Investir dans la petite enfance, c’est bon pour la société dans son ensemble. Tel est en tout cas le credo que les institutions européennes, qui peuvent s’appuyer sur un large consensus scientifique, répètent depuis le début des années 2000. La création de places d’accueil pour les jeunes enfants, que ce soit dans des structures collectives d’éveil (crèches, jardins d’enfant…) ou de préscolarisation, est en effet supposée avoir (au moins) trois vertus.
Elle est tout d’abord favorable à l’égalité femmes-hommes, en contribuant à libérer les premières des tâches parentales auxquelles elles restent largement assignées. De la même manière, ces politiques sont un instrument efficace de lutte contre la pauvreté, en permettant à nouveau aux femmes – en particulier les moins qualifiées - de ne pas décrocher du marché du travail et de faire de meilleures carrières.