Longtemps galeriste à Besançon, Jean Greset a rassemblé une riche collection d’art brut. Assez pour que le musée des beaux-arts lui prête ses murs. Besançon accueille, actuellement, trois expositions très originales.
La collection Greset a les honneurs du musée des beaux-arts. Cette dernière est associée à une exposition consacrée à Georges Focus. Photo ER /Franck Hakmoun
C’est une histoire de fous. C’est, en tout cas, souvent et bien sommairement que l’on associe l’art brut à celui des déséquilibrés mentaux.
Jean Greset ne part pas dans ce discours : « C’est simplement des gens qui ne sont pas passés par une formation académique et qui ne cherchent pas à se faire connaître, ils créent pour eux-mêmes. »
Une soixantaine de personnes se sont mobilisées pour réclamer davantage de moyens.
À l'appel de la CGT santé, une partie des personnels de l'hôpital Sainte-Marie de Rodez a fait hier le siège des bureaux de l'antenne départementale de l'Agence régionale de Santé (ARS) pour réclamer davantage de moyens humains et financiers pour travailler.
Peut-on considérer la « photographie brute » comme une catégorie de l’art brut, selon la définition donnée à ce concept par Jean Dubuffet ? Elle réunirait alors des prises de vue, des tirages, des photomontages, des photocollages, réalisés par des auteurs autodidactes, produits en dehors des circuits artistiques conventionnels, dans un cadre asilaire ou dans la solitude et la marginalité des villes comme des campagnes. Lire la suite ...
Peut-on considérer la « photographie brute » comme une catégorie de l’art brut, selon la définition donnée à ce concept par Jean Dubuffet ? Elle réunirait alors des prises de vue, des tirages, des photomontages, des photocollages, réalisés par des auteurs autodidactes, produits en dehors des circuits artistiques conventionnels, dans un cadre asilaire ou dans la solitude et la marginalité des villes comme des campagnes.
Ces mineurs se trouvaient dans différents camps du nord-est de la Syrie. L’opération a été menée par des moyens uniquement français, selon le Quai d’Orsay.
Par Elise Vincent et Nathalie GuibertPublié le15 mars 2019
L’opération a été maintenue secrète jusqu’au dernier moment et gérée en cercle ultra fermé. Moins de cinq personnes dans l’appareil d’Etat étaient au courant de l’opération et de ses modalités, selon nos informations.Cinq enfants de djihadistes, qui étaient jusqu’à présent retenus au Kurdistan syrien dans différents camps, ont été rapatriés dans la plus grande discrétion, vendredi 15 mars, a annoncé le ministère des affaires étrangères dans un communiqué : « La France a procédé ce jour au retour de plusieurs mineurs orphelins et isolés, âgés de 5 ans et moins, qui se trouvaient dans des camps du nord-est de la Syrie ».
Ces cinq enfants sont arrivés sur le sol français à 13 h 30 à l’aéroport de Villacoublay, situé dans les Yvelines. Peu de détails ont été donnés sur leur profil. Seuls des éléments sur leur état de santé ont été communiqués : quatre sont « à peu près en forme » tandis que le cinquième est « blessé » et dans « un mauvais état » de santé, a précisé une source diplomatique, affirmant qu’il pourrait être hospitalisé.
« C’était les cas les plus évidents »
Les détails de cette opération – la première du genre depuis la Syrie – n’ont pas été divulgués. On sait toutefois qu’elle était préparée depuis de longs mois, et qu’elle a été réalisée concrètement en quelques jours par des moyens militaires uniquement français, dans des conditions délicates. C’est un avion français qui aurait ainsi rapatrié ces enfants directement depuis la Syrie sans transiter par l’Irak. « Il y avait une équipe au sol et une dans l’avion », a précisé un proche du dossier. La seconde comptait deux médecins.
En Syrie, la France s’est appuyée sur les Forces démocratiques syriennes (FDS) qu’elle a remerciées dans son communiqué. Ce sont elles qui ont « rendu possible cette issue », a déclaré le Quai d’Orsay. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a, pour sa part, aidé en amont à l’identification des enfants sur place et à s’assurer qu’il s’agissait bien d’orphelins ou de mineurs isolés. Certains d’entre eux avaient en effet été recueillis par des familles d’accueil situées dans et en dehors des camps.
Le ministère des affaires étrangères dit avoir sélectionné ces enfants pour cette première vague de rapatriements en raison de leur très grande « vulnérabilité ».« C’était les cas les plus évidents », confie-t-on. Parmi eux, selon nos informations, se trouve au moins une petite fille qui se trouvait au camp de Roj, dont le père est présumé mort depuis 2013. L’avocate de sa grand-mère, Me Samia Maktouf, avait déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris en début de semaine, le 11 mars.
