Addictions et suicides sont sans doute pour quelque chose dans la hausse de la mortalité des blancs américains. Depuis 1978, la mortalité chez les Américains blancs d’âge moyen était en déclin, une diminution de 2% en moyenne pendant vingt ans. Mais chaque année depuis 1999 elle augmente à nouveau de 0,5%. C’est une recherche parue dans les Comptes-rendus de l’Académie américaine des Sciences (PNAS) qui révèle cette évolution.
Les Etats-Unis semblent faire tristement exception dans ce domaine, puisque ce renversement n’est pas observé dans les autres pays riches comme la France ou l’Allemagne. De la même manière, on ne constate pas ce phénomène dans les groupes ethniques des mêmes tranches d'âge (45-55 ans) aux Etats-Unis comme les Noirs et les Hispaniques, précisent les auteurs. Selon eux, il s'agit d'une véritable "hécatombe" avec un bilan comparable au nombre d'Américains qui ont succombé au sida, soit 658.000 au total, depuis l'apparition de l'infection au début des années 1980.
La musique rythmée pourrait venir à bout de la dyslexie. C’est ce que vient d’annoncer l’Inserm suite à une étude sur des enfants dyslexiques bénéficiant de « cure » de musique pendant six mois. Tout part de ces zones cérébrales, les aires temporales et l’aire de Broca, qui traiteraient autant les informations de la musique que celle du langage qui implique le discernement de sons. De ce fait, il a été montré des capacités de langage exacerbées chez les grands musiciens. « Le rythme semble réguler l’activité oscillatoire cérébrale qui est nécessaire au traitement du langage et à la reconnaissance des sons » selon Daniele Schön, coauteur de l’étude Inserm.
Le gouvernement irlandais compte mettre en place des salles de consommation de drogue sous supervision médicale, espérant ainsi amorcer un tournant dans l’approche du pays envers les drogues. L’exécutif irlandais veut faire adopter une loi en ce sens au premier trimestre de l’année prochaine, a déclaré à l’AFP le ministre de la Culture et de l’Égalité Aodhan O Riordain. « Cela offrira un cadre sûr pour les injections d’héroïne » et « limitera les risques de contracter le sida et l’hépatite C », a-t-il expliqué. La première salle de shoot devrait ouvrir à Dublin l’année prochaine. « Les gens viendront avec leur propre matériel et bénéficieront d’un espace sous supervision médicale », a-t-il précisé.
Dans son dernier livre, la philosophe rassemble une série de témoignages sur les relations ténues qu’entretiennent certaines personnes avec leurs proches disparus. Un «désir de mémoire» pour continuer de faire vivre le défunt. Une forme de résistance contre l’obligation à «faire son deuil».
Est-il vraiment raisonnable de parler avec les morts ? Après des années d’injonction psychologique à «faire son deuil», des vivants se rebellent contre la mort clinique et froide, s’arrogeant un droit à la tristesse et, pourquoi pas, celui d’entretenir des relations avec les disparus. Philosophe à l’université de Liège, Vinciane Despret a récolté dans son livre Au bonheur des morts, ces multiples récits montrant la façon dont les défunts peuvent entrer dans la vie de ceux qui restent. Comment maintenir un lien avec le cher disparu ? Porter ses chaussettes ou lui fêter chaque année son anniversaire en cuisinant son plat préféré. Ce qui a fasciné Vinciane Despret, c’est la teneur de ces discours, «si raisonnables et si équivoques» à la fois, fabriquant de véritables énigmes, des épreuves à résoudre. Voici sans doute pourquoi le thème est devenu séries pour les écrans, de Six Feet Under à Ghost Whisperer, de Walking Dead a Medium ouCold Case. Quand la mort se réhumanise ?
Longtemps cachés, les morts reviennent-ils parmi les vivants ?
Ce retour d’attention portée à nos morts est dû, c’est une des hypothèses possibles, à notre échec à parvenir à la belle mort. Malgré tous les progrès médicaux, nous n’accédons toujours pas à la mort sereine et paisible. Beaucoup meurent encore à l’hôpital, épuisés de vivre, quand ce n’est pas dans de grandes souffrances. C’est peut-être cet échec que nous compensons par un accompagnement post mortem des défunts. Mais surtout, je crois que les morts n’ont jamais disparu. Ils étaient seulement plus discrets, car l’injonction de rationalité était trop forte. Les sciences humaines ont quand même mené pendant tout le XXe siècle une véritable croisade pour la rationalisation : on ne pouvait pas «avoir l’électricité et les esprits dans la même pièce». Aujourd’hui, les morts ne reviennent pas, ils sont juste plus visibles. La question «où sont les morts ?» est cruciale, on se la pose tous.
