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lundi 7 janvier 2019

Légalisé, dépénalisé, prescrit… le cannabis dans le monde en neuf graphiques

Le Canada est devenu le deuxième pays à légaliser l’usage récréatif. La prohibition, consensus mondial depuis plus d’un siècle, partirait-elle en fumée ?
Par Maxime Vaudano et Pierre Breteau Publié le 06 janvier 2018

La prohibition du cannabis, consensus mondial depuis plus d’un siècle, serait-elle en train de partir en fumée ? Avant le Canada, qui a légalisé le cannabis depuis le 17 octobre 2018, l’État de Californie avait légalisé cette drogue le 1er janvier, cette hypothèse commence à prendre corps.
Elle était pourtant encore farfelue quand l’Uruguay a ouvert la voie, en 2013, en légalisant de façon encadrée la culture et la consommation de cannabis. Si cette drogue douce se consomme depuis des siècles sous différentes formes pour des usages récréatifs ou thérapeutiques, elle était prohibée dans la quasi-totalité des pays du monde.
Mais contrairement à une idée répandue, cet état de fait était relativement récent dans l’histoire humaine. L’une des premières lois de prohibition du cannabis a été votée en Egypte en 1868, mais la plupart des pays occidentaux n’ont suivi que dans les années 1920 ou 1930, et la prohibition ne s’est vraiment mondialisée qu’après-guerre, comme le rappelle le Transnational Institute dans un rapport sur la question.

Le cannabis légalisé pour 1,5 % de la population mondiale

Au tournant du XXIe siècle, le constat d’échec à l’égard des politiques répressives a conduit les autorités de plusieurs pays à s’interroger sur l’opportunité de politiques alternatives, basée sur l’idée suivante : puisque nous n’arrivons pas à enrayer les trafics et à dissuader les consommateurs, acceptons cette consommation pour mieux l’appréhender et améliorer la prévention.
La légalisation du cannabis reste ultra-minoritaire dans le monde
Les pays qui ont choisi la voie de la légalisation, même partielle, du cannabis restent très rares.
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2018
Légende :
Cannabis légal : 0 pays
Partiellement légal : 0 pays
FRANCERUSSIECANADAÉTATS-UNISBRÉSILARGENTINECOLOMBIEJAPONCHINEINDEMEXIQUEINDONÉSIEAUSTRALIEMADAGASCARCÔTE D'IVOIRE
Projection cartographique de Buckminster Fuller, Antarctique exclue
Source : données compilées par Le Monde

Don de sperme : « Changer la loi sur l’anonymat effraie certains donneurs et futurs parents »

Dans l’avis, rendu à l’automne 2018, par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en vue de la révision de la loi bioéthique, figure la levée de l’anonymat des donneurs de spermes. Or, une loi universelle ne peut trancher sur une question individuelle estime, dans une tribune au « Monde », la psychanalyste Charlotte Dudkiewicz.
Par Charlotte Dudkiewicz Publié le 9 janvier 2019

« Des couples ont donné la vie à plus de 70 000 enfants avec l’aide des Cecos ».Photo Centre d'assistance médicale à la procréation (AMP) du CHU de Nantes, laboratoire de fécondation in vitro (FIV)
« Des couples ont donné la vie à plus de 70 000 enfants avec l’aide des Cecos ».Photo Centre d'assistance médicale à la procréation (AMP) du CHU de Nantes, laboratoire de fécondation in vitro (FIV) Alain Le Bot / Photononstop / Alain Le Bot / Photononstop
TribuneGeorges David est mort le 22 décembre. Ce grand médecin a osé braver les préjugés de la société qui l’entourait car il voulait que l’insémination avec donneur soit reconnue, qu’il y ait une autorisation officielle. Il voulait pouvoir agir au grand jour, d’abord pour ne pas être assimilé à certains confrères douteux, mais surtout parce qu’il avait une haute idée de l’insémination avec donneur (IAD). Il ne supportait pas la détresse des couples qui n’arrivaient pas à devenir parents.
Toujours avec conviction et sagesse, il a mis en place un entretien avec un psychologue car il était évident pour lui que la stérilité, et plus encore, le recours à l’insémination avec donneur soulevaient de grandes questions éthiques et psychologiques. Aujourd’hui, dans chaque centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (Cecos), il y a des commissions pluridisciplinaires, composées de gynécologues, biologistes, psychologues, généticiens… où toutes les demandes sont examinées.
Il a souvent raconté comment il était passé du don de sang au don de spermatozoïdes, et combien ce fut difficile de le faire accepter. Savoir conserver a permis de dissocier les deux étapes : donner et utiliser. Plus besoin d’un donneur dans la pièce à côté. Et cette distance a donné davantage de liberté et permis que le don puisse devenir anonyme. Il avait été peiné d’entendre certains enfants nés du don dire leur volonté de connaître l’identité du donneur. Il sentait bien la souffrance sous-jacente à une certaine agressivité militante pour la levée de l’anonymat du donneur.

dimanche 6 janvier 2019

Schizophrénie : 2019, l’année du changement de nom ?

