Marisol Touraine peine à rassurer l'hôpital public
LE MONDE |
Le rapport Couty sur "le pacte de confiance à l'hôpital", fruit de six mois de concertation, était très attendu, mais ce qu'en retiendrait la ministre de la santé l'était encore davantage. Lundi 4 mars, Marisol Touraine a su mettre du baume au coeur à un monde hospitalier qui s'est senti malmené par Nicolas Sarkozy. "Je veux tourner la page de la loi Hôpital Patients Santé et Territoires [de 2009] , et en écrire une autre", a-t-elle dit. Mais à l'issue de son discours, malgré les bonnes intentions affichées, les acteurs du monde hospitalier hésitaient entre satisfaction et doute. Car contrainte financière oblige, rien ne dit que la pression sera moindre.
La ministre a repris une bonne part des propositions du rapport rédigé par Edouard Couty, ancien directeur des hôpitaux au ministère de la santé, et a insisté sur le constat d'un hôpital en "perte de repères". "Ils ont au moins compris ce qui n'allait pas à l'hôpital et mis un frein au cynisme ambiant", se rassurait Nicole Smolski, présidente de l'intersyndicale Avenir hospitalier. Un hôpital qu'elle décrit comme "un bateau ivre" : "Personne ne sait où il va, et certains préfèrent en sauter", dit-elle, en référence aux démissions et menaces de démissions aux urgences de l'hôpital Saint-Louis à Paris, à celles de Grenoble et Roubaix.
Premier point très attendu par les médecins, la ministre a promis que leur poids sera renforcé dans les instances de décision, face aux directeurs que M. Sarkozy avait voulu imposer comme patrons des hôpitaux. Les syndicats attendent cependant plus de précisions.