre le cancer
Pour remédier à ces maux, l'Académie de médecine vient de publier un rapport pour exiger un plan national pour la santé mentale et la psychiatrie, à l’image de celle qui fut engagée il y a quelques années contre le cancer. L’objectif n’étant plus de prendre en charge et d’accompagner les malades, mais de guérir les maladies mentales.
L'Académie de médecine rappelle qu’une personne sur trois souffrira de troubles mentaux au cours de sa vie. En outre, les malades mentaux ont une espérance de vie de 15 ans inférieure à la moyenne nationale. Enfin, la psychiatrie est le premier poste de dépenses de l’assurance-maladie, loin devant les maladies cardiovasculaires et le cancer.
Genre & Internet. Sous les imaginaires, les usages ordinaires
Introduction
Marie Bergström et Dominique Pasquier
Plan
Texte intégral
Comment les pratiques numériques changent ou reproduisent-elles les rapports de genre, c’est-à-dire les pratiques et les principes de différenciation entre femmes et hommes ? Telle est la question à l’origine de ce numéro de RESET consacré à « Genre & Internet ». L’objectif est tout autant d’interroger les usages sexués des nouvelles technologies que de revisiter les approches théoriques des études de genre à partir du numérique. À ce titre, le numéro fait écho à un article publié en 2003 par Josiane Jouët, « Technologies de communication et genre. Des relations en question », paru dans la revue Réseaux dans un dossier intitulé « Une communication sexuée » (Jouët, 2003). La sociologue proposait une revue de littérature critique et véritablement internationale, montrant à la fois la place du genre dans la conception des technologies de communication, et les modes d’appropriation sexués. Inscrite dans une même problématique, ce numéro donne à voir les travaux récents dans le domaine, et permet ainsi d’observer les évolutions et les permanences en matière de genre et nouvelles technologies.
Inscription à :
Articles (Atom)