blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 22 janvier 2018

Des données probantes du monde réel montrent que les antipsychotiques à durée prolongée réduisent le risque de mortalité des patients schizophréniques


Le Lézard
18, 2018 

BELGIQUE

Les sociétés Janssen Pharmaceutical Companies of Johnson & Johnson annoncent les résultats des données probantes du monde réel issues d'une étude portant sur près de 30 000 personnes qui confirment les avantages des antipsychotiques à action prolongée (APAP) dans la réduction du risque de mortalité chez des patients schizophréniques. Les APAP réduisent de 33 % le risque de mortalité comparé aux antipsychotiques oraux (RR 0,67, IC à 95 % 0,56-0,80).[1] 

Ces nouveaux résultats, publiés dans la revue Schizophrenia Research, montrent également que la mortalité la plus faible était observée avec une dose mensuelle de l'APAP palipéridone (RR 0,11, IC à 95 % 0,03-0,43), d'aripiprazole oral (RR 0,22, CI 95 % 0,15-0,34) et de l'APAP rispéridone (RR 0,31, CI  95 % 0,23-0,43).[i] De plus, le risque de mortalité parmi les patients schizophréniques est inférieur de 56 % à celui d'un traitement antipsychotique comparé à aucun traitement antipsychotique (RR ajusté 0,44, IC à 95 % 0,39-0,49).[1] 

« Cette étude a d'importantes implications, car nous pouvons désormais comprendre le rôle des antipsychotiques à action prolongée et oraux dans la réduction du risque de mortalité pour les schizophréniques en pratique réelle », a déclaré l'auteur principal, le professeur Jari Tiihonen du Karolinska Institutet, en Suède. « Les schizophréniques peuvent perdre des dizaines d'années de leur vie et ces données probantes démontrent que l'utilisation étendue d'un traitement antipsychotique, en particulier d'APAP de seconde génération, peut contribuer à protéger la vie des patients. » 

Cette grande étude en monde réel compare l'efficacité des traitements antipsychotiques sur la mortalité, la réhospitalisation psychiatrique et l'échec du traitement chez des patients schizophréniques dans une cohorte nationale suédoise, en utilisant une méthodologie d'avant-garde.

Lire la suite ...

Avez-vous entendu une voix ?

BLOGS    


Vers l’âge de 17 ans, alors qu’elle quitte une salle de cours à l’Université, Eleanor Longden entend une voix qui dit : «Elle quitte la salle.» Eleanor regarde autour d’elle : personne. D’où vient la voix ?
«Je sortais d’un séminaire quand ça a commencé». Pendant les semaines qui suivent, la voix revient, racontant tout ce qu’Eleanor fait : «Elle va à la bibliothèque», «Elle va à un cours»… La voix, «étrangement amicale et rassurante» fait vite partie de son quotidien. Eleanor n’y prête pas vraiment garde. Mais elle commet l’erreur d’en parler à une amie, horrifiée, qui lui conseille de voir un médecin.
Le cercle infernal du diagnostic médical

«Le fait que les gens normaux n’entendent pas de voix, alors que moi j’en entendais, signifiait que quelque chose n’allait vraiment pas. […] On m’a adressée à un psychiatre, qui lui aussi a adopté une vision très négative de la voix, et a interprété par conséquent tout ce que je disais à travers le prisme d’une folie latente. […] C’est à ce stade que les événements ont commencé à me dépasser rapidement. Une admission à l’hôpital s’en est suivi, la première d’une longue série, le diagnostic de schizophrénie est venu ensuite, et puis, pire que tout, un sentiment toxique et torturant de désespoir.» Encouragée à voir la voix comme une ennemie, Eleanor essaye de la faire taire. La voix, par réaction, se multiplie, devient hostile, persécutrice… Deux ans plus tard, Eleanor –traitée comme malade délirante, droguée aux psychotropes et poursuivie par des voix devenues terrifiantes–essaye de se faire un trou dans la tête.

