Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
jeudi 17 décembre 2015
Jean Khalfa : «Fanon analyse le système colonial comme un internement»
Par Sonya Faure —
Connu pour son œuvre sur l’identité comme «Peau noire, masques blancs», l’intellectuel anticolonialiste était aussi un des précurseurs de l’ethnopsychiatrie. Un éclairage essentiel sur les rapports entre colon et colonisé. Des textes inédits publiés par La Découverte.
A la recherche de la conscience (2/2) : un phénomène de physique fondamentale ?
Par Rémi Sussan le 16/12/15
D’autres scientifiques cherchent eux aussi à intégrer la conscience dans leur théorie, mais descendent pour cela à un niveau encore plus fondamental : celui de la physique. C’est le cas du cosmologiste Max Tegmark qui dans Nautilus revient sur sa thèse selon laquelle la conscience pourrait être considérée comme un nouvel état de la matière. Max Tegmark est par ailleurs l’auteur d’un fascinant ouvrage, Notre univers mathématique, et il est aussi l’un des cosignataires de la fameuse “lettre ouverte” publiée dans le Huffington Post mettant en garde contre les risques de la “superintelligence”.
Une tresse dans l’espace-temps
Sa démonstration est assez complexe. Tegmark commence par rappeler sa théorie très platonicienne sur la nature mathématique de l’univers. Et de bien préciser qu’il ne s’agit pas de dire que le cosmos peut être décrit de manière mathématique, mais bel et bien qu’il EST mathématique. Pour exemple de cette réalité mathématique, l’espace-temps. Il s’agit d’un concept purement abstrait, ce n’est pas un objet, et pourtant il fonde toute la structure de la réalité.
Une chose ne peut être décrite simplement en terme de coordonnées spatiales, mais comme une espèce de “traînée”, s’étendant le long de l’espace-temps. Pour un objet quelconque, par exemple un rocher, cette trajectoire est assez linéaire : la traînée ressemble à un gros tube. En effet, les atomes qui le constituent, une fois assemblés, vont avoir tendance à bouger très peu, et très lentement.
Pour un être vivant, c’est différent : les éléments qui le constituent sont en constant mouvement et interaction. De fait, il ressemble plus à une tresse spatio-temporelle, un entrelacs de différentes traînées. Mais, continue Tegmark, même la complexité du vivant “pâlit en comparaison aux modèles de traitement de l’information qui se déroulent dans votre cerveau. Vous possédez environ 100 milliards de neurones qui génèrent constamment des signaux électriques… ce qui implique des interactions entre des milliards de milliards d’atomes, notamment du sodium, du potassium, ainsi que des ions calcium. Les trajectoires de ces atomes forment une tresse très élaborée à travers l’espace-temps, dont l’enchevêtrement complexe correspond au stockage et au traitement de l’information d’une manière qui donne en quelque sorte naissance à notre sensation familière de la conscience de soi. Il y a un large consensus dans la communauté scientifique pour admettre que nous ne comprenons toujours pas comment cela fonctionne, il est donc juste de dire que nous, les humains ne comprenons pas encore pleinement ce que nous sommes. Cependant, grosso modo, on pourrait dire ceci : vous êtes un modèle dans l’espace-temps. Un modèle mathématique. Plus précisément, vous êtes une tresse dans l’espace-temps – en fait, l’une des tresses les plus élaborées connues.”
Des aspects quantiques à la conscience
Puisque nous sommes entrés dans le domaine particulièrement spéculatif des rapports entre la conscience et la nature de la réalité, où en est le fameux “serpent de mer” de la conscience quantique ? L’idée avait été popularisée il y a quelques années par le célèbre mathématicien et physicien Roger Penrose, avec l’aide de l’anesthésiste Stuart Hameroff. Sa théorie était que nous ne pourrions comprendre les aspects les plus sophistiqués de notre esprit si nous n’acceptions pas l’idée que dans la formation de nos états mentaux, certains phénomènes comme “l’intrication” (le fait que deux particules quantiques restent indéfiniment en interaction l’une avec l’autre quelle que soit la distance) et la superposition (le fait qu’une particule puisse se trouver dans deux états différents simultanément) entrent directement dans la fabrique de la conscience. Pour Penrose et Hameroff, de tels effets pourraient se produire au sein de notre cerveau à l’intérieur des “microtubules”, des tubes de protéines assurant la structure des neurones. L’idée n’enthousiasma guère la communauté scientifique et la théorie tomba dans l’oubli. Il faut aussi reconnaître que voir Stuart Hameroff, scientifique réputé sérieux, s’acoquiner avec le gourou New Age Deepak Chopra (qui aime, lui aussi, à parler de “conscience quantique”), n’a pas aidé à son acceptation.
