Les Wallons sont plus enclins aux tentatives de suicide que les Flamands ou les Bruxellois, selon une étude menée sur base des données des membres de la mutualité Solidaris. Celle-ci a analysé les admissions à l'hôpital pour tentative de suicide, de ses membres uniquement, pour les années 2011, 2012 et 2013, dans le but de définir le profil démographique et socio-économique des personnes les plus à risque de tenter de mettre fin à leurs jours (sans que le suicide ne soit abouti). Les suicides sont en effet recensés au niveau national, mais il n'existe pas de statistiques officielles sur les tentatives non-abouties. Durant les années 2011, 2012, 2013, 4.174 affiliés ont fait une ou plusieurs tentative(s) de suicide, soit 0,13% des membres de la mutuelle, note-t-elle. En ne prenant parmi ces personnes que celles qui étaient affiliées en juillet 2012 (4.063), il apparait que la moyenne d'âge est de 40 ans, la plus jeune étant âgée de 9 ans et la plus âgée de 96 ans. Une majorité d'entre elles (64%) sont des femmes, chez qui on observe deux périodes critiques: les tranches d'âge de 15-24 ans et 40-49 ans. Chez les hommes, le pic de la fin de l'adolescence et du début de l'âge adulte n'est pas observé, seulement celui des 40-49 ans.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
lundi 7 septembre 2015
dimanche 6 septembre 2015
Une convention tripartite en Haute-Normandie vise à mieux répondre aux urgences psychiatriques
Une convention multipartite visant à organiser en Haute-Normandie un dispositif de réponse aux urgences psychiatriques entre en vigueur ce 4 septembre, informe l'ARS dans un communiqué. Elle explique que "face à des difficultés et des freins rencontrés dans la prise en charge de certaines urgences psychiatriques", un travail multipartenarial s’est engagé depuis deux ans permettant de répondre aux exigences légales et à la "forte attente sociétale", notamment des associations de familles d’usagers. L’ARS de Haute-Normandie a donc piloté un groupe de travail, composé de représentants de différentes institutions : établissements référents en psychiatrie, Samu, service départemental d'incendie et de secours (Sdis), Unafam*, forces de l’ordre, autorités judiciaires, transporteurs sanitaires privés, préfectures. Ce groupe a souhaité disposer d’un dispositif formalisé permettant de répondre notamment à deux problématiques. La première est l'impossibilité dans certains cas d’obtenir un avis ou un certificat médical préalable à toute mesure coercitive, comme l’impose la loi. La seconde est l’obtention de l’aide de la force publique "dans des situations exceptionnelles qui n’entrent pas dans le cadre d’interventions déjà protocolisées".
Suicide assisté en Grande-Bretagne, les religions disent non
06.09.2015
La Grande-Bretagne s’apprête à légaliser le suicide assisté pour les malades en fin de vie. Le projet de loi qui sera débattu vendredi au parlement entend en effet permettre à des malades qui auraient moins de six mois à vivre de recevoir une dose de médicaments mortelle. Le texte prévoit que deux médecins et un juge des affaires familiales confirment le diagnostic médical du patient, attestent de sa pleine capacité mentale et du fait qu'il agit libre de toute pression extérieure. Comme en Suisse et dans l’Etat de l’Oregon aux USA, c’est ensuite patient qu’il reviendrait de s'administrer lui-même la dose mortelle de médicaments.
Exercer le métier d'infirmier, oui mais pourquoi ?
28.08.15
C'est bien connu : le métier d'infirmier/infirmière en demande beaucoup à ceux et celles qui l'exercent. Disponibilité, résistance physique, gestion des émotions, vigilance, sens des responsabilités… On exige tant des soignants. Parfois même un peu trop… Pourtant, malgré les difficultés du métier, ils sont toujours plus nombreux à vouloir l'exercer. Mais pour quelle(s) raisons ? Nous avons voulu leur poser la question…
On ne devient pas infirmier par hasard, lance Corinne Lefebvre à ses étudiants.