Oxfam interpelle les élites de Davos face à l’explosion des inégalités

Alors que s’ouvre le Forum économique mondial de Davos, l’ONG s’indigne que « 82 % des richesses créées dans le monde l’année dernière [aient] bénéficié aux 1 % les plus riches ».

LE MONDE  | Par 

Combien le patrimoine des « huiles » rassemblées au Forum économique mondial de Davos (Suisse), du 23 au 26 janvier, pèse-t-il face au reste de la planète ? La réponse ne figure pas en l’état dans le rapport publié lundi 22 janvier par Oxfam et consacré aux inégalités de richesses. Mais c’est bien le prétexte de cette réunion des élites internationales qui pousse l’ONG britannique à tirer le signal d’alarme, à grand renfort de calculs édifiants.

Croisant des données issues de sources multiples (Forbes, Credit Suisse, Banque mondiale…) et de ses propres enquêtes sur le terrain, Oxfam s’indigne que « 82 % des richesses créées dans le monde l’année dernière [aient] bénéficié aux 1 % les plus riches, alors que la situation n’a pas évolué pour les 50 % les plus pauvres ».
Certes, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a été divisé par deux en vingt ans (entre 1990 et 2010). Mais « si les inégalités n’avaient pas augmenté parallèlement sur la même période, 200 millions de personnes supplémentaires auraient pu sortir de la pauvreté », est-il écrit dans le rapport.


dimanche 21 janvier 2018

Le Syndicat national des psychologues dénonce le cadre expérimental pour l'accès aux consultations




Plusieurs expérimentations sont actuellement en cours en vue d'améliorer la prise en charge de la souffrance psychique, via un remboursement de consultations psychologiques par l'Assurance maladie. D'une part, une expérimentation visant à organiser la prise en charge des troubles en santé mentale des jeunes de 11 à 21 ans (hors troubles psychiatriques) a fait l'objet d'un cahier des charges en janvier dernier, complétant un dispositif prévu par décret en mai 2017 (lire notre article). D'autre part, l'Assurance maladie propose d'expérimenter la prise en charge de thérapies non médicamenteuses pour les troubles en santé mentale d'intensité légère à moyenne pour les plus de 18 ans, signale le Syndicat national des psychologues (SNP), dans une pétition contestant les modalités retenues.

samedi 20 janvier 2018

Grande-Bretagne: des "outsiders" s'imposent dans le monde de l'art

Résultat de recherche d'images pour "tv5monde"

Par Pauline FROISSART  AFP  19.01.2018

L'artiste britannique Dannielle Hodson pose devant ses oeuvres à Sotheby's à Londres, le 16 janvier 2018
L'artiste britannique Dannielle Hodson pose devant son oeuvre à Sotheby's à Londres, le 16 janvier 2018
afp.com - NIKLAS HALLE'N

De la prison ou l'hôpital psychiatrique à Sotheby's: une association aide des artistes en marge à se faire un nom, et entend bien bousculer ainsi le monde de l'art.
Créée à la galerie Pallant House dans le sud de l'Angleterre, il y a un peu plus de dix ans, "Outside in" est devenue une association indépendante qui soutient actuellement plus de 2.600 artistes. En janvier, une trentaine d'entre eux ont été exposés dans la prestigieuse salle de ventes Sotheby's, à Londres.
"Outside in aide des artistes qui rencontrent des obstacles pour accéder au monde de l'art. Cela peut être un trouble mental, un handicap, un problème de santé, la pauvreté...", a expliqué à l'AFP le directeur de l'association, Marc Steene.
"Dans cette exposition, vous verrez des artistes dont le travail vient du coeur, est purement intuitif, ou avec lequel ils essaient de résoudre des problèmes personnels", a-t-il décrit à l'AFP dans les locaux de Sotheby's. "Le lien entre ces artistes et leurs oeuvres est très puissant".

