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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 27 octobre 2011


Alice Cherki. Psychiatre, spécialiste de Frantz Fanon

«La décolonisation de l’être»


le 17.10.11


Native d’Alger, grande spécialiste de Fanon, Alice Cherki est une psychiatre et psychanalyste de renom. Interne en psychiatrie dans les années 1950 à l’hôpital Joinville de Blida, c’est là qu’elle rencontre Frantz Fanon et milite, depuis, à ses côtés, tant en Algérie qu’en Tunisie, pour la cause indépendantiste. Alice Cherki est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Frantz Fanon, Portrait (Seuil, 2000), un livre de référence pour la compréhension de la pensée fanonienne.

- Vous êtes spécialiste de Frantz Fanon ; vous avez exercé à ses côtés alors que vous étiez jeune interne en psychiatrie à l’hôpital de Joinville, à Blida. Loin du mythe qu’il est devenu, nous aimerions avoir quelques détails sur l’homme qu’il était et aussi, bien sûr, le «psychiatre engagé» qu’il incarnait. Bref, comment était Frantz Fanon ?

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La Réole

Une ville, un hôpital

 Les Passerelles préparent une journée militante.  Photo P. c.

Les Passerelles préparent une journée militante. PHOTO P. C.

L'association Les Passerelles organise sa première manifestation de l'année 2011 autour du thème « Cadillac, une ville, un hôpital, si on en parlait ».
Jean-Louis Clément explique que l'association souhaite susciter un débat citoyen autour du « devenir de la psychiatrie qui perd de plus en plus de son humanité ».
Une politique sécuritaire dans une société marginalisante pour les patients et l'abstraction faite de leur histoire personnelle fragilisent les possibilités de soins. Les Passerelles, association qui vit dans la cité, veut témoigner de cette réalité au quotidien par rapport au soin revendiqué.
Dialogue avec la population
En partenariat avec Christophe, de la librairie Jeux de mots, l'association propose une journée de dialogue avec la population, dans le but avoué d'ouvrir les cœurs et les consciences aux réalités des contraintes actuelles de la psychiatrie. Ouverture probablement nécessaire à la compréhension de ce monde considéré comme beaucoup comme « parallèle » mais pourtant implanté au centre de la vie quotidienne dans la ville.
Pendant cette journée, l'émission diffusée en juin dernier sur France Culture « Hôpital de Cadillac, la thérapie de la liberté », passera en boucle dans la librairie.
L'après-midi sera consacré à une rencontre avec Blandine Ponet, auteur du livre « Folie, leçon de choses », une occasion d'échanger avec elle sur son approche du soin et sur la maladie mentale.
Patricia Callen

Samedi 29 octobre, de 15 h 30 à 17 heures, librairie Jeux de mots


LE SUICIDE (REVUE INTERROGATIONS)

APPEL À CONTRIBUTION

Information publiée le mercredi 5 octobre 2011 par Bérenger Boulay (source :Brice Monier)

Date limite : 15 janvier 2012

Le quatorzième numéro de la Revue ¿ Interrogations ? se propose d’aborder le phénomène suicidaire en convoquant les multiples savoirs des sciences humaines et sociales : de la sociologie à la psychologie, de la littérature à la psychanalyse, de la philosophie à l’anthropologie, de l’histoire, enfin, aux sciences politiques voire à la théologie.
LE SUICIDE
Depuis les travaux précurseurs d’Émile Durkheim[1], la réflexion sur le suicide n’a cessé d’alimenter les champs de recherche les plus divers. Il suffit ainsi d’observer la bibliographie sur le sujet pour prendre la mesure de l’étrange fascination qu’exerce le phénomène suicidaire sur l’ensemble des sciences humaines. « C’est qu’il y a, explique Maurice Halbwachs, dans cette façon de prendre congé de ses semblables, un mélange apparent de libre choix et de fatalité, de résolution et de passivité, de lucidité et d’égarement, qui nous déconcerte. »[2] En faisant une large place aux textes inter-, pluri- et transdisciplinaires, cet appel à contribution propose un nouveau questionnement sur le phénomène du suicide. Si l’orientation disciplinaire de notre revue implique que le sujet soit abordé à la lumière des sciences humaines et sociales, la réflexion gagnerait aussi à se nourrir des connaissances apportées par les sciences médicales et naturelles. Un exemple parmi d’autres : les questions de l’accompagnement en fin de vie et du suicide assisté, n’exigent-elles pas que soient mobilisés à la fois le point de vue du praticien et celui du philosophe ? De nombreuses pistes de travail sont alors envisageables. En voici une liste, non-exhaustive :

