La revue de l'Association Psychologie Clinique
La revue psychologie clinique, créée en 1996, poursuit sa parution aux Éditions EDK.
Dans le projet de défendre et d'illustrer la question du sujet et de l'institution, psychologie clinique présente des dossiers consacrés aux cliniques de la filiation, de l'identité, aux rapports du sujet à son corps et à son langage, aux effets des ruptures violentes de la culture et de l'histoire sur les subjectivités, et rend compte des innovations au sein des dispositifs cliniques et institutionnels et des recherches actuelles marquantes en psychologie clinique.
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Le centre névralgique du Samu de Paris se trouve dans un bâtiment de l'hôpital Necker-Enfants malades. Le poste de pilotage, où opèrent les régulateurs, se trouve au dernier étage. «Réguler, c'est répondre au 15, le numéro du Samu. Accueillir chaque appel, tenter de résoudre chaque problème médical qui m'est soumis, imaginer le patient, en fait le créer virtuellement…»
Suzanne Tartière, auteur avec Xavier Emmanuelli (entre autre cofondateurde Médecins sans frontières et du Samu social), du livre «En cas d'urgence, faites le 15», sait de quoi elle parle. C'est un médecin régulateur chevronné (trente ans de métier). Elle en a vu, des situations d'urgence. Exceptionnelles comme le massacre à Charlie Hebdo, l'accident de la gare de Lyon, l'attentat de la station Saint-Michel, la catastrophe de Brétigny… Et d'autres plus quotidiennes. Avec leurs lots de cocasseries et de drames.
Suzanne se souvient: «J'ai tout de suite compris qu'il y avait deux types d'appel. Les faciles: ils témoignent à l'évidence d'une situation qui est “grave”ou “pas grave du tout” et, entre les deux, il y a une zone grise où se trouvent des appels plus subtils, plus complexes où “ça pourrait être grave” ou “ça pourrait ne pas l'être”.»
Parmi les quelque 600 appels reçus chaque jour en moyenne, il y a des perles peu flatteuses pour le genre humain. Comme celui-ci: «Dépêchez-vous, mon bébé de six mois ne respire plus.» Une équipe est aussitôt envoyée. «Une fois sur place, le médecin me rappelle, quelque peu laconique: le bébé a bien six mois, mais c'est un magnifique épagneul qui s'est bien remis d'un petit malaise.»