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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 28 mai 2015

Cinquante ans en enfance des loisirs

QUENTIN GIRARD 

Les trois brigands font peur à tout le monde. Avec leurs chapeaux noirs, leur tromblon, soufflet et hache rouge, ils terrorisent même les hommes les plus courageux. Un jour, alors qu’ils attaquent une diligence, les malotrus tombent sur une petite fille qui doit aller vivre chez une tante acariâtre. Ils la ramènent dans leur château, deviennent complètement gagas d’elle, lui font mille cadeaux. De méchants sans remords, ils se transforment en trois papas poules résolument modernes. Tomi Ungerer publie cet album fondateur de la littérature jeunesse aux Etats-Unis en 1961 chez Harper & Row. Bien que né en Alsace, il est complètement inconnu en France et a dû s’installer à New-York pour vivre de ses dessins. Il faudra attendre 1968 et l’Ecole des loisirs pour une première publication chez nous. A l’époque, dans l’Hexagone, hormis le Père Castor, la littérature jeunesse n’existe pas, ou presque. Des contes traditionnels, du scolaire, des histoires d’obédience catholique ou communiste, Walt Disney et c’est à peu près tout.

Sécurité du patient : la HAS (se) mobilise

27.05.2015

Entre 300 000 et 400 000 événements indésirables graves (EIG) surviendraient chaque année, en France. Autrement dit, un tous les 5 jours, dans un service de 30 lits. Si le Pr Jean-Luc Harousseau, le patron de la HAS, reconnaît que le risque 0 n’existe pas, son institution cherche toutefois à limiter autant que possible les incidents. Notamment s’agissant des événements indésirables associés aux soins (EIAS) qui ont ou auraient pu entraîner un préjudice pour un patient hospitalisé sur 10.

D’après la littérature sur le sujet, les EIAS sont liés, dans 27 % des cas, au travail en équipe et à un défaut de communication. La Haute autorité compte donc agir à destination des équipes de professionnels pour améliorer la sécurité des patients. Et pointe 3 leviers pour se faire : décrypter les événements indésirables, perfectionner le fonctionnement de l’équipe et encourager la communication entre les professionnels et vers le patient.

Quel régime pour le cerveau ?

19/05/2015


Le régime méditerranéen est supposé bénéfique pour le maintien, voire pour l’amélioration des fonctions cognitives. C’est ce que suggèrent la plupart des études observationnelles. PREDIMED est l’un des rares essais randomisés menés à grande échelle pour tester l’impact clinique de la diète méditerranéenne sur plusieurs années. Trois groupes de sujets ont été constitués par tirage au sort, l’un affecté à un régime hypolipidique, un second à un régime méditerranéen enrichi en huile d’olive et le troisième à un régime méditerranéen mais enrichi en noix et autres amandes. Les résultats principaux de cette étude, construite pour examiner le bénéfice cardiovasculaire, ont été publiés en 2013. Ils montrent une réduction de 30 % des événements cardiovasculaires chez les sujets randomisés dans les deux groupes « régime méditerranéen » par rapport à ceux soumis au régime hypolipidique.

Les maladies psychiques pourront être reconnues comme maladies professionnelles

Sophie Martos
| 29.05.2015

Les parlementaires ont adopté dans le projet de loi sur le dialogue social, du ministre du Travail, François Rebsamen, deux amendements relatifs aux maladies psychiques, porté par l’ancien ministre PS Benoît Hamon et cosigné par les députés socialistes, écologistes et « frondeurs ».

« Les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladie d’origine professionnelle » aux mêmes conditions que les autres affections, précise le premier amendement. Toutefois, l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles ne serait pas possible en raison de la complexité des maladies. Elles feront l’objet d’un traitement spécifique par les caisses primaires d’assurance-maladie et les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles.

Français, vous avez tant changé

LE MONDE CULTURE ET IDEES |  | Par 


Marcel Privat, l’un des derniers bergers de Lozère, photographié en 2007 par Raymond Depardon.


C’est un livre passionnant, que l’on peut feuilleter pendant des heures pour le simple plaisir de découvrir des informations surprenantes, des statistiques oubliées ou des perspectives nouvelles. Dirigé par l’historien Olivier Wieviorka, La France en chiffres de 1870 à nos jours (Perrin, 666  p., 28  €) retrace, statistiques à ­l’appui, l’histoire politique, économique, sociale et culturelle de la France depuis la proclamation de la IIIe République. De l’allongement considérable de l’espérance de vie à la démocratisation scolaire, en passant par la disparition de la paysannerie ou l’égalité des sexes, il ­raconte les révolutions qui ont marqué les cent cinquante dernières années.

