Qu’il y ait des découvertes en anatomie semble difficile à croire de nos jours compte tenu des progrès en imagerie. Et pourtant, deux chirurgiens du genou de l’Université de Louvain décrivent un ligament encore inconnu au niveau du genou humain, et qui plus est« joue un rôle important chez les patients souffrant d’une déchirure du croisé antérieur ».
Le visiteur note vite que cette conférence scientifique est originale. Pas de programme : ceux qui veulent parler inscrivent leur nom sur une feuille qui circule dans l'amphi. Pas vraiment de longs exposés non plus. Juste des passages de trois minutes. Les têtes chenues ne sont pas légion ; la moyenne d'âge des 70 participants doit être de moins de 40 ans. Est-ce ce qui explique leur endurance ? Les échanges, exposés ou discussions, ont duré quatre jours et surtout trois nuits (jusqu'à trois heures du matin pour les plus assidus !).
Mais de quoi ont parlé ces cloîtrés volontaires au Centre international d'études pédagogiques de Sèvres (Hauts-de-Seine) entre le 23 et le 26 octobre ? Le nom de cet événement, autodésigné anti-conférence, n'aide guère : « Brainhack ». Ou littéralement le hacking ou piratage du cerveau. Malgré ces mots, nulle trépanation, puçage électronique ou lecture frauduleuse de pensées, mais plutôt des tentatives de changer certaines modalités des recherches en neurosciences. Et, en particulier, l'imagerie cérébrale par résonance magnétique (IRM).
DES EMBRYONS DE COLLABORATIONS ET DE PROJETS
« Nous avons réalisé que ce que nous préférions dans les conférences, c'étaient les pauses-café pendant lesquelles on interagit vraiment avec des collègues », explique Daniel Margulies, responsable du groupe neuroanatomie et connectivité de l'Institut Max-Planck de Leipzig. Il est aussi l'un des cofondateurs de Brainhack, dont la première édition a eu lieu à Leipzig en 2012.