Par Anaïs Moran— 7,6% des jeunes filles disent avoir subi des caresses forcées. Photo d'illustration Ulrich Lebeuf. Myop
Emmanuelle Piquet, psychopraticienne et fondatrice du centre Chagrin scolaire, analyse pour «Libération» l'étude de «climat scolaire et de victimisation» publiée jeudi par l'Education nationale. Une collégienne sur dix déclare avoir déjà subi des insultes relative à son sexe.
[...] Les chiffres publiés par l’éducation nationale vous surprennent-ils ?
A mon avis, ils sont largement sous-estimés. Il faut savoir qu’il est très compliqué d’obtenir des informations de la part des collégiens. Quand il s’agit d’interroger des élèves de l’école élémentaire, c’est plus facile car ils ont encore confiance dans l’adulte et s’ouvrent beaucoup plus naturellement. Cette étude est fondée sur des déclarations faites par des collégiens au corps professoral et à l’intérieur de leur établissement. Alors forcément, beaucoup ont minimisé leur parole car ils ont peur que leur témoignage circule entre les copains.
À l’heure où la logique implacable des puissances de la raison algorithmique gouverne nos vies en perpétuel état d’urgence, il est bon de s’arrêter sur les idiots magnifiques dont le philosophe Pierre Truchot nous livre une somptueuse anthologie. Un cadeau à offrir pour tous ceux qui souffrent de leur intelligence !
Nous n’avons rien à apprendre des idiots, c’est évident !
D’ailleurs, ne sommes-nous pas de plus en plus intelligents, malins, calculateurs, performants ? En tout état de cause une chose est certaine : malheur à ceux qui ne le sont pas. Dans ce paysage, la figure de l’idiot n’est même plus interrogée, elle est purement et simplement effacée, confondue avec celle de l’imbécile, de l’abruti, du demeuré... Pourtant, lorsque Pierre Truchot s’arrête, et... nous arrête, sur le personnage remarquable de l’Idiot, nous reconnaissons des visages rares, mais familiers. Des figures croisées au cours de notre existence. Des sourires d’une audacieuse franchise, des paroles étranges à force de sincérité, des accoutrements vestimentaires qui affirment l’incontournable singularité du goût, des œuvres poétiques, picturales, musicales, généreuses et désarmantes. Oui, assurément, à une époque où certains, frustrés par les limites de l’être humain nous promettent déjà des prothèses, implants et autres nanoaugmentateurs d’humanité, l’idiot continue à s’émerveiller d’une fleur ou du bruissement d’un ruisseau, trouve encore le temps de parler aux enfants, devine la tristesse ou partage les joies de ses interlocuteurs, rit sans méchanceté (pour lui c’est possible) de nos illusions rationnelles. Oui, assurément, l’Idiot n’a rien à nous apprendre.
Moondog
Pourtant la confrontation aux créateurs d’art brut, et à des artistes aussi insolites que Moondog, Mary T. Smith, Miroslav Tichy, Jake Williams, offre l’opportunité de se confronter à des créations (Les demeures de Trémeur Vayré ) qui échappent totalement aux logiques marchandes de l’utilité et à la nouveauté factice des produits de consommation.
Il est partout – dans les gâteaux, les confiseries et les boissons sucrées, bien sûr, mais aussi dans les conserves de légumes, le ketchup et presque tous les plats préparés. En un siècle et demi, la consommation de sucre a explosé : elle est passée, en France, de 5 kg par an et par personne en 1850 à 26 kg un siècle plus tard exactement. Aujourd’hui, elle atteint 35 kg par an et par personne, soit près de 20 % de l’apport énergétique total. Aux Etats-Unis, la situation est pire encore : la consommation monte à 60 kg par personne et par an, d’après les chiffres publiés par l’Organisation internationale du sucre.
Il est tentant de considérer les émotions comme des réalités universelles. Les textes, les images du Moyen Âge montrent des émotions qui semblent avoir été primordiales à cette époque et qui résonnent étrangement aujourd'hui. Ainsi, les émotions sont-elles identiques en tout temps et en tous lieux ?
En juin 2017, Ophélie Mauger, alors étudiante en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers de Châteaubriant-Nozay-Pouancé (promotion 2014-2017) a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « Aller contre ses valeurs, un échec pour l’alliance thérapeutique ? ». Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.
Les adolescents des minorités sexuelles (lesbiennes, gays, et bisexuels) sont davantage susceptibles de comportements suicidaires que leurs pairs hétérosexuels, rapporte une étude américaine, publiée le 19 décembre, dans le « Journal of the American Medical Association » (JAMA).
Si le lien entre comportements suicidaires et minorités sexuelles est souvent avancé, rares sont les travaux qui s'appuient sur des échantillons représentatifs nationaux. C'est l'un des traits distinctifs de cette nouvelle étude qui analyse les données de 15 624 lycéens, suivis dans le cadre d'une étude nationale sur les comportements à risque des jeunes, portée par les centers for disease control and prevention (CDC), font valoir les auteurs Theodore L. Caputi et coll., chercheurs rattachés aux universités de Pennsylvanie et de Californie.
La recherche sur les nanotechnologies a fait un bond dans le domaine de la santé. Un chercheur de l'INSERM, avec l'université de Harvard, a réussi à sophistiquer à un niveau jamais obtenu la méthode dite des briques LEGO pour les nanotechnologies à ADN. Leur travail publié dans « Nature » ouvre la voie à la fabrication d'outils adaptés à la taille des cellules, et de plus en plus perfectionnés.
