Des cliniciens britanniques décrivent dans un article de la revueCortex, publié en ligne le 16 août 2017, un effet secondaire rare, mais aux conséquences potentiellement dévastatrices sur un couple, chez des patients traités pour une maladie de Parkinson. Cette complication, appelée le syndrome d’Othello, doit son nom à la tragédie de William Shakespeare.
Petit rappel : Iago, compagnon d’armes d’Othello « le Maure », général vénitien à la peau noire, manipule ce dernier de façon perverse et haineuse en lui inoculant, goutte à goutte, le poison de la jalousie. La machination opère : Othello va suspecter son épouse Desdémone d’infidélité. Comme le dit Iago (Acte III, scène 2), « des babioles, légères comme l’air, sont pour les jaloux des confirmations aussi fortes que de preuves de l’Ecriture sainte ». Assailli par les soupçons toujours plus nombreux, Othello finit par être convaincu que Desdémone entretient une liaison avec Cassio, un jeune lieutenant. Il sombre dans une jalousie pathologique qui le conduit à étouffer son épouse dans son sommeil. Se rendant compte de sa méprise, Othello se suicide.
Au Maroc, deux tiers des cas de violences sexuelles se déroulent dans l’espace public, selon les chiffres de l’Observatoire national de la violence faite aux femmes.Photo Lucy Nicholson. Reuters
Ces dernières semaines, des vidéos devenues virales au Maroc montrent des femmes marocaines en train d'être harcelées, agressées, attaquées dans l'espace public, largement dominé par les hommes.
Alors que le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, annonçait le 22 août qu'il réfléchissait avec Agnès Buzyn à des modes de collaboration avec les services psychiatriques pour repérer des comportements pouvant mener à des actes terroristes, l'Ordre des médecins a tenu à remettre les pendules à l'heure.
L'institution insiste en préambule sur la nécessité absolue de préserver le secret médical. Elle rappelle notamment que le code de déontologie institue une confidentialité absolue entre le médecin et le patient.
Les adolescents et les jeunes adultes atteints d’une maladie chronique sont significativement plus susceptibles de se livrer à des pensées, des projets ou des tentatives suicidaires, par rapport à leurs pairs en bonne santé, selon des chercheurs de l’Université de Waterloo (University of Waterloo) au Canada.
Plus de 5 000 personnes âgées entre 15 et 30 ans ont été incluses dans l’étude, parmi lesquelles près d’un tiers ayant une ou plusieurs maladies chroniques, telles que l’asthme, l’arthrite, la maladie de Crohn, le diabète ou l’épilepsie.
L’étude, publiée dans la revue Canadian Journal of Psychiatry, a découvert que les personnes atteintes d’une maladie chronique étaient 28 % plus susceptibles d’avoir des pensées suicidaires.
Comme promis début juillet à l'Élysée, la concertation préalable à la mise en place du quatrième plan Autisme se joue dans un premier temps en région. Une note de mission datée du 9 août et adressée aux directeurs généraux des ARS rappelle les règles et distribue chacune des onze problématiques à trois agences déterminées.
Après un lancement officiel en grande pompe, les concertations préalables au quatrième plan Autisme s'organisent en région. Une lettre de mission qui vient d'être diffusée auprès des directeurs généraux d'ARS orchestre la chose (à télécharger ci-dessous). Les dates d'échéances retenues pour la remise des conclusions des agences s'étalent du 30 octobre au 13 novembre. Le temps est contraint, mais ce n'est pas une surprise. Tout doit être bouclé pour la fin de l'année selon le calendrier donné à l'Élysée le 6 juillet.
Un frère et une sœur répondent notamment du braquage d’un magasin de nuit. Des «cas» judiciaires. Et médicaux.
Il a 20 ans, il comparait détenu. Sa sœur de 19 ans se trouve à ses côtés, sur le banc des prévenus, au tribunal correctionnel de Dinant. Ensemble, les deux Beaurinois ont braqué un magasin de nuit dans leur ville, le 10 avril dernier. Il a menacé d’un couteau, elle s’est emparée de cigarettes, d’un casier de bière etc. Ces très jeunes prévenus ont l’air complètement paumés. Lui pleure à plus d’une reprise. Elle, s’énerve, au point de se balader plusieurs fois dans la salle d’audience, se parlant à elle-même.