Le saviez-vous ? Le monde n'existe pas ! Mais pas de panique, ça veut dire que tout le reste existe : les rêves, les séries télé, l'univers, la chute des cheveux... et un courant philosophique tout neuf : le nouveau réalisme incarné par notre invité du jour, le philosophe allemand Markus Gabriel.
Cette localité fait partie de la région de Tambacounda. Selon nos confrères de Walf fm depuis 04 mois la population de balla est privée d’infirmier. Alors que, plus de 20 villages viennent se soigner à Balla.
En effet, les autorités locales se demandent, pourquoi l’infirmier qui travaillait dans le poste de santé était affecté ailleurs.
Au sein d'une communauté d'Indiens Piaroa, dans la jungle du Venezuela, le chaman Bolívar nous initie au narcotique qui provoque «une descente aux enfers, puis une renaissance».
«Le yopo ouvre le chemin au vrai pouvoir, à la vraie connaissance, celle à laquelle l’homme moderne n’a plus accès.» Avec Angel, un vieux hippie avec lequel je m’apprête à faire plus de quarante heures de voiture aller-retour pour rencontrer le chaman José Antonio Bolívar, je m’attends à sombrer dans un monde mystique. D’autres Occidentaux ont fait ce voyage avant moi, cherchant des réponses existentielles dans les enseignements des chamans, mages et rebouteux d’Amérique latine. Certains ont dédié leur vie à cette quête, à l’instar de l’universitaire et écrivain péruvien Carlos Castaneda, parti vivre des années avec le célèbre guérisseur mexicain Don Juan pour découvrir ses pouvoirs cachés.
L’ouverture d’une unité de psychiatrie à Antsirabe montre le souci de considérer sérieusement les maladies mentales. Elles peuvent être soignées.
Le Centre hospitalier de référence régional (CHRR) à Antsirabe a récemment bénéficié de l’ouverture d’une unité de psychiatrie.
« Pour mieux gérer l’accueil et le soin des malades, tout le personnel de ce nouveau service doit acquérir le savoir-faire dans le domaine psychiatrique », a spécifié Arinjaka Randrianarivo, directeur de la direction de la lutte contre les maladies non transmissibles, venu à Antsirabe, hier, avec le directeur de cabinet du ministre de la Santé publique, pour marquer la célébration au niveau national de la Semaine de la santé mentale.
Outre les causes sociales comme les problèmes familiaux, professionnels ou autres, la prise de drogues, l’isolement social, le manque d’affection, et le changement brusque de mode de vie peuvent aussi entraîner une maladie mentale. De même, la malnutrition, les traumatismes crâniens, les problèmes d’origine natale ainsi que les malformations en sont des facteurs déclenchants.
On savait déjà depuis plusieurs annés qu'une consommation régulière de café pouvait réduire, chez certains sujets (il faut en effet tenir compte des prédispositions génétiques individuelles), le risque de certains cancers (vessie et foie notamment). Mais il semble que le café soit également en mesure de mieux nous protéger contre les maladies cardio-vasculaires. Début 2014, une très large méta-analyse a inclus 36 études de cohorte, 1,3 million de participants et 36.352 cas de MCV (maladie coronarienne, accident vasculaire cérébral (AVC), insuffisance cardiaque et mortalité cardiovasculaire).
Les auteurs de cette étude ont mis en lumière une relation inverse entre la consommation de café et le risque de maladie cardiaque. Ils ont montré que la consommation de café est sans risque à la fois pour les individus en bonne santé et pour ceux qui souffrent de maladies cardiovasculaires ou d’hypertension préexistantes.
La ministre de la Santé a dévoilé ce lundi 2 novembre le "plan d'action pour l'attractivité de l'exercice médical à l'hôpital public". Objectif : favoriser le choix des carrières hospitalières, impliquer les praticiens dans les projets territoriaux et améliorer les conditions de travail à l'hôpital. Des mesures rapides pour un coût de 250 millions d'euros.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Angela Sirigu (neuroscientifique, directrice de recherche Centre de neurosciences cognitives - CNRS-université Lyon-I)
La promesse des initiateurs européens du Human Brain Project de reproduire in silico [par des moyens informatiques] le fonctionnement d’un cerveau humain pour 2024 porte en soi une seconde promesse, qui est de parvenir à en cerner les dysfonctionnements. Le réveil de l’intelligence artificielle s’accompagne par ailleurs d’une génération nouvelle de robots capables de comprendre des comportements complexes et de « ressentir » des rudiments d’émotions humaines. Ces progrès permettront-ils de bientôt modéliser les maladies mentales, comme me l’a un jour suggéré un jeune patient souffrant d’anxiété et de phobie sociale : « Ne serait-il pas astucieux de remplir la tête d’un robot avec des souvenirs anxieux comme les miens ? » Pour apprendre à les soigner, bien entendu.
