Depuis six mois, l’ARS Basse Normandie expérimente la fonction de coordonnateur d’appui aux soins. Assuré par un infirmier, ce nouveau métier a pour mission d’aider les professionnels sanitaires et médico-sociaux à redynamiser la prise en charge des patients complexes.
Ces référents sont à la disposition des médecins traitants et des professionnels médico-sociaux pour accompagner un temps un de leur patient pour lequel la situation médicale et/ou psychosociale est complexe.Appuyer la coordination des soins. C’est la mission de trois infirmiers qui, depuis novembre 2013, officient chacun dans l’un des trois territoires de Basse-Normandie pilotes : agglomération caennaise, Bayeux, Cherbourg.
C’est un paradoxe : le système de santé français considéré comme l’un des plus performants par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est aussi un des pays de l’Europe de l’Ouest où les inégalités sociales et territoriales sont les plus marquées. La sous-médicalisaton, était un des thèmes abordés lors d’un colloque organisé à la Faculté de Bobigny.
Depuis la fin de la dernière guerre mondiale, l’espérance de vie a progressé de façon constante. D’après les données de l’INSEE, à 35 ans une femme peut espérer vivre encore en moyenne 49 ans et un homme 43 ans, dans les conditions de mortalité observées en 2000-2008 en France.
BANGUI, 24 avril 2014 (IRIN) - Selon les données rassemblées dans un hôpital pour enfants souffrant de malnutrition en République centrafricaine (RCA), les parents de nombreux enfants pris en charge présentent des symptômes de stress post-traumatique directement liés à leur exposition à des actes d’extrême violence, a révélé l’organisation non gouvernementale (ONG) Action contre la faim (ACF).
Le pays est en proie à des troubles depuis plus d’un an et, depuis le mois de décembre, les violences ethnoreligieuses ont déplacé de force des centaines de milliers d’habitants.
Rédigé le Jeudi 24 Avril 2014 à 14:57 | Lu 1365 fois | 3 commentaire(s)
Après quatorze longues années de luttes intenses , de rudes sacrifices et de privations, pour la prise en charge et la réinsertion sociale des malades mentaux errant à travers le pays, au nombre de deux mille cent quatre vingt douze (2192), dans des conditions inhumaines, le Président de l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM), Ansoumana DIONE, s’exile en ce jeudi soir 24 avril 2014, dans la sous-région ouest Africaine.
Troisième temps d’une semaine entièrement conjuguée à l’infinitif du verbe « parler ». Aujourd’hui nous évoquons la cure par la parole, avec notre invitée Anaëlle Lebovits-Quenehen, psychanalyste, psychologue clinicienne, nous revenons sur les origines théoriques et pratiques de la psychanalyse, qui parie sur la parole comme mode de guérison.
Que voit le patient chez son psychanalyste ? Qu’y a-t-il en face du divan ? Ou sur le côté ? Quel est le « cadre » ? Tableau, gravure, photo, fenêtre, papier peint, bibliothèque. Est-ce important ? Que retient la mémoire ? Comment l’inconscient se fixe ou non sur un objet ? Un bouquet de fleurs ? Un tableau de Poussin ? Une ampoule qui s’éteint ? A partir d’une image vue depuis le divan (« dit vent ») l’imaginaire se met en marche. A moins que les paupières ne soient closes. Le patient ferme les yeux.
Thème 2014 : « La sécurité et la santé dans l’utilisation des produits chimiques au travail »
La Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail a lieu tous les ans, le 28 avril. C’est une campagne internationale destinée à promouvoir un travail sûr, salubre et décent. Cette Journée constitue un outil important pour sensibiliser l’opinion à la façon de rendre le travail sûr et salubre et à la nécessité de donner un plus grand poids politique à la prévention des risques professionnels.
CRITIQUE La construction du moi
musulman, tiraillé entre la raison et la voix divine par le psychanalyste Fethi
Benslama.
Sans doute sait-on que Freud, dans
ses travaux sur la culture et le monothéisme, par exemple son Moïse, n’a pas
pris en compte l’islam, «écarté en une phrase assez expéditive, au titre de difficulté».
