Le drame de la pizzeria de Sept-Sorts questionne une nouvelle fois la société sur la réponse qu’elle doit apporter quand une personne atteinte d’une maladie psychiatrique commet un acte grave. Le 14 août, en Seine-et-Marne, un jeune homme a foncé volontairement au volant de sa BMW sur la terrasse d’un restaurant, tuant une fillette et blessant 12 personnes. Très vite, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a affirmé que cet « inconnu des services de police et de renseignement » ne semblait pas avoir de motif terroriste.
Deux anciens cadres de l’hôpital psychiatrique d’Evreux ont créé un musée consacré au lieu où ils ont exercé l’ensemble de leur carrière. Un hôpital vieux de 150 ans qui a accueilli dans les années 1920 jusqu'à plus de 1 000 patients.
Au LaM de Villeneuve-d’Ascq, œuvres et objets ayant appartenu au surréaliste montrent son vif intérêt pour l’ésotérisme et le chamanisme.
Au cinquième étage du centre Pompidou, à Paris, on peut voir, chaque jour ou presque, accrochés à touche-touche comme ils l’étaient autrefois, le fatras d’objets - toiles de Picabia et Miró, boucliers de Papouasie, boîtes de papillons, os de baleine gravé - qui occupèrent pendant deux décennies après guerre un mur du bureau d’André Breton, au 42 de la rue Fontaine, à Paris (IXe). Installés au musée après la fameuse vente Breton, en 2003, ils constituent ensemble une forme de manifeste et d’autoportrait fourmillant de l’écrivain, dont les goûts en matière esthétique allaient des objets trouvés à l’art du Pacifique, en passant par la peinture de médiums. Lors de cette même vente, le LaM de Villeneuve-d’Ascq (Nord) se porta acquéreur d’un certain nombre d’objets qui correspondaient parfaitement à l’intersection à laquelle se situe ce musée au statut particulier, collectionnant à la fois de l’art brut, moderne et contemporain.
Dans une tribune au « Journal du dimanche » du 20 août, plusieurs dirigeants patronaux réclament une intervention du gouvernement sur ce dossier.
Le Monde.fr avec AFP|
Dans une tribune publiée dans Le Journal du dimanche du 20 août, plusieurs dirigeants patronaux français plaident pour une réforme du système des services à la personne. De quoi créer des « dizaines de milliers » d’emplois en quelques mois sans peser sur les finances publiques, arguent-ils.
Barcelone, le vendredi 18 août 2017 – Toujours, les équipes médicales sont en première ligne quand résonnent les sirènes signalant un attentat. A Barcelone hier, comme à Paris, Londres, ou Bruxelles ces derniers mois, les hôpitaux ont été immédiatement mobilisés pour faire face à l’afflux de blessés. Et comme toujours, les appels aux dons du sang ont été rapidement entendus.
La confiance (aveugle) des spécialistes de la sécurité dans les spécialistes de la folie
En seconde ligne, les psychiatres ont également été sollicités. Pour répondre à la détresse des victimes et des témoins de l’attentat. Mais aussi, de manière bien plus complexe et plus incertaine encore, pour jouer un rôle de prévention. Ainsi, ce matin au micro de RTL, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb a indiqué travailler en étroite collaboration avec le ministère de la santé pour que soient mobilisés les hôpitaux psychiatriques et les psychiatres libéraux dans la lutte contre le terrorisme. Des « protocoles » selon l’expression du ministre de l’Intérieur doivent être élaborés afin de renforcer la détection des profils à risque et les « échanges » avec l’entourage des personnes développant des « délires autour de la radicalisation islamique ». Gérard Collomb estime en effet qu’il existe deux types de terroristes. « Vous avez à la fois des attaques planifiées comme celle qui vient de se produire en Espagne et puis vous avez des gens qui se radicalisent brutalement avec souvent des profils psychologiques extrêmement troublés » a développé l’ancien maire de Lyon en faisant notamment allusion à l’homme qui a tenté d’attaquer des militaires le 9 août dernier.
