Nous vivons dans un monde de capteurs. Nous en avons presque tous plusieurs dans notre poche, au coeur de nos smartphones. Chaque nouveau dispositif électronique qui voit le jour ne cesse de nous en proposer de nouveaux. La liste de ce qu'ils permettent de mesurer et d'actionner ne cesse de s'allonger, nous dotant chaque jour de nouveaux "super-pouvoirs". Leur évolution et leur amélioration constante nous promettent qu'ils seront toujours capables de faire mieux, de faire plus que ce qu'ils font. Comme si le progrès technique qu'ils assuraient et l'amélioration incessante de leur fiabilité qu'ils promettaient étaient ceux d'une augmentation continue de notre connaissance de nous-mêmes, de nos capacités et de celles de notre environnement.
Que captent les capteurs ?
Une même technologie, des milliers de combinaisons
Dans la fascination que ces nouvelles capacités distillent, nous nous interrogeons rarement de connaître leurs limites, éblouies par les possibilités qu'ils permettent d'envisager. Parce que nous avons intégré la loi de Moore et que nous avons vécu l'amélioration constante des capacités des capteurs, nous envisageons sans ciller que leur miniaturisation et leur évolution progresseraient sans fin. Pourtant, même sous une technologie identique, les capacités d'un capteur, d'un système, sont différentes d'un dispositif l'autre.
Ce court-métrage vous fera voir le handicap autrement.
Crédit: Capture d'écran. Source: YouTube
"Vous aimez Star Wars?" Question peu banale dans le cadre d'un entretien d'embauche. C'est pourtant l'une des questions auxquelles devra répondre Thomas Howell, l'un des personnages de "The Interviewer". Un film qui vous fera changer de regard sur le handicap.
Thomas Howell pensait se rendre à un interview somme toute classique. Telle n'est pas sa surprise lorsqu'il découvre qu'il sera interrogé par un jeune homme atteint de trisomie 21, James Dexter.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Sandrine Cabut (Champcevrais, Yonne, envoyée spéciale)
Sur la place du village, à quelques pas d’un arbre magnifique, un petit groupe bavarde en prenant le café. Un peu plus loin, quelques personnes lisent ou font la sieste, lovées dans des sortes de chaises longues en bois aux courbes accueillantes. Une scène presque ordinaire de la vie à la campagne.
Presque. Le tronc de l’olivier bicentenaire se prolonge par une ramification… de chêne. La « place du village » autour de laquelle s’organise la vie de la collectivité est recouverte d’une voûte en zinc, traversée par des verrières et des puits de lumière. C’est le cœur d’un bâtiment unique en son genre où résident, depuis novembre 2014, 18 autistes âgés de 20 à 60 ans.
Agencement, courbes, matériaux, couleurs, lumière, meubles… Tout a été pensé pour adoucir leur existence, en prenant en compte leurs handicaps et, singulièrement, l’hypersensibilité sensorielle. « J’avais une obsession : que les résidents n’aient pas l’impression d’être dans un hôpital, enfermés. Alors, j’ai supprimé les couloirs, anxiogènes, et imaginé un système de voûte elliptique qui donne du volume tout en étant protecteur », raconte l’architecte designer Emmanuel Negroni, en faisant la visite guidée.
Après avoir essayé de surfer sur l’«esprit du 11 janvier» pour faire passer la loi Macron (qui détricote encore plus le droit du travail), encouragé les enseignants à signaler les élèves récalcitrants à la minute de silence, voilà que notre gouvernement, par la voix de sa secrétaire d’Etat aux droits des femmes, Pascale Boistard, avance la proposition d’interdire le port du voile à l’université. Comment en est-on arrivés à ce que la laïcité et le féminisme se retrouvent, une fois encore (mais ici par le PS), instrumentalisés au profit de politiques discriminatoires ?
Qui seraient les personnes visées par une telle loi ? Des femmes, majeures, musulmanes. Il s’agirait donc de discrimination sexiste. Au nom du féminisme. Pour résumer : les partisans de cette proposition prônent une loi qui viserait finalement à exclure du système éducatif ces femmes qu’ils prétendent vouloir défendre !