En Allemagne, des vestes remplies de sable utilisées pour calmer les enfants hyperactifs font débat

Repéré par Fabien Jannic-Cherbonnel — 
Repéré sur The Guardian

Celles-ci permettent de calmer les enfants qui souffrent de troubles de l'attention.


Que faire pour calmer un enfant hyperactif, ou souffrant d’un trouble du déficit de l’attention ? Les écoles allemandes ont trouvé une solution : leur faire porter des vestes remplies de sable, lourdes de 1,2 à 6 kg, dans l’espoir de calmer ces élèves. Mais l’utilisation de cet outil est décriée par certains psychiatres et parents.
Comme l’explique The Guardian, près de 200 écoles utilisent ces vestes dites lestées qui coûtent entre 140 et 170 euros. D’après ses défenseurs, celles-ci permettraient de changer le comportement des enfants qui les portent, les rendant plus calme. Les vestes, qui régulent physiquement l’hyperactivité des écoliers, sont considérées comme plus douces et moins intrusives que la prise de médicaments, comme le Ritalin. De plus, selon Gerhild de Wall, une directrice de l’école Grumbrechstrasse à Hambourg, «les enfants adorent porter ces vestes et personne n’est forcé de les porter».
Beluga Healthcare
D’après Gerhild de Wall, ces vestes permettraient aux enfants de se recentrer et de mieux se concentrer en cours. La mère d’un enfant de 9 ans, note d’ailleurs que son fils, qui porte le vêtement depuis trois ans, s’est transformé et a été capable d'interagir plus normalement à l’école.

Mais les critiques sont virulentes contre le projet, notamment à cause de l’apparence de l’objet qui ressemble à une camisole de force, utilisé pour contrôler les patients dans les hôpitaux psychiatriques.

vendredi 19 janvier 2018

Le secteur médico-social compte 20% d'accidents du travail liés à des affections psychiques

 - HOSPIMEDIA
Les dernières données 2016 de l'Assurance maladie concernant les affections psychiques liées au travail permettent de conclure une fois de plus que l'hébergement médico-social ou l'action sociale sans hébergement se situent dans un secteur à forts risques. Il est notamment signalé dans un rapport de janvier que le médico-social concentre à lui seul 20% des accidents du travail (AT) liés à des affections psychiques alors qu'il n'emploie que 10% des salariés. Encore plus touchés par cette problématique, se trouvent les transports (avec 15% des affections psychiques reconnues en accidents du travail) et le commerce de détail (13%).  
L'Assurance maladie évoque à part égale les conditions de travail et les événements exogènes comme les déclencheurs d'affections psychiques.
L'Assurance maladie évoque à part égale les conditions de travail et les événements exogènes comme les déclencheurs d'affections psychiques.

Handéo dresse la carte de France de l'inclusion sociale et scolaire des personnes handicapées

D'après les cartographies réalisées par l'observatoire Handéo, il vaut mieux vivre en situation de handicap dans le Lot ou la Meurthe-et-Moselle que dans les Landes ou la Haute-Saône. Sans prétendre à l'exhaustivité, les cartes montrent les signes d'inclusion des départements et mettent en lumière les inégalités territoriales si souvent dénoncées.
L'observatoire des aides humaines, Handéo, a publié, le 15 janvier, son premier baromètre thématique de l'année consacré à l'inclusion des personnes handicapées sous l'angle quantitatif et économique ainsi que sous l'angle de l'inclusion scolaire. Les cartographies présentées donnent une photographie pour l'année 2015 de l'effort des départements en matière d'accompagnement du handicap. Elles décrivent des "signes d’inclusion" à partir de trois indicateurs économiques issus des données brutes 2015 de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).