La France en chiffres de 1870 à nos jours

En parcourant cet ouvrage de plus de 600 pages enrichi de nombreuses statistiques, on ne peut s’empêcher de penser que, depuis le début de la IIIe République, l’Histoire semble s’être accélérée. « L’allure du temps a tout à fait changé, écrivait déjà Michelet, en 1872. Il a doublé le pas d’une manière étrange. Dans une simple vie d’homme, j’ai vu deux grandes révolutions, qui autrefois auraient peut-être mis entre elles deux mille ans d’intervalle. » L’historien Daniel Halévy était, lui aussi, acquis à cette idée en publiant chez Self, en 1948, son Essai sur l’accélération de l’Histoire. Depuis la seconde guerre mondiale, le rythme ne semble pas avoir ­ralenti, bien au contraire. Retour sur les six grandes révolutions du XXe  siècle.

Les plus anciennes traces de pas en Europe

Le Monde Blogs 
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Les plus anciennes traces de pas en Europe viennent d'être mises au jour à Happisburgh sur la côte Est de l'Angleterre. Elles datent de 800 000 ans. Ce genre de découverte est exceptionnel. Il n'existe que trois sites plus anciens avec des empreintes, tous situés en Afrique. Les traces de Laetoli en Tanzanie, découvertes en 1979, ont sans doute été réalisées par des australopithèques il y a 3,7 millions d'années. Quant aux deux autres sites, ils sont au Kenya et datent de 1,5 million d'années (le dernier a été mis au jour en 2009).
La découverte anglaise a été annoncée ce matin lors d'une conférence de presse au British Museum. Elle a été permise par l'érosion rapide des falaises de cette côte, qui révèle peu à peu des sédiments anciens. Ceux-ci, plus sombres, disparaissent presque aussitôt, emportés par la mer.
C'est en mai 2013 que les archéologues de l'équipe, prospectant sur la plage à marée basse, découvrent l'un de ces sédiments. Son aspect était relativement inhabituel. Il était en effet parsemé de petits creux. L'un des archéologues, Martin Bates, trouve que ces creux ressemblent à des traces de pas. Or il en avait étudié d'autres, datant d'une époque beaucoup plus récente (quelques milliers d'années).
Intriguée, l'équipe décide donc de pousser un peu plus loin ses recherches. Sous une pluie battante, menacée par la marée montante et la lumière déclinante, elle enregistre au plus vite les traces, en prenant des centaines de photos sous différents angles. Les clichés seront ensuite assemblées en 3D par ordinateur. Comme le relate l'un des membres de l'équipe, c'est trempés jusqu'aux os, démoralisés et pas franchement convaincus de l'utilité de ce qu'ils venaient de faire qu'ils quittent la plage.
Mais quelques semaines plus tard, en examinant attentivement les relevés 3D, ils commencent à reconnaître, là un talon ou ici des orteils. Et des voûtes plantaires, qui sont un trait caractéristique de l'espèce humaine. Dans certains cas, la pointure de ces traces permet de supposer qu'il s'agissait d'hommes, de femmes et peut-être d'enfants.
Restait à dater ces traces de pas. Pour cela, l'équipe a réalisé des carottages dans la falaise. Cela revient à faire une coupe : plus les sédiments sont profonds, plus ils sont anciens. Ces carottages permettent donc de reconstituer l'histoire géologique de la zone. Et celle de la végétation, en identifiant et en comptabilisant les pollens des différentes espèces d'arbres, de plantes, etc. pour chaque époque. Or l'évolution du climat et de la végétation en Angleterre a déjà été à peu près reconstituée. C'est pourquoi il ne reste plus qu'à faire correspondre chaque profondeur de la carotte avec une date. Celle où se situent les sédiments identiques à ceux de la plage (là où étaient les traces) remonte approximativement à 800 000 ans.

Les émois de l’éjaculation précoce

29.05.2015

L’enquête Emoi sur l’éjaculation précoce a été présentée le 11 avril dernier aux 8es Assises françaises de sexologie et de santé sexuelle à La Rochelle par le Pr Marie-Hélène Colson qui en est la principale investigatrice. Cette première étude observationnelle d’envergure en France sur l’éjaculation précoce (EP) depuis une quinzaine d’années et soutenue par les laboratoires Menarini rend compte de la souffrance physique et psychologique des hommes qui souffrent de cette pathologie.

