Le présent article se propose d’établir une revue de la littérature des douze études réalisées sur les enfants de mère borderline, publiées entre 1995 et 2011. Si le trouble de personnalité de type borderline est décrit dans le DSM depuis 1980 et génère une abondante littérature, notamment quant à l’étiologie de ce trouble et à ses prises en charge (Paris, 2006, 2009), il existe peu d’études concernant les enfants de mères borderline et leur devenir. Le trouble de personnalité borderline est décrit comme « ayant de graves répercussions au sein des relations interpersonnelles ».
Brahim a 5 ans, il joue à une table avec des Playmobilpuis les délaisse pour dessiner au feutre sur une ardoise. Il trace un trait, un second qui le croise en son centre, une étoile s’ébauche, mais le troisième trait manque sa cible. Brahimefface le tout d’un revers de main. Son père, tendrement, le seconde, avec un chiffon imbibé de savon. La scène se déroule sous l’œil de l’éducatrice, dans l’espace tout en couleurs dédié aux 0-11 ans du nouveau département de cancérologie de l’enfant et de l’adolescent de l’institut Gustave-Roussy. « C’est bien, ici, on oublie l’hôpital, le petit peut s’évader », explique le père de Brahim, hospitalisé depuis un mois en soins intensifs. Lui-même, habitant à Gonesse, soit à l’opposé de Villejuif, occupe de temps à autre une des 5 chambres de « l’hôtel des parents ».« On a beau dire, ce n’est que du matériel, mais ça compte tellement ! »commente dans un sourire l’éducatrice.
La conférence nationale du handicap (CNH), créée par la loi du 11 février 2005, se réunira désormais chaque année et non plus tous les trois ans, a annoncé le Président de la République François Hollande ce jeudi 11 décembre, en clôturant cette 3e édition.
Comme attendu, cette CNH 2014 organisée dans le prolongement du comité interministériel du handicap de 2013, n’a pas été l’occasion de saillantes annonces pour les 12 millions de personnes vivant avec un handicap.
Intervenant à l’issue de 4 tables rondes résumant les forums régionaux sur l’accessibilité, la santé, l’emploi et la jeunesse, François Hollande a confirmé le cap d’une société inclusive et bienveillante. « La politique du handicap n’est pas une politique comme une autre, c’est une ambition »,a-t-il déclaré.
L’hospitalisation au long cours – pourtant à rebours de la politique de désinstitutionalisation menée depuis les années 70 – concerne encore 12 700 patients en 2011, soit 0,8 % des patients pris en charge dans les établissements ayant une autorisation en psychiatrie, rapporte une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes).
Ces séjours représentent un quart des journées d’hospitalisation mais aussi un quart des lits, « un poids majeur dans les ressources, l’activité, et l’organisation des soins », lit-on dans cette étude.
Surtout, un grand nombre de ces hospitalisations longues sont jugées médicalement inadéquates, résultant du « cloisonnement » entre le sanitaire et le social et de l’absence de réponses médico-socialesadaptées.
En 2011, 77 % des patients suivis en psychiatrie dans les établissements l’ont été exclusivement en ambulatoire, et la durée moyenne des séjours d’hospitalisation dans l’année atteint 53 jours, deux fois moins qu’en 1980. L’hospitalisation au long cours concerne plutôt des hommes (64 %), âgés en moyenne de 47 ans. Les 30-60 ans sont surreprésentés, tandis que les plus de 60 ans sont sous-représentés, la plupart étant orientés vers des Ehpad.
« Quelle est la structure de la psychiatrie actuelle » et quels devraient être ses objectifs principaux ? C’est la réflexion à laquelle nous invite le Dr Kenneth S. Kendler (exerçant à Richmond, aux États-Unis). Son propos s’appuie sur une analyse de 197 articles parus en 2013 dans la presse spécialisée, afin de classer ces publications en fonction des facteurs de risque soulignés par leurs auteurs.
Cette lecture de la littérature psychiatrique débouche sur une stratification de ces facteurs de risque en plusieurs niveaux : « cinq niveaux biologiques, quatre psychologiques, et trois environnementaux. » La « dispersion importante » des facteurs de risque parmi tous ces niveaux confirme « l’étalement intrinsèque (de la psychiatrie) selon plusieurs niveaux » et le développement de sa pratique sur un « pluralisme empirique. »
Intégré à une équipe de la sociologue Florence Weber, le photographe Jean-Robert Dantou a cherché à capter dans l’univers psychiatrique les lisières de la folie. Son regard s’est arrêté sur des objets, témoins de vies qu’il raconte.