Ouvert depuis septembre, le campus Picpus de l'AP-HP est inauguré ce 18 décembre. Infirmier, puéricultrice, auxiliaire de puériculture, aide-soignant... sont autant de métiers auxquels ses étudiants sont formés en formation initiale ou continue.
L’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) inaugure son premier campus de formation à Paris (12e) ce 18 décembre en présence de Valérie Pécresse, présidente de la Région,et de Farida Adlani, vice-présidente chargée des Solidarités, de la Santé et de la Famille. Ouvert depuis septembre, le nouveau campus Picpus est implanté dans l'ancien bâtiment de l'hôpital Rothschild, réhabilité et repensé pour l'occasion par l’architecte de la Bibliothèque Nationale de France, Dominique Perrault.
“(Tr)oppressé” : Philosophie magazine dévoile en exclusivité trois épisodes de la Websérie d’Arte consacrée aux pressions du monde contemporain. Retrouvez l’intégralité des épisodes le lundi 11 décembre !
« Tout va trop vite ! » Une websérie d’Arte creative, en partenariat avec l’INA, dresse le portrait en dix épisodes d’une époque gagnée par la vitesse et les sollicitations permanentes. (Tr)oppressé diffusé intégralement le 11 décembre convoque philosophes, sociologues, éthiciens et psychologues pour décrypter les ressorts de ce monde sous pression.
Tous deux interviennent dans le huitième épisode de la Websérie, consacré à l’amour à l’ère des applications de rencontre. Fabienne Kraemer souligne qu’en 2030, 80% des gens pourraient s’être rencontrés via des applications… Or celles-ci, selon elle, ne nous aident pas à rencontrer l’amour, elles poussent à la consommation sans donner « le temps à l’histoire de se développer », « à notre organisme d’être dans le désir ». La solution ? Une « éducation à la frustration » ! Car la vie est fondamentalement frustrante.
Un dessin animé peut-il conditionner le comportement des futurs patients qui le regardent ? C'est ce sujet en apparence très léger que le très sérieux British Journal of Medicine a présenté dans sa dernière livraison parue lundi dernier. Selon la revue, « Peppa Pig », à destination des tout-petits, ferait naître chez les patients britanniques des attentes irréalistes envers les services de santé britanniques.
Dans le dessin animé, le très dévoué et disponible Dr Brown Bear se rend chez la famille de porcs à la moindre toux et prescrit des médicaments superflus, relève la publication scientifique.
Plus question que des patients se voient contraints à passer la nuit sur des brancards aux urgences. Ce leitmotiv, les urgentistes entendent bien l'appliquer en faisant ouvertement pression sur les directions hospitalières. Dès janvier, Samu-Urgences de France promet ainsi de désigner au grand jour les dix meilleurs et plus mauvais hôpitaux.
C’est l’histoire d’une femme de 48 ans, sans antécédent psychiatrique, qui se présente de sa propre initiative dans le service de psychiatrie de l’hôpital universitaire de Berne (Suisse) car elle entend des voix lui ayant commandé de se suicider. Elle s’est infligée plusieurs coups de couteau dans la poitrine. Certaines plaies ont une profondeur de 7 cm. Cette femme déclare avoir commis son geste en signe de sacrifice religieux, des voix divines le lui ayant ordonné.
Il y a trois ans, cette patiente avait présenté des hallucinations auditives verbales qu’elle considérait d’origine céleste. De fait, dès l’âge de 13 ans, elle avait commencé à manifester de l’intérêt pour la spiritualité et à exprimer une grande dévotion. De grands élans spirituels se sont reproduits à trois autres reprises, quand elle avait 23, 32 et 41 ans. Lors d’un de ces épisodes d’hyper-religiosité, elle avait rejoint le mouvement religieux des Témoins de Jéhovah. Elle était y restée deux ans avant de les quitter après avoir vécu une période de moindre ferveur religieuse. Pour autant, elle conservait toujours un haut degré de dévotion.
A son admission à l’hôpital, cette quadragénaire présente un syndrome psychotique avec délire religieux grandiose, rapportent le Dr Sebastian Walther et ses collègues dans un article de la revue Frontiers in Psychiatry paru en ligne en novembre 2017. La patiente ressent une tension extrême et un profond sentiment de sainteté. Les médecins notent un ralentissement psychomoteur et un blocage de la pensée formelle (pure, indépendante de l’action).
Les 4èmes Rencontres de la Recherche en Soins en Psychiatrie se dérouleront les mercredi 24 et jeudi 25 janvier 2018 à Ecully (69). Ces Rencontres s’installent donc durablement dans le paysage professionnel et disciplinaire, fortes de leur succès en 2017 . Selon Jean-Paul Lanquetin, Infirmier de Secteur Psychiatrique, Groupe de Recherche en Soins Infirmiers et CRMC, exerçant au Centre hospitalier Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, et organisateur de ces Rencontres, ces journées se situent au carrefour de la diversité des méthodes, cette diversité participant à la qualité des productions et des savoirs. Elles se positionnent au croisement de cette dynamique et vont à la rencontre d’une flexibilité méthodologique et d’un éclairage pluriel des pratiques. Une mise en tension de ces dimensions permet de réinterroger l’épistémologie pour la recherche en soins en psychiatrie. Pour ces Rencontres 2018, plus de 200 participants, 20 communications de travaux de recherche et 55 établissements représentés. Aujourd’hui la recherche en soins en psychiatrie continue son chemin et s’affirme, malgré les difficultés de parcours. Les initiatives et des dynamiques locales se multiplient et de nouveaux établissements s’engagent, poursuit Jean-Paul Lanquetin.