L'abolition de postes d'infirmières auxiliaires en santé mentale effectuée en septembre dernier à l'Hôtel-Dieu de Lévis pourrait bien atteindre l'hôpital de Thetford Mines si on en croit Manon Larochelle, porte-parole de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), section Chaudière-Appalaches.
À Lévis, ce sont 27 postes qui seront abolis dans le département de la psychiatrie. Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches aurait déjà avancé que la prochaine étape serait Thetford Mines. «On nous a mentionné que huit postes d'infirmières auxiliaires seraient supprimés au CSSS de la région de Thetford. Probablement qu'ils vont réafficher quelques postes d'infirmière pour pallier aux pertes en santé mentale. C'est une situation difficile à comprendre puisque du moment où on n'aura plus nos infirmières auxiliaires, cela engendrera une surcharge de travail à nos infirmières qui devront rester sur le plancher», soutient Mme Larochelle.
LA GRÈVE DES AVOCATS VOUS INSPIRE UNE REFLEXION SUR LES INVESTISSEMENTS EN DIRECTION DE CEUX QUI S’OCCUPENT DES PLUS VULNÉRABLES
Oui, je vais essayer d’être claire! La grève des avocats concerne l’aide juridictionnelle, cette disposition qui permet aux citoyens dont les revenus sont inférieurs à 941€ (ce qui correspond au seuil de pauvreté) de faire prendre en charge intégralement par l’Etat leurs frais de procédure estimés chichement.
Ce matin, à l’initiative de Patricia Amisse, aide médico-psychologique au sein des services de psychiatrie des Hôpitaux du Léman (HDL), des élus du Chablais, dont Marc Francina et Jean Denais, respectivement maires d’Évian et de Thonon, ainsi que la CGT et le personnel, sont venus manifester leur colère face au risque de suppression de 23 lits sur les 43 que compte actuellement le service.
AMA La Outsider Art Fair, à Paris s’est déroulée du 22 au 25 octobre 2015, attirant de nombreux collectionneurs pour 38 exposants.
Le fondateur de la foire, Andrew Edlin, a commenté ce bilan en se référant à Jean Dubuffet, qui a posé le terme « art brut » et qui « défendait des artistes qu’il trouvait dans des hôpitaux psychiatriques et des prisons, des lieux où il y avait des artistes qui ne se considéraient même pas comme artistes eux-mêmes. » Des exposants tels que la Librairie Galerie Nicaise, à Paris, qui exposait des œuvres d’André Robillard, un artiste français de 84 ans interné depuis l’âge de 14 ans. Découvert par Jean Dubuffet, il est connu comme le dernier artiste vivant mis en avant par le fondateur de l’art brut. Ses œuvres se composent d’armes composées d’objets récupérés, vendus à des prix allant de 1.000 à 20.000 €. Fleisher/Ollman Gallery, de Philadelphie, présente des collages de Felipe Jesus Consalvos, un ouvrier cubano-américain issu d’une usine de cigares, dont l’œuvre a été découverte après sa mort, des paysages par Joseph Yoakum et des dessins par Scottie Wilson, un vendeur britannique. Des travaux de James Castle, un illustrateur sourd et illettré venant d’Idaho, aux États-Unis, se sont vendus entre 10.000 et 30.000 $.
A l’occasion d’une conférence donnée récemment, dont elle a publié le transcript sur son site, elle posait la question du monde que nous fabriquons avec les technologies et y apportait des réponses qui méritent d’être écoutées.
La technologie encapsule la complexité du monde
La chercheuse rappelle tout d’abord que pour elle, l’internet était un “portail vers la complexe société interconnectée dans laquelle nous vivons”. “Je regardais les activistes utiliser la technologie comme un levier pour connecter les gens d’une manière nouvelle, alors que les gens du marketing utilisaient ces mêmes outils pour manipuler les gens pour gagner de l’argent. J’ai arrêté de croire alors que la technologie seule pourrait produire l’illumination”. “A mesure que les outils sont devenus plus populaires et se sont répandus, ce qui était en jeu n’était pas la réalisation des désirs idylliques des premiers développeurs, mais une complexité de pratique qui ressemblait plutôt au bordel de la vie quotidienne.”