Il est peu ordinaire d’entendre un photographe dire de son travail : «C’est très pauvre comme performance photographique.» Mais Jean Robert Dantou qui, à 34 ans, vient d’intégrer l’agence VU est un photographe peu ordinaire, tout comme le monde dans lequel il a installé durant deux ans son studio, à savoir celui des institutions psychiatriques ; tout comme l’enquête - scientifique et intime - qu’il y a menée et la série d’images qu’il en a ramenée : fond grisé, couleurs franches et, au centre de chaque cadre, une chose. Une pipe. Un piège à cafards. Une bague. Un sac poubelle. Deux billets de banque. Une mèche de cheveux. Au total, quelques dizaines de clichés aussi chaleureux que des fichiers de police.
A Lormes, le 10 octobre. L'opération Faire compagnie consiste à relier plus efficacement les plus isolés avec les services sociaux, et les habitants entre eux, pour des échanges de service. (Photo Laurent Troude)
REPORTAGE
A Lormes et dans les hameaux autour, des grand-mères se sont mises au numérique. Résultat d’une expérience de revitalisation du lien social dans ce coin rural de la Nièvre.
Le président de la Fédération hospitalière de France a écrit à Marisol Touraine pour lui demander de dégeler les crédits mis en réserve en début d’année dans les secteurs de la psychiatrie et des soins de suite et de réadaptation (SSR).
Ce dégel a été accordé au secteur de la médecine, chirurgie, obstétrique : 141 millions d’euros vont être restitués aux établissements MCO d’ici au 31 décembre.
Si vous avez de 27 à 87 ans, bienvenue à Schnock, cette revue est pour vous. Elle a pour mission d’explorer la culture populaire, au sens le plus large et d’en faire revivre aussi bien les œuvres les plus respectables (mais parfois oubliées) que les personnages les plus iconoclastes.
Pourquoi lancer pareille entreprise, à l’orée des années 2010 ? Parce qu’on se sent tous un peu «schnock» sur les bords par moments. On a beau être ce fringant vingtenaire biberonné aux références de ses (grands ?) parents, ce quarantenaire soucieux de compléter ses souvenirs des années Bowie ou Raymond Barre ou encore ce baby-boomer décidé à se replonger une fois de plus dans sa folle jeunesse, une chose nous unit : l’envie d’échapper à l’hystérie de l’époque en faisant un pas de côté, histoire de revisiter le passé en prenant son temps. Sans être ni réactionnaires, ni rétrogrades (l’invention de la roue ET de l’Ipod furent de grandes avancées pour l’Humanité, nous l’admettons volontiers).
Lors de son audition le 9 décembre 2014, par Mme Bernadette Laclais, députée PS, co-rapporteure du projet de loi de santé, le CRPA a exposé ses positions sur la question de la "démocratie sanitaire" appliquée au champ psychiatrique et sur la sectorisation psychiatrique.
André Bitton.
Paris, le 8 décembre 2014.
Positions du CRPA sur la « démocratie sanitaire » dans le champ de la psychiatrie et de la santé mentale, et sur la sectorisation psychiatrique.
Pour l’essentiel notre association soutient les positions que nous avons exposées lors de notre audition le 18 novembre 2014, par M. Michel Laforcade, Directeur général de l’Agence régionale de santé Aquitaine, missionné par la Ministre de la santé, sur l’article 13 du projet de loi de santé relatif à l’organisation des prises en charge en santé mentale et en psychiatrie. Toutefois nous rajoutons les points suivants à cet exposé annexé à la présente note.
1°) A propos de la "démocratie sanitaire" dans le champ psychiatrique et de la santé mentale.
Ce concept de « démocratie sanitaire » appliqué au terrain psychiatrique est d’autant plus dépourvu de sens, que les associations qui sont en désaccord avec le système psychiatrique français en ce qu’il peut avoir de totalitaire, et qui s’inscrivent contre les abus commis en matière psychiatrique, qui s’élèvent contre les internements abusifs, qui militent contre les pratiques abusives de contrainte aux traitements psychiatriques, sont exclues de toute représentation officielle des usagers dans le système de santé, telle qu’elle est couverte par l’article L 1114-1 du code de la santé publique.
Ainsi le Groupe information asiles (GIA), qui avait déposé un dossier pour une demande d’agrément national pour la représentation des usagers du système de santé, l’été 2010, alors que j’en assurais la présidence, s’est vu refuser cet agrément en 2011, sur avis négatif de la Commission nationale d’agrément près la Direction générale de la santé. Certes était-ce suite à la scission CRPA qui avait emporté à cette même époque un tiers des effectifs du GIA, mais tout de même.
« Furieuses », « écœurées », les associations de personnes handicapées sont en colère et comptent bien se faire entendre lors de la Conférence nationale du handicap accueillie, jeudi 11 décembre à l’Elysée, par le président de la République.