Au fond de vous, vous avez tous une raison d'être assis dans cette salle. Et pour certains, une chose s'est brisée à un moment ou un autre. Une chose que vous souhaitez réparer, panser ou changer.... Forte de ses nombreuses années dans l'enseignement, la cadre formatrice a vu juste. En face d'elle est assise Fabienne. Victime d'un grave accident de la voie publique il y a quelques années, elle est restée hospitalisée durant plus de 12 mois. Consciente des préoccupations qui affectent les patients, cette ancienne secrétaire de 44 ans s'est promis de passer
de l'autre côtéen devenant infirmière et en soignant à son tour les victimes de la route. A côté d'elle, Manuel. Le jeune homme de 23 ans a vu son meilleur ami mourir d'une leucémie.
Il est parti trop tôt, trop vite, sans pouvoir prononcer ses derniers mots ... Quelle injustice !Sa colère le motive à exercer un jour en oncologie afin de faire reculer la maladie. Et puis il y a Marine, François et Nadia qui veulent se sentir tout simplement utiles aux autres. Alors effectivement, en règle générale, on ne choisit pas la profession infirmière par hasard...
Une question de choix ou de « vocation » ?
Selon le document de travail « La formation aux professions de santé en 2013 » de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), 26,9 % des infirmiers ayant obtenu leur diplôme en 2013 exerçaient un autre métier auparavant. Mauvais choix de carrière ou envie de changement ?
Pour Arlette Janssens, psychologue du travail, il y a deux étapes importantes dans le choix d'un parcours professionnel. La première a lieu à la fin du lycée. Un moment crucial où le futur étudiant doit choisir son orientation.
Cette décision se prend souvent sous l'influence des parents, des professeurs ou des conseillers d'orientation, explique la professionnelle. Mais ce choix est-il objectif en tout point ? Visiblement non.
Souvent, vers 40-45 ans, après avoir travaillé 20 ans en entreprise, les personnes ont envie d'associer leur vraie passion à leur métier. Un désir qu'a ressenti Stéphanie, infirmière en traumatologie.
Enfant, je m'amusais à soigner mon frère. J'enroulais sa jambe avec un bandage. Alors, je crois que c'était la suite logique des choses lorsque j'ai abandonné mon poste en marketing pour devenir infirmière. Et pourtant, parmi les infirmiers en exercice depuis plusieurs années, beaucoup perdent leur amour du métier.
Quel usage des thèses pavloviennes en médecine ? Schizophrénie, incertitudes scientifiques et psychiatrie en union soviétique
Cet article porte sur les interprétations et les usages des théories pavloviennes en psychiatrie. L’auteur montre que le choix d’appuyer la psychiatrie sur les thèses pavloviennes n’avait rien d’évident et que, s’il a été fait, c’est parce qu’il paraissait susceptible de faire de la psychiatrie une spécialité moderne, qui ne souffre plus de la comparaison avec d’autres spécialités médicales ou d’autres disciplines biologiques du point de vue de son régime de vérité.
Toxicomanie sur ordonnance
Il faudra changer notre image du toxicomane, venant des quartiers défavorisés, peu diplômé, plutôt jeune, masculin, délinquant, volontiers ‘basané’ à l’intérieur comme à l’extérieur. Ce profil a évolué depuis que les marchands de santé ont fait une promotion intensive des morphiniques dans toutes les douleurs de l’adulte et de l’enfant.
Leur méthode, longuement éprouvée, a consisté à pointer l’incurie des médecins, inaptes à déceler les souffrances de leurs patients, dépourvus d’empathie et incapables d’évaluer les progrès de la pharmacie…
Et comme toujours, les médecins ont courbé l’échine…
Cliniquement, les opiacés n’avaient que deux indications : les douleurs cancéreuses et la gestion de fin de vie. Mais par la grâce des mutuelles et des agences du médicament, la morphine est prescrite pour tous degrés et sortes de douleurs articulaires, viscérales et obstétricales. Ce n’est plus de l’empathie c’est de la communion festive !
Plus leur mère a reçu d’analgésiques et anesthésiques pendant l’accouchement, plus les enfants ont de risque de conduites addictives et autodestructrices à l’âge adulte. Et s’ils ont la malchance d’avoir un pédiatre influençable, ils seront des drogués soumis et définitifs.