Par Didier Morel
05/01/2019 

Oui, la schizophrénie fait peur. Il n’y a pas un mois sans que les médias focalisent sur la pathologie d’un meurtrier pour expliquer son geste. Une analyse très réductrice qui stigmatise les personnes touchées par la maladie. Mais le monde médical et les familles se mobilisent pour changer son nom.
L'association PromesseS lance le débat pour changer le nom de la schizophrénie
L'association PromesseS lance le débat pour changer le nom de la schizophrénie Crédits : Getty
Bipolaire, autiste, schizophrène... le vocabulaire de la psychiatrie a envahi le langage courant. Mais la banalisation de ces termes ne coïncide pas avec une meilleure connaissance de ces troubles. La schizophrénie, tout particulièrement, souffre d'une image désastreuse. Elle est LA maladie dont on n’ose prononcer le nom, car l’entendre suscite immédiatement l’effroi. Elle renvoie à la violence, voire à des actes meurtriers. Ces préjugés entraînent une stigmatisation qui empêche certains malades d’adhérer à leur traitement. La schizophrénie concerne environ 0,7% de la population mondiale et touche près d'une personne sur cent en France. Face à ce chiffre et à la recrudescence des maladies psychiques qui pourraient devenir, selon l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, la première cause de handicap au monde d'ici 2020, les familles touchées par la schizophrénie d’un proche se mobilisent. A l’instar de pays comme le Japon, elles souhaitent lancer le débat sur la pertinence de changer le nom et donc le regard porté sur cette maladie. Mais ce n’est pas si simple et les résultats sont parfois contradictoires.

La modernité va-t-elle tuer le père ?



Père et fils craie à pied
Père et fils craie à pied Crédits : A-Digit - Getty

Les nouvelles formes de parentalité (monoparentalité, homoparentalité…) ainsi que les pratiques modernes (adoption par des couples homosexuels, GPA, PMA) ont-elles modifié en profondeur les structures familiales ?

Il acte la fin du patriarcat occidental classique mais ajoute que le moins de père ne vaut pas la disparition du père, rappelant que le noyau de la paternité se trouve dans son enracinement symbolique.  
Le psychanalyste Jean-Pierre Winter, déjà auteur de Homoparenté et de Transmettre (ou pas) revient aujourd’hui avec L'avenir du père chez Albin Michel. Intéressé par la question de la filiation, il met en avant la difficulté qu'il a rencontrée dans l'écriture de ce livre à définir sur quoi se fonde un père :
La famille, ce n'est pas un concept, c'est un état de fait.
Il est très difficile de dire en quoi consiste "l'être" du père (...) Ce dont je peux parler, c'est de ce que ça produit comme effet de ne pas en avoir un.

« Nous dénonçons la non-protection de centaines d’enfants en danger »

Dans une tribune au « Monde », un collectif de professionnels de la protection de l’enfance appelle les pouvoirs publics à faire de cette thématique une cause nationale.
Par Collectif Publié le 5 janvier 2018

Tribune. Nous, éducatrices et éducateurs spécialisés, assistantes et assistants sociaux, psychologues, secrétaires, chefs de service du SIOAE 93 de l’Association vers la vie pour l’éducation des jeunes (AVVEJ), soutenons pleinement la tribune des 15 juges des enfants du Tribunal de grande instance de Bobigny du 5 novembre 2018, dans laquelle ils dénoncent le naufrage de la protection des mineurs en Seine-Saint-Denis.

samedi 5 janvier 2019

Les médecins vus par les infirmières : nous sommes leurs éponges

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Les médecins vus par les infirmières : nous sommes leurs éponges
Les médecins vus par les infirmières : nous sommes leurs éponges

Qu’ils le veuillent ou non, les médecins ont tendance à fonctionner dans une bulle qui les empêche parfois d’entendre ce que les autres soignants ont à dire. C’est pourquoi What’s up Doc a proposé à des infirmières de tendre un miroir à la profession. Et le reflet qui s’y dessine en surprendra plus d’un.
Ouvrez vos esgourdes !
 
