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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 7 mai 2019

Intelligence artificielle et médecine : des promesses et beaucoup de questions

Ces nouveaux outils doivent encore faire la preuve de leur intérêt, et soulèvent des questions éthiques et pratiques, à la fois pour le pratiquant et le patient. A Montpellier, le mardi 14 mai 2019, les Rencontres économiques et sociétales d’Occitanie (RESO) exploreront le futur de l’emploi à l’heure de la transformation numérique.
Par Florence Rosier Publié le 7 mai 2019
Les chirurgiens utilisent un système de contrôle à distance pour opérer avec un système chirurgical robotique Da Vinci Xi à l’hôpital Robert-Debré, à Paris, le 5 avril 2019. 144 de ces robots ont déjà été installés en France.
Les chirurgiens utilisent un système de contrôle à distance pour opérer avec un système chirurgical robotique Da Vinci Xi à l’hôpital Robert-Debré, à Paris, le 5 avril 2019. 144 de ces robots ont déjà été installés en France. THOMAS SAMSON / AFP
« Le développement de l’IA est appelé à transformer en profondeur les pratiques des professionnels de santé : aide au diagnostic, appui à la construction d’une thérapie, suivi évolutif du patient… », affirment les auteurs du rapport Villani, Donner un sens à l’intelligence artificielle (mars 2018). Mais à quelle échéance ? Pour l’heure, seuls les algorithmes développés au service de l’imagerie médicale devraient s’imposer rapidement. L’agence américaine du médicament, la FDA, a ainsi donné son feu vert, en avril 2018, à la mise sur le marché d’un premier logiciel capable de diagnostiquer, à partir d’une photo (le fond d’œil du patient), une déficience visuelle liée au diabète, la rétinopathie diabétique. Pour la première fois au monde, une IA était autorisée (aux Etats-Unis) à poser un diagnostic sans qu’un médecin intervienne.

Mort de Jean Vanier, fondateur de l’Arche, prophète de la « liberté des fous »

Le Canadien, ancien militaire, mort mardi à l’âge de 90 ans, a fait essaimer ses communautés d’accueil pour handicapés mentaux dans trente-huit pays.
Par Denis Cosnard Publié le 7 mai 2019
Jean Vanier, fondateur des communautés de l'Arche, en septembre 2014.
Jean Vanier, fondateur des communautés de l'Arche, en septembre 2014. TIZIANA FABI / AFP
Rarement Matignon avait connu une cérémonie aussi peu protocolaire. C’était en décembre 2016. Ce jour-là, Manuel Valls remet à Jean Vanier la croix de commandeur de la Légion d’honneur. Le vieux fondateur de l’Arche est venu accompagné de dizaines de membres de sa communauté, des personnes handicapées mentales pas trop impressionnées par le décorum. Alors, elles interrompent le discours de Valls à la gloire de Jean Vanier, « un grand homme qui porte haut la fraternité ». Elles chantent avec le premier ministre. Elles le photographient, l’enlacent. Jean Vannier, lui, met en garde son hôte, qui espère à l’époque se présenter à l’élection présidentielle : « L’être humain veut plus de pouvoir, plus d’argent, toujours plus, plus, plus… C’est notre grande différence avec les oiseaux. »

Le rêve, miroir de notre cerveau en colère

Une baisse d’activité dans l’hémisphère droit favoriserait les émotions liées à la colère. A l’état d’éveil ou durant le sommeil.
Par Sylvie Logean Publié le 7 mai 2019
De quoi avez-vous rêvé la nuit dernière ? Vos songes étaient-ils empreints d’émotions négatives, teintés de rage ? Si oui, il se pourrait bien que le côté droit de votre cortex préfrontal en soit le responsable. En identifiant l’activité cérébrale de dix-sept adultes en bonne santé (dix femmes et sept hommes) ­durant leur sommeil, des chercheurs finlandais, suédois et britanniques ont identifié un marqueur qui expliquerait pourquoi certaines personnes sont plus susceptibles de faire des rêves courroucés durant la nuit.

Opioïdes : les patients paient l’addiction

Par Charles Delouche — 

Après avoir plongé les Etats-Unis dans une crise majeure, la dépendance aux antidouleurs dérivés de l’opium et délivrés sur ordonnance inquiète désormais les autorités sanitaires françaises, qui observent un nombre croissant de cas dans l’Hexagone. Un phénomène qui touche tous les âges et toutes les couches de la population.