« L’Etat nous met à terre »

ALEXANDRE FACHE MERCREDI, 27 MAI, 2015

Alexandre Fache
Le Collectif pour une France accessible organisait, ce mercredi, près de l’Elysée, un « die-in » pour protester contre les renoncements de l’exécutif sur le sujet.
Rendez-vous était donné, ce mercredi à 11 heures, pour une « action coup de poing, sans autorisation », à proximité de l’Elysée, à Paris. C’est le « Collectif pour une France accessible », fort d’une quarantaine d’organisations réunies autour de l’Association des paralysés de France (APF), qui avait lancé l’invitation, inquiet, écœuré même, par les reculs de plus en plus évidents des autorités sur le sujet. « Cela fait quarante ans que la première loi promettant l’accessibilité a été votée, en 1975, et on n’y est toujours pas ! peste, les deux bras solidement arrimés à son fauteuil, Alain Rochon, le président de l’APF. Pire, alors que le dernier texte, celui de 2005, avait fixé un calendrier précis jusqu’à cette année, aujourd’hui, les obligations sont de plus en plus floues, les contraintes de plus en plus faibles, et les dérogations nombreuses. En clair, on dit à ceux qui n’ont rien fait depuis 2005: ‘ce n’est pas grave, on va vous mettre un coup de tampon, et vous ne serez pas poursuivis’ ! »

Encore une petite goutte

DOMINIQUE KALIFA 

L’homéopathie est une thérapie pour le moins singulière. Officiellement récusée en raison de sa non-scientificité, absente à ce titre des hôpitaux publics, elle demeure prescrite par de nombreux médecins et constitue souvent pour les patients «un médicament comme un autre», remboursé en France par la Sécurité sociale. C’est l’histoire de cette étrange et très paradoxale théorie, située «à la fois dans la médecine et en dehors d’elle», que retrace l’ouvrage d’Olivier Faure.
Couverture
Et le recours à l’histoire se révèle ici particulièrement éclairant. On doit au médecin saxon Samuel Hahnemann l’invention, à la fin du XVIIIe siècle, des grands principes fondateurs : loi des similitudes selon laquelle la substance qui donne le mal peut aussi le combattre, traitement individualisé, dilution et succussion des molécules actives dans un fort volume d’eau.

Les armées légitiment les blessures psychiques des soldats causées par leur rapport avec la mort

Atlantico, un vent nouveau sur l'info 28 Mai 2015

Les armées légitiment les blessures psychiques des soldats causées par leur rapport avec la mort

Docteur de Montleau, chef du service psychiatrie de l’hôpital Percy, évoque "la difficulté à assurer, face à des bandes déchaînées, la protection des populations désarmées par la force", provoquant ainsi, un "sentiment de culpabilité" chez le soldats.

Le 27 mai dernier lors d'un séminaire à l'hôpital du Val-de-Grâce, les médecins du service de santé des armées ont évoqué la légitimé des blessures psychiques des soldats, causées notamment par leur rapport avec la mort. Ils évoquent alors 1 421 cas déclarés de troubles de stress post-traumatiques (TSPT) entre 2010 et 2014, chez des soldats âgés en moyenne de 27 ans et ayant une ancienneté de près de 7 ans. La cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre reçoit environ sept nouveaux soldats par mois ayant servi en Afghanistan et une quinzaine en Centrafrique.

ELLE MET EN IMAGES SON TROUBLE D’ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉE

VINCENT AUBRY 25 mai 2015

Katie Joy Crawford est étudiante en photographie à l’Université d’État de Louisiane. Elle souffre depuis dix ans du trouble d’anxiété généralisée. Pour sa thèse elle a choisi de présenter des portraits d’elle-même dans une collection intitulée « My Anxious Heart » et qui met en scène le sujet principal qui cohabite depuis tant d’années avec elle : le trouble anxieux.
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Immobilier : investir à moindre coût en favorisant la mixité sociale

LE MONDE ECONOMIE |  | Par 


Les villes ne respectant pas la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain, qui les oblige à respecter une proportion de 25 % d’habitat social, sous peine d’amende, ont intérêt à encourager l’essor de l’usufruit locatif social.