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Psychanalyse et théologie : quelles conditions pour un dialogue?
[mardi 04 octobre 2011 - 10:00]
RELIGION, SPIRITUALITÉS
Couverture ouvrage
L'INCONSCIENT AU PARADIS : COMMENT LES CATHOLIQUES ONT REÇU LA PSYCHANALYSE
Agnès Desmazières
Éditeur : PAYOT
271 pages /20,43 € sur
Résumé : Une  histoire  de la réception des thèmes de l'Inconscient par l'Eglise catholique du début du XXe siècle à Vatican II

Cette étude précise et documentée d’Agnès Desmazières explique comment la psychanalyse, née dans un milieu essentiellement juif ou protestant 1, a, historiquement, été portée au contact de catholiques, et quelles relations ont été établies entre la psychanalyse et les autorités catholiques jusqu’au début des années 1960. Les rapports entre les théories de l’inconscient (celle de Freud à la place d’honneur, mais également d’autres, parmi lesquelles celle de Jung ou d’Adler) et l’Eglise varient selon les époques, oscillant entre un rejet presque radical des théories de l’Inconscient et une prise en compte précise et nuancée de bienfaits reconnus des psychothérapies.

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Je ne suis pas celle que je suis

Des vies différentes dans des villes différentes, et une même femme. Deux histoires entrelacées. L'une, picaresque, nous fait voyager en compagnie de l'héroïne, qui traverse mille et une épreuves, de Téhéran au golfe Persique, de Dubaï aux rives du Bosphore. Et l'autre, intime, à Paris, se construit dans le cabinet d'un psy. Pour la première fois une psychanalyse nous est dépeinte, séance par séance, comme un tableau impressionniste. Le rapport au père, à la mère, aux hommes, la prison, la torture, le viol, la prostitution, la solitude, l'exil et la langue française dont il faut s'emparer pour faire le récit d'une vie, pour se réconcilier avec la vie sont les thèmes de ce livre.

Bordeaux

Les passagers de la nuit

Guy Laurent, médecin à SOS Médecins, défend l'indépendance et la permanence d'un groupe.

 Guy Laurent au Grand-Parc : « Les pathologies après minuit sont plus lourdes. »  Photo Philippe Taris

Guy Laurent au Grand-Parc : « Les pathologies après minuit sont plus lourdes. » 

PHOTO PHILIPPE TARIS


«Enfant à Dax je venais avec mon père à Bordeaux écouter le violoniste Grumiaux et faire réparer mon violon chez M. Taconné, le grand luthier. Étudiant j'ai aimé l'idée de la psychiatrie et d'une médecine où l'on n'était pas assis derrière un bureau. Je suis devenu infirmier à Charles-Perrens la nuit, puis à la clinique du Tondu, avant d'effectuer mon « stage interné » en Guyanne, à l'hôpital de Saint- Laurent du Maroni et à celui de Cayenne, des endroits où l'on apprend à se débrouiller.

En revenant j'ai rencontré mon épouse, psychiatre, psychanalyste. J'ai découvert SOS Médecins et j'ai adhéré tout de suite à cette façon d'être médecin dans la découverte et le mouvement.


Le cœur de métier
J'ai retrouvé la ville tranquille, sans excès. Il n'existe pas ici de quartiers difficiles, au sens de dangereux, même s'il est parfois difficile de vivre aux Aubiers, au Grand-Parc, Cenon, Lormont où se retrouvent les moins aisés. Il y a à Bordeaux un gros pourcentage de pauvres, y compris dans le centre historique. Les situations précaires sont discrètes. Exercer ce métier c'est aussi voir la réalité des gens sans travail qui n'apparaissent nulle part. 30 à 40 % de notre clientèle accèdent à la CMU. La supprimer reviendrait à les condamner à l'absence de soins, ce qui est déjà le cas, et à des affections beaucoup plus graves.

