En partenariat avec la Fnac. Ecrivain, scénariste, réalisateur aux visions fulgurantes, Alexandro Jodorowsky rencontrera le public le 23 mars à 16h à la Fnac Bercy Village. Dans "Psychomagie" (éd. Albin Michel), il dévoile son art de la guérison symbolique et nous invite à développer notre créativité.
Paris Match. A qui s’adresse la psychomagie ?
Alexandro Jodorowsky : Elle s’adresse à tout le monde. C’est comme la médecine. Il n’y a pas une médecine réservée à un certain type de personne. C’est un art thérapeutique, alors c’est pour tous.
Cet article explore les troubles sensoriels souvent méconnus des enfants autistes. Quand le thérapeute s’y intéresse et prend en compte leurs intérêts sensoriels, ces enfants se sentent plus concernés, mieux compris et les rencontres sont facilitées. Entre hypersensibilité et hyposensibilité, ils atteignent parfois des états de saturation sensorielle qui leur font éviter le lien aux autres qui est particulièrement complexe et imprévisible.
Les souffrances psychiques peuvent nous toucher tous un jour ou l’autre. Il peut s’agir de troubles passagers seulement réactionnels, mais aussi de véritables états pathologiques qui concernent environ une personne sur cinq. Dans les deux cas, la souffrance peut être intense et nécessiter une aide professionnelle, au moins pour évaluer la situation et poser un diagnostic. Il existe en France beaucoup de structures de soins et de spécialistes de la santé mentale et, sur le papier, le système de santé est accessible au plus grand nombre.
Mais tout le monde reconnait deux problèmes pratiques majeurs quand on est confronté à une souffrance psychique, surtout pour la première fois : d’abord on ne sait pas vers qui se tourner, et ensuite beaucoup d’obstacles surgissent quand on pense avoir trouvé le bon interlocuteur, en fait non joignable, non disponible, ou trop cher…
Voyons ce que l’on peut conseiller avec les dispositifs existant.
Lancé début 2018, le centre de santé départemental a déjà recruté trente-sept généralistes et permis à 15 000 patients de retrouver un médecin traitant.
Par François BéguinPublié le 18 mars 2019
Denis Evrard est un maire heureux. Sept années après le départ à la retraite de son dernier médecin généraliste, sa commune de 2 000 habitants, à la périphérie de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), vient enfin de retrouver un praticien.
Grâce à une initiative départementale originale visant à lutter contre les déserts médicaux, Lux est devenue, le 11 mars, la douzième « antenne » du centre de santé de Saône-et-Loire. Avec ses trente-sept médecins salariés, ce dispositif lancé début 2018 a d’ores et déjà permis à 15 000 personnes de retrouver un médecin traitant. Une réussite dans un département où le nombre de généralistes avait diminué de 13,5 % entre 2007 et 2017.
« C'est un acte médical inutile pour la santé, sans pertinence scientifique et lourd de conséquences potentielles sur le bien-être de la patiente », dénonce le Conseil national de l'Ordre des médecins de Belgique, dans un avis rendu mi-février sur la problématique des tests et des certificats de virginité. L’institution suit ainsi la déclaration de l’OMS, cosignée par le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme et ONU-Femmes et publiée en octobre dernier, visant à faire cesser cette pratique, bien distincte de l’examen médico-légal des patients victimes d’agressions sexuelles ou de viols.
A Blégny, en Belgique, un foyer pour personnes handicapées emmène ses résidents un après-midi par mois en boîte de nuit pour les faire danser mais aussi favoriser les rencontres amoureuses.
Par Lorraine de FoucherPublié le 24 mars 2019
Un mecrredi après-midi par mois, des patients mentalement déficients se retrouvent dans la boite de nuit du Cube, à Liège, en Belgique. SEBASTIEN VAN MALLEGHEM POUR LE MONDE
Crâne rasé et petit cœur argenté autour du cou, Jean-Michel Lapierre attrape sa bouteille de parfum Axe Black et s’en asperge devant le miroir. « Je veux être beau pour danser les slows », proclame ce Français de 53 ans, résident du foyer le Pays des Merveilles, situé entre les terrils et les mines classées de Blegny (province de Liège), en Belgique.
En sortant de la salle de bains, il embrasse généreusement Liliane, sa future femme, rencontrée dans une résidence pour handicapés mentaux huit ans auparavant. Bientôt les amoureux seront mariés, si leurs tutelles l’acceptent : « On leur a demandé de nous accompagner à la bijouterie et on s’est déjà acheté des bagues », expliquent-ils en montrant leurs doigts. Jean-Michel Lapierre raconte une vie d’ouvrier en bâtiment, de drogue, d’errance, et s’interrompt dans son récit pour se saisir de sa pile de disques de Johnny Hallyday : « Le pire, c’est que même lui il est mort. » Le décès de son chanteur préféré ne l’empêche pas de vite se ressaisir. Aujourd’hui, dit-il dans un sourire enfantin, « c’est discothèque, on va s’éclater à fond ».
