A Lille, mardi, un «cortège funèbre» composé de travailleurs médico-sociaux s'est rendu devant les fenêtres de l'hôtel du département.Photo Antoine Bruy. Tendance Floue pour Libération
Mardi après-midi, quelque 650 agents de l'Aide sociale à l’enfance ont manifesté devant l'hôtel du département, à Lille. Ils s'alarment d'un manque de moyens qui aboutit à la mise en danger de ceux qu'ils sont censés protéger.
Le Congrès français de psychiatrie fête en 2018 ses 10 ans ! 10 ans depuis la première édition qui a eu lieu à Nice en 2009, 10 ans de pérégrinations (Lyon, Lille, Montpellier, Nantes et même Paris !), de rencontres et d’échanges entre divers corps de professionnels impliqués dans le soin, l’accompagnement, la prévention et la recherche auprès des personnes atteintes de troubles psychiatriques.
A La Courneuve, en 2016, dans le «platz», un campement qui habite quelque 300 Roms. Photo Denis Allard. Réa pour Libération
Selon un discours politique récurrent, les Roms n'auraient pas la volonté de s'intégrer dans la société française. Mais que se passe-t-il lorsqu'ils entreprennent toutes les démarches pour y arriver ?
Par Eric Favereau— Manifestion de l'Association française des malades de la Thyroide, contre une nouvelle version du Levothyrox, à Bourgoin-Jallieu (Isère) en novembre 2017Photo Romain Lafabregue. AFP
L'affaire du Levothyrox comme celle des bébés nés sans bras ont été l'occasion de réactions bien maladroites de la part d'instances supposément vigilantes et réactives. Comme si elles oubliaient l'essentiel : se démener pour comprendre ce qui se passe.
La grève dans le secteur de la santé lancée le 5 novembre 2018 a atteint sa vitesse de croisière. Un infirmier et un aide-soignant grévistes ont été arrêtés par la police, le jeudi 8 novembre.
« Deux de nos camarades ont été interpellés et sont détenus à la préfecture de police. Ainsi en a décidé le gouvernement comme réponse à nos revendications légitimes. Nous tenons à rappeler que cela ne fait que durcir le mouvement », a dénoncé Vazoumana Sylla, un responsable du mouvement syndical. Il s’agit d’un infirmier et d’un aide-soignant grévistes, dont l’identité n’a pas été dévoilée.
Les scientifiques ont longtemps pensé que les différentes fonctions du cerveau n’étaient pas affectées par le système immunitaire. Ce système, on le sait, exerce des fonctions essentielles, telles que la défense contre les bactéries et les cellules cancéreuses. Cependant, le cerveau humain est physiquement séparé des cellules immunitaires présentes dans le flux sanguin par la barrière hémato-encéphalique qui protège de manière très efficace le cerveau contre les agents pathogènes et les toxines circulant dans le sang.
Mais depuis une dizaine d’années plusieurs découvertes majeures sont venues remettre en cause ce dogme et ouvrir de nouvelles perspectives dans la compréhension globale du système immunitaire et du dialogue subtil et complexe qu’il entretient en permanence avec notre cerveau.
La prison de Guantanamo sur la base militaire américaine située sur l'île de Cuba, photographiée le 16 octobre 2018
AFP - Sylvie LANTEAUME
Les 40 détenus de Guantanamo n'ont aucun espoir d'en sortir, mais les 1.800 militaires qui les gardent et entretiennent le centre de détention défilent, eux, à un rythme soutenu au risque de méconnaître les besoins des prisonniers et d'amplifier leur isolement.
Les plus anciens prisonniers ont déjà passé 16 ans sur la base militaire américaine de Guantanamo Bay, à la pointe sud-est de l'île de Cuba, mais le personnel militaire y effectue des rotations de 6 à 9 mois selon les fonctions, un an maximum pour certains postes, comme l'ont indiqué plusieurs responsables du centre au cours d'une récente visite de presse.
Depuis 2002, 18 amiraux et généraux se sont succédé pour gérer le centre de détention. Aujourd'hui, c'est l'amiral John Ring, ancien commandant du porte-avions Nimitz, qui le dirige.
Lorsqu'on lui demande quand ont cessé les mauvais traitement imposés aux prisonniers dont il a la charge (officiellement, c'est en 2004), il répond: "Je n'étais pas là. Je ne connais pas tous les détails".
Si on le questionne sur les grèves de la faim que les prisonniers mènent régulièrement, il refuse de les dénombrer. "Je ne suis là que depuis un an", note-t-il.
Or la prison de Guantanamo doit rester ouverte pendant 25 ans au moins, comme le Pentagone l'a décidé récemment et cette situation ne peut pas durer, admet l'amiral Ring.
"Un des problèmes que nous avons, c'est le manque de continuité", reconnaît-il. "Je viens donc de recruter un adjoint civil", qui est censé rester plus longtemps sur place.
Le mouvement de grève et d'occupation de l'hôpital de Niort se poursuit. Ambiance dans le campement avant l'assemblée générale de ce mercredi 7 novembre 2018. La grève et l'occupation du site ont été reconduites.
Une équipe en sous-effectif chronique et un manque d’encadrement... "Au lieu d’avoir la présence quotidienne requise de psychiatre, il n’y a pour l’instant que deux passages par semaine, et le seul psychiatre effectivement affecté à l’annexe a annoncé sa démission pour début 2019", décrit la commission de surveillance pénitentiaire dans un courrier adressé aux ministres de la Justice et de la Santé ainsi qu’à différents parlementaires et au bourgmestre de Juprelle.
