Une nouvelle expérimentation afin de détecter des personnes âgées à été lancée dans 4 départements ce Lundi par Laurence Rossignol, la secrétaire d’Etat aux personnes âgées. Après le portail d’aide aux personnes âgées lancé la semaine dernière dernière par Marisol Touraine, le gouvernement multiplie les initiatives en direction du troisième âge.
SOPHIE BOULANGER (CGT) ET ALAIN GAUTIER (CFDT), lanceurs d'alerte
Photo : Laurence MAURIAUCOURT
En vertu de la « loi du marché », la société Vortex Mobilité s’est accaparée le transport public d’enfants handicapés dans plus de 70 départements en spoliant 2 600 salariés. Deux syndicalistes, lanceurs d’alerte, ont collecté les preuves de maltraitance sociale et d’abus comptables. Intouchables, les dirigeants de Vortex ?
Vortex Mobilité, c’est plus de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, 17 agences dans toute la France, plus de 2 000 véhicules, 2 600 salariés, 8 000 enfants et adultes handicapés transportés dans le cadre de délégations de service public pour le compte de 70 départements. Tout a débuté en 1999 à Évry dans l’Essonne. Éric Heudicourt, au volant de sa petite auto, a commencé à transporter des enfants handicapés. Abaissant les « coûts » au minimum, au mépris des conventions collectives et du Code du travail, employant à temps partiel une majorité de retraités et d’actifs en situation de fragilité sociale, Vortex a eu la peau des taxis et de nombreux concurrents. Tant et si bien que la petite entreprise d’Éric Heudicourt, Vortex, est aujourd’hui devenue le premier opérateur français de transport en direction des personnes en situation de handicap. En 2012, des grèves et des scandales ont éclaté localement. Éric Heudicourt s’est effacé des tâches opérationnelles en s’entourant de deux associés, Guilhem Sala et Vincent Dumoulin. Vortex est devenue une holding avec plusieurs sociétés satellites. Son fondateur roule toujours, désormais en Aston Martin et fait le plein de ses voitures de son écurie de course de Formule Ford arborrant le logo Vortex aux petits oiseaux bleus, en siphonnant les budgets publics et en laminant toujours plus les droits des salariés au nom de la compétitivité.
Le cortège défile de Sainte Anne à Bastille. D'un asile mémorable à une forteresse où le comte de Whyte de Malleville, embastillé pour démence à la demande de sa famille, était l'un des derniers occupants. Enfin délivré, on le muta à Charenton, HP notoire de l'époque, avec un autre embastillé, Auguste Tavernier supposé complice d'un attentat contre Louis XV.
Fier d'être fou ? Folle ? Une plaisanterie ?
Je marcherai avec trop de questions en tête, et celles-là aussi. Embrigadée pendant longtemps par l'idéalisme et l'optimisme de Françoise Dolto, j'imaginais une fierté alors d'en être arrivée là. Aussi loin que nous portent nos délires. Inimaginable. Trouble et torpeur. Inquiétudes.
Après la chute de l’Empire romain d’Occident, au Ve siècle, les Angles, les Jules et les Saxons, peuples venus de régions situées sur les territoires actuels de l’Allemagne, de la Norvège et du Danemark, envahissent les îles britanniques et y fondent plusieurs royaumes indépendants. Les Anglo-Saxons ont-ils remplacé les populations déjà installées dans les îles britanniques ou s’y sont-ils mêlés ? Cette controverse qui, depuis des siècles, partage les historiens, vient de connaître un rebondissement inattendu, avec les résultats d’une étude génétique publiée le 18 mars dans la revue Nature.
« Cette étude montre que les habitants du Royaume-Uni partagent un fonds génétique auquel se sont intégrées des variations signant leurs diverses origines, notamment anglo-saxonnes. Notre étude démontre sans ambiguïté que les Anglo-Saxons se sont mêlés aux populations existantes », s’enthousiasme Peter Donnelly du Wellcome Trust Centre for Human Genetics à Oxford, qui l’a conduite. « Elle révèle aussi l’existence d’une vague d’immigration, jusqu’alors inconnue des historiens et des archéologues, de populations venues de l’actuel territoire français avant l’arrivée des Anglo-Saxons. Cela va permettre aux historiens de chercher dans cette direction », poursuit-il avec assurance. « Ce que montre cette étude très raffinée, ce sont les différents événements historiques qui ont fait ce qu’est aujourd’hui le peuple des “Royaume-Uniens” », renchérit Lluis Quintana-Murci, de l’Institut Pasteur, qui étudie la génétique des populations depuis une vingtaine d’années.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Propos recueillis par Catherine Mary (propos recueillis par)
Gisli Palsson est professeur d’anthropologie à l’université d’Islande à Reykjavik et professeur associé à King’s College, à Londres. Il est l’auteur ou le coauteur de plusieurs livres, dont Anthropology and the New Genetics (Cambridge University Press, 2007) et Biosocial Becomings : Integrating Social and Biological Anthropology (Cambridge University Press, 2013), explorant le sens que prennent les notions de biologie ou de génétique dans nos sociétés contemporaines. Il a récemment lancé, avec Barbara Prainsack, professeure de sciences politiques à King’s College, un projet de réflexion sur de nouvelles formes de biogouvernance à la hauteur de ces enjeux.