Encore méconnu, l’usufruit locatif social (ULS) est un dispositif que beaucoup d’épargnants auraient intérêt à examiner à la loupe, tant ses avantages sont nombreux. A condition de se montrer – très – patient, il permet de se constituer un patrimoine immobilier à moindre coût et sans payer d’impôt. Le tout en favorisant la mixité sociale en zone tendue.

Ce dispositif confidentiel – 1 500 logements sont vendus annuellement – a été inventé en 2001 par PERL, une société qui détient encore les deux tiers du marché. « Il s’agit d’une niche, mais sa croissance va s’accélérer dans les prochaines années », annonce Laurent Mogno, directeur général de PERL. Le groupe Primonial et PERL se sont associés pour lancer, en décembre 2014, une société civile de placement immobilier (SCPI), baptisée SCPI Patrimmo Croissance, qui exploite le mécanisme de l’ULS.

« Ce produit a déjà collecté 20 millions d’euros », annonce Laurent Fléchet, président du directoire de Primonial REIM. Rendue possible par la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, cette innovation devrait démocratiser ce dispositif, d’autant que ce produit peut être logé dans un contrat d’assurance-vie. Le prix d’une part n’est que de 487 euros, mais il faut en souscrire au moins dix. Un bémol : comme souvent avec les SCPI, les frais prélevés par la société de gestion sont élevés (11,96 % à la souscription, mais les frais de gestion annuels sont quasiment nuls).

Comment fonctionne l’ULS ? L’idée est de décomposer le droit de propriété d’un bien immobilier entre un nu-propriétaire (celui qui possède le bien) et un usufruitier (qui en reçoit la jouissance pour une certaine durée). Un investisseur achète ainsi un logement (neuf ou ancien), en cède la jouissance à un bailleur social pour une longue durée. En échange, l’acheteur obtient une décote sur le prix de marché. Le rabais est d’environ 40 % pour une durée de quinze ans, plus 2 % par année supplémentaire.

Le temps du démembrement, l’acquéreur ne touche aucun loyer, mais ce manque à gagner est compensé par le fait qu’il récupère, à l’échéance du contrat, la pleine propriété d’un bien en bon état (le bailleur social s’y engage), qu’il peut utiliser à sa guise. Cerise sur le gâteau : si le contribuable est assujetti à l’ISF, le bien sort de sa base taxable pendant la durée de l’opération. En revanche, il n’est plus possible, depuis 2012, de sortir la dette finançant l’acquisition de cette même assiette.



LE MONDE CANNIBALE Le défi démographique de 2065

Retour accueil - Editions L'Harmattan

PHILIPPE ROLLANDIN

Conséquences des progrès de la génétique, de la médecine prédictive et des traitements personnalisés, les grandes maladies seront bientôt vaincues et l'espérance de vie va augmenter dans des proportions inimaginables. 

Remue méninges aux USA autour de la santé mentale des pilotes de ligne

28.05.2015


Après le patron de la Lufthansa, qui a annoncé la mis en place de " tests médicaux surprise" sur ses pilotes, les Etats-Unis ont décidé à leur tour de "revoir leurs règles d’évaluation de la santé mentale et de l’état émotionnel des pilotes d’avions de ligne américains". Dans un communiqué, l’agence fédérale de l’aviation (FAA) explique que "les pilotes américains subissent des tests médicaux fiables mais les accidents récents dans d’autres parties du monde ont incité la FAA à réexaminer la question importante de l’aptitude des pilotes". Ces propos, font évidemment référence au crash de la Germanwings (compagnie low cost de Lufthansa), dans les Alpes en Mars dernier qui a fait 150 victimes. Catastrophe provoquée délibérément par le copilote qui souffrait de dépression mais l’avait caché à son employeur.

Centre Hospitalier du Val d'Ariège : inauguration des locaux syndicaux et des urgences psychiatriques


Pas de lien direct entre les deux structures si ce n’est la cohérence d’une opération d’extension  et de restructuration comprenant également la réalisation en sous-sol des nouveaux vestiaires des unités d’urgences et réanimation. 

C’est en présence de Michel Thiriet, directeur général du Chiva et du Dt Michel Pichan, président de la Commission médicale d'établissement du Centre Hospitalier Ariège Couserans qu’à eu lieu ce mercredi 27 mai l’inauguration de ces nouveaux locaux.

