Pour sa 13e soirée de l’Espace de réflexion éthique en santé mentale, la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale (F2RSM) Nord-Pas-de-Calais a choisi d'échanger sur "Les nouvelles contraintes en psychiatrie : du côté des soignants, des politiques, des médias". Elle organise le 20 février 2014, à l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille une soirée de réflexion, qui sera introduite par les allocutions du Dr Martine Lefebvre, présidente du conseil d’administration de la F2RSM et de Jean-Yves Grall, directeur de l’ARS.
La schizophrénie est fréquente: 1 % de la population souffre de cette affection mentale et l'on compte plus de 12.000 nouveaux cas par an. On ne devient pas concerné par hasard, mais parce que plusieurs facteurs, tant génétiques qu'environnementaux, font souffrir le cerveau. «C'est un problème psychiatrique du “pas de chance”, note le Pr Pierre Thomas (service de psychiatrie, CHU Lille). En effet, c'est le cumul de plusieurs facteurs de vulnérabilité affectant le développement du cerveau, comme la présence de certains gènes, une infection pendant la grossesse, un traumatisme crânien, un stress répété durant l'enfance, etc., qui vont faire que la maladie va se déclarer ou pas.»
Parfois, la schizophrénie débute comme un véritable coup de tonnerre, avec une bouffée délirante, suivie d'une autre, puis d'une autre: le jeune se met à délirer, pensant être en connexion avec des forces occultes. La prise de cannabis est retrouvée comme élément déclenchant dans plus d'un tiers des cas. «Parfois encore, le début est plus insidieux: le jeune développe diversesaddictions (alcool, drogues, longues périodes sur ordinateur) et se met à délirer. L'erreur serait de se dire que ce n'est rien, que tout cela est dû à la prise de la substance psychoactive», poursuit le Pr Thomas. «Consommer du cannabis en quantité multiplie par trois le risque de survenue d'un syndrome psychotique durable comme une schizophrénie, confirme le Pr Laurent Schmitt (psychiatrie, CHU Toulouse), sans doute en raison d'une plus grande vulnérabilité des schizophrènes aux drogues qui servent alors de révélateur.»