Cette difficulté tient-elle au fait que Dieu, dans le judaïsme et le
christianisme, intervient directement dans la procréation du fils, et est donc
Dieu-le-père, alors que dans la théologie et la spiritualité de l’islam, où est
interdit tout rapprochement entre le créateur et le procréateur, Dieu n’est pas
le père et son messager, le Prophète, n’est pas tenu pour le père des musulmans
? Si on ôte en effet la figure de Dieu-le-père, des pans entiers de la
psychanalyse freudienne ou lacanienne s’écroulent. En ce sens, l’islam, quant à
la construction de son univers psychique et de ses systèmes symboliques, semble
«opposer un défi à l’hypothèse freudienne».
A ce défi, Fethi Benslama,
psychanalyste, professeur de psychopathologie clinique, n’a pas cessé de
répondre, depuis ce jour lointain - il terminait ses études à Tunis - où il
subit comme un «effondrement joyeux» en lisant Tafsir al-Ahlam, la première
(1952) traduction en arabe, par Moustapha Safouan, de l’Interprétation des
rêves de Freud. Après la Psychanalyse à l’épreuve de l’islam (2002), il propose
aujourd’hui la Guerre des subjectivités en islam.
L’objectif de ce prix est de susciter l’intérêt du public pour les recherches effectuées par les psychanalystes.
Sélection du site
Nous étions partis pour choisir 10 ouvrages à proposer au vote des libraires mais nous ne nous sommes mis d’accord que sur 8 d’entre eux. Cela ne veut pas dire bien entendu que les autres livres parus cette année ne présentaient pas d’intérêt mais, finalement, il nous a paru plus juste de n’en retenir que 8. La lecture de l’ouvrage de Gaetano Benedetti « Séminaires cliniques sur l'hystérie » a retenu toute notre attention. Hélas son auteur vient de nous quitter après une longue carrière de clinicien d’enseignant et de théoricien. On lira avec intérêt l’hommage que lui rend P.Faugeras sur le site d’Érès.
Certains ouvrages collectifs également présentaient d’indéniables qualités et parfois ouvraient sur des champs davantage en lien avec les questions actuelles , ce qui n’est pas toujours le cas des livres écrits par un seul auteur ; mais nous avons choisi, dans le cadre du prix, d’écarter cette année encore, les ouvrages collectifs.
Reste que l’on a beaucoup entendu de « mais » au cours de notre réunion. Ce n’est pas un livre sans qualité « mais » il est un peu bâclé, « mais » ce n’est pas son meilleur, « mais » il prêche un peu trop pour sa paroisse etc.… Dans ces conditions et pour respecter notre engagement auprès de vous, nous avons choisi de limiter notre sélection.
Au total donc voici la liste proposée au choix des libraires cette année. N’hésitez pas à aller les voir pour parler avec eux, surtout si, de votre côté, vous défendez l’un des ouvrages soumis à leur choix. Expliquez leur ce qui vous a intéressé, ce que sa lecture vous a fait découvrir. Plus le débat sera approfondi meilleur sera le choix final. Très prochainement , soit dans une quinzaine de jours, rendez-vous dans les librairies pour voter et et sur le site pour imprimer le bulletin de vote par courrier afin d’élire le prix de cette année.
Pour le Groupe de lecture
Laurent Le Vaguerèse
Alain Abelhauser, Mal de femme. La perversion au féminin, Seuil, 2013, 406 p., 24 €.
Paul-Laurent Assoun , L’excitation et ses destins inconscients. Court Traité psychanalytique de l'excitation, PUF, 2013, Paris, 262 p., 21 €
Steeves Demazeux , Qu'est-ce que le DSM ? Genèse et transformations de la bible américaine de la psychiatrie, Ithaque. 252 p., 16 €
Laura Dethiville , La clinique de Winnicott, Éditions CampagnePremière, 2013, Paris,19€
Eva-Marie Golder , Au seuil de la clinique infantile, Érès Collection Psychanalyse et clinique, 294 p., 28 €
Gérard Haddad , « Tripalium » - Pourquoi le travail est devenu une souffrance , Editions François Bourin, 107 p. 15 €
Patrick Merot , « Dieu la mère » Trace du maternel dans le religieux, PUF Collection Le Fil Rouge, 2013, Paris, 176 p., 20 €.