SOS pour la psychiatrie

Publié le 26/05/2015





Un collectif de 21 psychiatres d’Australie et de Nouvelle-Zélande lance un cri d’alarme sur l’avenir « inquiétant » de leur discipline dans ces pays. Dans l’hémisphère austral, l’enseignement universitaire de la psychiatrie semble en effet aussi préoccupant que sous nos latitudes, avec un «déclin » des vocations parmi les jeunes médecins, une situation préjudiciable pour la bonne continuité du secteur clinique et de la recherche. Mais pourtant, s’étonnent les auteurs, ces difficultés de recrutement des futurs spécialistes surviennent à une époque où les connaissances dans le domaine des neurosciences « connaissent paradoxalement un essor sans précédent ! »

mercredi 27 mai 2015

Des modes d’emploi pour bien avorter, campagne choc contre la loi chilienne

Le Monde Blogs 
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"Marche une dizaine de minutes, achète quelque chose que tu achèterais normalement, comme du pain ou un journal. Ensuite dirige toi vers un carrefour très fréquenté. Observe comme les voitures ont tendance à accélérer quand le feu est orange. Attends... Et quand le feu est sur le point de passer au orange une nouvelle fois, choisis la voiture la plus à même d'accélérer. Fais en sorte qu'elle te rentre dedans de face, estomac contre pare-choc. Et traverse."
La jeune femme avance. Une voiture freine. Un choc. Un gémissement de douleur. On a beau savoir que la jeune femme est une actrice et que l'accident n'a pas vraiment eu lieu, la vidéo n'en est pas moins glaçante. Elle fait partie d'une campagne choc, lancée par l'ONG Miles au Chili, un pays où l'avortement est illégal.

Les Chiliennes peuvent être aujourd'hui condamnées à une peine allant jusqu'à cinq ans de prison si elles sont jugées coupables d'avoir avorté. Ce sont pourtant entre 120 000 et 160 000 femmes, selon les estimations, qui interrompent illégalement leur grossesse chaque année. La majorité d'entre elles utilisent du Misoprostol, un médicament de la famille des prostaglandines, qu'elles achètent au marché noir. D'autres ont recours à des avortements clandestins. Celles qui en ont les moyens se rendent en Argentine, ou ailleurs à l'étranger, dans des pays où l'avortement est autorisé.

"L'avortement accidentel est le seul qui n'est pas considéré comme un crime"

Ce sont au total trois vidéos, tournées comme des modes d'emploi, voire des recettes, qui ont été publiées, jouant volontairement sur le décalage entre un ton doux et pédagogue et la violence de l'expérience décrite et mises en scène. "Je vais vous expliquer comment on fait", lance une femme au début de l'une d'entre elles. Sous-entendu : pour mettre fin à votre grossesse. Outre le fait de se faire écraser par une voiture, ces "guides" proposent aussi de se jeter du haut d'un escalier ou de casser son talon aiguille pour tomber sur une bouche d'incendie.


Enfants malades : quand la médecine ne sait pas

SOFIA FISCHER 

Dans le parking de «l’hôpital de la dernière chance», les plaques d’immatriculation parlent d’elles-mêmes. Beaucoup de voitures viennent de loin. Les familles se sont levées très tôt pour se rendre au service des maladies rares de l’hôpital Necker, à Paris. Certaines ont attendu plus d’un an pour ce rendez-vous. Toutes ont emmené avec elles le dossier médical de leurs enfants. Tous souffrent de maladies sur lesquelles la médecine n’est pas parvenue à poser un diagnostic, et qui engagent parfois leur pronostic vital. Des parents ont dans les bras des dossiers épais comme trois bottins. Ici, à l’Institut Imagine, centre génétique de l’hôpital Necker, ils espèrent faire séquencer le génome de leur enfant : 20 000 gènes à étudier, pour comprendre enfin ce qu’il se passe. Dans ce lieu unique en France, généticiens, chercheurs et universitaires se penchent tous sur les cas inexpliqués de la médecine.
Parmi les familles dans la salle d’attente, ce couple tiré à quatre épingles, arrivé la veille d’Alsace, avec leur fils, polyhandicapé de 15 ans. Samuel ne peut pas marcher ni parler. Quinze ans après l’apparition des symptômes, les parents n’ont toujours pas de nom à mettre sur la maladie dont souffre leur fils. Dès ses premiers mois, ils réalisent une batterie de tests : IRM cérébrales, radios, bilans sanguins… tout semble normal. Après une dernière IRM à l’âge de 2 ans, les médecins se tournent vers la famille : «Revenez dans dix ans, pour l’instant, nous n’avons pas de réponse.»