La santé mentale du président américain a été mise en question à maintes reprises durant la campagne. Depuis lors, les incohérences, fixations et distorsions de la réalité de Donald Trump se sont multipliées, jusqu’à menacer la sécurité nationale. Le consensus s’élargit pour reconnaitre qu’il y a un problème à la tête de la première puissance mondiale.
Pour la chercheuse Marion Coville, la multiplication des héroïnes dans l’industrie du jeu vidéo est un signe positif. Mais il s’inscrit dans un contexte de recul des droits des femmes.
LE MONDE| |Propos recueillis par William Audureau
Marion Coville est chercheuse associée en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et présidente de l’OMNSH (Observatoire des mondes numériques en sciences humaines, structure réunissant des chercheurs en jeux vidéo). Après la sortie le 22 août sur PlayStation 4 d’Uncharted: The Lost Legacy, premier épisode de cette série de jeu d’aventures majeur à mettre en scène deux héroïnes modernes, elle livre au Monde son analyse de l’évolution de la représentation des femmes dans les jeux vidéo.
Avez-vous l’impression qu’il y a eu une évolution dans la représentation des héroïnes de jeux vidéo d’action depuis le reboot de Tomb Raider, qui avait suscité la polémique en 2012, notamment en raison d’une scène évoquant une tentative de viol ?
Marion Coville : 2012 est une étape importante pour le débat sur la représentation des femmes : c’est le moment où il devient public. Quelques mois avant la controverse sur le reboot de Tomb Raider, Anita Sarkeesian produit ses premières vidéos sur les héroïnes de jeux vidéo, et subit une immense vague de harcèlement et de menaces. Un traitement que connaît aussi [la blogueuse féministe]Mar_Lard lorsqu’elle s’exprime sur l’article de Joystick au sujet du reboot de Tomb Raider.
La même année, le hashtag #1reasonwhy, regroupant les témoignages sur le sexisme dans l’industrie du jeu vidéo, est créé.
L’évolution la plus importante que je remarque, c’est la dimension publique de ce débat sur les femmes, héroïnes, conceptrices ou joueuses. Il ne se passe pas un mois sans qu’un média prenne la question à bras-le-corps, et la sortie d’un jeu vidéo est souvent l’occasion d’une analyse au prisme du genre.
On remarque le caractère sexiste d’un choix de conception ou de marketing, les héroïnes – encore trop rares – sont saluées, les espaces de parole se multiplient, concepteurs et conceptrices sont invités à s’exprimer sur le sujet. Certaines représentations stéréotypiques nous paraissent aller un peu moins d’elles-mêmes, il me semble qu’il y a une prise de conscience que d’autres choix de représentations sont possibles, et surtout nécessaires.
Le Quai d'Orsay a réalisé un bilan actualisé des victimes françaises des attentats de Catalogne, dont douze personnes toujours hospitalisées à Barcelone. Trois sont dans un état grave. Il a signalé que des professionnels français du dispositif d'urgence médico-psychologique et de l'aide médicale urgente sont présents aux côtés de ces victimes.
Les jeunes chinois seraients nombreux à présenter une addiction à leurs écrans.REUTERS/Stringer
En Chine, des millions de jeunes accrocs au Web passeraient le plus clair de leur temps à jouer sur la Toile. Au point que certains parents font confiance à d’obscurs centres de rééducation pour soigner l’addiction de leurs enfants. Mais la mort d’un jeune de 18 ans a mis en cause ces établissements où l’on mélange psychothérapie et entrainement militaire.
Les parents de Li Ao pensaient bien faire. Pour soigner l’addiction de leur fils à Internet, ils ont déboursé près de 3 000 euros dans une soi-disant « cure de désintoxication » dans un centre fermé et loin de tout. Mais deux jours plus tard, ils ont retrouvé leur fils mort.
Les hallucinations auditives, classiques ou fréquentes, dues à une psychose ou non, sont basées sur le même mécanisme : on hallucine un son parce qu’on s’attend à l’entendre, d’après une étude
Rien! Vous auriez pourtant juré entendre votre téléphone vibrer ou votre enfant pleurer. Vous avez été victime d’une hallucination auditive, pas si rare: Selon l’OMS, environ une personne sur 20 a des hallucinations auditives ou visuelles au moins une fois dans sa vie.