Notre réseau a évolué. SOS Médecins comptaient 15 membres en 1990. Nous sommes aujourd'hui 70. De ce point de vue, l'association de Bordeaux est l'une des plus denses de France, la deuxième. Nous sommes soucieux de garder une homogénéité, une rigueur, un souci égalitaire et une véritable indépendance. La demande a augmenté dans la population qui nous concerne, de 800 000 à 900 000 habitants. Nous effectuons 185 000 visites par an sur la CUB élargie, dont 30 000 entre minuit et 8 heures. On a dit que les patients souhaitaient être servis plus vite, disposer d'un confort de consommateur en quelque sorte. Mais il y a d'autres facteurs. Nous savons que la demande suit l'accroissement de la démographie. Et que la vie des médecins traitants, souvent débordés, a évolué. Ils ne veulent plus être corvéables.

Bordeaux a connu un chambardement, pourtant les lieux animés sont les mêmes. La Victoire et la gare n'ont pas changé. Saint-Pierre bouge jusqu'à minuit. Nous avons beaucoup de mal à y circuler avec les terrasses. Les pathologies liées à la fête sont peu nombreuses. Nous les percevons plutôt au commissariat dans la nuit de vendredi à samedi par exemple, pour des bagarres. Nous établissons un certificat médical afin de prendre acte que la garde à vue n'est pas contre-indiquée.

Il arrive souvent en revanche que les parents nous appellent pour des enfants trop alcoolisés.

Les pathologies après minuit sont plus lourdes. La nuit amplifie les angoisses. C'est très important pour le diagnostic de voir un patient dans son cadre de vie. Là nous sommes dans notre cœur de métier. 80 % de ces patients ne sont pas hospitalisés parce qu'une solution est trouvée. Nous évitons donc l'engorgement des hôpitaux. Les médecins eux-mêmes nous sollicitent pour que nous prenions en charge leurs patients. Nous sommes vraiment complémentaires.

Même s'ils sont débordés, les médecins ne manquent pas et le pôle médical bordelais conserve une belle image. Il suffit de voir les gens du voyage qui viennent de toute la France se faire soigner à Pellegrin ou à Haut-Lévêque, dont les services sont réputés. On sait moins que nous possédons peut-être les meilleurs psychanalystes de France.

Bordeaux est une ville paisible qui a vécu une révolution, sauf culturelle. Tant d'années après, nous continuons de parler de Sigma parce qu'il n'y a rien eu depuis. Le Festival de jazz a disparu. L'effet vitrine compte beaucoup. Après avoir cité Mollat, que fait-on ? Ce fond culturel manque à la vie. Je ne pense pas qu'elle se transforme en mégapole. Elle épaissira autour de la Garonne et je continuerai d'y garder les trois fils de ma vie : la médecine, la psychanalyse et l'escalade, avec Le Migou, mon club de Saint-Michel. En goûtant la nuit bordelaise. »
Lundi 10 octobre 2011 

Hybrigenics: accord de collaboration avec Servier


Hybrigenics et Servier ont signé un accord de licence et de collaboration de recherche dans le domaine des enzymes de dé-ubiquitination (DUBs) appliqué à l'oncologie, la neurologie, la psychiatrie, la rhumatologie, l'ophtalmologie, le diabète et aux maladies cardiovasculaires.
Dans ce cadre, Hybrigenics a pour mission d'identifier et de valider parmi les DUBs de nouvelles cibles pertinentes pour des applications dans ces aires thérapeutiques. Il va également cribler des médicaments potentiels capables de moduler quatre cibles confidentielles déjà sélectionnées comme DUBs d'intérêt prioritaire.
De son côté, Servier fournira les composés à tester, développera les plus prometteurs et commercialisera les produits enregistrés.
Les activités d'Hybrigenics peuvent aussi aboutir à la mise au point de tests de diagnostic 'compagnon' nécessaires au développement et à l'utilisation de tels agents thérapeutiques.
Cet accord de licence et de collaboration prévoit le versement à Hybrigenics d'un paiement initial et de dotations de recherche pour un total de quatre millions d'euros sur trois ans.
En fonction de l'atteinte de succès prédéfinis, cet accord prévoit par ailleurs des versements complémentaires au profit d'Hybrigenics, à hauteur de 9,5 millions d'euros au total pour chacune des cibles aboutissant à la mise sur le marché d'un nouveau médicament, ainsi que des redevances sur les ventes de kits de diagnostic 'compagnon'.
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La crise, une tragédie pour la santé des Grecs




