Le syndicat CGT s'alarme quant à l'éventuelle fermeture de l'unité d'hospitalisation à temps plein du pôle de santé mentale de Vire-Normandie (Calvados).
Jeudi 15mars à l’issue d’une réunion qui s’est tenue entre la direction de l’hôpital de Vire et l’établissement public de santé mentale de Caen, un cadre du service a fait part de l’éventuelle fermeture de l’unité d’hospitalisation à temps plein (USTP) du pôle de santé mentale de l’hôpital. C’est en tout cas ce que confirme Nathalie Guénéron, infirmière au sein du centre d’accueil de jour Anémone. Une situation que dénonce également le syndicat CGT de l’hôpital. l’infirmière explique :
Sans ce service à Vire, les patients seront orientés vers Caen car la psychiatrie ne fait pas partie du groupement hospitalier de territoire avec Flers
Renée Defay, 67 ans, raconte sa maladie et parle du «Cercle des insensé(e)s» dans lequel elle joue. Une lecture-spectacle qui tourne cette semaine en Suisse romande à l’occasion des 15es Journées de la schizophrénie. Première à Lausanne, ce soir
«Je me suis réveillée, éberluée de peur, dans un présent insurmontable, à un point culminant de la folie…» Renée Defay, 67 ans, vit depuis 1984 dans les filets de la maniaco-dépression. La plupart du temps, elle en sort et décrit avec précision le calvaire où elle se sent «prisonnière de son imaginaire» – elle a déjà publié trois livres. Mais parfois, à la suite d'un choc notamment, les portes du délire se referment sur elle et la sexagénaire se débat avec ses obsessions. Renée fait partie des quatre actrices psychotiques du Cercle des insensé(e)s, une lecture-spectacle originaire d’Auvergne qui sillonne la Suisse romande dès ce mardi, à l’enseigne des 15es Journées de la schizophrénie. Plongée dans une vie secouée.
Une longue peine, comment ça se raconte ? C’est étrange ce mot qui signifie punition et chagrin en même temps. Ainsi s’exprime Didier Ruiz lorsqu’il entreprend la mise en scène de son dernier spectacle monté avec d’anciens détenus de longue peine. Dans le temps suspendu des répétitions on voit se transformer tous ces hommes – le metteur en scène y compris. Le film raconte la prison, la façon dont elle grave dans les chairs des marques indélébiles et invisibles.
Cessons de considérer que le viol fait partie de la nature humaine, affirme Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale ». Le concept de culture du viol, souvent mal compris, constitue un levier remarquable pour changer nos réflexes.
LE MONDE| |Par Maïa Mazaurette
Le viol, les abus, sont-ils une fatalité ? Font-ils partie de la nature humaine… et plus précisément d’une certaine nature masculine ? Au regard des derniers chiffres diffusés par l’Ifop, qui font état de 12 % de femmes violées et de 43 % touchées et caressées contre leur gré, on pourrait prêter le flanc au pessimisme. Ce serait pratique : en déclarant la partie perdue d’avance, nous nous dédouanons des efforts nécessaires pour changer la situation. Les abuseurs vont adorer.
Ce laisser-faire prend la forme de discours désabusés et absurdes : « C’est comme ça, ma bonne dame », « Les accidents sont inévitables », « On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs » (traduction : « On ne fait pas de sexualité sans casser des gens »). On imagine la même logique appliquée aux autres injustices : « Il y aura toujours des enfants victimes de maltraitance, cessons de nous en préoccuper. »
Trêve de mauvaises nouvelles, nous disposons aujourd’hui d’une ressource remarquable pour sortir du fatalisme : le concept de « culture du viol ». Lequel n’est malheureusement pas toujours bien compris. On pense à un encouragement, à une célébration du viol, alors qu’il s’agit surtout d’inertie et de vieux réflexes. On ne saura donc trop recommander la lecture d’un essai tout récent, qui synthétise brillamment ces enjeux : En finir avec la culture du viol, aux éditions Les Petits Matins. Son auteure, Noémie Renard, fournit une quantité redoutable d’exemples concrets. En voici quelques-uns (la liste n’est évidemment pas exhaustive).