Invité de RTL ce vendredi matin (le passage est à écouter à partir de 4'50), il a déclaré travailler de concert avec la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour élaborer un dispositif médical en amont.
La société au miroir des séries (2/3). Des « Soprano » à « In Treatment », des personnages complexes exposent leurs conflits intérieurs à leur psy. Avec eux émerge l’antihéros comme figure centrale, qui trouve un écho favorable dans une société en proie au doute.
LE MONDE| | Par Martine Delahaye
Ce mardi de novembre 2015, rue de la Fontaine-au-Roi, à Paris, un homme sonne à la porte du cabinet d’un psychanalyste. Nous sommes à deux pas du Bataclan, dix jours après les attentats du 13 novembre. Noé Chibane fait partie des premiers membres des forces d’élite qui sont entrés dans la salle de concerts, la nuit du drame, découvrant le carnage provoqué par les terroristes, peut-être encore présents sur les lieux.
Frappe aérienne en Irak, attentat au Bataclan ; les patients viennent consulter pour un choc post-traumatique
Noé vient consulter exactement comme l’ont fait, avant lui, le pilote israélien Yadin, après avoir largué une bombe sur Ramallah, et Alex, un pilote de chasse américain, après sa « frappe chirurgicale » en Irak. L’Israélien, l’Américain et le Parisien auront tous trois à faire face à un contrecoup traumatique.
Tout part de l’imagination d’Hagai Levi (The Affair), qui crée pour la télévision israélienne, en 2005, la série BeTipul : un huis clos entre un psychothérapeute d’une cinquantaine d’années et un patient, chaque jour différent, du lundi au jeudi, avant que l’on retrouve ce psy face à l’oreille attentive de sa propre analyste, le vendredi. Le spectateur est invité, semaine après semaine, à assister par effraction aux séances des quatre mêmes patients, puis à entendre le récit qu’en fait le psy à sa référente en fin de semaine.
La vérité si je mens 5|6. Comment affronte-t-on la vérité dans l’exercice de son métier ? Nous avons demandé à six personnalités d’y réfléchir. Cette semaine, le psychanalyste Sylvain Missonnier.
LE MONDE IDEES| |Par Sylvain Missonnier (membre de la Société psychanalytique de Paris, professeur de psychologie clinique à l’université Paris-Descartes-Sorbonne Paris Cité)
Pour le psychanalyste que je suis, le chemin inédit pour faire affleurer sa vérité inconsciente est celui de la règle fondamentale de l’association libre. Je vais me prêter au jeu, en espérant stimuler les propres associations du lecteur.
Tout commence avec le film en noir et blanc de Benjamin Christensen, La Sorcellerie à travers les âges (1922). L’éducation religieuse que j’ai reçue proposait son comptant d’allégeance à la « Vérité » lumineuse et prête à porter. Pour l’adolescent que j’étais, ce film fut une prise de conscience décisive : la « Vérité » religieuse dogmatique, fer de lance inquisiteur du pouvoir terrestre, est une stratégie implacablement destructrice des vérités individuelles animistes.
Une expérience menée par des médecins chinois afin de traiter la toxicomanie semble avoir donné satisfaction. Les résultats surpassent même les méthodes classiques habituellement utilisées. Les chercheurs ont créé un traitement à base de réalité virtuelle !
La réalité virtuelle n’en finit plus de convaincre le monde médical, surtout en ce qui concerne les maux psychologiques. Tout le monde sait que l’addiction aux drogues a une part de psychologie et c’est en partant de ce principe que des médecins de la province de Zhejiang (sud de Shanghai) ont essayé d’utiliser la réalité virtuelle comme traitement sur des patients qui ont une addiction à la méthamphétamine.
Ce n'est pas toujours marrant. D'ailleurs, c'est le but.
Cependant que j'écartais les hallucinations en abattant mon épée dans les hordes d'immondes familiers du dieu-corbeau Valravn, j'entendis un murmure familier.
