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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 24 avril 2013

La psychothérapie après 65 ans n'est plus un tabou
Il n’est jamais trop tard pour commencer une psychothérapie. C’est ce qu’explique Marvin Tolkin, 83 ans, dans les colonnes du New York Times qui consacreun dossier à la santé mentale des personnes âgées. Sur le tard, l’octogénaire a finalement décidé«qu’une vie non analysée ne valait rien». Avant cela, il n’avait jamais envisagé que ses tracasseries émotionnelles pouvaient être abordées avec un psychiatre.
Même révélation pour Miriam Zatinsky, 87 ans, qui témoigne également pour le New York Times. Après deux ans de veuvage, elle s’installe dans une structure pour personnes âgées indépendantes. Problème: elle est incapable de s’y faire des amis.
Miriam et Marvin font partie des nombreux seniors qui se dirigent tardivement vers la psychothérapie. La plupart d’entre eux n’avait jamais poussé la porte d’un cabinet auparavant.«Nous en voyons de plus en plus ces 5 dernières années», explique le docteur Dolores Gallagher-Thompson, chercheuse en psychiatrie à l’université de Stanford. Elle ajoute:
«Pour les gens qui ont aujourd’hui 80 ou 90 ans, la dépression a longtemps été considérée comme une faiblesse morale (…). Ils ne parlaient pas de leur dépression, de peur de finir enfermés dans un asile.»
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BLOG
Echos de Vie scolaire

Embrassez qui vous voudrez

Pblv-1
« J’ai un problème. » Le tout premier entretien de ma carrière commença par cette petite phrase derrière laquelle on peut mettre à peu près tout. Le tout premier entretien de ma carrière, sans tutrice, sans tuteur, seule à mon bureau. Il débuta avec cette phrase, prononcée par Y. Je me rappelle avoir eu aussi peur de ce premier entretien que de sauter en parachute.

⁃ J’ai un problème madame.
⁃ Oui Y., je t’écoute (à peine quelques jours après la rentrée, cet élève m’avait demandé de le recevoir, j’avais longuement discuté avec lui à l’internat le premier soir. Il était assez mal dans sa peau, il rêvait d’être une star de la télévision, c’était sa première année en internat).
Y. avait donc choisi de me faire part de son « problème »:
⁃ Chez moi, ils ne m’aiment pas trop, je suis particulier.
⁃ Particulier ?  
⁃ Oui, j’ai vécu chez ma mère qui m’a renvoyé chez mon père et mon père m’a renvoyé chez ma mère mais ma mère m’a dit de toute façon, elle ne voulait pas de moi, il n’y avait pas de place avec mes frères et sœurs, alors du coup ben l’internat c’était pas mal, comme ça, je rentre chez moi que le week-end.
⁃ …
⁃ De toute façon, j’ai un problème.
⁃ Je t’écoute. (j’avais dû déjà perdre deux litres d’eau…)
⁃ J’aime les garçons madame.

⁃ Tu m’as dit que tu avais un problème ? 
⁃ Oui madame, j’aime les garçons.
⁃ Je ne vois pas de problème moi.
⁃ …
⁃ (sourire)
⁃ Ben… on m’a déjà dit que c’était un problème madame, mes parents, ils ne sont pas très contents, et puis, je sais bien, je ne suis pas normal. 

L'énigme du suicide à l'adolescence 
de Collectif
Des pistes de réflexion

L'énigme du suicide à l'adolescence est un ensemble de communications écrites par des médecins, des épidémiologistes, des psychiatres et psychanalystes, plus ou moins connus et reconnus, comme B. Cyrulnik, P. Jeammet, D. Marcelli, X. Pommereau... et réunies par A. Birreaux, psychiatre-psychanalyste, et D. Lauru, pédopsychiatre. Cet ouvrage est divisé en 5 parties, "Etat des lieux", "Le risque suicidaire", "Entendre la demande d'aide", "approches théoriques et cliniques" et "Prévenir" qui comprennent chacune 3 à 4 communications.