Des effets antidouleurs similaires à ceux de l’opium et une puissance addictive supérieure à celle de l’héroïne. Et pourtant : tramadol, codéine ou morphine, les prescriptions de ces antalgiques opioïdes sont en augmentation constante depuis quinze ans en France. Dérivées de l’opium, ces molécules synthétiques sont certes indispensables à la prise en charge optimale de certaines douleurs aiguës et chroniques, notamment dans le traitement du cancer : puissantes et efficaces, elles activent les récepteurs morphiniques du cerveau et soulagent la douleur. Mais dans un rapport publié en février, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) fait un état des lieux de la consommation dans l’Hexagone de ce type de médicaments, à l’origine d’une crise sanitaire dévastatrice aux Etats-Unis et le clôt par un appel à la vigilance et à la surveillance, notamment du mésusage. Mal dosés, les antalgiques opioïdes peuvent entraîner une dépendance. Nathalie Richard, directrice adjointe des médicaments en neurologie à l’ANSM et auteure du rapport : «Nous avons en tête les enseignements de cette crise terrible outre-Atlantique. Nous sommes vigilants par rapport à des signaux émergents qui peuvent nous indiquer que des choses se préparent ou non. Cette surveillance n’est pas nouvelle.»


Début avril, dans la septième édition de son rapport «Drogues et addictions, données essentielles», l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) pointait pour sa part le rôle majeur joué par les opioïdes dans la mortalité des quinze dernières années en France. Les chiffres sont parlants : en l’espace de dix ans, le nombre annuel d’intoxications a doublé, si bien que l’Hexagone enregistre aujourd’hui plus d’overdoses par médicaments opioïdes que par l’usage de drogues illégales. Chaque semaine, environ cinq personnes meurent d’une overdose d’antidouleur opioïde, des suites d’une dépression respiratoire.
Nathalie Richard : «Nous avons remarqué la progression d’un signal avec une augmentation des intoxications aux antalgiques opioïdes. La particularité de ce signal est qu’il ne concerne plus uniquement la population des usagers de drogue. Il progresse dans la population en général.»

Une famille à cran et à crocs

Par Frédérique Fanchette — 

Chaque mercredi, «Libération» fait le point sur l'actualité du livre jeunesse. Aujourd'hui, un roman qui raconte une bien grosse bêtise, celle des «jumeaux terribles» qui ont commandé sur Internet une potion magique capable de transformer n’importe qui en chien…

Ce chien-là connaît plus que les trois mots habituels («chat», «promenade», «croquettes») et il sait calculer les racines carrées. Ce n’est pas si étonnant, la réponse est dans le titre du livre, Comment transformer son père en chien. L’animal si vif, au beau poil qui reluit, et qui sait compter est le géniteur en personne de Max et Lotte, nos héros, à l’origine d’une terrible méprise : monsieur Lion, c’est le nom du père, a bu une fiole de substance verte confondue avec une autre et le voilà condamné (provisoirement ?) à faire «wharf wharf» devant ses enfants qui échappent ainsi à un sacré savon.

Oui, mais Max et Lotte, surnommés par leur mère«les jumeaux terribles»,ont finalement un bon fond. Ils vont tout faire pour éviter que leur père se retrouve à terme avec un cerveau de chien dans un corps de chien ou, pire, avec un cerveau de chien dans un corps d’homme, direction l’hôpital psychiatrique. Après des tribulations trépidantes et un compte à rebours éprouvant pour les nerfs, arriveront-ils à récupérer un père qui ressemble à un père ? Un nain, comme sorti d’un film de David Lynch, va mettre son talent de sorcier à leur service, il faut dire qu’il se sent un peu coupable, la fiole verte c’est un peu lui, et tout est dû à un gros bug d’Internet. Moralité : ne pas laisser traîner les enfants sur la Toile, surtout si s’affiche sur l’écran «Bienvenue sur potionsmagiques.fr»

Sophie Cluzel : «L’allocation adulte handicapé va être revalorisée de 40 euros en novembre»

06 mai 2019

Après une première revalorisation en 2018, Sophie Cluzel annonce une nouvelle revalorisation en novembre 2019. AFP/Bertrand Guay

Alors qu’un baromètre indique que 89% des personnes handicapées sondées n’ont pas, ou peu, confiance en la perspective de voir leurs difficultés mieux prises en compte, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées annonce une revalorisation de l’AAH.