La représentation des usagers en psychiatrie : une représentation sans contenu
06 SEPTEMBRE 2015 | PAR ANDRÉ BITTON
La représentation des patients en psychiatrie a été structurée progressivement de façon aussi neutralisée que possible. Si en 1997, le fait en soi que des usagers siègent dans des instances médico-psychiatriques était à soi seul une révolution, depuis les années 2000 la très ample majorité des représentants d’usagers en psychiatrie et en santé mentale ont confondu ce seul fait de siéger, avec l’essentiel de leur mission, considérant que représenter les usagers dans le système de santé c’est essentiellement siéger, point.
Paris, le 4 juin 2015. Cet article a été publié en août 2015 dans le n°17, juin 2015, des Cahiers de santé publique et de protection sociale. Fondation Gabriel Péri.
Sur l'auteur, note [2] en bas de texte.
1. - Historique succinct.
Contrairement à ce qui se dit souvent sur ce sujet, ce n’est pas la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé qui instaure la représentation des usagers dans le système de santé, mais la loi prise par ordonnance du 24 avril 1996, portant réforme de l’hospitalisation publique et privée[3]. Cette loi hospitalière d’avril 1996 a été prise par ordonnance suite au fait que le Gouvernement d’Alain Juppé avait été autorisé par le Parlement à légiférer sans débat parlementaire sur ce sujet. Cette période s’inscrit dans la suite de la grève des cheminots de décembre 1995 qui avait paralysé le pays, contre la volonté du Gouvernement de réformer les retraites ainsi que la sécurité sociale.
L’article 42 de cette ordonnance du 24 avril 1996 réformant l’hôpital stipulait dans un nouvel article L. 714-2 du code de la santé publique, que le Conseil d’administration des établissements publics de santé devait comprendre en plus des représentants des collectivités territoriales et des corps de métier hospitaliers, des personnalités qualifiées, des représentants des usagers, ainsi que des représentants des familles de malades dès le moment où l’établissement accueillait des longs séjours.
C’est la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades qui va fixer le cadre législatif de cette représentation des usagers par un article L 1114-1 du code de la santé publique[4]. Elle instaure que seules les associations d’usagers qui se sont vues octroyées un agrément par l’autorité administrative régionale (à l’époque les Agences régionales d’hospitalisation, remplacées le 21 juillet 2009 par les Agences régionales de santé de la loi Hôpital, patients, santé, territoires), ou nationale (la Direction générale de la santé), peuvent représenter les usagers dans les instances sanitaires.
Une loi de santé publique du 11 août 2004 va compléter ce dispositif en instaurant une commission nationale d’agrément (CNA) siégeant à la direction générale de la santé, et donc au Ministère de la santé, dont les membres sont désignés par arrêté du Ministre de la santé, et qui est chargée de délivrer un avis sur les demandes d’agrément des associations d’usagers du système de santé pour que celles-ci puissent assurer la représentation des usagers dans les instances sanitaires.
L’avis de cette commission, qui est tout sauf indépendante et impartiale, lie l’autorité régionale ou la DGS, qui prennent par arrêté la décision d’agrément ou de refus d’agrément concernant l’association d’usagers qui a introduit un dossier de demande d’agrément pour la représentation des patients dans les instances sanitaires.
La loi du 21 juillet 2009, dite « loi HPST », complète ce dispositif en contraignant à une déclaration auprès de la HAS (Haute autorité de santé), par les firmes pharmaceutiques des montants qu’elles allouent aux associations de patients qu’elles soutiennent.
Enfin un décret du 31 mars 2005 détaille les conditions de l’agrément des associations représentant les usagers dans les instances de santé, et le fonctionnement de la Commission nationale d’agrément qui délivre les avis concernant les demandes d’agrément formulées par les associations de patients auprès de l’autorité administrative sanitaire.
Dépendance à l’alcool : quelle prise en charge ?
02/09/2015
La dépendance à l’alcool est responsable chaque année en France de 50 000 décès. Une vraie maladie qui reste aujourd’hui encore taboue. Comment aborder la prise en charge ? Quels sont les outils à disposition des médecins ? Les réponses du Pr Michel Lejoyeux, chef de service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Beaujon (Clichy) et président d’honneur de la Société française d’Alcoologie.