Comme le soulignent les universitaires à l’origine d’une lettre ouverte à Mme Boistard, publiée le 8 mars dans Libération(qui a reçu l’appui de plus de 1 800 universitaires à ce jour et à laquelle je me suis associée, en tant qu’universitaire et féministe), cette dernière ne peut ignorer que depuis plus de dix ans, la question du voile «n’a fait qu’instrumentaliser à moindres frais les droits des femmes au profit de politiques racistes, aux relents paternalistes et colonialistes». Ni que la laïcité, c’est l’interdiction du port de signes religieux pour les agents de l’Etat et non pour les citoyens auxquels la loi garantit, par contre, la liberté de culte.
C’est à ce titre que l’exclusion des filles voilées de l’école primaire avait été condamnée par le Conseil d’Etat, lors de la première «affaire du voile» en 1989, comme une forme de discrimination religieuse contraire au principe de laïcité garanti par la Constitution. L’évolution du contexte sociopolitique et la progressive fabrique du «problème musulman» (1) ont rendu possible la remise en cause de cette décision par la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux dans les établissements primaires et secondaires publics. Et l’on assiste, depuis, à une progressive exclusion des femmes portant le foulard de la sphère scolaire et économique (des employées de crèches privées subventionnées, aux mères d’élèves interdites d’accompagner les sorties scolaires par la circulaire Châtel de 2012), au nom d’acceptions toujours plus extensives de la «mission de service public».
Un découpage contemporain de la clinique tend à isoler des comportements en fabriquant des nouvelles entités. A « l’agitation » décrite par la psychiatrie classique, à l’instabilité qualifiée de psychomotrice, au déficit attentionnel, répond désormais le terme d’hyperactivité. Cette supposée entité est intégrée au syndrome TDAH (trouble de l’attention et hyperactivité) et relève d’une clinique en mouvement. Agitation, à quoi se rajoute un déficit attentionnel, dont les signes seraient le défaut de concentration, les difficultés à fixer son attention. Quelle que soit la terminologie, l’hyperactivité relève de l’observation, une clinique du regard par opposition aux cliniques de la parole qui dénichent un autre rapport du sujet à ce qui fait en lui symptôme. Le symptôme n’est pas un simple « trouble » mais signe la particularité d’un sujet, il est une marque de jouissance et sa signification permet de déchiffrer la vérité, car il y a toujours du savoir en jeu dans ce réel qui touche aux fondements de la subjectivité.
Cette exposition photo présentée dans le cadre de la semaine d'information sur la santé mentale est le résultat d'un atelier de portraits mené par Jean-Robert Dantou, avec l'ensemble de la communauté d'un foyer psychiatrique : résidents, infirmiers, psychiatres, secrétaire, stagiaire, éducateurs spécialisés, agents des services hospitaliers, psychologues. Ensemble ils ont détourné et renversé les stéréotypes de l'iconographie photographique de ceux que l'on appelle les fous. Lire la suite ...
Une synthèse post-lacanienne La question des psychoses constitue pour la psychanalyse un enjeu crucial. Pas seulement du fait du retour en force de l'organicisme et du succès mondial des DSM, manuels de psychiatrie américains de référence. Mais surtout parce que le processus psychotique représente l'envers de l'objet fondamental de la théorie psychanalytique : la constitution de la subjectivité, dont il signe l'échec. La psychanalyse se trouve désormais en position de rendre compte du champ psychotique, mais pas sans un notable effort de réflexion épistémologique et de synthèse doctrinale.
« Infirmière ? Quel beau métier. Enfin, ce n’est pas un métier que je pourrais faire » ; « Tu vas voir, tu te lances dans une profession dans laquelle tu trouveras toujours du boulot ! » ; « Ce métier t’offre tellement de possibilités… Tu ne t’ennuieras jamais. » Que de belles paroles. Des paroles que l’on entend en boucle, lorsque l’on est étudiant infirmier. Cela a l’air idyllique, pas vrai ? Beau métier, profession riche en embauche, pleine de branches différentes… ça fait presque rêver. Mais à côté, qu’avons-nous ?
Je voudrais partager avec vous mon expérience. Exprimer ce que j’ai pu vivre, ressentir. La tempête qui fait rage dans mon esprit chaque jour qui passe et qui me pousse à vouloir interrompre chaque jour ma formation. Je suis aujourd’hui en 2ème année. J’ai validé ma 1ère année avec succès, mais les chemins que j’ai dû emprunter pour ça sont longs et sinueux. Les cicatrices qui marquent ma mémoire sont lourdes et profondes. Parce qu’il suffit d’un stage pour vous bousiller, pour écraser le peu de confiance que vous aviez de vous. Un stage pour tout décimer en vous, vous faire sentir moins que rien.
