Autisme : "Le gouvernement doit prendre en compte d'autres méthodes"
Le Monde.fr | Par Mireille Battut, présidente de La main à l'oreille
La Main à l'oreille est née en 2012, année consacrée à l'autisme grande cause nationale, pour porter une parole autre : nous refusons de réduire l'autisme à la seule dimension déficitaire et sa prise en charge à la seule approche rééducative, nous voulons promouvoir la place des personnes autistes dans la Cité, sans nous référer à une norme sociale ou comportementale.
Le gouvernement découvre alors l'autisme. Marie Arlette Carlotti, la ministre déléguée aux personnes handicapées se tourne maintenant vers d'autres aventures, mais nous laisse un 3ème Plan Autisme rapidement ficelé, accompagné de déclarations martiales : "En ouvrant ce dossier, j'ai trouvé une situation conflictuelle, un climat tendu, je n'en veux plus." Elle a, en effet, vécu des moments très chahutés. J'en ai été témoin lors d'un colloque au Sénat dédié à l'autisme, où un groupe de parents bien déterminés l'empêchait de parler. Le député Gwendal Rouillard qui a choisi de soutenir les plus virulents, était à la tribune, les yeux mi-clos et le sourire aux lèvres. Comme la ministre était toujours coincée sur le premier paragraphe de son discours, il a levé un bras et a demandé silence aux parents en les mettant en garde "ne prenez pas la ministre pour cible,n'oubliez pas que votre véritable ennemi, c'est la psychanalyse".