Les chirurgiens-dentistes s'engagent pour l'accès aux soins bucco-dentaires du public handicapé
- HOSPIMEDIA
Signataire de la charte Romain Jacob depuis décembre 2014*, l'Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD) s'est attachée à organiser et fédérer la réflexion relative aux soins des personnes handicapées à l'ensemble de la profession dentaire. Soulignant dans un communiqué "l'enjeu majeur de santé publique et d'intégration sociale" que représente l'état de santé bucco-dentaire des personnes en situation de handicap, l'UFSBD annonce la signature, le 26 août au Conseil national de l'ordre, d'une charte de mobilisation interprofessionnelle.
"La santé dentaire est un indicateur de santé générale autant sur le plan de la pathologie que sur le plan psychique."Extrait de la charte Romain Jacob
Aux côtés de l'UFSBD, l'Ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD), la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), l'Union des jeunes chirurgiens-dentistes (UJCD) et la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL) se sont donc engagés à respecter sept piliers pour l'amélioration de la santé bucco-dentaire (voir l'encadré). Ceux-ci, précise l'UFSBD, reposent sur deux éléments fondamentaux : la prévention et la mise en place d'un parcours de santé individualisé. Les signataires de la charte s'engagent notamment à "promouvoir la fédération des acteurs dans chacune des régions pour répondre aux besoins spécifiques de l'accès aux soins et à la santé" des personnes en situation de handicap.
De la jalousie pathologique
07/08/2015
“La jalousie est de toutes les maladies de l’esprit celle à qui le plus de choses servent d’aliment et le moins de choses de remède.” (Montaigne, Essais)
S’appliquant à l’être humain, le champ de la psychiatrie peut recouvrir les thèmes les plus divers, comme le prouve une étude menée à l’Université de São Paulo (Brésil) sur les « sujets avec une jalousie pathologique », connue parfois sous le terme « syndrome d’Othello », en référence au personnage de la célèbre tragédie de Shakespeare. Contrairement à la notion classique de vaudeville associée à ces situations triangulaires (comme le tryptique femme, mari et amant), les dysfonctionnements dans les relations amoureuses peuvent entraîner des conséquences moins légères que celles suggérées par le théâtre de boulevard (à moins de se remémorer l’origine de ce nom, associé au boulevard du Temple à Paris, surnommé jadis « boulevard du Crime en raison des nombreux mélodrames et histoires de meurtres qui y étaient présentés »).
Éthique Les administrateurs des établissements privés non lucratifs ont trois leviers d'actions éthiques
08/04/15
La Fehap a réuni le 7 avril les administrateurs des établissements privés non lucratifs. Pour cette sixième université de printemps, l'éthique était au programme. Alice Casagrande, directrice de la formation et de la vie associative à la fédération, revient pour Hospimedia sur cet événement et évoque aussi le nouveau guide des administrateurs.
Chaque année depuis 2010, la Fehap invite ses administrateurs pour une université de printemps. Après avoir consacré la précédente édition aux pratiques de gouvernance et au pilotage des organisations privées non lucratives, la manifestation 2015 s'est concentrée sur la thématique de l'éthique. Pour Alice Casagrande, directrice de la formation et de la vie associative à la Fehap, un administrateur peut avoir une action éthique tout d'abord à travers "le projet associatif qui doit développer les différentes valeurs portées par les établissements privés non lucratifs et qui les différencient des autres secteurs". L'administrateur peut également être le garant de l'éthique "en soutenant et développant différentes sortes d'instances". Celles-ci peuvent être par exemple des instances de prise de parole des usagers, de participation ou de réflexion éthique à proprement parler. "Il appartient au conseil d'administration de montrer comment les établissements ou les services qui composent l'association vont pouvoir être nourris ou interpellés et bénéficier d'une réflexion éthique." Enfin "l'éthique relève de la personne même de l'administrateur et de la crédibilité du message associatif porté" qui peut se traduire dans sa façon d'aborder les difficultés sociales ou encore son regard sur le handicap et les personnes âgées en fin de vie...
Intervention au CHU : " Un traitement inacceptable "
24/08/2015
Cette lectrice n’en revient pas de l’accueil réservé à sa mère de 95 ans, col du fémur cassé, qui a dû attendre plus de 24 heures avant opération.
Dominique Isembert nous a envoyé un long courrier pour se plaindre du traitement qu'a reçu sa mère de 95 ans après qu'elle a fait une chute dimanche 9 août. L'ambulancier, intervenu sur place, oriente la vieille dame vers le CHU faute d'orthopédiste ce jour-là à la Polyclinique, premier choix de la famille.