Le stage qui a ouvert ma 2ème année s’est déroulé dans un service de chirurgie orthopédique. Ou devrais-je dire : mon cauchemar s’est fait dans un service de chirurgie orthopédique. Une usine à prothèses où les patients ne sont finalement que des numéros. Il ne leur est attribué aucune identité, sinon une pathologie clairement définie et une chambre. Une ambiance totalement impersonnelle règne. Oh bien sûr, leur cas est abordé dans la salle de soins : celle-ci n’arrête pas de sonner pour rien ; ce qu’il peut m’épuiser avec ses plaintes quotidiennes, et j’en passe. Bien entendu, je ne reprends pas exactement les paroles entendues. Mais elles s’inspirent de ça. Y a le 22 qui sonne, t’y vas ? ; T’as vu la PTG du 1 ce matin ? ; …
Une usine à prothèses où les patients ne sont finalement que des numéros. Il ne leur est attribué aucune identité, sinon une pathologie clairement définie et une chambre.
Je suis arrivée dans le service en début d’après-midi. Personne pour m’accueillir, cadre absente. J’ai attendu sur une chaise que quelqu’un daigne m’accorder un minimum d’attention. Le soleil éclatait dans mon dos et m’hurlait de me tirer de là pour profiter de ses rayons. Ce que j’aurais dû faire, finalement. Cela m’aurait épargné bien des blessures. Une aide-soignante s’est approchée de moi, m’a montré où me changer et où déposer mes affaires. Une fois parée, une infirmière m’a harponné et m’a dit : Tu sais te servir d’un tensiomètre ? J’ai répondu que oui. Elle m’a dit d’en prendre un parmi tous et de la suivre pour une visite « au placard », comme ils l’appellent. Un lieu où sont entassées les personnes venant pour des soins ambulatoires. Ils arrivent le matin et repartent le soir. Le service ne m’a pas été présenté immédiatement. Personne ne m’a dit qu’il y avait deux ailes et que les équipes étaient divisées entre les deux à chaque fois. Je me suis vue emportée dans l’engrenage très vite. Trop vite.
Un collège infirmier français (CIF) s'est constitué officiellement samedi dernier. Regroupant 17 organisations représentatives de la profession, il se donne pour but d'apporter une meilleure réponse aux besoins de santé de la population, dans une "vision positive et innovante de la profession infirmière".
"Le collège Infirmier Français a une vocation fédératrice des organisations infirmières" explique Marie-Claude Gaste, sa présidente, dans un communiqué. "Il est un des interlocuteurs des autorités publiques en matière de santé. Il collabore avec les autres professionnels de santé, d'autres acteurs médico-sociaux et les associations d'usagers" ajoute-t-elle.
LA RECONNAISSANCE vient du Président de la République lui-même. En effet la campagne « La France s’engage » lancée en juin 2014, a vocation de faciliter les initiatives d’intérêt général socialement innovantes, portées bénévolement par des individus, des associations, des fondations, des entreprises.
Les Invités au Festin, sont pile dans le cadre, ils ont répondu à l’appel à projets. « Au titre du réseau des IAF, puisque l’un des critères est le caractère reproductible de l’expérience. Nous cherchions la valorisation de notre travail et un accompagnement renforcé » note Jean Besançon, directeur financier de la structure.
DANS LE FILM DE MARJANE SATRAPI, "THE VOICES", RYAN REYNOLDS INTERPRÈTE UN TUEUR QUI PARLE À SES ANIMAUX DE COMPAGNIE. L'HISTOIRE DU 7ÈME ART REGORGE DE CES PERSONNALITÉS DÉDOUBLÉES. LA PREUVE PAR 5 FILMS (FOIS DEUX).
L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde n’a pas fini de passionner les cinéastes. Pour cause : ce combat de plusieurs personnalités à l’intérieur même d’un seul homme est totalement représentatif du métier d’acteur, et est, dans une plus grande généralité, l’image même du 7ème Art.
A l’écran, on aime représenter les êtres à plusieurs visages comme le professeur Quirrell qui cache le reflet de l’âme décrépie de Voldemort derrière son turban dans le premier volet d’Harry Potter.
