ÉLISABETH FLEURY 29 mai 2019
Un suicide et une tentative de suicide sont survenus au cours du dernier mois chez des patients de la clinique externe de psychiatrie de l’Institut universitaire de santé mentale de Québec (IUSMQ). Bien qu’aucun lien ne puisse être établi, les deux désespérés étaient orphelins de psychiatre traitant, à l’instar de près de 600 autres patients de la clinique, a appris Le Soleil.
L
e psychiatre Roch-Hugo Bouchard n’a «jamais vu ça» en 30 ans de pratique. Quelque 580 patients sans psychiatre traitant, c’est «un fond jamais atteint», «un non-sens», dit-il. «Ce sont des patients qui sont sous traitement, qui reçoivent des médicaments, mais qui n’ont pas de psychiatre attitré pour les suivre», explique le médecin en entrevue.
Parmi ces patients en attente d’attribution d’un psychiatre : des personnes atteintes de schizophrénie, de dépression sévère ou encore de maniaco-dépression. Certains sont sous clozapine, un médicament qu’on prescrit en dernier recours pour traiter notamment la schizophrénie résistante, et qui peut avoir des effets secondaires sérieux sur le système immunitaire des patients. Ceux-là sont actuellement suivis par une infirmière chargée de vérifier leurs formules sanguines. D’autres patients ont des contraintes légales qui concernent spécifiquement leur suivi en externe, mentionne le psychiatre.