Un investissement très variable selon les départements

En 2015, la part des dépenses d'aide sociale consacrée aux actions en faveur des personnes handicapées varie de 4% à 31% selon les départements. Ce taux est faible en outre-mer (moins de 10%) et plus particulièrement élevé en Haute-Savoie (31%). La médiane des valeurs se situe à 20% et, pour la moitié des départements, ce taux est compris entre 17 et 22%. 
Part des dépenses du département consacrées aux actions en faveur du handicap par rapport aux dépenses du département consacrées aux aides sociales
Part des dépenses du département consacrées aux actions en faveur du handicap par rapport aux dépenses du département consacrées aux aides sociales

« Sages-femmes », employés de crèche... ces hommes qui choisissent les métiers du soin à la personne

Comme Flavio ou Jean-Philippe, ils font face au quotidien à toutes sortes de stéréotypes liés à leur choix d’une profession exercée en général par des femmes.

LE MONDE  | Par 

Les hommes représentent 17 % des élèves infirmiers. AFP PHOTO / PHILIPPE HUGUEN
Les hommes représentent 17 % des élèves infirmiers. AFP PHOTO / PHILIPPE HUGUEN PHILIPPE HUGUEN / AFP

« Etre sage-femme, c’est devenu un défi pour moi ! Puisque je suis un homme, autant y aller à fond. » Flavio Rancon, 22 ans, est étudiant en master à l’école des sages-femmes d’Angers. Pour ce jeune homme – qui préfère l’appellation « sage-femme » à « maïeutitien » –, cette orientation n’a pas été initialement un choix. « Après avoir tenté médecine, je n’ai eu que sage-femme. Mais, en faisant des recherches je me suis aperçu que ce métier est vaste et intéressant. » Et Flavio Rancon est déterminé à trouver sa place, en salle d’accouchement comme à l’école – où ils ne sont que deux garçons pour une centaine de filles.

L'échec scolaire a une origine sociale et non neuronale

Le Monde Blogs 
Appuyer la politique éducative sur les sciences, c’est une bonne idée. Le savoir, c’est toujours mieux que l’ignorance. L’ennui, c’est que le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer semble croire que l’étude par l’IRM fonctionnelle du cerveau apporte les clés essentielles du succès d’une telle politique. D’où la mise en place d’un conseil scientifique de 21 membres où les neuroscientifiques ont une place prépondérante au regard des spécialistes des sciences de l’éducation, de la didactique ou… des sociologues de l’éducation (l’un de ses membres, Franck Ramus conteste cette présentation voir commentaires, avec raison, dont acte).
La qualité personnelle de ses membres ne fait guère de doutes. Et on compte notamment sur Gérard Berry, Professeur au Collège de France, pour continuer à ne pas mâcher ses mots lorsqu’il étrille les gouvernements pour leur incapacité à faire entrer les sciences de l’informatique à l’école (lire cette note sur son dernier livre, L’hyperpuissance de l’informatique). Mais cette vision étriquée des sciences utiles à la politique éducative n’a rien de naïf. Le problème c’est qu’elle garantit l’échec vis à vis de l’objectif annoncé – améliorer les résultats scolaires des enfants en difficulté – au point que l’on peut douter de la sincérité du dit objectif.
Sociologie élémentaire
Parmi les savoirs connus et bien établis, relatifs à l’échec scolaire de masse dans les apprentissages de base – ceux de l’école primaire – il faut relever que le principal relève… d’une sociologie basique. Qui démontre que son origine est… sociale et non relevant de la psychologie cognitive ou des neurosciences. Point barre. Ce résultat de science peut être établi ou retrouvé par un étudiant en première année de sociologie qui a bien appris son cours. Il lui suffit de cartographier les statistiques qui disent le succès massif là et l’échec massif ici.