La nouvelle génétique, expliquez-vous, est venue remanier le paysage des différences entre les êtres humains. Qu’entendez-vous par là ?
La nouvelle génétique, apparue avec la découverte de la double hélice d’ADN, puis qui s’est développée dans les 1990 avec le séquençage du génome humain, est vraiment venue bousculer notre rapport à l’histoire. Il y a cent ans, l’anthropologie physique dominait. Elle consistait à étudier la diversité des groupes sur la base de leurs différences biologiques, comme la couleur de peau ou la forme du crâne, et ces études, recoupées avec les études archéologiques, venaient alimenter les récits sur les origines. Les Islandais avaient leur saga, les juifs leurs écrits, les Français leur littérature médiévale, etc.
Cancers, diabète, troubles mentaux… Pour s’informer sur une maladie chronique, les lecteurs ont désormais le choix entre des ouvrages rédigés par des médecins spécialistes et des témoignages de patients, qui sont, d’une certaine façon, eux aussi des spécialistes de leur pathologie. Bourrés d’optimisme ou dramatiques, les récits de vie et de soins narrés à la première personne deviennent un genre à part entière de la littérature médicale.
Dans cette veine, Eric Balez va plus loin encore, ajoutant au récit de son lourd CV médical (une maladie inflammatoire chronique de l’intestin puis trois cancers) son expérience de « patient expert », passionnément investi dans l’éducation thérapeutique des patients affectés comme lui par des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Florence Rosier
« En 2013, j’ai dû accepter sans vraiment d’explications un nouvel appareil qui se connecte à la machine que j’utilise chaque nuit, depuis dix ans, pour traiter mon apnée du sommeil », raconte Georges. Cette maladie entraîne des arrêts involontaires de la respiration quand le patient dort. C’est pourquoi Georges doit porter toutes les nuits un masque facial relié à une machine à « pression positive continue » (PPC), qui propulse de l’air dans le nez.
« Ce nouvel appareil télétransmet chaque jour les données de l’utilisation de ma machine au prestataire qui me la loue. Auparavant, un relevé tous les six mois suffisait,poursuit Georges. De plus, j’ai dû signer sans attendre un papier expliquant qu’en cas d’utilisation insuffisante, l’Assurance-maladie pourrait cesser de rembourser cette machine. De quoi me sentir ipso facto suspect, avec une épée de Damoclès sur la tête ! » D’où venait ce changement ? De deux arrêtés issus des ministères de la santé et du budget, en janvier et octobre 2013. Ils stipulaient que tout malade atteint d’apnée du sommeil devait « utiliser son appareil à PPC sur 28 jours, pendant au moins 84 heures, et avoir une utilisation effective d’au moins 3 heures par 24 heures pendant au moins 20 jours ». Faute de quoi, il ne serait plus remboursé. « J’ai alors compris que ma santé n’était pas vraiment concernée. Il s’agissait surtout de faire des économies sur des critères arbitraires d’utilisation de cette machine, qu’il suffirait de durcir à volonté pour réduire les coûts », confie Georges.
Outre un regain de l’ecstasy de qualité et une poussée des achats par Internet, l’édition 2015 de l’enquête mondiale sur les drogues révèle que l’alcool pose de plus en plus de problèmes en France.
«Combien de fois avez-vous fini plus ivre que vous ne le souhaitiez ?»C’est l’une des questions posées par la Global Drug Survey (GDS), grande enquête annuelle sur les drogues, légales ou pas, à laquelleLibération participe (1). Nous vous en révélons les principaux résultats et, en matière d’alcool, ils dépotent :«Pour un pays qui se targue de boire de façon contrôlée, les résultats de la GDS 2015 vont créer la surprise pour le reste du monde, mais peut-être pas pour les Français»,commentent les auteurs.