Moustapha Safouan, La psychanalyse (Science, thérapie-et cause), éd. Thierry Marchaise, 2013. 420 p. 29,50€ (18.99 € en téléchargement)
La psychanalyse peut-elle contribuer à l'analyse économique? C'est le pari de "Capitalisme, Finance, Démocratie" , qui vient de paraître. Un pari difficile. Par Pierre-Yves Cossé, ancien commissaire au Plan
[...] La psychanalyse à l'aide de l'analyse économique
La seconde tient à la construction intellectuelle. Quoique férus de la modélisation mathématique-présente dans les annexes du livre- ces deux polytechniciens considèrent que l'économie n'est pas une « science dure » et qu'elle doit être « complétée » en faisant appel à d'autres sciences sociales, ici la psychanalyse. Ils ont raison d'élargir l'approche traditionnelle fondée sur un « homo economicus » parfaitement rationnel. Ils ne sont pas à leur coup d'essai puisqu'ils ont publié en 2008 « Macropsychanalyse, l'économie de l'inconscient » (2008). Les concepts freudiens sont rebaptisés pour être appliqués à l'analyse du capitalisme et de la démocratie. Le « ça » devient le « Producteur, le « surmoi » « le Prêtre », « le moi » « le Prince » et le « Principe de Réalité » « le Professeur ». Ces correspondances sont inégalement convaincantes. Le ça/producteur d'où émanent les pulsions de haine et d'amour ? Sommes -nous dans la métaphore ou le dévoilement du réel ?
DU VENDREDI 18 JUILLET (19 H) AU VENDREDI 25 JUILLET (14 H) 2014
(Colloque de 7 jours) DIRECTION : Christophe DEJOURS, Felipe VOTADORO ARGUMENT :
À partir de 1960 et de sa contribution (avec Serge Leclaire) au Colloque de Bonneval sur l’Inconscient, Jean Laplanche va développer - en spirale - une pensée psychanalytique affranchie de toute allégeance, qui ne cède en rien aux effets ni à la fascination de la mode, voire s’affirme à contre-courant.
"Aller à contre-courant" signifiait, pour Jean Laplanche, rester au plus près de l’exigence qui anime les praticiens de l’analyse, exigence dont il fallait rendre compte jusque dans la théorie même.
Dans son rapport à l’héritage freudien, il s’agissait de "remettre Freud au travail, de faire travailler (grincer éventuellement) son œuvre, en travaillant avec elle".
C’est cette même "méthode" que nous appliquerons à notre tour à l’œuvre de Jean Laplanche.
Entre séduction et inspiration, entre étayage et primat de l’autre, entre Sexual et genre, entre énigme et traduction, le fil de l’ouverture - de la blessure - copernicienne présent dans les "Nouveaux Fondements" proposés par Jean Laplanche, semble, de façon croissante, retenir l’attention de penseurs venant des horizons les plus divers.
Les trois volets de ce colloque: les moments théoriques de l’œuvre, les incidences de la théorie sur la pratique analytique et la psychanalyse "exportée" (ou "hors cure"), articuleront les interventions de façon à permettre la discussion la plus large entre analystes et chercheurs d’autres disciplines et d’autres cultures linguistiques. Lire la suite ...
l’Emergence de l’inconscient réel chez Lacan et Deleuze/Guattari : Artaud et Joyce
L’émergence de l’inconscient réel est indissociable chez Lacan d’une critique de l’œdipe. Lacan, dès 1962, critique Totem et tabou et prend des distances résolues avec Freud (1). L’œdipe ne « sert à rien aux psychanalystes », et le « pire » c’est qu’il « est contraire à l’expérience clinique » (2). Dans cette critique, Deleuze et Guattari trouvent le motif essentiel qui motive l’Anti-œdipe en 1972. C’est également à partir de Lacan qu’ils vont affirmer radicalement l’hypothèse de l’inconscient réel. Cette précipitation du sens de l’œuvre lacanienne permettra vraisemblablement à Lacan d’approfondir à son tour sa conception de l’inconscient (3). Car, dès la décennie suivante, son ton se fait plus virulent, et l’écart avec Freud plus net. Lacan n’hésite pas à renvoyer la notion de « père primitif » à la névrose de Freud, et parle à cet égard du« père orant », et du « pérorant outang »(4).
