"C'est l'incrédulité qui rend la mort insupportable"
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Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) doit rendre, lundi 1erjuillet, son avis sur la fin de vie. En décembre 2012, l'Elysée, qui a annoncé son intention de présenter un projet de loi sur la question, lui avait demandé de réfléchir sur trois points : les directives anticipées, les"conditions pour rendre plus dignes les derniers moments d'un patient dont les traitements ont été interrompus", et l'assistance au suicide.
A cette occasion, Daniel Faivre, historien des religions, directeur de recherches au Centre universitaire catholique de Bourgogne, à Dijon, revient sur la place de la mort dans la société actuelle.
Cet agnostique a dirigé La mort en questions. Approches anthropologiques de la mort et du mourir, un ouvrage collectif paru en mars. Il met en perspective notre regard sur l'agonie et les questions qu'elle soulève "dès lors que l'on n'a plus de foi".
Faire évoluer la loi Leonetti pourrait aboutir à transgresser l'interdit de tuer. La question s'est-elle déjà posée ?
Il me semble que non - à part, dans un autre cas de figure, dans l'Antiquité : quand un accouchement se passait mal, on pratiquait la césarienne en choisissant de tuer la mère pour sauver l'enfant. Il s'agit en fait d'une interrogation très contemporaine, due au progrès médical, puisqu'il y a encore un siècle l'agonie était plus rapide.