Soigner l’institution avant de soigner le malade : c’était l’un des maîtres mots du fondateur de cette clinique pas comme les autres créée en 1953, par Jean Oury. Un petit château près de la Loire, où les patients sont libres, selon les principes de ce qu’on appelle la « psychothérapie institutionnelle ». Un mouvement de pensées, plus qu’une technique, qui nourrit autant la psychiatrie que la société dans son ensemble.
LA MÉTHODE SCIENTIFIQUEpar Nicolas Martin 21/03/2019 58 MIN Comment la psychiatrie est-elle apparue dans le monde et en particulier en France ? Qu'en est-il de l'histoire des traitements et des thérapies ? Quand a-t-elle nécessité d'être encadrée par des réglementations et des lois ?
Si l’on « peut juger l’état d’une civilisation, d’un pays, par la manière dont les idiots et les aliénés sont traités » comme le rappelle cet ancien adage, alors en cette nouvelle journée nationale de mobilisation pour un « printemps de la psychiatrie », la France est un pays malade. Pour comprendre comment et pourquoi nous en sommes arrivés là, nous avons voulu remonter le fil de l’histoire, et comprendre comment s’est construite la psychiatrie moderne. Des insensés d’antan, condamnés à l’enfermement ou la torture, aux aliénés enfermés à l’asile, jusqu’à aujourd’hui, où de vastes études épidémiologiques montrent que plus d’une personne sur quatre souffre de troubles psychiatriques.
Histoire de la psychiatrie, la fin du droit d’asile : c’est le programme libéré qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.
Dans « l’École des soignantes »*, le généraliste écrivain Martin Winckler décrit un hôpital utopique en 2039 mis en place par une communauté urbaine en France. Les femmes y sont majoritaires et les patients acteurs de leurs soins. S’inspirant de l’univers médical de Montréal où il vit, ce roman d'anticipation est susceptible de donner des idées aux acteurs du système de santé français.
VOISIN/PHANIE
À l’École des soignantes, le corps médical est féminin à 90 %, l’ego du praticien a laissé place à l’empathie et à la coopération avec le patient. Quid du diagnostic et des traitements ?
Dr Martin Winckler : Dans cet hôpital “idéal”, les consultations collectives font partie intégrante du diagnostic, les frontières entre le psychique, le physique et le physiologique n’existent pas… Ce qui devrait s’appliquer dans le monde réel. Quand on fait courir des dépressifs, ils vont mieux. Une « soignée », Camille, se plaint de voir des monstres. On parle de délire hallucinatoire. Puis quelqu’un lui demande quand arrivent ces monstres. Quand j’ai mal au ventre, répond-elle, une fois par mois. Ses hallucinations sont donc liées à ses douleurs menstruelles, pas à une maladie psychique.
Vous décrivez surtout le pôle “psy” de cet hôpital. Les faux diagnostics de maladie mentale sont-ils nombreux ?
Dr M. W. Ils sont légion. Mon livre relate l’expérimentation (réelle) d’un psychologue envoyant à l’HP dix personnes saines. Elles ont prétendu entendre des voix pour y être admises. Elles avaient beau dès le lendemain affirmer qu’elles ne les entendaient plus, ces fausses patientes ont été retenues trois semaines en moyenne avec un diagnostic de psychose hallucinatoire.
Invité vendredi de la seconde édition du colloque sur le Bon usage du médicament*, Nicolas Revel, directeur général de l’Assurance maladie a évoqué les progrès réalisés en la matière et ceux restant à faire.
« La France était presque championne du monde de la consommation de médicaments, a rappelé Nicolas Revel lors de son intervention. Si sa consommation s’est rapprochée ces dernières années de la moyenne des pays de l’OCDE, (…) elle a continué à progresser. » Selon le DG de la Cnam, « le volume de consommation reste très important » en France avec une moyenne « de 48 boîtes de médicaments consommés par patient chaque année ».
Entre 48 et 91 € par jour. Le tarif moyen d’hébergement dans les 39 établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de la Nièvre est très disparate. Les écarts de prix importants entre les Ehpad s’expliquent par différents facteurs, notamment leur statut juridique. Explications.
Avec 3.478 places, réparties dans les 39 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), la Nièvre n’a pas à rougir en matière d’offres de lits permanents pour les seniors.