La maladie mentale a toujours été l’affaire du centre hospitalier de Colson. Depuis décembre 2014, l’établissement a changé de nom pour celui de centre hospitalier Maurice Despinoy et c'est tout une mutation qui s’opère dans le traitement de la santé mentale en Martinique.
Colloque
du séminaire « lalangue » du crpms
les 10 et 11 avril 2015
Deux ans de travail d’un groupe pluridisciplinaire nous ont amenés à
préciser ce qu’il en est de lalangue, concept introduit par Lacan au
début des années 1970.
Des clinicien(ne)s ont approché les champs de la psychanalyse d’enfants
et de la psychose à partir de phénomènes de langage qui ressortissent à
lalangue.
D’autres chercheurs, linguistes, anthropologues, poéticiens,
philosophes, musicologues, psychologues ont mis à l’épreuve ce qui,
dans leur recherche, s’éclaire de ce concept et l’illustre en retour.
Mais est-ce un concept ? Et en quoi son adoption change-t-elle quelque
chose à notre conception de l’inconscient ?
C’est vers cela que convergent nos discussions et par quoi débutera ce
colloque.
Centre Universitaire des Saints-Pères - Amphi Binet
45 rue des Saints-Pères
75006 Paris
organisées par :
Hélène BLAQUIÈRE, Frédéric de RIVOYRE,
Didier LAURU, Pierre MARIE,
Jean-Jacques MOSCOVITZ,
Claude-Noële PICKMANNN, Jacques SÉDAT,
Catherine VANIER, Alain VANIER
On connaît bien l’audace du geste de Freud inventant
le dispositif par lequel la parole de l’hystérique allait
le conduire à la découverte du champ de l’inconscient.
Mais, on l'oublie trop souvent, la découverte freudienne
fut aussi la mise en évidence de l'origine externe de la
subjectivité.
L’enfant comme sujet se constitue à partir du discours
des autres. Ce rapport originaire aux autres, à l’Autre,
est ainsi absolument contingent, c’est ce qui signe la
singularité de chacun.
Cette découverte renverse radicalement tout idéalisme.
Il n'y a donc pas de cure type.
Tenu par des personnes en détresse psychique, le Café Curieux, inauguré depuis 2004, fait se côtoyer art et convivialité. En étroite collaboration avec le Centre Medico Psychologique de Morsang et avec le soutien de La Fondation de France ; les bénévoles accompagnent en toute simplicité les patients dans leur combat contre la solitude.
Vous pensez prendre vos décisions de manière optimale, vous basant sur des critères rationnels ? C’est en partie faux, et vous n’y pouvez rien. L’évolution a, en effet, préservé une part d’aléatoire dans les systèmes de décision de notre cerveau, ce qui ne représente peut-être pas que des inconvénients.
Imaginons un joueur qui a, à sa disposition, deux machines à sous : il ignore que la première permet de gagner une fois sur deux, la seconde une fois sur cent. Il va d’abord choisir sa machine au hasard. Puis, se basant sur les gains obtenus lors des premiers essais, plus il va jouer, plus son choix va se porter sur la première machine. Toutefois, de temps en temps, il lui arrivera encore de choisir la «mauvaise» machine, bien qu’il sache pertinemment que l’autre gagne plus souvent. Ce comportement sous-optimal illustre les limites de la rationalité ; il a déjà été mis en évidence expérimentalement chez de nombreux sujets, qu’ils soient humains, singes, rats ou pigeons.
C’est une curieuse carte, établie en 1971, mais qui a valu à son créateur, l’Américain John O’Keefe, Prix Nobel de médecine en 2014. Elle construit, dans la structure cérébrale de l’hippocampe, une association entre les lieux que chacun d’entre nous parcourt et les neurones qui les enregistrent.
Déplaçons-nous : certains de ces « neurones de lieux » deviennent silencieux, d’autres s’expriment. Allons nous coucher, réexplorons l’environnement que nous avons parcouru dans la journée, et le chemin se retrace dans les cellules de notre cerveau.
Cette reproduction a été largement étudiée chez la souris. Il a ainsi été démontré que, à la manière d’un texte que l’enfant apprend en le répétant, la réexploration nocturne par le rongeur d’un chemin déjà emprunté en fixe la connaissance. Que l’on prive l’animal de cette deuxième couche, et la première s’effrite. Mais est-ce bien à l’espace que pense l’animal ? Y a-t-il bien une relation de causalité entre les deux opérations?