La critique qui revient le plus souvent dans la bouche des infirmières à propos des médecins, c’est le manque d’écoute dont ils peuvent faire preuve dans certaines situations. « Je peux passer des journées entières à leur réclamer une ordonnance», soupire Mathilde*, infirmière de coordination en HAD. « Il y en a beaucoup qui comprennent qu’ils ne peuvent pas prescrire pour l’HAD comme pour leur service, et il y en a d’autres qui ont décidé qu’ils ne comprendraient pas. »
 
Un défaut de communication qui semble aussi parfois s’appliquer aux échanges que les praticiens ont avec les patients. « Ces derniers nous demandent souvent de décoder le message du médecin qui peut parfois s’exprimer dans des termes trop scientifiques », constate Thierry Amouroux, infirmier à l’AP-HP et porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI-CFE-CGC). Le problème, c’est que les médecins sont en revanche assez doués pour communiquer… leur stress.

«L’étreinte des chenilles» de Ghizlaine Chraïbi Un roman où les femmes destituent la gent masculine

LEMATIN.ma

MAROC 

 Nadia Ouiddar, 


Correspondance de Glenn Gould ...


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  Cher Monsieur Gould,

Vous répondiez à Laurence ce qui suit:

«Quand bien même cela serait vrai, est-ce vraiment intéressant de le savoir? Pour vous, qu'est ce que cela peut apporter de plus sur moi, en terme de vérité?»

Eh bien, moi aussi je suis autiste. Le pédopsychiatre qui m'a évaluée ne peut dire avec certitude si je suis autiste ou si j'ai le syndrome d'Asperger, je suis «à cheval» sur la ligne qui sépare ces «maladies».

Vous savez pourquoi c'est important pour nous de savoir si vous êtes Asperger ou autiste?

Ça nous donne un modèle! On se dit que si vous avez réussi, on peut réussir aussi.

Je réussirai ma vie sans savoir si vous êtes Asperger ou non! C'est vrai! Mais j'aimerais pouvoir trouver des modèles.

Les gens qui sont sourds sont probablement fiers de savoir que Beethoven, malgré son handicap, a réussi à faire de bien belles choses.

Ma maman m'avait parlé de vous... Je vous aimais mais après avoir lu votre réponse à Laurence, j'ai été un peu blessée.

Je sais qu'aucun médecin ne vous a diagnostiqué cette maladie mais vous devez avouer que vous en avez plusieurs traits.

Audrey xxx

10 ans
et autiste et fière de l'être
et si un jour je peux servir de modèle à quelqu'un j'en serai très fière, croyez-moi. Je suis différente!

Ma chère Audrey,

Que pourrais-je bien faire pour me faire pardonner de t'avoir blessée? Je t'assure que cela n'était pas mon intention, et il m'était difficile d'envisager le point de vue qui est le tien, même si celui-ci est parfaitement compréhensible, tout autant que valable. En effet, dans ton cas, il peut être intéressant, et même très important de savoir si je suis atteint de ce syndrome dont tu pourrais souffrir. Alors, simplement, voici ce que je puis dire (et je ne peux pas aller plus loin hélas): aucun psychologue ne m'a jamais diagnostiqué un tel syndrome (j'ai toujours fui les psychologues d'ailleurs), et donc je ne peux pas l'affirmer, quelle que soit ma bonne volonté... Cependant, si un tel médecin, à ton époque, est certain de lui en affirmant que j'en suis atteint, alors pourquoi pas, s'il peut le prouver. Mais je maintiens: les diagnostics psychologiques après 20 ou 30 ans, sans contact direct avec le patient, me paraissent très ambigus. Et ceci car ils s'appuient essentiellement sur des témoignages de tiers, qui révèlent donc autant de choses sur ceux qui les forment que sur la personne qu'on étudie au départ... Mais encore une fois, pourquoi pas, surtout si cela peut constituer une aide pour toi et pour tous ceux, qui à ton âge, se savent touchés par ce syndrome. C'est tout ce que je puis dire à ce sujet de là où je suis. 

[...]

Glenn Gould


Chicago, foyer d'art brut : l'exposition à la Halle Saint-Pierre

Sortiraparis.com


Télémédecine : et si ce n’était pas une si mauvaise idée ?