« Nous n’oublions pas les autres enfants »
Trois autres de ces enfants rapatriés sont issus d’une seule et même fratrie. Agés de 1, 3 et 5 ans, il s’agit des garçons de Julie Maninchedda, une jeune femme originaire de Libercourt (Pas-de-Calais), brillante lycéenne, violoniste à ses heures, qui avait rejoint les rangs de l’organisation Etat islamique (EI) avec son époux, en 2014 – aujourd’hui incarcéré et détenu par les Kurdes.
L’étude du cerveau est en plein essor : les neurosciences, la psychiatrie et d’autres approches cernent son fonctionnement. Nous avons souhaité aborder les plus récentes découvertes de ce domaine dans une série de cinq émissions.
Lundi 18 mars 2019
Olivier Houdé, psychologue, professeur de psychologie du développement à l'université Paris Descartes, il dirige, à la Sorbonne, le Laboratoire de Psychologie du DEveloppement et de l’éducation de l’enfant (LaPsyDE) du CNRS. Il a écrit de nombreux livres dont « Apprendre à résister » (éditions le Pommier).
Le professeur Olivier Houdé lève le voile sur l’acquisition des connaissances et le mode de raisonnement. Quel est le rôle des émotions dans l’approche logique ? Résister à ses propres erreurs s’apprend-t-il ? Qu’est-ce que l’intelligence humaine ? La place des neurosciences dans l’éducation est-elle en train de changer ?
Mardi 19 mars 2019
Marion Leboyer est professeure de psychiatrie, responsable du pôle psychiatrie et d’addictologie au CHU Henri-Mondor, Créteil, directrice de la Fondation FondaMental et Pierre-Michel Llorca est professeur de psychiatrie, chef de service au CHU de Clermont-Ferrand. Ils ont écrit ensemble « Psychiatrie : l’état d’urgence » (éditions Fayard). Il a reçu le Prix Edgar Faure de littérature politique 2018.
Après l'annonce par Emmanuel Macron d'une initiative "d'ampleur" pour la psychiatrie à l'automne, les acteurs de la discipline souhaitent en savoir davantage et veulent être reçus à l'Élysée pour faire entendre leurs propositions.
Dans un courrier du 12 mars, les représentants d'une vingtaine* de syndicats et d'associations en lien avec la psychiatrie — au titre notamment des directeurs et présidents de commissions médicales d'établissement (CME), professionnels de santé (psychiatres, infirmiers), psychologues, usagers et familles — demandent à être reçus à l'Élysée à la suite de récentes déclarations d'Emmanuel Macron. Interpellé lors d'un débat sur des problématiques en santé mentale en Gironde fin février, ce dernier a en effet annoncé que des travaux devraient être finalisés pour l'automne pour "réinvestir" dans la psychiatrie et lui "redonner des perspectives". Mais cette "initiative d'ampleur" promise reste pour l'heure sans précision.
Le 1er janvier 2018, le Conseil national de l’Ordre des médecins lançait un numéro d’écoute et d’assistance confidentiel et gratuit (à partir de mars) à destination des professionnels en souffrance. L’idée était notamment de compléter son service d’entraide et defédérer sous un même numéro, toutes les associations qui pouvaient exister dans les différentes régions. Après un an d’existence, le numéro vert a reçu plus de 4 000 appels et la fréquence ne faiblit pas en ce début d’année, puisqu’en janvier, 300 appels supplémentaires ont été réceptionnés. « Ce sont en majorité des infirmières qui appellent puis des médecins, médecins du travail et généralistes en premier lieu. Le profil des appelants est en corrélation avec l’enquête menée par l’Ordre sur la souffrance des soignants », explique le Dr Jacques Morali, conseiller ordinal national et président de la commission d’entraide. A l’autre bout du fil, des psychologues formés par l’AAPMS (association d’aide professionnelle aux médecins et soignants).
La Société internationale de génétique psychiatrique (International Society of Psychiatric Genetics) a publié des recommandations révisées concernant l’utilisation des tests génétiques dans le cadre des soins psychiatriques. Les nouvelles recommandations, qui représentent la première révision complète depuis 2014, répondent à plusieurs questions controversées, notamment celle de l’utilisation de tests génétiques pour le diagnostic des maladies mentales et pour l’orientation des décisions thérapeutiques.