Que s’est-il passé ? D’un point de vue interne à la doctrine lacanienne, le passage de la primauté du symbolique au Réel (à l’hypothèse de l’inconscient réel) peut rendre compte de ce mouvement. Mais il faut bien voir que ce mouvement est aussi bien épistémique que politique. Lacan, en délestant la psychanalyse du mythe de l’œdipe, peut à la fois repenser la psychose et approfondir son élaboration théorique de « l’objet a » qu’il va combiner à une analyse politique inspirée de Marx.
C’est également dans ce sillage poststructural ouvert qu’il faut penser l’enjeu de la schizo-analyse. Il s’agit d’une réfutation du structuralisme psychanalytique qui se soutient de la primauté d’une conception du symbolique articulé à l’œdipe. Dès 72, D/G affirment en effet que « toute autre était la voie tracée par Lacan. Il ne se contente pas, tel l’écureuil analytique, de tourner dans la roue de l’imaginaire et du symbolique, de l’imaginaire œdipien et de la structure œdipianisante [...] » (5).
N’est-ce pas en effet la raison pour laquelle Lacan a bien pris soin de rappeler en 1962 qu’il parlait non pas de l’œdipe mais de la « métaphore paternelle » dans « La question préliminaire » ? Le père a la fonction de métaphore par où tient le symbolique : il s’agira de se passer du « père », de son ordre ou de sa loi, « à condition de savoir s’en servir ». Seulement rien n’est moins sûr que ses disciples l’aient entendu. Les lacaniens sont clairement visés par D/G : « Ce n’est pas un hasard si l’ordre symbolique de Lacan a été détourné, utilisé, pour asseoir un œdipe de structure applicable à la psychose et pour étendre les coordonnées familialistes hors de leur domaine réel et même imaginaire. » (6) Lire la suite ...
De plus en plus, l’informatique et le numérique se mettent au service de la recherche et du soin en psychologie. Par exemple, certains psychothérapeutes proposent des prises en charge à distance, via internet, notamment pour des patients qui ne peuvent pas se déplacer. Cette télépsychothérapie (ou psychothérapie à distance) est un exemple d’application d’un domaine de développement en psychologie que l’on appelle lacyberpsychologie.
La réalité virtuelle est un autre exemple plus surprenant de technologie numérique utilisée en psychologie. Il s’agit d’une simulation informatique qui permet une immersion dans un environnement très réaliste. Mais en quoi cette technologie peut concerner la prise en charge de certains patients en santé mentale ?
Explications :
Prenons l’exemple de la phobie. Face à certains éléments comme le sang ou l’eau, ou dans des situations qui consistent à prendre l’avion ou l’ascenseur, certaines personnes réagissent avec une forte anxiété qui les empêche d’affronter ces situations. Bien sûr, il existe de nombreuses peurs communes dans la population générale, comme la peur des serpents ou la peur du vide par exemple. Mais lorsque la souffrance atteint un certain seuil et nuit à l’épanouissement social et professionnel de la personne, on peut véritablement parler de phobie. On estime qu’entre 4 et 8 % d’entre nous seraient concernés par ce trouble.
À l'occasion de son congrès annuel, l'Union syndicale de la psychiatrie (USP) a notamment affirmé son opposition à la Stratégie nationale de santé du Gouvernement. Le syndicat s'oppose à toute gestion hospitalo-centrée de la psychiatrie, qui serait "en rupture avec les fondamentaux généralistes et démocratiques" du secteur.
L’Union syndicale de la psychiatrie (USP), réunie en congrès à Paris les 28, 29 et 30 mars 2014, a adopté plusieurs motions relatives à l'actualité de la discipline. Dans l'une d'elles, l'USP affirme "son opposition à la Stratégie nationale de santé du Gouvernement actuel, qui accompagne la mise en place de la loi HPST dans ses gouvernances public-privé et la transformation des services publics en entreprises concurrentielles et de marché". Le syndicat prend acte que le rapport de Denys Robiliard de décembre 2013 sur l'avenir de la psychiatrie et la santé mentale (lire ci-contre) prône une "réelle politique de secteur psychiatrique" mais "conteste l’inscription de ce rapport dans les orientations de la loi HPST et de toute gestion hospitalo-centrée, en rupture avec les fondamentaux généralistes et démocratiques du secteur". Dans l’immédiat, l’USP soutient la relance de la mise en place des Conseils locaux de santé mentale (CLSM), "comme lieux d’élaboration et de suivi des soins psychiatriques au sein de la population, en particulier dans l’accès aux soins pour toutes et tous et leur continuité". Le syndicat indique donc s’inscrire "dans une stratégie alternative de santé mentale avec l’ensemble des acteurs concernés et les élus".