Vingt-trois associations de handicapés, de familles et de personnes âgées, mais aussi de piétons et de cyclistes, réunies dans le Collectif pour une France accessible pour tous, dénoncent l’ordonnance du 26 septembre 2014, prise par le gouvernement de Manuel Valls. Ils reprochent à ce texte d’amoindrir les exigences d’accessibilité et de retarder l’échéance fixée par la loi du 11 février 2005 qui impose d’adapter tous les lieux, même privés, recevant du public ainsi que les réseaux de transports et les voiries, avant le 1er janvier 2015.
Une Londonienne a été invitée à se couvrir pendant qu'elle donnait le sein en public. Des mères racontent la discrétion nécessaire et les réactions parfois hostiles face à l'allaitement.
Tout comme il est illégal, outre-Manche, de demander à une femme en train d'allaiter de quitter un lieu public, selon l'Equality Act 2010, « aucune disposition générale et nationale ne prohibe l'allaitement dit 'en public' » en France, rappelle l'association de La Leche League, pour qui c'est « un pays privilégié quant à sa perception et sa manière de régir la pudeur ».
Discrétion. C'est pourtant le mot qui revient très majoritairement dans les écrits des mères qui ont répondu à l'appel à témoignages lancé par LeMonde.fr après qu'une Britannique a été invitée à se couvrir pendant qu'elle donnait le sein en public – et pourtant « très discrètement » selon ses propos relayés sur Twitter – dans un hôtel londonien. Allaiter n'a rien d'un attentat à la pudeur, soutiennent en nombre les femmes qui allaitent ou ont allaité. Pourtant, elles ont « instinctivement » choisi de se tenir à l'écart des regards.
La justice belge a répondu « non » à la petite Iliana, dont le handicap avait été pris en compte trop tard pour une interruption de grossesse.
Elle s'appelle Iliana et elle est atteinte d'une maladie incurable, le spina-bifida, qui la contraindra à passer toute sa vie dans un fauteuil de paralytique. Cette jeune Flamande de 12 ans a porté plainte contre le gynécologue de sa mère, parce qu'elle aurait voulu ne pas naître et réclame, au moins, un dédommagement pour le fait d'être en vie. Confrontés à cette affaire inédite, les magistrats de la Cour de cassation belge ont tranché : ils ont rejeté le recours. Impossible de chiffrer le dommage lié au fait de vivre avec un handicap par rapport à celui de ne pas vivre, ont-ils argumenté dans un arrêt révélé récemment.
En décembre 2011, la cour d'appel de Gand avait, dans un premier temps, donné raison à la jeune fille et mis en cause le gynécologue de ses parents. Celui-ci, en vacances, avait négligé de les prévenir qu'un test effectué à la seizième semaine de grossesse avait mis en évidence un risque de grave malformation. Ce n'est qu'à la trentième semaine que le médecin, remarquant un pied-bot, dirigea le couple vers un hôpital qui leur confirma, trois semaines plus tard, que leur bébé souffrirait d'une forme grave de spina-bifida (ou « épine fendue en deux »), lié au défaut de fermeture du tube neural lors du premier mois de grossesse.
Dany-Robert Dufour s'en donne les moyens. Il part de ce que Descartes proposait dans Le discours de la méthode, fondement de la raison moderne : que les hommes "se rendent comme maîtres et possesseurs de la nature". Un tournant dans l'aventure humaine qui a entraîné le développement progressif du machinisme et du productivisme, jusqu'à l'inflation technologique actuelle affirmée comme valeur suprême. Lire la suite ...
PHILIPPE CASTETBON "J' ai souvent des maux de tête violents, la cage thoracique oppressée. Je n'avais pas çà avant mes incarcérations."
PORTFOLIO
Le photographe Philippe Castetbon a réalisé pour l’Observatoire international des prisons deux séries d’images avec huit anciens détenus. La première représente leur vie avant la prison – pour celle-là il a demandé aux anciens prisonniers quelle était l’image qui subsistait, dans leur tête, de cet «avant». Pour la seconde série, le photographe leur a demandé de dévoiler une partie du corps abîmée par l’enfermement.
En ouvrant son premier hôpital psychiatrique en 1954, après 50 ans de désert psychiatrique, la Martinique se dotait des outils modernes dans le domaine des les soins et la prise en charge de la folie. Le pionnier de cette brusque entrée de la psychiatrie chez nous était Maurice Despinoy. Il donne, à partir d'aujourd'hui, son nom à cet hôpital où il a laissé des empreintes indélébiles. Cette action de dénomination est l'un des temps forts qui marque le 60e anniversaire de la création de la psychiatrie en Martinique. Mais depuis quelques années, on assiste à ce que l'on appelle « la décolsonnisation de la psychiatrie » c'est-à-dire l'offre des soins hors des murs du site de Balata où est implanté l'hôpital psychiatrique. C'est le fruit de la sectorisation qui a consisté à répartir les différentes équipes sur des zones géographiques. C'est donc la psychiatrie au plus près de la population.