Interview du Dr Alice Alvarez, médecin du travail et secrétaire générale l’ANMTEPH (Association Nationale de Médecine du Travail et d’Ergonomie du Personnel des Hôpitaux)
Chapitres
Luc Perino
Humeurs médicales Réflexions d'un médecin sur les dérives du système sanitaire
Paracelse était un médecin entreprenant et fantaisiste. Sa théorie des signatures stipulait que la forme et la couleur des plantes indiquaient leur action : des feuilles en forme de cœur soignent le cœur et des fleurs jaunes soignent la jaunisse. Sa plus truculente invention est la « poudre de sympathie » composée d’une base d’huile de lin, de térébenthine, de vin rouge et de vitriol calciné, à laquelle il avait ajouté plusieurs ingrédients tels que de la mousse prélevée sur le crâne des cadavres, de la poudre de momie, de la cervelle de sanglier, des vers rôtis et du bois de santal.
Il s’imposait cependant par son charisme et reste considéré aujourd’hui comme celui qui a introduit la chimie en thérapeutique.
Sa poudre de sympathie a été largement utilisée aux XVI° et XVII° siècles pour guérir les plaies et aucun des grands noms de la médecine de cette époque n’en contestait ou n’osait en contester l’efficacité. Corneille et madame de Sévigné avaient personnellement témoigné des effets miraculeux de cette poudre sur eux-mêmes : « source de vie » pour l’un et « remède divin » pour l’autre.
De nombreux clichés subsistent autour des métiers de la "psychologie". Comment différencier ces professionnels qui soignent nos esprits et apaisent nos angoisses ?
Ce n’est pas parce qu'on va voir un psy qu’on est fou. Cette phrase n’est pas de nous, mais de Mickael Benyamin*, psychologue clinicien spécialisé dans l’accompagnement d’adolescents et maître de conférences à l’Université Paris-Diderot. En effet depuis plusieurs années, aller voir un psy n’a plus rien d’extraordinaire. Bien au contraire. C’est même encouragé dans de nombreux cas de figure. D’après un récent sondage** réalisé par la société YouGov, 1 Français sur 3 aurait d'ailleurs déjà fait appel à un psy.
Seulement, il n’est pas facile de se repérer parmi la multitude de professionnels qui se cachent derrière cette étiquette de "psy". “En fonction de ses attentes et de ses symptômes, il est primordial de se renseigner sur la spécialisation de son interlocuteur et sur les modalités du suivi”, préconise Mélanie Gauché***, présidente de la Commission Nationale Consultative de Déontologie des Psychologues (CNCDP).
Frédérique Bedos*, 47 ans, s’est construite entre amour fou et amour doux. Son enfance a été marquée par d’incessants allers-retours entre une mère adorée sombrant peu à peu dans la maladie mentale et une famille d’accueil source de résilience. Elle en garde des failles profondes mais aussi une force hors du commun. Elle raconte cette double enfance dans La petite fille sur la balançoire, éd. J’ai lu.
Ma mère m’aimait d’un amour fou
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"Je n’ai jamais connu mon père, je ne suis même pas sûre qu’il soit au courant de mon existence. Toute petite, je vivais seule avec ma mère, maman Jeanne, dans des conditions d’extrême précarité. Nous n’avions pas toujours de domicile fixe, étions hébergées au gré des rencontres. Elle survivait en vendant des fleurs dans les restaurants.
Ma mère m’aimait d’un amour fou
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"Je n’ai jamais connu mon père, je ne suis même pas sûre qu’il soit au courant de mon existence. Toute petite, je vivais seule avec ma mère, maman Jeanne, dans des conditions d’extrême précarité. Nous n’avions pas toujours de domicile fixe, étions hébergées au gré des rencontres. Elle survivait en vendant des fleurs dans les restaurants. A l’époque, elle riait beaucoup, me racontait des histoires loufoques, inventait pour moi des jolis mots bizarres, chantait à tue-tête. Elle était fantasque et m’aimait d’un amour fou, absolu et désordonné. Alerté par notre grande détresse matérielle, un prêtre a proposé à ma mère d’aller frapper à la porte d’une famille qu’il savait très accueillante, afin d’y chercher un peu de répit. Nous avons donc pris le train de Paris pour Croix, dans le Nord. Et là, nous sommes arrivés chez Marie-Thérèse et Michel, dans une jolie petite maison avec un jardin, pleine d’enfants adoptés dans le monde entier. J’avais 3 ans. A l’époque, elle riait beaucoup, me racontait des histoires loufoques, inventait pour moi des jolis mots bizarres, chantait à tue-tête. Elle était fantasque et m’aimait d’un amour fou, absolu et désordonné. Alerté par notre grande détresse matérielle, un prêtre a proposé à ma mère d’aller frapper à la porte d’une famille qu’il savait très accueillante, afin d’y chercher un peu de répit. Nous avons donc pris le train de Paris pour Croix, dans le Nord. Et là, nous sommes arrivés chez Marie-Thérèse et Michel, dans une jolie petite maison avec un jardin, pleine d’enfants adoptés dans le monde entier. J’avais 3 ans.