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Le DSM (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders), la "bible" de la psychiatrie dans la tempête


Le DSM, c'est la bible de la psychiatrie, le manuel de référence, utilisé partout dans le monde pour le diagnostic des troubles psychiatriques. Il est actuellement sous le feu d'une polémique, alors que la prochaine édition devrait sortir en mai.

Albion va-t-elle manquer de psychiatres ?
Publié le 10/04/2013

Durant la première décennie du XXIème siècle, le nombre de psychiatres en Angleterre a augmenté de 51 % (passant de 2 904 à 4 394), cet accroissement s’accompagnant d’une féminisation très importante (+87 %) de la spécialité. Mais si le renouvellement des professionnels demeure ainsi assuré, les prévisions pour l’avenir sont moins optimistes, car le « spectre » d’une chute des vocations semble menacer la spécialité qui deviendrait désormais moins attractive. 
L’activation comportementale, efficace contre la dépression

Publié le 09/04/2013

Les médicaments antidépresseurs constituent l’approche classique contre la dépression, malgré leurs limitations (effets secondaires, refus de leur prise par certains patients, rechutes après leur arrêt). Les traitements psychologiques pourraient donc offrir une alternative viable, notamment dans les pays non occidentaux où l’utilisation d’antidépresseurs s’avère encore plus fréquente, en raison de la disponibilité limitée des psychothérapies. Cela justifie l’intérêt de traitements psychologiques, simples mais efficaces.

Compte tenu de son efficacité et son protocole relativement simple, l’activation comportementale (behavioural activation) [1] représente une telle piste. Il s’agit d’une thérapie contre la dépression, axée sur la « planification d’activités à encourager » chez les patients (alors qu’ils les évitent) et sur « l’analyse de la fonction des processus cognitifs » (par exemple, la rumination) sous-tendant des processus d’évitement.
Trichotillomanie: quand s’arracher les cheveux devient une obsession
Publié le 11/04/2013

Les personnes souffrant de trichotillomanie consultent essentiellement des dermatologues, alors qu’en fait, il s’agit d’un trouble psychiatrique. Récemment, les données scientifiques relatives à cette maladie, qui semblait jusque-là quelque peu négligée, se sont étoffées. Celles-ci laissent penser que l’arrachage compulsif des cheveux touche plus de monde que ce que l’on pensait initialement. La plupart des jeunes enfants en proie à ce trouble développent une forme limitée de la maladie, associée à un pronostic favorable, tandis que les patients adultes qui consultent pour un problème de trichotillomanie présentent généralement une forme étendue. Chez ces derniers, l’arrachage des cheveux a davantage un caractère obsessionnel, est associé à une psychopathologie sousjacente et constitue un problème chronique. Il est indiqué de distinguer la trichotillomanie d’autres formes de chute des cheveux. Diverses approches permettent d’influencer positivement l’évolution de ce trouble compulsif. Des études randomisées à plus grande échelle sont nécessaires.
LE BLOG
DU CINEMA

[critique] Le Mur Invisible

Une femme se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s’être pétrifiée durant la nuit.
 Tel un moderne Robinson, elle organise sa survie en compagnie de quelques animaux familiers et s’engage dans une aventure humaine bouleversante.
 Le Mur invisible est adapté du roman de Marlen Haushofer.

Ma schizophrénie racontée...

La CEDH refuse l'extradition vers les Etats-Unis d'un schizophrène accusé de terrorisme

Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le siège de la CEDH, à Strasbourg.
Le siège de la CEDH, à Strasbourg. | AP/CHRISTIAN LUTZ
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a interdit mardi au Royaume-Uni d'extrader vers les Etats-Unis Haroon Rashid Aswat, un homme suspecté d'activités terroristes en raison des troubles psychiatriques dont il souffre.
2. Maladie mentale en prison

