Le groupe hospitalier né de la fusion de Sainte-Anne (XIVe) et de deux établissements psychiatriques franciliens confie au street-artiste C 215 la transformation poétique de ses lieux de soins.
Leur peinture à peine sèche, quatre grands papillons en mouvement produisent déjà ce petit miracle de rendre presque jolie la façade neutre d’un bâtiment administratif.
D’ici le 18 juin, promenant ses pochoirs et ses aérosols de peinture à travers la capitale, du XIIIe au XXearrondissement, du IXe au XVe, jusqu’au site historique de l’hôpital Sainte-Anne (XIVe), désormais GHU Paris Psychiatrie & neurosciences (lire ci-dessous), Christian Guémy, alias C 215, aura « habillé » de ses pochoirs une vingtaine de lieux de soins parisiens de l’établissement.
Un défi relevé avec enthousiasme par le plus humaniste des street-artistes parisiens, célèbre pour ses portraits de Simone Veil au Panthéon, de sœur Emmanuelle, de Nelson Mandela, et autres performances symboliques de ses engagements.
« Le papillon c’est l’évasion »
Lorsque les responsables du GHU l’ont invité à donner poésie et couleurs à des lieux a priori rébarbatifs, chargés du tabou de la maladie mentale, C 215 n’a pas seulement accepté par défi artistique. « C’est un projet qui se distingue vraiment du reste de mon travail, admet-il. Ici pas de portrait, j’ai tout de suite pensé au papillon, c’était une évidence car sa dimension métaphorique correspond bien à l’idée initiale. Le papillon c’est l’évasion, c’est éphémère, insaisissable et léger… C’est aussi la transformation, comme les gens viennent ici pour évoluer, se transformer. Je voulais un projet qui ne soit pas angoissant ».