Les tarifs
Concernant le tarif moyen pondéré de 2018, il s’élevait à 56,62 € par jour (hors Ehpad non tarifés) et à 61,17 € (tous les Ephad confondus). Un tarif bien en dessous de la moyenne nationale. Cela dit, les différences de tarifs sont importantes. Le prix varie entre 48 et 91 € par jour d’un établissement à un autre. Ramené au mois, ce tarif passe de 1.460 à 2.767 €.
L’historienne évoque pour « Le Monde » son enfance, son rapport à la République, à la littérature, au féminisme. Et livre son regard sur les « gilets jaunes ».
Propos recueillis par Jean BirnbaumPublié le 22 mars 2019
C’est une spécialiste de la Révolution passionnée par les choses qui durent, une amoureuse de la République attentive à la diversité, une féministe convaincue qui refuse les assignations identitaires… Figure aussi discrète que rayonnante de la scène intellectuelle française, l’historienne Mona Ozouf, 88 ans, est l’auteure d’une œuvre importante, dont les lignes de fracture reflètent ses propres failles, ses doutes maintenus. Elle a notamment écrit de nombreux essais au sens fort du terme, où se rencontrent une idée et une écriture, l’érudition et l’émotion. Car, chez elle, l’engagement savant est indissociable de fidélités humaines, comme en attestent les témoignages de ses amis, rassemblés par le romancier Patrick Deville et l’historien Antoine de Baecque dans un volume qui vient de paraître sous le titre Mona Ozouf. Portrait d’une historienne (Flammarion, 320 p., 22 €).
Sartre, qui perdit son père très jeune, écrivait ceci : « Eût-il vécu, mon père se fût couché sur moi de tout son long et m’eût écrasé. Par chance, il est mort en bas âge. » L’auteur des « Mots »(Gallimard, 1964) faisait donc de la mort précoce de son père la clé de son destin. Et vous ?
Mona Ozouf : Mon père est mort quand j’avais 4 ans. Mes parents venaient de déménager, il a attrapé un « chaud et froid », comme on disait à l’époque. Il n’y avait pas d’antibiotiques, il a été emporté en deux jours. Et là, dans cette maison inconnue, on me demande de traverser la pièce : « Va embrasser ton père. » Le contact avec sa joue froide a été ma scène primitive. A partir de ce moment j’ai commencé à avoir peur. Mon père n’était plus là, ma mère non plus. Elle avait 29 ans, s’enfonçait dans le chagrin absolu. Je la suivais partout, agrippée à sa jupe, avec le sentiment qu’elle ne me voyait pas.
La maman d'une enfant autiste de 10 ans raconte avoir été expulsée avec sa fille d'un spectacle au Cirque d'Amiens. Des spectateurs se seraient plaints que Sarah manifeste trop bruyamment son enthousiasme.
Les soignants des hôpitaux Purpan et Marchant ont manifesté hier à Toulouse. / Photo DDM, Thierry Bordas.
À l'occasion de la Journée nationale de mobilisation pour la psychiatrie, les soignants des hôpitaux Marchant et Purpan de Toulouse se sont rassemblés, hier, devant l'Agence régionale de Santé. Parmi eux, il y avait, Marie, 29 ans, infirmière aux Urgences psychiatriques de Purpan, depuis 6 ans. La jeune femme est chargée de recevoir «toutes les personnes en souffrance psychique et en détresse. On accueille, aussi, de plus en plus de personnes en situation de précarité sociale», précise-t-elle.
Depuis un mois, Marie est en grève «pour demander des moyens supplémentaires pour travailler dignement aussi bien pour nous que pour nos patients. Ce qui n'est plus le cas à l'heure actuelle.»
Ce qui lui manque ? «Principalement des effectifs. «La population toulousaine augmente tous les ans et la proportion de personnes en souffrance psychique avec, mais pas le personnel de santé. On fait toujours plus de travail avec le même nombre de personnes», regrette la jeune infirmière.
Si Marie a choisi de s'engager dans la psychiatrie, c'est parce que ce secteur l'a toujours attirée. «Ce qui me plaît justement dans cette spécialité, c'est de pouvoir prendre en charge correctement les patients par la parole et le soutien relationnel, qui sont deux éléments très importants des soins que nous délivrons.»
Aujourd'hui, la jeune femme ne regrette pas son choix professionnel, au contraire. «J'aime toujours autant mon métier, c'est pour cela que je suis mobilisée : pour continuer à l'exercer mais dans des conditions confortables pour tout le monde.»
À la suite du conseil de surveillance de l’hôpital Pierre-Lôo, mercredi 20 mars, Henri Valès, président de ce conseil et maire de La Charité-sur-Loire, s’inquiète d’une délocalisation possible de la psychiatrie sur le site du Pré-Poitiers, à Nevers.