"Quand l'ombre parle, tout change, souffla la voix. Le pays natal devient contrée lointaine, les êtres aimés des étrangers. Comprendre que sa maison n'a jamais réellement existé donne du sens à l'exil."
Les mirages, les chuchotements obscurs et leurs conseils étranges sont des éléments essentiels du jeu vidéo Hellblade : Senua's Sacrifice. Dans son univers, l'ombre est une métaphore de la maladie mentale. Je le sais parce que la campagne de promotion du jeu le dit. Ninja Theory, le développeur de Hellblade, a toujours affiché sa volonté d'utiliser les jeux vidéo pour mettre en scène les troubles psychologiques.
Vous traversez une période délicate mais vous hésitez à rencontrer un psy. Passons en revue vos réserves les plus courantes pour vous aider à franchir, ou pas, le pas!
• Les psys, c’est pour les gens dérangés, pas pour moi
"Me voyant particulièrement malheureux après la mort de mon chien, ma fille m’a conseillé de prendre rendez- vous chez un psy. Sur le moment, je l’ai envoyée balader! Pour moi, ce mot rimait avec Le Vinatier, l’hôpital psychiatrique de ma ville de Lyon. J’ai trouvé ça absurde et surtout disproportionné", raconte Paul, 72 ans. "Même si le personnage du psy est aujourd’hui largement popularisé et présent dans de nombreux films et romans, beaucoup de gens continuent d’en avoir une représentation très marquée par ce qu’ils ont connu dans leur jeunesse: ainsi, ils l’associent fréquemment à l’image stigmatisante de l’asile, lieu dévolu aux fous, aux relégués", confirme Patrick Avrane, psychanalyste.
Retours sur le futur (5/5). Des auteurs ont tenté d’anticiper la société à venir. En 1997, Jeremy Rifkin théorisait ce qui allait inspirer la gauche française lors de nombreux débats politiques : « La fin du travail ».
Le Monde| |ParPhilippe Escande
Michel Rocard ne s’y était pas trompé : ce livre est « effrayant ». Dans la préface de l’édition française, il écrit qu’il est sidéré par l’ampleur du défi lancé par l’auteur : La Fin du travail (Jeremy Rifkin, La Découverte, 1997. Publication originale : The End of Work, 1995). Depuis plus de cinq mille ans, l’homme courbe l’échine sous le poids de ses obligations, et voilà que Jeremy Rifkin, spécialiste de prospective, annonce sa libération.
LANCÉ LE SIÈCLE DERNIER, LE DÉBAT A REFAIT SURFACE EN FRANCE LORS DE LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE DE 2017
Dans cet essai « torrentiel, déconcertant et parfois agaçant » – toujours selon Rocard –, l’auteur prédit que la technologie va progressivement faire disparaître la force de travail humaine et qu’il convient de s’y préparer en investissant massivement dans l’économie sociale. Il faut anticiper le chômage et l’extension de la misère, et aviver l’espoir de l’avènement d’une société moins marchande et plus solidaire.
Alors que la médecine compte de plus en plus de femmes dans ses rangs, à l'inverse, certaines professions paramédicales, historiquement féminines, forment désormais des hommes. La preuve de plus d'égalité entre hommes et femmes dans les professions de santé ? Pas tout à fait. En témoigne le vocabulaire utilisé pour nommer ces métiers...
Des infirmières qui accueillent de plus en plus d'infirmiers dans leurs rangs. Des facultés de médecine où les étudiantes sont de plus en plus nombreuses. Les évolutions récentes au sein des professions de santé bouleversent les codes. Reflètent-elles une plus grande égalité entre hommes et femmes pour autant ? "A priori seulement, indique le Dr Marie-José Del Volgo, directrice de recherches en psychopathologie à l'université d'Aix-Marseille (Bouches-du-Rhône) et praticien hospitalier à l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM). Dans les faits c'est plus compliqué..."