© Getty Images/Photo24/Band x Pictures
Par Claire Hédon
On estime que 80% des détenus présentent au moins un trouble psychiatrique. Leur état est incompatible avec la détention. Les prisons n'ont pas les ressources nécessaires pour traiter les problèmes de santé mentale, elles servent d'hôpitaux par défaut à bien des malades. Quelle est la réalité de l’état de santé des personnes détenues ? Pourquoi les détenus âgés et atteints de démence, ne sont-ils pas pris en charge dans des structures spécialisées ?
Quel est le rôle du médecin en prison ? Quelles sont les difficultés de la prise en charge médicale ? Comment mieux prendre en charge ces maladies mentales ? 
  •  Dr Anne Dulioust, chef de pôle de l’Etablissement public de santé nationale de Fresnes (EPSNF). Cliquez ici
  •  Pr Mamadou Habib Thiam, chef du service de Psychiatrie du CHU de Fann à Dakar
En fin d’émission, nous parlerons du Congrès de Drépanocytose qui se déroulera à la Faculté de Médecine de Strasbourg, du 18 au 20 avril 2013, avec le Pr Frédéric Galacteros, responsable de l'unité fonctionnelle «Maladies génétiques du globule rouge» à l'Hôpital Henri Mondor. Site à consulter, cliquez ici.
QUEBEC

Un roman jeunesse pour contrer les tabous de la maladie mentale

Bien avant de se résilier face aux maladies mentales, les enfants vivent souvent de l’incompréhension. Dès son adolescence, la Bromontoise Julie Vincelette confronte ce type de lacunes. La co-auteure de l’ouvrage à succès «L’effet Popcorn» et chroniqueuse radio présente sa toute récente création littéraire. «La mission secrète de Julia Léveillée». Un roman jeunesse qui se transforme en outil de sensibilisation pour tous les publics


Quand le trouble double le handicap mental

An.H.
Mis en ligne le 22/04/2013
Le “double diagnostic” reste méconnu. Et pas assez pris en compte.
Un tiers des personnes avec une déficience mentale développent dès l’enfance, ou plus souvent entre 15 et 20 ans, des maladies mentales plus ou moins graves  : psychoses, troubles de l’attachement, troubles de l’humeur, dépression profonde… C’est une problématique qui reste mal connue, mais qui touche durement les familles concernées. En ce cas de double diagnostic  – maladie mentale et handicap mental –, la personne traverse des phases de crise aiguës nécessitant des traitements spécifiques. Pour les proches, c’est un véritable cauchemar qui se déclenche brusquement. Tout imprévu, perturbant, peut déclencher une crise violente.


Encore une manif de blouses blanches à Madrid


Plusieurs milliers de médecins, infirmières et autres professionnels de la santé ainsi que leurs sympathisants ont manifesté dimanche à Madrid pour protester contre les coupes budgétaires affectant ce secteur et les projets de privatisation partielle de centres de soin publics. Selon les organisateurs, quelque 70.000 personnes ont participé à cette marche, la cinquième cette année à Madrid, tandis que selon la police, les manifestants étaient entre 3.000 et 5.000. Le gouvernement régional de Madrid, qui est dirigé par le Parti populaire (droite) du Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, compte externaliser la gestion de six des 20 grands hôpitaux publics et de 27 des 270 centres de soins de la région. Et les professionnels de la santé estiment qu'une privatisation de la direction des hôpitaux risque d'entrainer une détérioration de la qualité des soins au profit de la rentabilité. Le gouvernement de M. Rajoy a réduit de 7 milliards d'euros par an les dépenses de santé dans le cadre d'un plan de rigueur destiné à économiser 159 milliards d'euros pour sortir le pays de la crise budgétaire d'ici 2014.



Cures thermales : les bienfaits à l'étude

 Comme Saujon, plusieurs stations thermales vont expérimenter un protocole de sevrage des médicaments anxiolytiques et hypnotiques en complément d'une cure thermale.  photo dr

Comme Saujon, plusieurs stations thermales vont expérimenter un protocole de sevrage 

des médicaments anxiolytiques et hypnotiques en complément d'une cure thermale. PHOTO DR

Une importante étude scientifique nationale a été élaborée par des professeurs d'université de Paris et Bordeaux (unités de recherche Inserm). L'étude SPECTh, comprenez l'étude du « Sevrage de psychotropes par éducation psychothérapique en cure thermale », va donc être mise en œuvre dès le début de l'année 2011 par quatre stations thermales à orientation psychosomatique. Leurs équipes vont mettre en place un protocole de sevrage des médicaments anxiolytiques et hypnotiques en complément d'une cure thermale à titre expérimental (procédure validée par le Conseil scientifique de l'Inserm).