Or, la carte de l’échec scolaire suit fidèlement la carte sociale du pays. Essentiellement en ce que les résultats de l’école primaire sont principalement corrélés aux indicateurs classiques de la sociologie en termes de revenus et de pratiques culturelles. La carte ci-contre, malgré son échelle départementale (il faudrait descendre au niveau de chaque école et de son bassin de recrutement), le démontre. La probabilité pour que cette carte soit corrélée à une carte des différentes méthodes ou pédagogies utilisées est proche de zéro. Chercher dans ces dernières un facteur explicatif majeur du phénomène observé est donc un déni de science brutal. En revanche la carte suit grosso modo des indicateurs sociologiques de revenus et de pratiques culturelles avec une corrélation proche de 1 (il suffit de prendre l’exemple de la Seine Saint Denis) même si des subtilités bien connues des sociologues de l’éducation peuvent apparaître (Hérault…). Le  rasoir d’Ockham permet d’en conclure qu’il s’agit du principal facteur explicatif et donc du principal levier sur lequel agir. Mais l’explication de cette corrélation ne fait, elle aussi, guère de doute… et se trouve même renforcée par l’exploration du cerveau lecteur par l’IRM fonctionnelle.

Raisons d’autistes

Dans « A quoi pensent les autistes ? », le pédopsychiatre Martin Joubert raconte la vie inversée ou illogique de plusieurs enfants incapables d’entrer dans l’univers de la raison commune.

LE MONDE  | Par 

John, jeune autiste.
John, jeune autiste. Kathy Sunderman/CC BY 2.0


Résultat de recherche d'images pour "A quoi pensent les autistes ?,"
A quoi pensent les autistes ?, de Martin Joubert, Gallimard, « Connaissance de l’inconscient », 168 p.

Depuis des décennies, la question de la définition et du traitement de l’autisme est devenue l’enjeu d’une terrible bataille politique et clinique, avec injures, passions, procès et menaces en tous genres. Autant dire qu’il faut un vrai courage pour aborder la question des enfants autistes du point de vue de la psychanalyse à une époque où personne n’est encore en mesure de découvrir les causes exactes de cette étrange maladie. Plusieurs auteurs français contemporains, parmi lesquels Geneviève HaagPierre Delion et Henri Rey-Flaud, ont pris le risque de déchiffrer la pensée de ces enfants qui, à la manière de Jorge Luis Borges, lancent un défi à toute forme de rationalité.

Telle est aussi la visée du livre de Martin Joubert. Pédopsychiatre et membre de la Société psychanalytique de Paris (SPP), l’auteur raconte ici la vie inversée ou illogique de plusieurs enfants incapables d’entrer dans l’univers de la raison commune : Laurent, Jérémie, Hector et quelques autres encore.

«BELINDA», JEUNESSE AMBULANTE

Par Jérémy Piette — 9 janvier 2018

Dans ce documentaire, Marie Dumora épouse, sans filtre, la trajectoire d’une jeune femme à trois âges de sa vie déracinée.

Belinda est filmée sans forceps, bons sentiments ou pitié mal placée.
Belinda est filmée sans forceps, bons sentiments ou pitié mal placée. Photo New Story

A l’arrière d’une voiture sillonnant les routes alsaciennes en 2001, deux petites filles agitent chacune un mouchoir d’un vert opalin. Belinda et Sabrina sont deux sœurs - l’une a 9 ans, l’autre 10 - séparées de leurs parents qui ne peuvent les élever, arrachées aussi au foyer où elles vivaient jusque-là ensemble. Comme son titre l’indique, Belinda, documentaire réalisé par Marie Dumora, suivra la plus jeune des deux filles, allant et venant pour la cueillir à trois âges de sa vie.
La cinéaste française trace spontanément son chemin depuis vingt ans en documentant le quotidien d’une poignée d’habitants de l’Est de la France, issus de communautés souvent oubliées ailleurs, ou alors montrées seulement sous un jour stigmatisant (Strip-Tease, etc.). Son premier long métrage, Tu n’es pas un ange, en 2000, se penchait sur le cas d’adultes qui, abandonnés à la naissance, cherchaient à retrouver leurs origines. Elle y croisa le chemin de Belinda et de sa sœur, qu’elle suivit déjà dans Avec ou sans toi en 2002. Sa fidélité à ses personnages la conduit à rester comme aimantée à une figure d’un film précédent pour mieux la laisser lui tracer la voie du suivant, de l’exploration d’un territoire manouche (la Place, 2011) ou à celle de ses dynasties musiciennes (Forbach Forever, 2014).




