Manifestation de personnel urgentiste près du ministère de la Santé à Paris, le 6 juin. Photo Albert Facelly pour Libération
Face au manque criant de moyens, les urgentistes manifestent ce mardi et tentent de mobiliser le reste du personnel hospitalier. Ils dénoncent également les maigres annonces de la ministre de la Santé, alors que le Sénat adopte la loi santé 2022.
Ce n’est manifestement pas la fin des tourments à l’hôpital. Ce mardi, les fédérations santé des syndicats CGT, FO, SUD et CFE-CGC tentent d’élargir le conflit des services d’urgences à l’ensemble du personnel, en appelant à «une journée de mobilisation et de grève nationale»pour «élever le rapport de force» face à l’exécutif afin d’obtenir une hausse des effectifs et des salaires. Pari incertain tant le désabusement est général et les mobilisations intercatégorielles hasardeuses.
Reste qu’en annonçant jeudi - même sur un ton conciliant - une mission de «refondation» des services d’urgences, avec un soutien financier aux établissements connaissant des surcroîts d’activité, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, n’a pas convaincu. «Très insuffisant par rapport aux revendications des personnels», a réagi Hugo Huon, infirmier et membre du collectif Inter-urgences. «Je suis très déçu», a abondé Patrick Pelloux, emblématique président de l’Association des médecins urgentistes de France, pour qui «le gouvernement ne mesure pas l’ampleur de la contestation». Christophe Prudhomme, de la CGT urgences, a lui fustigé «une vaste blague. Créer une mission, c’est pour enterrer le problème».