L’informatique pourrait bientôt aider à diagnostiquer
la schizophrénie. C’est le but d’une étude menée par un psycholinguiste, un
philosophe du langage et un informaticien.
Qu’est-ce que la schizophrénie ? La question fait
débat à chaque mise à jour du Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux, le célèbre DSM publié par la Société américaine de psychiatrie. Car,
si la schizophrénie se caractérise par des épisodes associant délire,
hallucination et trouble du comportement, les spécialistes ne s’accordent guère
sur les signes cliniques qui permettraient de diagnostiquer avec certitude ce
trouble mental qui touche 0,7 % de la population mondiale et près de 600 000
personnes en France.
Pour en savoir plus, l’équipe du projet Slam (Schizophrénie et langage : analyse et modélisation), soutenue par la Maison des sciences de l’homme Lorraine et le CNRS, s’est intéressée aux incohérences qui apparaissent dans les conversations impliquant des patients schizophrènes. Seulement voilà, repérer et trouver le point commun entre ces différentes incohérences de langage, dans le but d’en faire des indices de diagnostic fiables, est extrêmement fastidieux. Aujourd’hui, la modélisation informatique de la parole proposée par Maxime Amblard, du Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications2, facilite cette analyse. Et ce projet a d’ores et déjà permis d’identifier une particularité de langage typique chez les schizophrènes paranoïdes3.