Des soldats français posent avec un assistant médical à Saint-Jean-D'Ormont (Vosges), le 1er janvier 1915. (FRANTZ ADAM / AFP)
Le 14 juillet 1919, sur les Champs-Elysées, les maréchaux Joffre et Foch ouvrent la voie à leurs troupes. La France célèbre avec faste sa victoire sur l'Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale, mais pleure aussi ses morts. En tête du cortège, 1 000 soldats mutilés sont applaudis par la foule. Les gueules cassées rappellent aux Français le sacrifice de ces soldats.
Certains d'entre eux n'ont pas le droit aux honneurs. Victimes d'hallucinations, de cauchemars, de terreurs, les blessés "psychiques" de la Grande Guerre tombent dans l'oubli. Après 1918, certains sont internés dans des asiles, d'autres ne parviennent pas à reprendre leur vie d'avant. Aujourd'hui, on poserait un mot sur ces maux : le syndrome du stress post-traumatique. Mais quand ces signes apparaissent durant la Première Guerre mondiale, ils sont pour la plupart inédits.
"Alors la peur sauta sur moi"
"Toute la journée, un feu d’enfer passe au-dessus de nos têtes ; c’est terrifiant, écrit le médecin Paul Voivenel dans ses carnets personnels. On se demande comment on ne devient pas fou. Toujours la même angoisse qui étreint au passage de ces formidables engins dont les explosions vous abrutissent et vous écroulent dans les fossés, les jambes fondues, l’énergie évaporée." Si la violence a toujours existé durant les précédents conflits, elle change d'échelle en 1914. Les soldats sont confrontés à une "guerre industrielle", où pleuvent les obus.
Image extraite de la série «Jihad» (mai 2015) dans laquelle Caroline Delmotte juxtapose des images de propagande sur des photos prises en France pour évoquer la vision fantasmée du jihad que se construisent certains jeunes Français à travers Internet.Photo Caroline Delmotte
Les premiers états généraux psy sur le phénomène jihadiste sont organisés cette semaine à Paris. Pour le psychanalyste, organisateur de l’événement, il faut accentuer l’effort de prévention primaire car le danger des radicalités ne réside pas seulement dans les passages à l’acte terroriste.
Grâce aux actions menées contre les mutilations génitales féminines, cette pratique a régressé parfois de façon spectaculaire. Mais elle persiste dans de nombreux pays.
« Il existe des preuves d’une baisse énorme et significative de la prévalence des mutilations génitales féminines et de l’excision chez les enfants », estiment des chercheurs britanniques et sud-africains, dans une étude publiée en ligne par le British Medical Journal Global Health mardi 6 novembre. Sur une ou plusieurs décennies, selon les données disponibles, apparaît une baisse parfois spectaculaire de la prévalence dans plusieurs régions africaines, notamment en Afrique de l’Est où, de 71,4 % en 1995, elle a chuté à 8 % en 2016.
En couple avec Luis D. à partir de 2008, Vanessa raconte avoir découvert un homme jaloux puis rapidement violent.Photo Cyril Zannettacci
Condamné en première instance à douze ans de réclusion pour les viols de trois anciennes compagnes, Luis D. comparaît ce mardi devant la cour d’appel de Versailles. Ces femmes témoignent dans «Libération» de ce crime encore souvent minimisé.
Elles sont trois. Trois femmes puissantes qui ont trouvé le courage de dénoncer en justice les viols qu’elles auraient subis de la part d’un seul et même homme. Particularité ? Cet homme, Luis D., aujourd’hui âgé de 45 ans, fut à un moment de leur vie un conjoint, un père pour l’enfant que chacune a eu avec lui, mais aussi un bourreau, selon leurs dires. Lui conteste les faits qui lui sont reprochés. Il devra pourtant s’en expliquer à compter de ce mardi devant la cour d’appel de Versailles (Yvelines), où il comparaît pour viols conjugaux.
Ce procès semble hors-norme à plusieurs titres : d’abord par le nombre de plaintes et de témoins faisant état de pareils faits appelés à la barre, et parce qu’il met en lumière un crime encore trop souvent banalisé. En atteste le récent «sondage»polémique publié sur Twitter par Fun Radio : «Charlotte ne supporte pas que son mec lui fasse l’amour la nuit quand elle dort. Vous trouvez cela normal ?» Sur 583 répondants, 51 % ont estimé qu’il était anormal que la dénommée Charlotte s’insurge d’un tel comportement, pourtant puni par la loi. Dans la foulée, des chroniqueurs de l’émission Touche pas à mon poste, diffusée sur C8 et présentée par Cyril Hanouna, ont livré des analyses douteuses sur le sujet. «Employer le mot "viol" pour ça, c’est une honte pour les gens qui sont violés. […] On sait vraiment ce que c’est que le viol. […] C’est pas un viol en l’attachant, en la contraignant», a notamment déclaré Matthieu Delormeau, suscitant une vague de protestations, y compris de la part de la secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a quant à lui reçu des centaines de plaintes. Il semble donc toujours bon de rappeler ce qu’est vraiment le viol, tel que défini par l’article 222-23 du code pénal : «Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise.» Peine encourue : quinze ans de prison, qui peuvent passer à vingt ans en cas de circonstances aggravantes. Et le fait d’être en couple en est une, depuis 2006.