Benjamin d’une famille de trois enfants, Franco Bellucci est né à Livourne (Italie) en 1945. Une encéphalite retarde son développement psychique et le prive de la capacité de parler. À l’adolescence, il fait montre d’une destructivité compulsive envers les objets qui l’entourent. Cette agressivité ne se porte jamais vers les autres ni vers lui-même.
Le 15 février 1961, pendant l’éclipse solaire totale qui noircit le ciel de l’Italie du Nord, il jette la télévision par la fenêtre, en proie à une crise. Après une hospitalisation à Livourne où il détruit une grande partie du mobilier de l’hôpital, les médecins l’internent à l’asile psychiatrique de Volterra. Il passe alors la plupart des heures de la journée attaché à son lit. Craint pour sa force hors du commun, il est notamment connu pour briser les vitres des fenêtres, arracher radiateurs et robinets, ce qui lui cause de graves blessures aux mains.
Inspirée des Alcooliques anonymes, la «méthode Minnesota», sans produit de substitution, est pratiquée sur les bords du Léman, pour 900 euros par jour. Mais la France, hélas, n’en a cure.
Les missions des unités sanitaires qui assurent les soins en milieu pénitentiaire sont exigeantes du fait d'un contexte particulier liée au milieu carcéral ; ce dernier conjuguant en effet une triple contrainte : sécuritaire, organisationnelle et sanitaire. Explications en regard du travail effectué par l'unité sanitaire de soins somatiques du CHU de Caen.
Un bref rappel historique
Avant 1994, la prise en charge des soins des détenus relevait de la seule compétence de l'administration pénitentiaire. La prise en charge médicale des détenus était alors assurée par un ou plusieurs médecins vacataires désignés par le directeur régional des services pénitentiaires auprès de chaque établissement. Ce dernier devait disposer d’une infirmerie et d ‘un temps infirmier dédié à temps complet ou à temps partiel. La loi du 18 janvier 1994 a confié au service public hospitalier la charge d’assurer les examens de diagnostic et les soins, dispensés selon les besoins en milieu pénitentiaire ou en milieu hospitalier. Le décret n°94-229 du 27 octobre 1994 transfère cette prise en charge sanitaire au service public hospitalier plus apte à remplir cette mission. Sont alors mises en place de véritables unités de soins, garantissant aux détenus l’accès à un personnel médical et à une offre de soins de qualité. « L’infirmerie » pénitentiaire cède alors la place à l’Unité de Consultation et de Soins Ambulatoires « (UCSA) », qui bénéficie d’un financement Mission d’Intérêt Général (MIG) ; deux unités de soins sont alors créées à Caen, l’une à la Maison d’Arrêt, l’autre au Centre Pénitentiaire. Ces deux unités sont rattachées à un service clinique hospitalier du CHU de Caen. Le Centre Hospitalier Spécialisé (CHS) du Bon Sauveur de Caen avait déjà reçu en 1986, la mission de mettre en place le Service Médico-Psychologique Régional (SMPR) afin d’assurer la santé mentale des prévenus et détenus.
Volonté d'amélioration du fonctionnement de l'action publique à l'esprit, la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) se lancent dans une nouvelle étude. Afin de mesurer les effets induits par la fréquentation des groupes d'entraide mutuelle (Gem) sur la situation de vie des adhérents, elles viennent de missionner l'association nationale des centres régionaux d'études, d'actions et d'informations en faveur des personnes vulnérables (Creai) sur une évaluation qualitative. Lancée le 2 octobre sur six régions de France, celle-ci devrait s'achever en juillet 2016.
La psychothérapie institutionnelle… Bien sûr, La Borde ! Ilot de résistance né en 1953, au beau milieu des structures concentrationnaires habituelles.
La Borde, qui tente de réenchanter le monde par une révolution perpétuelle au gré des multiples réunions quotidiennes et d’une politique de remise en question permanente empêchant de figer les rapports soignants et soignés. Une expérience de vie sans pareille, bien plus qu’une théorie, avec une absence de hiérarchie rigide, où personne n’a l’avantage de s’installer dans son petit royaume.
Henri Cachia, comédien, fasciné par ce lieu magique et les répétitions théâtrales — découverts dans La Moindre deschoses, film de Nicolas Philibert (1996) —, n’a eu de cesse de participer à l’atelier-théâtre, pour le fameux spectacle du 15 août, événement majeur de la vie labordienne.
