| 30.03.2019
Les médecins de famille deviennent parfois des observateurs privilégiés de l’Histoire. Lorsque les premiers migrants ont « débarqué » dans sa « petite ville », ils ont rapidement intrigué le Dr Brigitte Tregouët, généraliste à la Roche-sur-Yon. Elle les a fait entrer dans son cabinet. Rudes récits de vie à l'appui, son livre* expose les défis de la "médecine transculturelle".
Ce jour-là en consultation, le Dr Tregouët dessine des spermatozoïdes pour les barrer ensuite. Son patient étranger, désireux d’être père, comprend alors qu’il est stérile. Le crayon, c’est tout ce qu’elle a trouvé, faute d’interprète disponible. La sexagénaire ne peut s’empêcher de s’interroger : « Fait-on des enfants lorsqu’on n’a ni papier, ni logement, ni travail ? »
C’est pourtant en s’efforçant tenir tout jugement à distance que cette “généraliste humaniste” exerce son métier, désormais essentiellement tourné vers les migrants. Elle en tire de riches enseignements, qu’elle transmet aujourd’hui dans un cours sur la médecine transculturelle à la faculté de Nantes.