Banalise-t-on l'euthanasie pour souffrances psychiques ?
BELGIQUE M. Lagase et D. Roulette 08 décembre 2015
Dans une lettre ouverte publiée ce mardi dans le Morgen, soixante-cinq psychiatres, psychologues et professeurs d'université s'opposent à la banalisation de l'euthanasie pour souffrances psychiques. Ils demandent au gouvernement de changer la législation.
Chaque année, en Belgique, environ deux mille euthanasies sont pratiquées, deux à trois pourcents d'entre elles l’étant en raison de souffrances psychiques "insupportables", ce qui représente plus ou moins un cas par semaine.
Les signataires de cette carte blanche ne s’opposent pas à l'euthanasie en cas de souffrances psychiques mais ils estiment qu'elle n'est pas la réponse adéquate. Pour eux, il s'agit de faire la différence entre maladie somatique, maladie du corps et maladie psychique, maladie de l'esprit.
Remise en cause du travail psychiatrique
Ariane Bazan est chargée de cours à l'ULB à la Faculté des sciences psychologiques et de l’Education. Elle figure parmi les signataires et explique que c'est tout le travail d'un psychiatre qui est remis en cause : "Comment voulez-vous que nous nous engagions d’une telle façon avec les patients qui, en théorie, en principe, savent qu'il y a une case B, celle de l’euthanasie".
Impossible de travailler avec une deuxième pensée dit-elle. Elle se prononce, comme les autres signataires, pour un changement de la loi : "Pour un changement de la loi, pour que la loi rende impossible cette lecture qui fait que l’euthanasie est appliquée en ce moment dans certains cas pour seules maladies psychiques".
Irlande : 25 000 femmes ont quitté le pays pour avorter
14 Déc. 2015
Une triste réalité… Selon Amnesty International, près de 25 000 irlandaises ont été contraintes de se rendre en Angleterre ou au Pays de Galles, pour avorter, depuis les cinq dernières années. Soit une moyenne de près de 100 interruptions volontaires de grossesse, chaque semaine. Une problématique déjà mise en lumière, la semaine dernière, grâce au projet «X-Ile», une galerie virtuelle, sur internet, recensant les femmes, ayant traversé la mer, pour avoir recours à une IVG.
Avec un court-métrage sur YouTube, le CHU de Toulouse veut informer sur l’algodystrophie
16.12.2015
Pour lutter contre la méconnaissance de l’algodystrophie ou syndrome douloureux régional complexe (SDRC) dans le corps médical, l’équipe Enfant Do et le groupe de réflexion sur le SDRC de l’hôpital des enfants du CHU de Toulouse ont mis au point un support pédagogique et de médiation.
« Les enfants porteurs du syndrome douloureux régional complexe représentent entre 10 et 20 % de nos consultations au service de la douleur à l’hôpital des enfants, évalue le Dr Agnès Suc, pédiatre et responsable de l’équipe ressources douleurs pédiatriques au CHU de Toulouse. Lorsqu’ils arrivent c’est toujours après une errance médicale plus ou moins longue. Nous avons ainsi pris conscience que cette maladie n’était ni assez connue ni reconnue et nous avons conçu ce support à destination des généralistes, pédiatres, orthopédistes… ».
Deux versions, dont l’une pour les médecins
Deux versions de ce court-métrage d’une dizaine de minutes ont été réalisées, une première à destination des familles, une seconde du corps médical. Le film réalisé avec des illustrations de l’artiste de Street Art Little Madi, rappelle les différents symptômes et combine témoignages et explications pédagogiques.
« L’objectif de ce support c’est de stopper les errances médicales et d’informer les soignants afin qu’une prise en charge pluridisciplinaire et coordonnée soit mise en place pour soigner cette maladie qui reste bénigne », rappelle le médecin.
Le principal constat de l’équipe soignante toulousaine, c’est en effet que la méconnaissance conduit à nier la maladie, « comme avec la migraine il y a quelques années qui soi-disant, ne pouvait pas exister chez les enfants », souligne le Dr Suc.