Le Télégramme  

Psychiatrie. La violence du mimétisme est dévastatrice

21 avril 2013
Neuropsychiatre et neurologue, Jean-Michel Oughourlian vient de publier « Notre troisième cerveau » aux éditions Albin Michel (*). Selon lui, le « désir est mimétique » et peut engendrer la violence.
Expliquez-nous votre théorie des trois cerveaux. Pour faire simple, j'ai représenté trois cerveaux : - Le premier, celui de la connaissance, de l'intelligence, de la motricité, de la sensibilité, du langage et de la mémoire. - Le deuxième cerveau ou cerveau émotionnel, encore appelé cerveau limbique, qui est celui des sensations, des sentiments, des émotions et de l'humeur. - Le troisième cerveau qui est le cerveau de la relation à l'autre, constitué par les neurones miroirs c'est-à-dire par deux cerveaux qui viennent de se rencontrer et qui se reflètent mutuellement. 

Pouvez-vous expliquer le passage de l'enseignement de Freud aux thérapies cognitives venues d'outre-Atlantique ? 
La psychanalyse de Freud cherche dans l'inconscient des éléments qui déterminent les symptômes névrotiques afin de les faire disparaître. La névrose étant une mauvaise réponse à une bonne question : comment surmonter son angoisse. Les thérapies cognitivo-comportementales (T.C.C.) visent à désensibiliser le patient des objets ou des situations qui l'effraient. Et au fond, à faire disparaître les effets du symptôme plutôt que sa cause. 





mardi 23 avril 2013




Bayonne : bras de fer à la Poste après la tentative de suicide

Entre la direction et les employés de La Poste, le torchon brûle au tribunal

Les postiers étaient nombreux, hier, au tribunal de Bayonne.

Les postiers étaient nombreux, hier, au tribunal de Bayonne. (Photo T. V.)

Début mars, le pire fut évité de justesse. Mais en tentant de se suicider sur son lieu de travail, cet employé de La Poste a causé une véritable onde de choc. Au centre de tri de Bayonne (1), où il s’est pendu, l’homme a pu survivre grâce à l’intervention d’un de ses collègues. Des collègues qui n’oublient rien et qui, depuis ce triste jour, affichent toujours plus de défiance vis-à-vis de la direction.

À tel point, d’ailleurs, que ce petit monde avait rendez-vous au tribunal de Bayonne, hier matin.
Selon les représentants des salariés, l’encadrement a commis un délit d’entrave au fonctionnement du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT)

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Punir, c’est con. Parfois, c’est bon

S'il est une chose qui me déprime profondément c'est l'idée de me taper jusqu'à la fin de ma carrière ces réunions à la con où l'on feint de s'interroger pour la première fois dans l'histoire de l'humanité sur la différence entre sanction et punition, où l' intervenant extérieur baisse d'un ton, cligne des yeux et explore (sans bien sûr culpabiliser ces bourreaux de profs sommaires dans leur envie de châtier, aveugles dans leur manière monolithique de considérer leurs relations avec les élèves, "tu punis, ce n'est pas sale. C'est juste que tu vas mal")  la possibilité d'un monde meilleur où l'on s'y prendrait différemment, en surmontant les névroses de l'élève, de soi-même, en analysant tout à tête reposée (ses peurs, ses réflexes, ses pulsions, sa vie antérieure), en suivant douze protocoles, bref, en passant trois semaines sur un truc qui méritait cinq minutes. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai subi ce type de raout à la croûte.