Paris, le samedi 5 janvier 2019 – Il n’est pas inutile de signaler la disparition des arlésiennes – disparition qui incite en effet à ne pas toujours désespérer. En 2018, un exemple typique d’arlésienne s’est évanoui : l’Assurance maladie a fini par fixer des tarifs pour les actes de télémédecine. Le sujet était discuté depuis tant d’années que certains représentants syndicaux doutaient de voir une décision prise avant la fin de leur carrière. Pourtant, un dispositif a été acté. Cette issue inattendue n’est cependant pas un blanc-seing sans nuance accordé à la télémédecine. La pratique est en effet encore loin de susciter une adhésion généralisée. Un sondage réalisé sur notre site du 17 octobre au 10 décembre auprès de 730 professionnels de santé a en effet révélé que seuls 20 % d’entre eux envisagent de réaliser des actes de télémédecine dans les douze prochains moins. Loin d’un plébiscite.

Ceci n’est pas une consultation médicale (ou alors pipée)

Les raisons de cette frilosité sont probablement multiples. Au-delà des considérations pratiques et technologiques, l’hostilité est parfois plus philosophique. On a retrouvé cette attitude exprimée sur certains blogs. Ainsi, le docteur François-Marie Michaut sur son blog La lettre d’expression médicale analysait et déplorait récemment : « La coqueluche des promoteurs de la pratique médicale de demain a pour nom la télémédecine. Soigner à distance, telle est l’ambition.  (…) Avons-nous oublié que la rencontre avec un soignant nécessite tout un processus social ? Contact téléphonique avec le cabinet pour exposer rapidement son attente, négociation de la réponse apportée pour fixer les modalités de la rencontre au cabinet ou à domicile. Ce cérémonial n’est pas neutre (…). Pensez-vous que seule l’image d’écran tronquée du médecin que vous n’avez jamais rencontré auparavant peut vous suffire pour établir un contact humain vrai avec lui/elle ? Tenons-nous pour quantités négligeables le contact de la poignée de main et de l’examen clinique ? Les informations véhiculées par les odeurs émises ou perçues, l’expression corporelle des gens en face à face n’ont vraiment aucun rôle dans l’établissement d’une relation authentique ?
Simples détails diront certains. Ont-ils compris que les émotions sont indissociables de toute intervention à visée thérapeutique ? Et que la froide analyse des symptômes se voulant scientifiquement objective est une voie sans issue. Comment peut bien fonctionner dans sa tête le médecin pratiquant la télémédecine quand il ne partage aucune histoire commune avec le patient, aucune connaissance concrète de sa personne ? Il est obligé de se conformer à une méthode d’investigation standard, n’étant pas très éloignée dans son principe de la check list du pilote d’avion. Ou des classiques et réputés pédagogiques arbres de décision. Les pratiquants de cet exercice sont contraints, pour ne pas s’égarer dans l’inconnu, de se fier totalement aux algorithmes des enseignements qu’ils ont reçus de leurs maîtres. (…)  Il n’est pas évident de faire comprendre à des non médecins quelle est la différence entre une rencontre médicale directe et une séance de télémédecine. Le résultat apparent est le même : la production d’un diagnostic et la prescription d’un traitement. Subordonnés aux écrans numériques que nous sommes devenus, un parallèle simple peut nous éclairer. Chacun sait ce qu’est la téléréalité, cette mise en scène par des gens de spectacle de situations tirées de la vraie vie des vrais gens. La téléréalité a l’apparence de la réalité, juste rendue plus spectaculaire pour être plus attrayante. Mais, comme la pipe de Magritte, elle n’est pas la réalité » conclut le praticien. Si cette vision de la médecine, concentrée sur la relation humaine est partagée par beaucoup, elle renvoie cependant à une perception potentiellement idéalisée, à l’heure où l’engorgement des cabinets (qui pourrait être corrigé par la télémédecine !) empêche le déploiement de ce type de contacts. Par ailleurs, elle tend à opposer une médecine scientifique reposant sur les algorithmes diagnostics et une médecine humaniste et intuitive, quand ces deux approches ne s’excluent pas l’une l’autre.

vendredi 4 janvier 2019

Trisomie 21, le dépistage non invasif remboursé

03.01.2019

Le dépistage prénatal non invasif (DPNI) de la trisomie 21, par recherche d’ADN fœtal circulant dans le sang maternel, est désormais remboursé par l'Assurance maladie. Cette pratique qui coûte environ 390 euros est officiellement recommandée par la HAS depuis mai 2017, et pouvait déjà être réalisée gratuitement dans les hôpitaux publics, grâce à un protocole spécial dédié aux traitements innovants. Mais on attendait encore la publication des textes permettant la généralisation du remboursement. C’est chose faite avec l’arrêté paru fin décembre au Journal officiel.