La crise, une tragédie pour la santé des Grecs

LEMONDE.FR avec Reuters | 10.10.11

Augmentation des suicides, hausse de la consommation de drogue, développement de la prostitution, accroissement des infections au virus VIH… Une étude britannique parue lundi pointe les effets désastreux de la crise économique et des coupes budgétaires en Grèce : "Le tableau de la santé des Grecs est très préoccupant", juge David Stuckler, sociologue à l'université de Cambridge qui a dévoilé les conclusions de son étude dans le journal médicalLancet. "Une plus grande attention doit être portée à la santé et à l'accès aux soins pour s'assurer que la crise n'impacte pas la dernière source de richesse du pays : son peuple", commentent les auteurs de l'étude.
Au cours des deux dernières années, le gouvernement grec a imposé de sévères mesures d'austérité pour tenter de réduire sa dette colossale. La Grèce connaît sa plus grande récession depuis quarante ans et a dû accepter un plan de sauvetage du Fonds monétaire international et de l'Union européenne. Dans ce contexte, Martin McKee, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, qui a travaillé avec David Stuckler, estime que d'autres pays européens devraientprêter attention à ce qui se passe en Grèce. "Ce qui a lieu en Grèce montre ce qui peut se passer en cas de coupes budgétaires importantes dans le domaine de la santé […]", a-t-il dit lors d'une interview téléphonique.
LE BUDGET DES HÔPITAUX A BAISSÉ DE 40 %
Des coupes budgétaires considérables et l'augmentation du chômage à 16 % conduisent de plus en plus de Grecs à la dépression et à la drogue, tandis que la réduction des budgets des hôpitaux et des services médicaux prive de nombreuses personnes d'accès aux soins. "Le budget des hôpitaux a baissé de 40 % entre 2007 et 2009selon les auteurs du Lancet. On relève un manque de personnel, de matériel médical et des patients qui donnent des pots-de-vin aux médecins pour couper les files d'attente"révèle le Guardian. Selon l'article, les plus faibles sont les plus impactés.
"Nous constatons […] des tendances très inquiétantes, un doublement des cas de suicides, une hausse des homicides, une augmentation de 50 % des infections au virus VIH et des gens qui nous disent que leur santé a empiré mais qu'ils ne peuvent plus consulter de médecins même s'ils devraient le faire", ajoute le sociologue.
"LA CRISE ÉCONOMIQUE M'A CONDUIT À ÇA"
Selon l'équipe de chercheurs de M. Stuckler, le taux de suicide a augmenté de 17 % entre 2007 et 2009, mais un chiffre officieux donné par des parlementaires grecs fait état d'une hausse comprise entre 25 et 40 %. La ligne d'appel nationale qui prévient les suicides rapporte qu'un quart des interlocuteurs a rencontré des difficultés financières en 2010. L'impossibilité de rembourser des sommes importantes de crédit peut également être un facteur selon la ligne de secours citée par l'étude, explique le Guardian.
Parmi les faits divers qui ont choqué les Athéniens, un ancien homme d'affaires s'est défenestré, laissant un mot où il expliquait que la crise financière avait eu raison de lui. Un propriétaire d'un petit magasin a été retrouvé pendu sous un pont, avec une lettre où l'on pouvait lire : "Ne cherchez pas d'autres raisons. La crise économique m'a conduit à ça."
Dans leur étude, les chercheurs ont également mis à jour un augmentation significative d'infections au VIH en Grèce à la fin de l'année 2010. Selon leurs prévisions, les contaminations vont augmenter de 52 % cette année par rapport à l'an passé. La consommation d'héroïne a augmenté de 20 % en 2009, chiffre àrapprocher de la diminution d'un tiers des programmes de lutte contre la drogue en raison des économies budgétaires. La violence a également augmenté, tandis que les cas d'homicides et de vols ont presque doublé entre 2007 et 2009, rapporte encore l'étude, selon le Guardian.