Pour mieux documenter l’usage de drogues, la GDS fait appel aux usagers volontaires, car il s’agit de «donner la parole à ceux qui les connaissent le mieux : les consommateurs», selon Adam Winstock, le psychiatre londonien qui l’a lancée. 102 000 personnes y ont participé, et 19 pays sont étudiés. 8 696 personnes ont répondu en France, deuxième pays après l’Allemagne, qui a eu 32 625 volontaires. Age moyen : 29 ans. 94% ont déjà pris une drogue illégale. Cette enquête ne délivre pas de résultats représentatifs mais éclaire sur les pratiques. Revue des tendances.
1. POURQUOI TANT D’ALCOOL ?
Les Français «ne peuvent pas être relax» : ils rapportent plus de dommages liés à l’alcool que les autres pays. Un tiers des buveurs aimerait consommer moins, près d’un sur trois estime qu’il finit plus bourré qu’il ne le désirait, et 2,5% ont terminé aux urgences. Mais il y a une bonne nouvelle : beaucoup disent qu’ils ont besoin d’aide - une façon de reconnaître le problème.
Selon les déclarations des usagers, 17,2 % des hommes français ont«un grave problème avec l’alcool», bien au-delà de la moyenne des 19 pays (12,9 %). Côté femmes, le problème concerne 14 % des Françaises, contre une moyenne de 9,6 %. La quantité d’alcool est aussi inquiétante et cela fait des dégâts : 13,3 % ont eu un sentiment de culpabilité ou de regret en raison de leur comportement alcoolisé. 11,4 % ne se sont pas souvenus de certains événements de beuverie.
Une nouvelle étude de l'Inserm confirme le lien entre la toxoplasmose et certaines maladies mentales. Selon ces chercheurs, 13 à 30 % des cas de schizophrénie pourraient ainsi être imputables à cette infection due à un parasite.
« Charles Baudelaire est mort le 31 août 1867. Il était tombé malade dans un voyage entrepris en Belgique où il s’était occupé d’un ouvrage inédit : “La Belgique déshabillée” . La maladie seule fit tomber la plume du poète. Il fut ramené à Paris le 1er ou 2 juillet par sa mère et Arthur Stevens. Le 4 juillet, il entrait dans une maison de santé, située près de la rue du Dôme, près de l’avenue d’Eylau. C’est là qu’il mourut. Il fut soigné par le Dr Duval, très connu et mort il y a peu d’années.
Les dernières personnes qui virent le poète malade furent son ami intime et biographe, Charles Asselineau, Rops, le célèbre illustrateur, Poulet-Malassis, son éditeur, Maxime Du Camp, qui a rapporté les impressions de sa visite à Baudelaire dans ses “Souvenirs”, Champfleury et, surtout, Nadar et M. Troubat, le secrétaire dévoué de Sainte-Beuve.
Baudelaire est mort aphasique, avec une hémiplégie droite. L’intelligence semblait à peu près intacte et le mal resta stationnaire pendant plusieurs mois.
Le 21 janvier 1867, M. Troubat écrivait à Poulet-Malassis : “J’ai vu Baudelaire une fois, une seule. Champfleury va le voir de temps en temps. On l’a fait dîner chez Nadar. C’était imprudent et lui-même, je crois, en a ressenti et manifesté de la fatigue. Il en est resté à ces trois mots : Non, cré non, non, et la mémoire n’a pas faibli en lui. Il m’a montré tout ce qu’il aimait lorsque j’ai été le voir : les poésies d Sainte-Beuve, les œuvres d’Edgar Poe en anglais, un petit livre sur Goya. Et, dans le jardin de la maison de santé Duval, une plante grasse exotique dont il m’a fait admirer les découpures. Voilà l’ombre du Baudelaire d’autrefois mais elle est toujours ressemblante. Il a manifesté la plus grande colère à un nom de peintre que je lui ai nommé (toujours comme autrefois), mais quand je lui ai parlé de Richard Wagner et de Musset, il a souri d’allégresse.
Un couloir. Dix chambres. Un an de travail. Le projet « Aile 10 », visible tous les week-ends à l’EPSM, est saisissant. Visuellement, humainement, symboliquement. Ces espaces de soin ont été transformés en lieux de performance artistique. Avec des plasticiens, des soignants, des étudiants et des patients.
On imagine leur présence. On perçoit la solitude des patients, la bienveillance des soignants, la perplexité des visiteurs. Dans les chambres de ce bâtiment aux allures de petit pavillon, il y a encore deux ans, des personnes étaient hospitalisées. Le projet de l’aile 10 de la clinique G18, un jargon spécifique à l’Établissement public de santé mentale Lille métropole, a été de confier ces espaces. Aux patients et soignants de la clinique Shackleton de Comines, à trois plasticiens, Philippe Declerck, Emmanuelle Gailliez et Stéphanie Sigward et à des étudiants des écoles supérieures d’art de Tourcoing et Dunkerque. En passant chacune de ces dix portes, on accède à dix interprétations. Ici, le lit est au plafond et tout a été installé à l’envers. Là, des escargots (des vrais !) mangent de la salade et sont enfermés. Plus loin, une tapette à souris géante est posée dans une chambre fromage. La plus belle, en toute subjectivité, est celle des papillons. La chambre est entièrement tapissée, meubles et linge compris, de ces insectes aux ailes déployées.