Pour Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, la Conférence nationale du handicap, prévue avant l’été, permettra d’accélérer le déploiement des mesures. Elle assure qu’une remise à plat des aides est à l’étude, alors que le 2e Baromètre France Handicap de la confiance que nous révélons indique qu’une très forte majorité des personnes handicapées ne croit pas en l’évolution de leur quotidien.
2017 : Emmanuel Macron érige le handicap en priorité. 2019 : 89 % des personnes handicapées n’ont pas confiance en lui, en vous, pour la prise en compte de leurs difficultés. Sacré revers…


Radicalisation et psychiatrie : les données de deux fichiers pourront être consultées par les préfets

Des psychiatres et des associations de patients y voient des « amalgames entre maladie psychique et terrorisme ».
Le Monde avec AFP Publié le 7 mai 2019
Les autorités de l’Etat – les préfets dans les départements et le préfet de police à Paris – pourront être prévenues lorsqu’une personne fichée pour « radicalisation terroriste » est hospitalisée sans consentement pour des raisons psychiatriques, selon un décret du ministère des solidarités et de la santé publié mardi 7 mai au Journal officiel.
Ce texte a « pour objet la prévention de la radicalisation ». Il autorise le croisement de deux fichiers de données à caractère personnel (identité, date de naissance, etc.). L’un, nommé Hopsyweb, concerne les personnes subissant des « soins psychiatriques sans consentement », et l’autre est le Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

"Lourdes", un documentaire qui "crie l'humain"

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Trois millions de personnes se rendent à Lourdes (Hautes-Pyrénées) dans l'espoir d'être guéries. Thierry Demaizière et Alban Teurlai ont suivi le voyage de pèlerins dans un documentaire bouleversant qui sort en salle mercredi 8 mai.

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Lourdes (Hautes-Pyrénées) est un endroit particulier où se croisent des millions de pèlerins, certains dans l'espoir de guérir. Dans le documentaire éponyme qui sort dans les salles de cinéma mercredi 8 mai, on suit une dizaine de pèlerins de tous âges et de tous horizons, de chez eux jusqu'au sanctuaire de Lourdes. On y suit également les bénévoles, ceux qui s'occupent des pèlerins au quotidien. Une manière de découvrir Lourdes comme on ne l'a jamais vue. Plus que la foi, le film évoque les souffrances, les fragilités, mais surtout l'espoir.


Autour de Notre-Dame, un silence de plomb

Par Judith Rainhorn, historienne, professeure à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne — 
La cathédrale Notre-Dame en feu, le 15 avril.
La cathédrale Notre-Dame en feu, le 15 avril. Photo Fouad Maghrane. AFP


Si l'incendie n’a rien coûté en vie humaine, le danger subsiste : quelque 400 tonnes de plomb contenues dans la toiture et dans la flèche de la cathédrale, comme dans les peintures, se sont volatilisées en volutes jaunes chargées de particules toxiques. Un risque sur lequel les discours officiels restent opaques.

[Paroles de chercheurs] Des jeux sur smartphone pour mieux comprendre nos mécanismes cognitifs ?



PUBLIÉ LE 
[Paroles de chercheurs] Des jeux sur smartphone pour mieux comprendre nos mécanismes cognitifs ?
© Robin Worrall - Unsplash

Bastien Blain est chercheur en psychiatrie computationnelle, au University College London. Cette discipline, située à l’interface de plusieurs autres (les neurosciences, la psychologie, la modélisation mathématique et la psychiatrie) a pour but de pallier les limitations de l’approche traditionnelle en psychiatrie. Dans le cadre de ses travaux, Bastien intègre la recherche scientifique aux outils du quotidien pour mieux comprendre les mécanismes cognitifs et faciliter le diagnostic de certaines pathologies. Il a accepté de nous parler de son travail.    
 
Quels sont les objectifs de vos travaux, et votre méthode de recherche ?
Mes recherches ont pour but de concevoir des outils diagnostics qui reposent sur une description mathématique des mécanismes cognitifs, avec pour ambition d’aboutir à une classification plus fine des patients en fonction du mécanisme déficitaire dans leur pathologie. Cette approche pourrait permettre de mieux cibler le traitement, d’indiquer de nouvelles pistes thérapeutiques et de prévenir les potentielles rechutes après un traitement. Pour cela, je développe des applications pour smartphone [*]: des jeux mesurant chacun différents aspects du comportement. L’intérêt par rapport à de simples questionnaires est que ces mesures sont objectives (elles ne dépendent donc pas du ressenti du patient et de son expérience des symptômes) et qu’elles permettent donc de modéliser les mécanismes sous-tendant le comportement mesuré dans ces jeux.