Alexandra Palt, directrice de la Fondation L’Oréal, montre dans une tribune au « Monde » comment les préjugés sur les femmes – dans le domaine de la santé ou de l’intelligence artificielle, par exemple – influent sur les résultats de la recherche scientifique.
LE MONDE | |Par Alexandra Palt (Directrice générale de la Fondation L’Oréal)
Tribune. Alors que ces derniers mois resteront sans doute dans l’histoire collective ceux de la libération mondiale de la parole des femmes dans les domaines du cinéma, dans le monde politique, des ONG ou encore de l’entreprise, il reste un secteur où les voix sont demeurées plus silencieuses : le milieu scientifique, alors même qu’il est confronté à une disparité de genre dont nous devrions tous, en tant que société, nous émouvoir.
Si la proportion de femmes engagées dans des carrières en science a augmenté, bien que trop lentement, nombre d’entre elles se heurtent encore à des obstacles pour y accomplir de longs et florissants parcours, pour accéder à des postes à responsabilité ou encore pour avoir accès à des financements. Résultat : aujourd’hui, seulement 11 % des postes à responsabilité dans les institutions académiques de l’Union européenne par exemple, sont exercées par des femmes. Moins de 30 % des chercheurs sont des femmes et seulement 3 % des Prix Nobel scientifiques leur ont été attribués.
Plus un pays est inégalitaire en termes économiques, plus la performance des filles par rapport aux garçons se détériore, expliquent dans une tribune au « Monde » les trois économistes auteurs d’une analyse publiée dans « Science ».
LE MONDE ECONOMIE| |Par Thomas Breda (CNRS-Ecole d’économie de Paris), Elyès Jouini (Université Paris-Dauphine) et Clotilde Napp (CNRS, université Paris-Dauphine)
Tribune. Aux évaluations nationales de CE2 et de 6e, au brevet ou au baccalauréat, les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons. Elles sont plus nombreuses à se voir attribuer des mentions au baccalauréat et ont des parcours scolaires plus aisés et plus fluides : elles redoublent moins, sont moins susceptibles de décrocher du système scolaire, sont plus nombreuses à faire des études supérieures, font des études plus longues.
Mais ces résultats, manifestement à leur avantage, n’empêchent pas leur sous-représentation dans les filières scientifiques. Or ce sont ces filières qui mènent assez largement aux professions les mieux rémunérées et aux postes les plus haut placés. Les filles sont moins représentées en classes préparatoires scientifiques et en écoles d’ingénieur. Les doctorants en sciences sont, à une écrasante majorité, des hommes. Plus on monte dans l’échelle du prestige et de l’expertise, moins les femmes sont représentées dans les domaines scientifiques.
Elles comptent des porteurs de handicap parmi les jeunes enfants. Un modèle défendu en France par la secrétaire d’État au handicap Sophie Cluzel.
Des moments privilégiés entre les « pédagogues » et les enfants en crèche. / Olesia Bilkei/Stock.adobe.com
Oscar a 6 ans. Il saute sur un trampoline, les mains fermement tenues par celles de sa« pédagogue », comme on appelle en Suède les membres du personnel des crèches.« Bien, bravo. Allez, maintenant tu peux te reposer », poursuit la pédagogue. Pour lui, une pièce a été aménagée en petit royaume un peu à l’écart du passage, au calme. Là, un canapé attend le petit garçon, sous un chapiteau de tissu coloré et des guirlandes.
Ce documentaire accompagne au long de trois années Vincent, atteint de trisomie 21, sur le chemin de l’autonomie avec le soutien de son père, mais pas souvent celui de la société.