Arrivée à 19 h, la patiente n'intègre sa chambre qu'après 23 h. « Lundi matin, nous appelons et l'infirmier nous dit son opération est programmée pour 14 h, elle ne sera dans sa chambre que 4 heures après, (et ils peuvent)appeler vers 18 h - 18 h 30, pour savoir si tout c'est bien passé », explique Dominique Isembert. A 18 h, elle décide de se rendre sur place. « En arrivant, l'horreur, elle n'a toujours pas été opérée, nous allons demander des explications au bureau des infirmiers, et on nous répond, " écoutez elle est toujours programmée pour être opérée, nous vous en dirons plus dans 1 heure, 1 heure ½ ". »
Le temps passe sans plus d'informations. Nouvelle demande auprès d'une infirmière. « Elle est toujours programmée pour l'opération », lui répond-on. « Est-ce-que vous vous rendez compte qu'elle a 95 ans, que ce matin on lui dit vous serez opérée à 14 h, il est 20 h 30 et vous ne savez toujours pas », s'insurge la fille. « Vous êtes au CHU, il y a des urgences à passer avant, si vous vouliez qu'elle soit opérée plus vite, il fallait l'emmener dans une clinique privée », lui répond l'infirmière. […]
samedi 5 septembre 2015
L’appartement des enfants fous
LE MONDE DES LIVRES | | Par Florence Bouchy
La première chose dont s’inquiète Mary Dorsan, lorsqu’on la rencontre, c’est la réserve de mouchoirs à sa disposition. A chaque fois qu’elle parle de son premier livre, Le présent infini s’arrête, elle se met à pleurer, explique-t-elle, envahie par l’émotion ou, plutôt, par des émotions variées et contradictoires. Si ses yeux s’embuent souvent, et de manière assez imprévisible, l’écrivaine contiendra pourtant ses larmes cette fois-ci.
Infirmière psychiatrique, engagée et passionnée, constamment sur le qui-vive, elle consacre ici son énergie à s’emporter contre la Haute Autorité de santé (HAS) et les agences régionales de santé (ARS), « remplies d’experts qui ne sont pas sur le terrain avec des patients », à qui elle rêve d’« envoyer en pleine figure » son « gros livre, dont le format et le poids font penser à un pavé ». Le terrain qu’elle connaît, c’est celui d’un appartement thérapeutique situé dans une cité de la banlieue parisienne. Sept adolescents atteints de troubles psychiatriques lourds, « mais aussi, précise-t-elle, de troubles de l’attachement et du lien », autour desquels se relaient nuit et jour les équipes. Un quotidien où « patients et soignants, écrit Mary Dorsan, savent qu’ils souffrent ensemble de se connaître, de se fréquenter, de se lier, de se délier, de s’aimer ou de se haïr ». En rupture avec leurs familles, avec l’école, avec la société, ces jeunes expriment chacun à sa manière, mais le plus souvent par la violence, leur souffrance.
Et puis un jour l’impensable se produit : « J’ai craché sur un patient, explique l’infirmière. C’est arrivé. J’ai éprouvé de la honte, du regret, de la culpabilité, des remords. Ensuite, j’ai essayé de penser : “Comment se fait-il que j’aie pu faire une chose pareille ?” C’était l’effondrement de tout mon système de valeurs. » C’est d’abord pour trouver une explication à ce crachat que Mary Dorsan – elle écrit sous pseudonyme pour préserver la confidentialité des échanges avec ses patients et ses collègues – s’est tournée vers l’écriture. « Je me suis rendu compte que je n’arrivais pas à me représenter à moi-même ce que je sentais quand j’étais avec ces jeunes, dit-elle. Il me semble que ce que l’on vit avec eux est irreprésentable. Ce livre est une tentative de réponse, avec les moyens de la littérature, à cette impossibilité. »
En mai 2013, un mois après « ce crachat », Mary Dorsan commence donc à noter les dialogues et à relater très fidèlement les scènes qui lui semblent révélatrices de ce quotidien hors du commun. Mais l’impossibilité de dire « je » lui apparaît très rapidement : « J’étais obligée de partir de ce que je vivais. Mais parler de soi, c’est dégoûtant. Etre au centre, être le truc qui capte, être le truc qui analyse, sent, regarde, c’est trop de soi. Ça suscite le dégoût. » Elle se projette donc dans un personnage qu’elle nomme « Caroline », qu’elle peut ainsi évoquer avec la distance que permet la troisième personne.