«C’est donc quand même assez courant» souligne le Pr Renaud Jardri, psychiatre au CHRU de Lille. «Ce qui montre que ça n’est pas forcément pathologique, c’est que c’est encore plus fréquent chez les enfants. Un sur 10 a des expériences hallucinatoires, sans que cela soit associé à une quelconque maladie.»
A partir de quand un trouble mental devient-il une maladie? A la Fondation Brocher près de Genève, des chercheurs en bioéthique réfléchissent à cette question fondamentale avec de jeunes adolescents
Dépression, dyslexie, hyperactivité... Ces maux des temps actuels suscitent des questionnements éthiques: qui décide qu’un comportement ou des émotions relèvent de la pathologie, et quelles sont les répercussions de cette décision sur le patient? Afin de mener une réflexion transdisciplinaire, biologistes, philosophes, neurologues et anthropologues sont régulièrement en résidence à la Fondation Brocher à Hermance, près de Genève.
Le psychiatre Aaron Beck est un des plus grands noms de la psychothérapie du XXe siècle. Il a débuté sa carrière comme psychanalyste, puis a développé une des deux premières formes de « thérapie cognitive », l’autre étant celle d’A. Ellis. Il a toujours insisté sur l’importance de l’action, raison pour laquelle on peut le considérer comme un des pionniers des thérapies cognitivo-comportementales.
Paris, le mardi 8 août 2017 – La ministre de la santé, Agnès Buzyn, s’est confiée aux journalistes du Figaro sur son parcours et ses intentions à l’occasion d’une série baptisée par ce journal « les nouveaux visages du pouvoir ».
Sur sa vie "d’avant", elle explique être tombée dans la médecine petite et avoir hérité du « goût pour le service public» d’un père marqué par son internement à Auschwitz... Elle se réclame aussi de la filiation de Simone Veil et souhaite « à son image » conserver sa « force de conviction », son « ardeur » et sa « droiture » dans ses nouvelles fonctions.
Sur sa nomination, elle raconte ne pas avoir hésité à accepter l’offre d’Edouard Philippe et avoue avoir été séduite par la démarche d’En Marche ! : « Je me sens à l’aise dans cette équipe qui affiche une volonté de pragmatisme et réunit des personnalités de tous bords ».
Le rapport consacre tout un chapitre sur les effectifs soignants. "La prise en charge de personnes, y compris lorsque celles-ci ne sont pas privées de liberté, est une fonction d'aide, indissociable d'une d'une grande disponibilité car elle suppose en premier lieu du temps de présence et une forme de relation dans laquelle la connaissance mutuelle, la capacité d'attention et la confiance sont des conditions du succès", explique-t-il.
« Les djihadistes sont-ils fous ? » C'est le titre – volontairement provocateur – d'un dossier que Le Point.fr, voici quelques mois, consacrait à la radicalisation. La série d'articles interrogeait des spécialistes du renseignement, des magistrats et des avocats, et bien sûr de nombreux professionnels de la santé, pour tenter de trouver des réponses au phénomène djihadiste. Enquêtes, analyses, interviews… Ce dossier, disponible ici dans son intégralité, est plus que jamais d'actualité.
Depuis plusieurs mois, les expressions de « course folle » et de « camion fou » nourrissent les gros titres des médias et agacent les commentateurs. Plutôt que de parler de « camion fou », ne devrait-on pas évoquer le terroriste qui se cache derrière le volant ? N'est-ce pas une manière de le déresponsabiliser ? Sauf que, les exemples récents le montrent (Marseille, Paris, Dijon, Sept-Sorts), de plus en plus d'attaques répondant aux codes terroristes de l'EI sont menées par des déséquilibrés.
Associer les hôpitaux psychiatriques à la détection de la radicalisation
Le phénomène inquiète dans les plus hautes sphères de l'État au point que Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, a proposé, au lendemain de l'attentat de Barcelone, d'associer les hôpitaux psychiatriques à la détection de la radicalisation. Des propos qui font polémique au sein de la communauté scientifique. Dans Le Monde, le psychiatre David Gourion met ainsi en garde contre l'idée selon laquelle les terroristes seraient « essentiellement des malades mentaux ». Aucune donnée ne permet de l'affirmer, écrit-il. Le psychiatre s'inquiète également des « protocoles » évoqués par Gérard Collomb et qui doivent être mis en place entre les ministères de l'Intérieur et de la Santé.