« Vincent et moi » / Next Film Distribution
Film français, 1 h 20
« Rapidement, on a su, se souvient sa mère. Ils s’en sont aperçus tout de suite. » Une heure et demie après la naissance, les médecins annoncent à ses parents que Vincent est trisomique. Sur les images de sa petite enfance où ils le choient comme ils l’auraient fait avec n’importe quel bébé, ils témoignent. « On nous a proposé l’abandon, assène son père. Mais non. Il transpire quelque chose de joyeux, de la confiance. Il donne envie de se battre pour lui tellement il y a en lui une innocence. » Très tôt, Edouard Cuel trace une voie pour son fils : vivre parmi les autres. Une évidence ? La promesse au contraire d’un véritable parcours du combattant.
Une délégation représentant plus de 1 200 médecins hospitaliers a tenté d’être reçue aujourd’hui par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Leur mobilisation fait suite à une lettre adressée en septembre à la ministre et restée sans réponse.
“ La Méningite des Poireaux ” est le récit de la vie donquichottesque du docteur François Tosquelles, “ inventeur ” de la psychothérapie institutionnelle.
Vu le « moment charnière » pour la pyschiatrie que furent les observations de Tosquelles perdu avec ses malades dans la Seconde Guerre mondiale, rien d’étonnant à ce que les clubs thérapeutiques des cliniques de Saumery, La Borde et Château-Renault ne fassent découvrir l’histoire de ce médecin légendaire.
Un médecin psychiatrique, un psychologue, un infirmier et bientôt une assistante sociale. Voilà la formation interdisciplinaire qui constitue la toute jeune Équipe Mobile Précarité Psychiatrie du Centre Hospitalier de Cadillac, lancée ce lundi matin. Avec une fourgonnette aménagée en véritable bureau, cette équipe, la deuxième du genre en Gironde, se fixe deux missions principales. D'une part aller au devant des personnes en précarité pour « faire émerger une demande de soin » et d'autre part intervenir en soutien des acteurs sociaux directement en lien avec ce type de public. Une réunion partenariale de présentation était organisée ce matin à Cadillac.
Parce qu'il y a une forme de renoncement au soin de la part des personnes en précarité, tout l'enjeu des Equipes Mobiles Précarité-Psychatrie est d'aller à leur rencontre, établir un « repérage, permettre une évaluation psychiatrique ou psychologique et accompagner ces personnes vers le soin, si besoin », détaille le Docteur Anne Groussin, Médecin Psychiatre, responsable de la toute jeune équipe de Cadaujac. Le déploiement de ces EMPP sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine est l'une des treize actions prioritaires du Plan Régional de Santé 2018-2023 de l'Agence Régionale de Santé, qui a déjà procédé au renforcement de 11 équipes pré-existentes sur 16 dans la Région, et en a créé 4 nouvelles, dont 2 en Gironde (où il existait déjà une EMPP sur la Métropole): celle de Cadillac, et une à Libourne. Car en effet, chaque équipe travaille dans les limites du territoire du centre hospitalier auquel elle est rattachée.
9/03/2018 | Ce 19 mars, le Centre Hospitalier de Cadillac a lancé son Équipe Mobile Psychiatrie et Précarité. Un dispositif que les acteurs sociaux du secteur voient arriver avec satisfaction.19/03/2018 | Ce 19 mars, le Centre Hospitalier de Cadillac a lancé son Équipe Mobile Psychiatrie et Précarité. Un dispositif que les acteurs sociaux du secteur voient arriver avec satisfaction.
Les agents ont entamé un mouvement de grève illimité en novembre pour « faire entendre (leur) refus de la nouvelle organisation des repos ». - Archives K. M.
L
e tribunal de grande instance de Châlons-en-Champagne doit statuer sur un contentieux qui oppose le syndicat CGT à la direction de l’Établissement public de santé mentale de la Marne (EPSMM) ce mardi après-midi. « Enfin, si l’audience n’est pas encore reportée car on en est déjà à quatre renvois depuis le 8 janvier », précise Philippe Benmanou, l’un des cégétistes du site. Objet du litige : un défaut de consultation du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) – l’équivalent du délit d’entrave dans le privé – quant à la nouvelle organisation du temps de travail voulue par la direction.
