Du grand mal aux petits maux, le monde moderne n’a pas fait la paix avec ce sentiment universel, longtemps perçu comme nécessaire
24 octobre 2016 |Isabelle Paré
Photo: Wellcome Library Londres
La perception du mal a bien évolué dans le temps, et c’est tant mieux. Alors que la douleur était autrefois perçue comme un mal nécessaire, la résilience à la douleur a été longtemps vue comme une preuve de courage, de maîtrise de soi, même par les médecins, rappelle l’historienne Joanna Bourke. Ci-dessus : l’œuvre La naissance de Benjamin et la mort de Rachel (XVIIe siècle) de Francesco Furini.
Autrefois considérée comme une épreuve nécessaire, la douleur est aujourd’hui peu tolérée, mais souvent dissimulée. On peine toujours à verbaliser ce sentiment universel. Incursion dans l’histoire d’un sujet qui fait mal.
En mal de maux ou de mots ? La médecine peut soulager presque toutes les souffrances, aidée par une batterie d’analgésiques sans fin, mais le monde moderne cultive toujours un rapport ambivalent avec la douleur. Celle-ci demeure taboue, même si la vieillesse nous y pousse. Inexorablement. Au point que même la langue s’est peu à peu départie des mots pour la décrire.