La réponse du corps médical au ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, ne s'est pas fait attendre après qu'il a déclaré hier 22 août sur BFM TV qu'il "souhaitait mobiliser le corps médical" au motif qu'"à peu près un tiers" des personnes signalées pour radicalisation "présentent des troubles psychologiques".
Dans un entretien accordé La Croix, le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie au Conseil National de l'Ordre des Médecins, rappelle que "la mission d'un psychiatre n'est pas de collaborer avec la police" tout en affirmant qu'un médecin est sensible à la nécessité de lutter contre le terrorisme.
Pour le psychiatre David Gourion, l’appel du ministre de l’intérieur aux médecins pour « identifier les individus radicalisés » est « aberrant ».
LE MONDE| | Propos recueillis par Henri Seckel
Lundi 14 août, un homme envoyait sa voiture contre une pizzeria de Sept-Sorts (Seine-et-Marne), faisant un mort. Une semaine plus tard, à Marseille, un autre homme tuait une femme en propulsant son véhicule sur des arrêts de bus. Dans les deux cas, les conducteurs présentaient des troubles psychologiques.
Vendredi 18 août, au lendemain des attentats à la voiture-bélier de Barcelone et de Cambrils (Espagne), Gérard Collomb disait vouloir « mobiliser les hôpitaux psychiatriques pour identifier les individus radicalisés » et « repérer l’ensemble de ces profils qui demain peuvent passer à l’acte ». Puis le ministre de l’intérieur pointait, mardi 22 août, les « esprits faibles pouvant se laisser aller à des actes de mimétisme ».
David Gourion, psychiatre libéral et ancien chef de clinique à l’hôpital Sainte-Anne, s’élève contre des mots qu’il juge « aberrants » et des propositions qu’il estime « inefficaces ».
Un psychiatre est-il capable de « repérer des profils qui peuvent passer à l’acte » ?
On voit à quel point c’est difficile puisque l’homme qui a foncé dans les arrêts de bus à Marseille avait passé récemment une visite psychiatrique et n’avait pas été signalé. Le psychiatre n’est pas infaillible, nous ne sommes pas de très bonnes machines à prévenir, d’autant qu’il n’y a pas de profil type du terroriste qui permettrait de prédire que telle personne a un risque important de commettre un acte, et telle autre n’en a aucun.
Paris, le mardi 22 août 2017 – Au lendemain de l’attentat perpétré à Barcelone la semaine dernière, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait évoqué son ambition de mobiliser les psychiatres et les hôpitaux psychiatriques afin qu’ils puissent participer à la lutte contre le terrorisme. Il évoquait la possible mise en place de "protocoles" afin de renforcer la détection des profils à risque, notamment des personnes développant des « délires autour de la radicalisation islamique ». Nous avons souligné les limites d’une telle proposition et la complexité des présupposés sur lesquels elle semblait reposer. Pourtant, aujourd’hui, Gérard Collomb a confirmé sa volonté d’impliquer davantage les psychiatres dans la « prévention » des passages à l’acte terroriste. A l’antenne de RMC/BFMTV, il a ainsi détaillé : « Dans le fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation (FSPRT), nous considérons qu’à peu près un tiers des personnes présentent des troubles psychologiques », précise-t-il. Face à cet état de fait, le ministre de l’Intérieur considère : « Il est clair que le secret médical, c’est quelque chose de sacré, mais en même temps, il faut trouver le moyen qu’un certain nombre d’individus, qui effectivement souffrent de troubles graves, ne puissent pas commettre des attentats ».
"Le suicide", publié en 1897, est l'un des ouvrages de référence de Durkheim. Pourquoi ce lien étroit entre le sociologue et le suicide ?
"Le suicidé" d'Edouard Manet• Crédits : Wikimedia Commons
Ceux qui ne connaissent rien à Durkheim connaissent son ouvrage sur le Suicide. Connaissent ou croient connaître, car ce tour de force scientifique ne se laisse pas aisément approcher. Ecrit il y a plus d'un siècle, il a profondément influencé notre vision, non pas seulement de la mort volontaire, mais plus généralement de la société. Aujourd'hui, il peut même nous aider à penser des phénomènes qui se situent au cœur de l'actualité, à l'instar des attentats suicides.