Best-sellers, applis, cours... Pourquoi la méditation a-t-elle conquis des millions de Français ? A l’heure où tout s’accélère, cet art de vivre l’instant présent rassure. Ses fondements scientifiques aussi.
En cette soirée d’avril, l’antre parisien du music-hall a fait vœu de silence. Sur les vieux fauteuils rouges des Folies-Bergère, 1 700 personnes se laissent porter, yeux fermés, par une voix apaisante. « Prenons le temps de prêter attention à la respiration, à notre souffle qui va et qui vient. » Ni ricanement gêné ni coups d’œil échangés… Le public lâche étonnamment prise. Sur scène, un petit homme grisonnant, mais fringant dans sa chemise blanche, guide les spectateurs dans une méditation.
Lui, c’est Jon Kabat-Zinn. Cet Américain de 71 ans est, depuis trente-cinq ans, le porte-voix de la mindfulness (« pleine conscience »). Chercheur en biologie moléculaire au Massachusetts Institute of Technology, aux Etats-Unis, auteur de dizaines de best-sellers, il a fondé, en 1979, la première Clinique de réduction du stress, à Austin, au Texas, puis le Centre pour la pleine conscience dans la médecine.
Ses recherches ont mené à l’élaboration d’un programme de huit semaines appelé « Mindfulness Based Stress Reduction » (MBSR, réduction du stress fondée sur la pleine conscience), destiné à aider les gens à surmonter anxiété, douleurs et maladies. Pratiqué aujourd’hui dans huit cents centres hospitaliers dans le monde, le MBSR l’est aussi dans des entreprises, des prisons, des écoles.
« Rallumez la lumière ! On n’est pas au spectacle », lance,en riant, Jon Kabat-Zinn, qui a l’art de transformer les conférences en stand-up. La semaine précédente il était à Bruxelles, celle d’avant aux Pays-Bas ; en janvier, à Davos, il apprenait à une centaine d’hommes d’affaires à cultiver cette fameuse « présence attentive ». « Posez-vous la question : où est mon esprit, là, tout de suite ? Jamais dans l’instant présent ! Toujours à ressasser le passé ou à penser à l’après. »
« A quelle température faut-il chauffer le logement ? », « De combien peut-on réduire la facture d’énergie en baissant le chauffage d’un degré ? », « Douche ou bain : qu’est-ce qui est le plus économe en eau ? », questionne Aurélie Robache. La conseillère en économie sociale et familiale d’Emmaüs Solidarité anime un atelier de préparation à la vie en appartement, destiné aux personnes accueillies en centre d’hébergement et probables futurs locataires HLM. « Ce qui m’a été le plus utile, c’est apprendre à mettre de l’argent de côté pour les imprévus », confie Yanou Olga Nyomy, jeune mère d’origine camerounaise. Ce jeu, le Kijoulou, créé par Emmaüs Solidarité et le bailleur social Le Logement français, sera suivi par des ateliers de bricolage, montage d’étagères, remplacement de joints de robinet…
Cet accompagnement parfois très personnalisé des locataires HLM est une nouvelle mission pour les bailleurs sociaux, « qui ne peuvent plus se contenter de construire et gérer des immeubles », comme l’a martelé Christian Baffy, président de la fédération des entreprises sociales pour l’habitat, lors de son assemblée générale, à Paris, jeudi 4 juin. Signe des temps cette fédération proche du Medef, l’une des deux grandes familles HLM, s’engage, d’ici à 2020, à racheter cinquante hôtels en Ile-de-France pour accueillir les personnes à la rue, à n’opposer aucun refus de relogement pour des raisons économiques et à créer des logements aux loyers supersociaux. « C’est une révolution culturelle pour notre mouvement, qui n’a pas l’habitude de traiter du logement d’urgence », soutient le président.
La moitié des personnes pauvres sont inactives ou retraitées. 3 % des salariés sont pauvres mais ils représentent près de 21 % de l’ensemble des plus modestes. Lire la suite
20 % de personnes vivant dans une famille monoparentale sont pauvres contre 7 % de celles vivant dans un couple avec un ou plusieurs enfants. La pauvreté varie selon la composition de la famille. Lire la suite