Une femme de 34 ans, née sans utérus, a reçu un don de sa mère, âgée de 57 ans, en vue d’une future grossesse.
Le Monde avec AFP Publié le 11 avril 2019
Pour la première fois en France, une femme de 34 ans, infertile, a pu bénéficier d’une greffe d’utérus, grâce à un don de sa mère, a annoncé jeudi 11 avril l’hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine). Ce type de greffe, réalisé auparavant dans d’autres pays, a déjà permis des naissances.
Cette première médicale française a eu lieu dimanche 31 mars. Elle a été réalisée avec l’utérus d’une donneuse vivante, celui de la mère de la receveuse, par l’équipe du professeur Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch.
Transfert d’embryons « dans dix mois »
La patiente greffée, atteinte du syndrome de Rokitansky (MRKH), est née sans utérus, une condition qui touche une femme sur 4 500 à la naissance. La donneuse, âgée de 57 ans, et sa fille, dont les identités n’ont pas été dévoilées, « vont bien », a assuré à l’agence France-Presse le chirurgien.
« La patiente transplantée n’est pas encore enceinte et le transfert d’embryons préalablement congelés pourrait se faire dans dix mois. »
Dans les cas précédents, réalisés hors de France, « cela s’est fait entre six et douze mois », a-t-il relevé.
Cette greffe est destinée aux femmes nées sans utérus ou à celles auxquelles il a dû être enlevé. Elle représente une alternative expérimentale à la gestation pour autrui (GPA) interdite en France, ou à l’adoption.
Le traitement immunosuppresseur, antirejet, est « moins lourd » que pour d’autres transplantations d’organe. Il est adapté à la grossesse, comme on le fait dans le cas des greffées du rein enceintes.