Un suicide et une tentative de suicide à l'hôpital de Denain, la CGT dénonce des mauvaises conditions de travail

Résultat de recherche d'images pour "france bleu"
Mercredi 17 janvier 2018 Par Rafaela Biry-Vicente
Le 16 décembre une infirmière s'est injectée un produit létal, elle a été sauvée par ses collègues, et le 10 janvier un infirmier s'est pendu chez lui après un entretien avec la direction. La CGT dénonce de mauvaises conditions de travail et une pression permanente sur les agents.
Lire la suite ...

L’Anti-Origine du monde – Comment Whistler a tué Courbet Yves Sarfati


Yves Sarfati L’Anti-Origine du monde Comment Whistler a tué Courbet
Une étude artistique, historique et psychanalytique des relations entre Gustave Courbet et James Whistler à partir d'une relecture des mythes fondateurs autour de L'Origine du monde
Les noms de Courbet et de Whistler sont étroitement liés. De leur vivant, ils furent confrères, proches et amis. À l'automne 1865, lors d'un séjour sur la côte normande considéré comme l'acmé de leur connivence, Courbet appelle Whistler « mon élève », terme qu'il n'a utilisé en aucune autre circonstance pour aucun autre peintre. Durant la même villégiature, Whistler, de quinze ans le cadet du maître alors au faîte de sa notoriété, réalise un portrait de son aîné sur la plage qui pastiche l'une des anciennes compositions de Courbet et illustre le dialogue étroit que les deux peintres entretinrent. Plus tard, Whistler appellerait cette toile dans l'intimité : « mon Courbet ».
[...] Yves Sarfati est professeur de psychiatrie, psychanalyste. Chercheur-clinicien, il débute ses travaux scientifiques à l'INSERM sur la communication neuronale et la théorie de l'esprit. Depuis dix ans, il oriente ses recherches sur l'articulation de l'histoire de l'art, de la psychanalyse et des neurosciences. Il a ainsi dirigé les Transferts de Courbet (Les presses du réel, 2013).

RENNES : À RÉGNIER, L’ISOLEMENT PSYCHIATRIQUE TISSE SA TOILE


Depuis le 7 novembre 2017, les salariés de l’hôpital psychiatrique Guillaume Régnier de Rennes étaient en grève ; grève qu’ils ont suspendue le mardi 16 janvier 2018*. Leur revendication ? Davantage de moyens humains. En raison de budgets insuffisants, patients et encadrants voient leur environnement se précariser.

« On est cloîtrés. » Quand il parle, Dominique fixe le vide. Les yeux du patient sont braqués au-delà de ses interlocuteurs, perdus quelque part dans l’enceinte de l’hôpital psychiatrique. Pendant plus de deux mois, le centre hospitalier Guillaume Régnier a été touché par une grève menée à l’initiative du syndicat Sud Santé. Au plus fort du mouvement, un quart des salariés avait arrêté le travail. Le patient s’interrompt, mange un morceau de sa galette saucisse achetée auprès des grévistes, puis reprend : « on est pris pour des chiens. Et les soignants aussi. »
Depuis sa jeunesse, Dominique est suivi par les différents services psychiatriques du département. Âgé de 56 ans, il a vu évoluer le milieu. Il se rappelle : « avant, il y avait un jardin, on allait à la piscine de Cesson, c’était formidable. Il n’y a plus ça maintenant ». Autour de lui, les infirmiers grévistes approuvent. Sorties restreintes, recours élargi à l’isolement : ils dénoncent un enfermement accru pour les patients, le recours à certaines méthodes asilaires et pointent, comme causes de ces restrictions, le manque de moyens financiers et humains.GREVE GUILLAUME REGNIER