L'idée de la sectorisation était aussi de faire reculer la stigmatisation et d'éviter les préjugés.
Soixante ans après l'ouverture de Colson, la psychiatrie serait-elle en train d'amorcer un nouveau virage ? Tout laisse à penser que la folie tend à devenir comme une maladie chronique. Ceci explique l'ouverture d'un site à Mangot-Vulcin, au Lamentin, qui se présente comme un lieu de séjour tout à fait banal. Et, au centre-ville de Fort-de-France, tout un chacun peut aller consulter un psychologue ou un psychiatre, comme si on se rendait chez son dentiste.
Vue prise route de la Trace à mi-pente des Pitons du Carbet - 1200m. (DR)
IL A DIT Maurice Despinoy 1921-2013, fondateur et premier directeur de l'hôpital psychiatrique de Colson
« Je peux dire que, entre mon départ de Saint-Alban (1951) et le début d'Edouard-Toulouse (1961), il s'est bien passé une dizaine d'années sans que je lise grand-chose. J'étais en Martinique, dans l'intensité des relations personnelles, dans « les éblouissements de la biguine » , comme me l'avait prédit Fanon. Ma vie professionnelle, presque aussi passionnante, était tournée vers l'action, en utilisant ce minimum de connaissances acquises ultérieurement. Je me suis demandé bien plus tard, alors que j'étais invité au cinquantenaire de Colson, mieux instruit des expériences de quelques précurseurs, si j'aurais pu épargner à la Martinique la construction d'un hôpital village dans une forêt tropicale. »
« L'identité colsonienne » au rang de patrimoine
SOUVENIRS. Acteurs durant les heures héroïques du début de Colson, ils évoquent aujourd'hui l'esprit de solidarité familiale qui régnait au sein des équipes. Entre nostalgie et incertitudes sur le devenir de la psychiatrie, ils se félicitent d'avoir « dédramatisé la maladie mentale » dans la société.
Mercredi 3 décembre, les anciens de Colson ont fait le geste symbolisant leur action de bâtisseur de la psychiatrie. (Service de la communication du Centre hospitalier de Colson) Lire la suite ...
FANNY LESBROS Au rayon jouet, filles et garçons restent séparés (Mona Zegai)
DÉCRYPTAGE
Les stéréotypes ont la vie dure, comme le pointe le collectif les Effronté-e-s qui se mobilise ce samedi.
«J’aurais bien aimé acheter un poupon pour mon fils de 4 ans qui vient d’avoir une petite sœur.»Alexandra, venue à La Grande Récré pour acheter un cadeau de Noël à son garçon, a finalement renoncé. «J’ai abandonné car cela faisait trop "girly"».Dans le magasin, les jouets sont rangés par secteur : une allée rose pour les filles avec poupées et dînettes et une allée bleue pour les garçons avec pirates et jeux de construction. Ce qui simplifie la vie des clients, comme Violaine :«Je ne prends que des Playmobil pirates et des dragons pour mon fils. Car c’est ce qu’aime mon fils et je respecte son choix. Je ne vais pas le forcer à prendre des jouets pour fille».
Les parents seraient-ils donc condamnés à rester dans les stéréotypes? C’est ce que dénonce le collectif des Effronté-e-s, qui se rend ce samedi après-midi dans un magasin de jouets parisien pour évoquer, selon ses membres, l’aggravation du caractère genré du jouet. La situation a-t-elle vraiment empiré, dans le sillage de la Manif pour tous et de la mobilisation contre les ABCD de l’égalité ? Décryptage avec deux sociologues.
UN RADIO-RÉVEIL HELLO KITTY ET UN CARTABLE STAR WARS
«Cela fait une quinzaine d’années que les jouets sont de plus en plus genrés, assure Christine Guionnet, sociologue, coauteur de Féminins-masculins, sociologie du genre.Regardez les Playmobil et les Lego. Avant, ils étaient destinés à tout le monde. Maintenant, il y a les Lego filles autour de la maternité et de l’hygiène et les Lego garçons qui concernent l’espace et la construction. Même chose pour les Playmobil.»
Les caractères individuels ont toujours alimenté de vigoureux débats sur les parts respectives de l’inné et de l’acquis. Les attributs physiques étant plutôt considérés comme hérités et les caractéristiques mentales plus dépendantes de l’environnement. Avant les règnes de la microbiologie, de la psychanalyse et de la génétique, on avait l’asthme de sa grand-mère, la goutte de son grand-père, l’alcoolisme de son père et la mélancolie de sa mère. Etrangement, on héritait aussi de la tuberculose ou de la syphilis de ses ancêtres !