Je n'aime pas punir. Je punis très peu. D'abord parce que ça m'ennuie. Parce que je n'aime pas, contrairement à Zazie, "faire chier les mômes". Parce que je le fais mal, sans conviction, sans motivation. Parce que remplir le papelard  ad hoc ou ramasser la punition m'assomme. Parce que je préfère qu'un incident soit réglé sur le champ, traité immédiatement. Je préfère, en général, m'en tenir à quelques remarques franches  voire cassantes, à deux minutes de discussion à la fin du cours, à des systèmes de dissuasion (à la Jack Bauer, parfois). Je comprends tout à fait que l'on fasse autrement

lundi 22 avril 2013

Un paradoxe : le travail physique augmente le risque cardio-vasculaire

 18/04/2013

Le constat ne tombe pas sous le sens. Une activité professionnelle exigeante sur le plan physique exposerait à un risque cardio-vasculaire plus élevé, selon deux études présentées au congrès de l’EuroPrevent 2013. Si une activité physique régulière est recommandée pour la santé, les effets ne s’avèrent pas identiques selon qu’elle est pratiquée un cadre professionnel ou de loisir.

dimanche 21 avril 2013

De l’hospitalité en psychiatrie

14 avril 2013

Plus de 1 000 personnes étaient présentes l’an passé au meeting du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire à Montreuil. Depuis un an, une période politique s’est close avec le départ de Nicolas Sarkozy. Il s’était illustré en 2008 avec un discours criminalisant les malades mentaux, un budget inaugurant un nouvel enfermement et des mesures répressives contenues dans la loi du 5 juillet 2011. Cette loi indigne, combattue par «les 39» et l’ensemble des syndicats, de nombreux patients et parents, a introduit la pratique de soins sans consentement au domicile du patient, pervertissant la notion même de relation soignante basée sur la confiance. Les familles sont placées dans une position intenable, le foyer servant de lieu de soins à la place de l’hôpital. Six mille citoyens (professionnels, parents, patients) viennent de signer un nouvel appel du Collectif des 39 :
- Pour la suppression (et non l’adaptation) des dispositions liberticides de la loi du 5 juillet 2011.
- Pour redonner à la psychiatrie comme mission essentielle de soigner des personnes en souffrance et non d’éradiquer des symptômes, ni de normaliser des populations.
- Pour la mise en chantier d’une ambitieuse loi-cadre prévoyant notamment une formation spécifique à tous les métiers de la psychiatrie, des moyens humains suffisants en qualification et en nombre, une réforme de l’évaluation en fonction de critères issus de la clinique et non de l’entreprise.
Le changement en psychiatrie nécessite que soit d’abord abrogée cette loi. Mais les ambitions du Collectif des 39 vont au-delà : nous voulons fédérer tous ceux qui veulent participer à une refondation de la psychiatrie car depuis des années, une succession de lois a attaqué la possibilité du soin psychique, aussi bien en psychiatrie que dans le médico-social. La prise en charge relationnelle singulière est remise en cause au profit d’un formatage imposé par l’obligation de se plier à des protocoles élaborés par les «experts» de la Haute Autorité de santé (HAS). Ceux qui subissent leur maladie doivent aussi supporter la privation de leurs droits fondamentaux et la réalité d’une ségrégation sociale. Des témoignages révoltants de cette dégradation nous arrivent de toutes parts. Pourtant d’autres pratiques existent, elles se réclament de la psychothérapie institutionnelle, du désaliénisme, de la psychanalyse, d’une conception humaine de la relation. La refondation de la psychiatrie ne peut venir des «experts» de la HAS, mais d’une prise de parole de tous ceux qui se sentent concernés, mais aussi des artistes et créateurs qui se sont engagés avec nous, et de tous les citoyens qui ne peuvent supporter des lois bafouant les droits de ceux qui mériteraient au contraire la protection de la Cité. Le Collectif des 39, en partenariat avec les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active, appelle à la tenue «d’assises citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie et le médico-social», les 31 mai et 1er juin à Villejuif. Ces assises seront basées sur les témoignages et les expériences de terrain qui seront les éléments constitutifs de propositions concrètes.
Parmi les signataires : Hervé Bokobza, Mathieu Bellahsen, Marie Cathelineau, Patrick Chemla, Dominique Damour, Yves Gigou, Serge Klopp, Paul Machto, Sylvie Prieur…

Elisabeth Roudinesco et Georges Devereux au festival de Cannes.