L'hôpital, malade des médecins

Par Eric Favereau — 
Chronique «Aux petits soins».
Chronique «Aux petits soins».

Deux livres dissèquent le malaise hospitalier, et en particulier celui des soignants.

C’était en 2010, un suicide au CHU de Montpellier d’un jeune médecin dans un contexte d’erreurs liées aux soins. Ce drame provoque un très violent «orage émotionnel» qui ne va pas rester pas, cette fois-ci, sans suite. Alors que la question de la souffrance du monde hospitalier n’est pas encore très fréquemment abordée, le CHU va mettre en place un groupe des soignants «pour faire face aux erreurs de soins», mais surtout un groupe de médecins qui va travailler sur «le bien-être au travail» de cette profession.

60% des urgentistes en mal-être

Des travaux viennent de sortir dans un livre avec pour titre : Les médecins ont aussi leurs maux à dire (1). 
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Maladie de Lyme : neuf patients sur dix seraient atteints d’autre chose

Par Eric Favereau — 

Photo Jean-Christophe Verhaegen. AFP

Le «Bulletin épidémiologique hebdomadaire» publie ce mardi une enquête saisissante.

Neuf patients sur dix qui se disent ou se pensent atteints de la maladie de Lyme… ne le seraient pas. Tel est le résultat saisissant d’une étude réalisée par le professeur Eric Caumes (la Pitié-Salpêtrière) sur plus de 300 patients qui consultaient pour une borréliose présumée. Ce travail, qui paraît ce mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), risque de crisper à nouveau tout le milieu des associations qui estiment que cette maladie liée aux tiques est ouvertement sous-évaluée en France. «Le diagnostic a été confirmé chez moins de 10 % des sujets», écrit Eric Caumes. Donc 9 sur 10 sont atteints d’autre chose. Mais de quoi ? La réponse est un peu floue : «80 % des patients ont été ainsi diagnostiqués avec une autre maladie (psychologique, rhumatologique, neurologique ou autre)».

Paroles en psychiatrie

  • 6 MAI 2019
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  • PAR 
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  • BLOG : LE BLOG DE AMELE LAKHOUACHE
  • En France, la question de la parole en psychiatrie a donné lieu à différents débats selon les époques. De la place de l’indigent à celui du patient, les modalités de prise en charge peuvent mettre en évidence la place accordée à la personne.
    En effet, le malade, atteint d’une affection mentale, a longtemps pu être associé à un marginal, un exclu dont la place ne pouvait être qu’au sein d’un asile, souvent en périphérie de la vie de la ville, encore aujourd’hui. Est malade celui qui ne peut pas travailler, qui ne peut pas s’assumer au sein de la société. L’enfermement a donc longtemps était la seule réponse face à ce phénomène. Cette situation a pu créer différents processus de deshumanisation dans les relations posées au sein d’un enfermement institutionnel (Asiles, Goffman 1968). Ce système coercitif a rencontré des opposants qui ont pu proposer des alternatives de prise en charge bousculant la manière d’envisager un malade.
    Ainsi Cooper dénonce la psychiatrie comme étant un instrument de la « normalité » pour légitimer la souffrance qui fut à la cause de la formation du trouble psychique.
    Mary Barnes propose de repenser la place du patient au travers une innovation des pratiques comme par le biais d’une psychothérapie institutionnelle. (Un voyage au cœur de la folie, 1976).

    Dans les années 1970, un mouvement de désinstitutionalisation permet de ré envisager le traitement de la déviance. Les patients sont pris en charge en ville, afin de les réintégrer à la société. Ce mouvement s’accompagne de différentes définitions et politiques publiques qui permettent de ré envisager la place du malade comme une composante de la société.

    D’un syndrome somatique fonctionnel à l’autre : points communs et divergences

    Univadis

    Par Agnès Lara  22 avr. 2019

    À retenir


    Les sujets fibromyalgiques et les personnes électro-hypersensibles présentent de nombreux points communs sur le plan de la symptomatologie, mais les fibromyalgiques présentent un état de santé plus altéré. Ces deux syndromes somatiques fonctionnels (SSF), bien que peu reconnus au plan médical, représentent une problématique sérieuse, impactant fortement les activités socio-professionnelles et la qualité de vie. La divergence des vécus, de la symptomatologie, des comorbidités, et d’autres SSF associés, suggèrent des processus psychologiques et sociaux de « somatisation » distincts chez ces deux types de patients et appellent à une prise en charge individualisée.