Psilocybine, quand la psychiatrie observe la création, les années 60 à Sainte-Anne
Centre d'Etude de l'Expression
PROCHAINEMENT – EXPOSITION – PSILOCYBINE
Psilocybine, quand la psychiatrie observe la création, les années 60 à Sainte-Anne Exposition organisée par le Centre d’Etude de l’Expression au Musée Singer-Polignac du 19 septembre au 29 novembre 2015 Du mercredi au dimanche de 14h à 19h – Accès gratuit L’homme a toujours été à la recherche de substances susceptibles de modifier son humeur, son regard, sa perception du monde que ce soit pour des raisons rituelles, à l’occasion de cérémonies...
17èmes Rencontres Vidéo en Santé Mentale 19 & 20 novembre 2015 Cité des Sciences et de l'Industrie Paris
Invité d'honneur Jean-Michel Carré, cinéaste
Bande annonce de son film Sexe, amour et handicap
vendredi 4 septembre 2015
"L'Homme qui répare les femmes
03.09.2015
Le documentaire choc "L'Homme qui répare les
femmes", consacré au célèbre gynécologue congolais Denis Mukwege, est
"interdit" de diffusion en République démocratique du Congo, a
annoncé mercredi Kinshasa. Le ministre des médias et porte-parole du gouvernement
congolais considère que, dans ce film consacré à l’action du médecin dans cette
clinique pour reconstruire les femmes victimes de viol, "il y a une
volonté manifeste de nuire, de salir l'image de notre armée et aucun pays au
monde ne peut le tolérer. C'est pourquoi nous avons interdit la diffusion de ce
film chez nous".
jeudi 3 septembre 2015
Chimères Violences
Numéro 85 - Revue semestrielle
Coordination : Marco CANDORE - Jean-claude POLACK - Christiane VOLLAIRE
Parallèlement à la question désormais classique des violences extrêmes, on s'interrogera sur les formes implicitement acceptées de violence et d’aliénation, masquées sous les oripeaux de misère, d'inégalité, d'endettement : la globalisation comme mode d'être, et les violences policières qui y sont structurellement liées. Lire la suite ... |
Cynthia Fleury, singularités plurielles
ROBERT MAGGIORI
CRITIQUE
Dans «les Irremplaçables», la philosophe et psychanalyste repense le concept d’«individuation» ou «souci de soi», par opposition à la notion d’individualisme, terreau privilégié de toutes les dérives antidémocratiques.
On le sait : «Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui tous ont été remplacés.» Mais c’est à une distance sidérale de ce genre d’évidences ou de clichés que se situe les Irremplaçables.Pour saisir le propos qu’y déploie Cynthia Fleury, professeure à l’American University de Paris, il faut plutôt songer à cette formule du Canadien Christopher Hodgkinson : «Personne n’est indispensable, chacun est irremplaçable.» L’irremplaçabilité est en effet ici celle des sujets particuliers, qui se forment chacun dans la«non-linéarité de la vie» et sont liés entre eux de telle façon qu’ils puissent librement et dans la justice, «faire société».
Migrants : aider, un peu, beaucoup
SYLVAIN MOUILLARD , MARIE PIQUEMAL ET THOMAS LABORDE
DÉCRYPTAGE
Face à l’inaction des Etats européens, les initiatives se multiplient pour venir en aide aux réfugiés. Gros plan sur cinq d’entre elles.
A Saint-Malo, la psychiatre consulte à distance par écran
03-09-15
Le centre hospitalier de Saint-Malo se lance dans la télémédecine. Ce jeudi, la psychiatre Anne-Marie Hemery a donné une consultation à deux patientes, en Ehpad, à Cancale.
Dans les couloirs de l’Ehpad, à Cancale, Anouck Foisnet se déplace avec un chariot. Cette infimière en psycho-gériatrie ne transporte pas de médicaments mais un ordinateur équipé d’une caméra. Elle se dirige dans la chambre d’une personne âgée, atteinte de dépression.
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