Il reste des places ! Débat le 24 mars de 20h à 22h à la Bellevilloise, 21 rue Boyer 75020 Paris
Pour la Psychanalyse
20 MARS 2018 — Débat le samedi 24 mars 2018 de 20h à 22h à la Bellevilloise, 21 rue Boyer 75020 Paris de la « Nuit des débats » organisée par la mairie de Paris.
Des "neuroscientifiques" à l’Education Nationale ? C’est un coup de force qui installe une politique ségrégative.
Certains neuroscientifiques considèrent que les apprentissages scolaires dépendraient de facteurs génétiques ou neurodéveloppementaux. Il n’en existe aucune preuve ! Au contraire, les facteurs socioéconomiques et familiaux tiennent la plus grande place dans le succès ou l'échec scolaire.
Nous demandons la réorganisation du « Conseil scientifique de l’Education nationale » !
Interview. La Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, veille au respect de l’intégrité des citoyens emprisonnés, internés en psychiatrie ou détenus en rétention administrative. Face aux maltraitances en Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ( EHPAD) , elle assure être favorable à une évolution de ses missions.
Paris Match. Quel est le quotidien des résidents en EHPAD ?
Adeline Hazan.La restriction des libertés et des droits fondamentaux est réelle ! La situation des personnes âgées dépendantes en Ehpad est très proche des patients en hôpital psychiatrique : atteintes aux libertés de circulation, isolement, contention…
Deux handicapés lourds, sans espoir de guérison, demandent à mourir dignement : c'est le sujet d'un documentaire, "Libre à en mourir", co-produit et diffusé sur les antennes de France 3 Grand Est ce lundi 19 mars après le Soir 3.
Menée sous la supervision de Simone Kühn, professeure associée en psychologie au sein de la société Max-Planck pour le développement des sciences en Allemagne (Max-Planck-Gesellschaft zur Förderung der Wissenschaften), l’expérience a réuni 77 cobayes pendant deux mois. Ceux-ci ont été divisés en trois groupes, l’un exposé quotidiennement à un jeu vidéo violent (la superproduction Grand Theft Auto V, déconseillée aux moins de 18 ans) ; le second à un jeu vidéo pacifique (la simulation de vie Les Sims 3) ; tandis que le troisième ne jouait à aucun jeu.
Burn-out, violences sociales, anxiété… quantité de troubles psychiques sont aujourd’hui assimilés à la dépression. Mieux comprise pour certains, trop médicalisée pour d’autres, cette affection est difficile à circonscrire. Maladie ? Souffrance psychique ou sociale ? Le débat anime psychiatres et sociologues.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Catherine Mary
Dépression. C’est le terme utilisé par la médecine contemporaine pour désigner cette plongée dans la souffrance psychique que les médecins antiques nommaient mélancolie. Une maladie complexe qui se manifeste par un état de rupture avec l’état habituel de la personne, se traduisant par des troubles psychiques et physiques dont l’insomnie, l’angoisse, la perte d’appétit ou encore les pensées suicidaires. Dans les formes les plus sévères, elle fait peser un risque vital sur la personne, notamment par suicide ou arrêt d’alimentation.
Elle touche une personne sur cinq au cours de son existence et l’Organisation mondiale de la santé estime à plus de 300 millions le nombre annuel de dépressifs. Mais si ce nombre n’a cessé d’augmenter (+ 18 % entre 2005 et 2015), des voix s’élèvent pour questionner la légitimité de la médecine à détenir seule un droit de regard sur la maladie. En cause, ses frontières, qui englobent l’ensemble des états dépressifs face auxquels le traitement médical – principalement les antidépresseurs et les psychothérapies – s’impose comme l’unique réponse. « La dépression est une notion dépassée. De plus en plus, on va vers une déconstruction de ce qu’est ce trouble », affirme le sociologue Xavier Briffault, du Centre de recherche en médecine, sciences, santé, santé mentale et société du CNRS. « Ce qui ressort depuis une dizaine d’années, c’est que le concept de dépression lié à une cause biologique sous-jacente n’existe plus. Différents éléments de la personne incluant des facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux entrent en compte. Ces éléments interagissent entre eux pour créer un cercle vicieux qui aboutit à la dépression », poursuit-il.