Au téléphone, Alexandra Germain crie presque de joie : « Le stage devrait avoir lieu ! » La jeune femme de 28 ans est la cheville ouvrière, à Mayenne, de Bébé sans fil, une association qui veut faire connaître un trouble infantile rare : la dépendance à l'alimentation artificielle par sonde. Elle touche des enfants qui, à un moment donné incapables de s'alimenter par la bouche, se sont vu poser une sonde et ne peuvent plus s'en passer. Surtout, Bébé sans fil organise du 28 avril au 9 mai un stage de sevrage en Mayenne avec une équipe autrichienne spécialisée, Notube, qui a pour objectif de traiter quinze enfants de 1 à 16 ans.
Mais, depuis le 11 avril, familles et organisateurs étaient suspendus à une possible annulation. Ce jour-là, le directeur du Centre hospitalier du nord-Mayenne, Frédérick Marie, reçoit un courrier de l'Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire, lui demandant de ne pas accueillir Notube dans son établissement. Principal motif : les thérapeutes autrichiens, Marguerite Dunitz-Scheer et Peter Scheer, ne sont pas inscrits à l'ordre des médecins français. « Les faits pourraient être constitutifs d'un exercice illégal de la médecine », prévient l'ARS.
LE MONDE | Par Eric Albert (Leicester, envoyé spécial)
Jayne Linney appelle ça « le syndrome de l'enveloppe marron ». Sévèrement handicapée après deux accidents de voiture, cette femme de 52 ans, rencontrée mi-avril, vit avec la peur de recevoir dans sa boîte aux lettres une convocation à une visite médicale pour évaluer son invalidité. « A chaque fois que j'entends le postier, j'ai une boule dans l'estomac. »
Sa crainte fait suite à l'expérience traumatisante qu'elle a vécue lors de ses dernières évaluations. En 2010, Jayne avait cessé de travailler, à contrecœur, mais sur ordre de son médecin. Les séquelles de ses accidents s'aggravaient, et, outre de sérieuses difficultés à marcher et un bras gauche partiellement paralysé, elle souffrait d'incontinence et de fibromyalgie, une maladie qui provoque des douleurs aiguës dans tout le corps.
Confrontés à la douleur chronique de leurs patients, certains praticiens s’estiment démunis. Manque d’innovations thérapeutiques, retrait de certains antalgiques, fragilisation des centres de la douleur sont pointés du doigt.
Malgré de grands progrès dans les années 1990, la prise en charge de la douleur est loin d’être optimale. S’agit-il d’un déficit de moyens thérapeutiques ou d’une question de savoir-faire et d’organisation ? Les praticiens sont divisés : les spécialistes de médecine générale, à l’évidence, ne voient pas les mêmes patients que les spécialistes des douleurs chroniques rebelles.
Pour le Dr Gilles Morel, généraliste à Dijon, « presque toutes les douleurs de nos patients habituels peuvent être soulagées. Mais à quel prix ? Un de nos problèmes est celui du rapport bénéfices/risques des antalgiques de niveau II. » Vice-président de la Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur (SFETD), rhumatologue à l’hôpital Cochin, le Pr Serge Perrot est plus alarmiste : « Toutes les avancées des années 1990 sont en train d’être balayées. C’est gravissime, car un grand nombre de centres de la douleur risquent de disparaître ».
Un quatrième « Plan douleur » est attendu. « L’effort devrait porter sur les douleurs du sujet âgé, les douleurs liées au handicap et les douleurs ostéo-articulaires, signale Serge Perrot. L’enjeu est aussi d’améliorer le maillage territorial de la prise en charge de la douleur. Mais ce plan ne bénéficiera d’aucun financement ». Par ailleurs, « le troisième Plan Cancer, soutenu par François Hollande, n’intègre pas de volet spécifique sur la douleur du cancer. »