Grâce à ce dispositif, les médecins toulousains souhaitent inciter les généralistes à prendre toute leur place pour orienter correctement leurs patients. « Nous prônons une prise en charge pluridisciplinaire intégrant orthopédistes, rhumatologues, psychologues, kinésithérapeutes… Car on sait que dans la majorité des cas, la maladie se déclare suite à un traumatisme physique ou psychologique et ne peut être soignée avec un seul médecin. » Une campagne d’information à destination de l’ordre des médecins est également prévue dans les prochaines semaines.
Béatrice Girard
mercredi 16 décembre 2015
Photo de familles
Par Catherine Mallaval et Virginie Ballet —
Deux Français sur trois sont en couple, et les trois quarts d’entre eux sont mariés. Mais derrière ce modèle dominant scanné par une grosse enquête de l’Insee, les lignes bougent.
Comment ça va la famille ? Que les adeptes des normes bien propres sur elles soient rassurés. Oui, le mariage reste la situation conjugale la plus commune (trois couples sur quatre sont mariés). Et oui, la famille la plus répandue reste celle constituée par des parents mariés vivant avec les enfants qu’ils ont eus ensemble. C’est du moins ce qui ressort d’un important état des lieux intitulé «Couples et familles» présenté ce mardi par le très sérieux Insee. Un coup à entonner l’air de «vive la famille tradi» défendu avec moult vociférations par une partie de la droite, la Manif pour tous et consorts, qui ne saurait tolérer aucun autre modèle ?
Si l’Insee range sous la bannière « famille traditionnelle» «les couples d’adultes cohabitants, mariés ou non, et les enfants nés de leur union (ou adoptés ensemble), partageant le même logement», il ne s’agit là que de statistiques cliniques. «A l’intérieur même de cette catégorie trompeuse, on trouve à la fois des gens qui ont en effet une vision traditionnelle, souvent religieuse du mariage, et pour qui le divorce n’est pas une option, et d’autres, plus "modernes", adoptant une vision plus contractuelle, avec une possibilité de séparation si la satisfaction n’est plus présente dans le couple», nuance d’emblée le sociologue spécialiste de la famille François de Singly. Premier point. Deuxièmement, si la catégorie«traditionnelle» représente 70 % des familles (chiffres de 2011), elle comptait pour 75 % des cas en 1999. Le signe que, derrière un modèle dominant, ça gigote. Avec notamment des unions de plus en fragiles et une envolée des familles monoparentales, tandis que persiste une condition féminine nettement plus fragile face à la conjugalité. Radiographie.
Moins de six accouchements déclenchés sur dix l'ont été après information et recueil de consentement
Le Ciane a publié une enquête auprès des femmes ayant accouché après un déclenchement. Pratiqué pour des raisons médicales, le déclenchement ne fait pas encore systématiquement l'objet d'information et d'un recueil de consentement auprès des patientes. Il est associé à une détérioration sensible du vécu de l'accouchement.
mardi 15 décembre 2015
C’est arrivé le 15 décembre 1915 Mort d’Aloys Alzheimer
Alain Létot
| 15.12.2015
Après des études de médecine à Tübingen, Berlin et
Wurtzbourg, Aloys Alzheimer, né le 14 juin 1864, à Markbreit, petit village bavarois
près de Würzburg, passe sa thèse de doctorat à Francfort-sur-le-Main en 1887.
Elle est consacrée aux « glandes cérumineuses » et c'est l'occasion pour
Alzheimer de réaliser ses premières plaques histologiques. L'année suivante, il
est nommé médecin assistant à l'hôpital spécialisé des maladies mentales et
épileptiques de Francfort et commence à faire des recherches sur la psychose et
l'épilepsie, mais, surtout, sur les démences d'origine dégénérative ou
vasculaire.
Alzheimer est bientôt rejoint, en mai 1889, par un
autre passionné de neuropathologie, Franz Nissl, qui fait découvrir à Alzheimer
les nouvelles techniques histologiques pour l'étude des pathologies nerveuses
(coloration à l'aniline et imprégnations argentiques).