En s’inspirant de la sismologie, des chercheurs de l’Inserm sous la direction de Stéfan Catheline (Unité Inserm 1032 « Applications des ultrasons à la thérapie ») viennent de mettre au point une méthode d’imagerie non invasive du cerveau par IRM qui donne les mêmes indications que la palpation physique. A terme, elle pourrait servir pour le diagnostic précoce des tumeurs cérébrales ou de la maladie d’Alzheimer.
De nombreuses pathologies impliquent des changements structurels des tissus qui se traduisent par une modification de leurs propriétés mécaniques telle l’élasticité. Grâce à la sensibilité de ses mains et à sa connaissance fine du corps, un médecin peut, par un examen dit de palpation, évaluer la taille et la dureté d’une tumeur, la présence de ganglions inflammés, ou encore la taille et la position d’un fœtus chez la femme enceinte par exemple.
Cette palpation est complétée ou remplacée par des techniques modernes qui transmettent au médecin une indication de l’élasticité d’un tissu biologique. Elles reposent sur la génération et la détection d’ondes dont la vitesse de propagation à travers l’organisme diffère selon la dureté des organes (plus un tissu est dur, moins l’onde se propage vite et inversement).
L’Art Contemporain s’invite dans la cité des Sacres à travers des expositions éphémères et des conférences programmées en 2015 et 2016. Rendez-vous à partir du 2 novembre prochain pour le premier volet de Art in Reims consacré à l’Art Brut et l’Art Singulier, à l’Hôtel Ponsardin dans les locaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Reims-Epernay, partenaire de cet événement.
LE MONDE DES LIVRES| Face à Gaïa. Huit conférences sur le nouveau régime climatique, de Bruno Latour,La Découverte, « Les Empêcheurs de penser en rond », 400 p.
Ceux qui se plaignent de l’absence des intellectuels en politique avouent seulement qu’ils partagent ce mélange d’ignorance, de paresse et de mépris dont on se contente aujourd’hui au regard des idées. Il leur suffirait en effet d’ouvrir un livre de l’auteur français actuellement le plus cité et le plus traduit au monde, Bruno Latour, pour découvrir de quelle manière un penseur inclassable peut mettre son immense capacité d’invention conceptuelle et de découverte théorique au service de l’approfondissement des grandes questions de notre époque.
Son nouveau livre, Face à Gaïa, est particulièrement exemplaire à cet égard. Il s’agit d’éclairer ce qui est peut-être l’affaire la plus grave de notre temps : la catastrophe écologique globale que la notion de « réchauffement climatique » a rendue sensible au grand public (car comment appeler autrement que catastrophe ce qui entraîne une perte de biodiversité telle qu’on parle d’« extinction massive » ?). Suivant la philosophe Isabelle Stengers dans Au temps des catastrophes (La Découverte, 2009), Latour attire notre attention sur une conclusion inattendue que l’on peut tirer des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : un nouvel acteur est arrivé dans l’histoire humaine – la Terre ! La Terre, qui fut longtemps le cadre neutre et muet de l’action des sociétés, est devenue un acteur qui nous répond. Le carburant que vous mettez dans votre voiture n’affecte pas seulement la qualité de l’air autour de vous (comme le voulait le vieux concept de pollution), mais bien l’organisation du climat à l’échelle de la planète. Les décisions politiques et économiques que l’on prend aujourd’hui détermineront le visage de notre monde pour des milliers d’années. Le temps géologique a rejoint le temps historique, à tel point qu’on parle d’« anthropocène » pour désigner cette époque de la Terre où l’homme est la principale force géophysique.
Pour désigner ce nouvel acteur, Latour, comme Stengers, propose de reprendre le terme jadis utilisé par le géophysicien britannique James Lovelock, Gaïa. Pourquoi ce mot, alors que la communauté scientifique lui a reproché d’avoir réintroduit le fantasme New Age d’un superorganisme ?
D’abord parce que Gaïa évoque un être animé et c’est bien cela qu’il faut faire sentir : ce que nous prenions pour un simple décor inerte s’est mis en mouvement. Ensuite, parce que, comme Latour le montre brillamment dans les premiers chapitres de ce livre, le discrédit de la notion vient d’une mauvaise lecture de Lovelock. Celui-ci ne dit pas que les vivants sont les organes d’un énorme animal, mais au contraire qu’ils contribuent à fabriquer l’habitabilité même de leur espace : l’atmosphère terrestre est le résultat des relations entre les vivants. Nous ne sommes pas dans la Nature, nous sommes avec toutes sortes d’êtres : nous sommes le paysage les uns des autres. Ce que vient confirmer de manière très peu bucolique la notion d’anthropocène…