L'historique
En 2010, l’Agence régionale de santé a décidé de délocaliser une partie du centre hospitalier Pierre-Lôo de La Charité à Nevers. L’objectif?? Rapprocher certains patients du centre hospitalier de l’Agglomération de Nevers, avec la création du site du Pré-Poitiers. Une opération qui n’est pas anodine puisqu’en plus de la construction du bâtiment, cette division a eu des conséquences fonctionnelles. Tout cela aurait un coût de 800.000 à un million d’euros par an.
C’est peut-être la raison pour laquelle, aujourd’hui, l’ARS semble faire marche-arrière dans le cadre du groupement hospitalier de territoire, qui a pour but de réorganiser les services de santé sur le département. La structure envisage de regrouper à nouveau sur un même site les unités sectorisées du centre hospitalier psychiatrique Pierre-Lôo. La question étant : sur lequel ?
Psychiatrique et interjurassien: tel pourrait être l'avenir de l'hôpital de Moutier. C'est ce que préconise un récent rapport dont la RTS a pu prendre connaissance.
L'hôpital de Moutier pourrait se spécialiser dans la psychiatrie. C'est en tout cas ce que recommande un groupe de travail intercantonal, constitué de professionnels de la santé des hôpitaux du Jura bernois et du Jura. Sa conclusion après avoir analysé plusieurs variantes: pour pérenniser le site de Moutier, la meilleure option serait de se spécialiser dans la psychiatrie et d’être interjurassien.
Le constat de départ est double: d'une part, ni le Jura, ni le Jura bernois, pris individuellement, n'ont la masse critique nécessaire pour élaborer une structure psychiatrique efficiente. Et, d'autre part, l'actuelle clinique de Bellelay n'est plus complètement adaptée aux besoins contemporains.
Le collège royal des médecins, ayant échoué à recueillir une majorité de 60% de médecins engagés contre le suicide assisté, a abandonné son opposition à cette pratique, pour adopter une position neutre sur la question.
En effet, une enquête menée auprès de près de 7000 médecins anglais montre que 43,4% d’entre eux souhaitent que le collège royal des médecins s’oppose à un quelconque changement de la loi quand 31,6% demande qu’il soutienne le suicide assisté, contre 24,6% en 2014.
Le pourcentage de médecins prêts à participer aux suicides assistés est passé de 21,4% en 2014 à 24,6% aujourd’hui.
Le Professeur Andrew Goddard, président du collège, a expliqué : « Il est clair qu’il y a parmi les médecins, comme dans la société, une frange de professionnels acquis au suicide assisté ».
Le Grand débat, ce fut l'occasion, pour les personnes handicapées, d'exprimer leurs revendications. Début février, APF France handicap avait ouvert une plateforme participative dédiée. 4 axes majeurs d'amélioration ont émergé... Numéro 1 : la justice.
« Les libertés et les droits fondamentaux doivent enfin être respectés ! » C'est la préoccupation principale des personnes handicapées. Depuis l'ouverture du Grand débat national, elles se sont exprimées pour mettre en lumière les problématiques qu'elles rencontrent (article en lien ci-dessous). A cet effet, l'association APF France handicap a créé une plateforme participative en ligne (en lien ci-dessous), qui proposait cinq thèmes dédiés au handicap : le respect et la liberté des droits fondamentaux, l'accès à la cité, l'accès à l'emploi et à l'éducation, la reconnaissance d'une protection sociale réelle et la garantie d'une vie sociale et familiale épanouie. Un mois-et-demi plus tard, c'est l'heure du bilan. Trois autres priorités sont dans leur ligne de mire…
L’agence régionale de santé (ARS) qualifie la procédure « d’exception ». Par un communiqué transmis ce vendredi matin, la directrice générale de l’ARS indique avoir décidé de placer l’hôpital psychiatrique Philippe Pinel « sous administration provisoire », à compter du 26 mars et pour une durée de six mois, le centre hospitalier « ne parvenant pas à conduire les transformations nécessaires pour garantir de manière pérenne la qualité et la sécurité des soins prodigués aux patients ».
Une équipe d’administration provisoire, « désignée dans les prochains jours par la ministre des solidarités et de la santé », assurera ainsi les attributions de l’actuel directeur du centre hospitalier spécialisé. Cette équipe assurera également la direction de l’hôpital de Montdidier-Roye, du fait de l’existence depuis 2013 d’une direction commune entre les deux établissements.
L’ARS évoque un déficit cumulé de 13 millions d’euros et « l’absence de perspectives d’amélioration de la situation financière ».
Pour des habitants des quartiers de Stalingrad et La Chapelle, il faut changer de stratégie face à la consommation, à la fois pour mieux accompagner les usagers en souffrance et pour pacifier l'espace public.