Le cas
Auguste Deter
Aloïs Alzheimer se marie en 1895 mais sa femme meurt
très vite en 1901 en lui laissant trois enfants. Cette même année 1901
Alzheimer examine pour la première fois Auguste Deter, une femme de 51 ans qui
souffre de troubles de mémoire, du langage et d’autres troubles
(désorientation, hallucinations…). Comme son état correspondait à la définition
de ce que l’on appelait alors la démence, mais qu’elle était particulièrement
jeune pour présenter ces symptômes, on lui diagnostiqua une « démence présénile
». Auguste D. décède le 8 avril 1906.
La prise d’antidépresseurs pendant la grossesse augmenterait fortement le risque d’autisme chez l’enfant
La prise d'antidépresseurs pendant des étapes cruciales de la grossesse augmenterait de 87 % le risque d'autisme chez l’enfant à naître, selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Montréal publiée hier dans JAMA Pediatrics. L'équipe de la professeure Anick Bérard, directrice de l'unité de recherche Médicaments et grossesse du Centre de recherche du CHU Ste-Justine, est arrivée à cette conclusion après avoir compilé les données sur 145 456 enfants, suivis de leur conception jusqu'à l'âge de 10 ans et sur la prise d’antidépresseurs par leurs mères, enceintes.
Sourds : ils sont cinq fois plus suicidaires que les entendants
Alain Dorra
| 15.12.2015
Comparés à la population générale, les sourds et
malentendants sont deux à trois fois plus nombreux à déclarer des violences
sexuelles subies au cours de la vie, des violences physiques ou verbales et
gestuelles subies au cours des 12 derniers
mois, des tentatives de suicide au cours de la vie et ils sont cinq fois plus
nombreux à déclarer des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois.
C’est la conclusion d’une étude du baromètre sourds et malentendants 2011-2012, rapportée dans le BEH du 15 décembre.
Suicide mimétique : Papageno peut-il contrer Werther ?
14/12/2015
Dans un article récent (Après le suicide de la star, l’effet Werther), nous avons évoqué l’effet Werther où le suicide d’une célébrité peut entraîner, dans son sillage, celui d’anonymes par mimétisme de ce comportement fatal. Analogue au triste sort des moutons de Panurge, un tel effet en « copycat » existe aussi quand certains calquent leur propre comportement sur celui de leurs pairs, la «contagion » suicidaire venant alors de l’imitation d’un proche, et non d’une célébrité. Heureusement, l’effet inverse (la prévention du suicide par l’intervention des relations) peut toutefois nuancer ce danger de « propagation » en chaîne des conduites suicidaires.
" Le marcheur des Ehpad " fait étape à Blois
14/12/2015
François Gasser est parti de Capbreton pour rejoindre Paris, avec sa poubelle à roulettes… et son chien. - (Photo NR, Jérôme Dutac)
François Gasser est parti de Capbreton pour rejoindre Paris, avec sa poubelle à roulettes… et son chien. - (Photo NR, Jérôme Dutac)
Parti à la mi-novembre de Capbreton, dans les Landes, où il
travaille dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes
(Ehpad), François Gasser a fait étape ce week-end à Blois, sur la route qui le
mène vers Paris et le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Précision
importante : ce militant CGT effectue le voyage à pied, accompagné de son chien
Kooki… et d'une poubelle sur roulettes qui sert à transporter ses affaires et
son compagnon à quatre pattes lorsque celui-ci est fatigué.
Reste qu'au-delà de l'anecdote, François Gasser porte un message
relayé sur son chemin par ses camarades de la CGT, qui l'hébergent tour à tour.
Il s'agit de dénoncer les conditions de travail dans les Ehpad où le personnel
est soumis selon le syndicat à une injonction paradoxale.
lundi 14 décembre 2015
Un deuxième avis médical en ligne pour 295 euros qui agite la Toile
14.12.2015
Solliciter, d’un clic, l’avis éclairé d’un expert médical moyennant 295 euros ? Et ce sous l’égide d’un conseil scientifique où figurent, entre autre, Pierre-Louis Druais, président du Collège de la Médecine générale, Didier Sicard, ancien président du Comité d’éthique, Laurent Degos, ancien patron de la HAS, ou encore Claude Rambaud, présidente d’une association de patients.
C'est arrivé le 14 décembre 1943 Mort du Dr Kellogg, inventeur des corn-flakes
14.12.2015
John Harvey Kellogg, qui fit un usage sanitaire de méthodes holistiques en se focalisant particulièrement sur la nutrition, les lavements et l'exercice, est surtout connu pour avoir inventé les corn-flakes.
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