Qui ne connaît André Labelle, artiste d'art brut que nous pouvons qualifier de graphiste – poète et dont les œuvres sont exposées au musée d'Art brut d'Amsterdam, entre autres. André Labelle est un ancien jardinier de la ville de Villeneuve-sur-Lot qui habite Pujols depuis quelques années. Il n'a pas fait d'école d'art, il n'a pas de maître, ne sait pas vraiment dessiner- c'est lui-même qui le dit !- il a juste ce qu'il appelle des «visions» qu'il transcrit sur toutes sortes de supports comme sur du carton, du bois, des gros cailloux, des objets au rebut auxquels il redonne une deuxième vie en les transformant en œuvres d'art brut.
D’où viennent les quelque 200 000 malades hospitalisés chaque année en France pour un épisode dépressif ? Selon les statisticiens, la grande majorité a vu auparavant un médecin généraliste. Une récente enquête de l’Institut de Recherche et Documentation en Economie de la santé (IRDES) montre en effet que c’est le praticien le plus souvent consulté dans ce type de parcours. 86 % des patients « primo-hospitalisés » ont ainsi vu au moins un généraliste dans les six mois précédant l’hospitalisation et pour 58 % d’entre eux, cela a été même le seul médecin consulté.
Comment devient-on djihadiste ? Depuis les attentats de janvier 2015 à Paris, beaucoup a été écrit sur ces Français qui ont décidé de partir en Syrie ou sur d’autres théâtres de combats, ou de frapper sur le territoire national au nom d’un islam radical.
Les chercheurs sont divisés sur les ressorts de leur engagement. Plusieurs théories s’affrontent. Certains mettent en cause une lecture salafiste de l’islam, d’autres une révolte générationnelle nihiliste, d’autres encore des facteurs psychologiques ou géopolitiques.
Une étude sociologique menée directement auprès de djihadistes, sous la direction de Xavier Crettiez, professeur à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, et de Romain Sèze, chercheur à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (Inhesj), apporte un éclairage inédit, car puisé auprès des acteurs eux-mêmes, sur les trajectoires qui peuvent conduire à un tel engagement ; elle permet de mettre ces théories à l’épreuve du terrain.
Une librairie du 11e arrondissement de la capitale héberge, la nuit, des familles de migrants, entre des étagères de livres.
Tout le mois d’août, les nuits se ressemblent dans la petite librairie du 38 de la rue Keller, dans le 11e arrondissement de Paris. Ça commence toujours par un coup de fil tardif au propriétaire, Michel Sitbon, qui répond « oui » à chaque fois. Ensuite, une voiture s’arrête et descend des migrants, naufragés de la nuit ; des enfants qui dorment debout ; des mères aux yeux noircis par la fatigue, des pères au bord des larmes, aussi. Puis, des matelas sont descendus de la mezzanine et installés serrés sur le sol entre les étagères de livres.
Michel Sitbon passe le mois d’août dans la capitale, avec l’idée de « ne pas laisser place aux mauvais coups de l’été ». Cet écrivain-éditeur se souvient de celui de 1996 : « Là, en plein cœur de l’été, l’église Saint-Bernard a été évacuée ». Cette année, il est allé faire un tour un soir du côté du centre humanitaire, porte de La Chapelle, et y a croisé une infinie détresse. « En voyant sur les trottoirs les familles sans toit ni lit, j’ai décidé d’en héberger », explique cet abonné des combats compliqués
En France, le premier frottis n’est recommandé qu’à partir de 25 ans. Photo Tim Kubach. PlainPicture
Après la dénonciation par la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa du nombre d’épisiotomies pratiquées en France, la polémique enfle. Accouchements violents, examens traumatisants, mépris, manque de dialogue… La parole des femmes se libère et les praticiens font face à une volée de critiques.
Si pendant longtemps les françaises ont accouché chez elles à l'aide de matrones, un virage vers le tout hospitalier s'est opéré au XXe siècle sous la houlette de l'Etat, diabolisant dans le même temps cette pratique.
Selon l'Observatoire international des prisons, près de 17 000 détenus en France "présentent des troubles et maladies psychiatriques". Des cas relevant de l'hospitalisation.