Des travailleurs à protéger, de Michèle Descolonges

Le livre | LE MONDE ECONOMIE | 10.10.11

"Des travailleurs à protéger. L’action collective au sein de la sous-traitance", de Michèle Descolonges. Editions Hermann, 154 pages, 24 euros.
"Des travailleurs à protéger. L’action collective au sein de la sous-traitance", de Michèle Descolonges. Editions Hermann, 154 pages, 24 euros.DR

La sous-traitance est partie intégrante des organisations en réseau des multinationales. Aucun secteur n'est épargné : de l'agroalimentaire au Pakistan à la confection au Mexique en passant par les "nomades du nucléaire" en France, la sous-traitance éloigne ces salariés de l'entreprise donneur d'ordres, de ses syndicats et change le mode de relations professionnelles.
Ni l'entreprise ni le territoire ne peuvent plus, à eux seuls, être le facteur d'unification des salariés, c'est donc la communauté de travail qui doit le devenir, postule la sociologue Michèle Descolonges.
Une thèse qu'elle étaye de nombreux témoignages de salariés, de syndicalistes et de dirigeants de multinationales.
CONVENTIONS NON CONTRAIGNANTES
Les faiblesses des instruments de défense du droit du travail sont connues : les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) sont non contraignantes, les principes directeurs de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s'appuient sur des points de contact nationaux inexistants aux Etats-Unis et en Allemagne, où siègent pourtant nombre de multinationales.
Enfin, les accords-cadres internationaux ne sont que des engagements volontaires de ces dernières. Ils constituent pourtant des réseaux d'alerte qui ont déjà fait leurs preuves dans l'action collective : des syndicats et des ONG se saisissent régulièrement des accords-cadres internationaux pour défendre les droits des salariés des sous-traitants, affirme l'auteur.
C'est là que réside l'intérêt de l'ouvrage, dans la démonstration qu'une action collective efficace pour les salariés des sous-traitants n'est pas un leurre, même dans des zones de quasi-"non-droits sociaux".
La sociologue raconte ainsi comment dans les conflits des années 2000 (Matamoros Garment-Puma, Renault-Dacia, etc.), une réorganisation de la protection sociale s'est opérée par l'action de ces réseaux d'alerte, de la mobilisation des médias, des confédérations syndicales internationales et des ONG.

Des travailleurs à protéger. L’action collective au sein de la sous-traitance, de Michèle Descolonges. Hermann


Soins de santé mentale : les grands oubliés

Compte rendu
10.10.11

Dépression, épilepsie, démence, troubles liés à l'utilisation de substances psychoactives : à un moment ou à un autre de sa vie, une personne sur quatre dans le monde aura besoin de soins de santé mentale ou neurologiques, estime l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant, la plupart des pays ne consacrent à ce secteur qu'à peine 3 % des ressources destinées à la santé, quand environ 13 % seraient nécessaires. Un manque d'investissement jugé inquiétant par l'agence des Nations unies, qui a publié, lundi 10 octobre, à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, un état des lieux des services de soins psychiatriques dans cent quatre pays.
Selon ce nouvel Atlas de la santé mentale - le dernier datait de 2005 -, près de la moitié de la population mondiale vit dans des pays où il n'y a pas plus d'un psychiatre pour 200 000 habitants. Quand ce n'est pas pour un million d'habitants, comme dans nombre de pays pauvres. De même, alors que les dépenses pour la santé mentale sont globalement inférieures à 2 dollars (1,5 euro) par personne et par an, elles tombent à 0,25 dollar dans les pays à faible revenu.
Selon l'OMS, plus de 75 % des personnes atteintes de troubles mentaux ou neurologiques (dont 95 millions souffrant de dépression) dans les pays en développement ne bénéficient d'aucun traitement. Et quand soins il y a, ce sont pour l'essentiel des soins à long terme en milieu hospitalier.
"A l'heure actuelle, 67 % des dépenses de santé mentale vont aux institutions psychiatriques", précise le docteur Ala Alwan, sous-directeur général chargé des maladies non transmissibles et de la santé mentale à l'OMS. "Si les pays dépensaient davantage au niveau des soins primaires, ils pourraient atteindreplus de gens et commencer à s'attaquer aux problèmes suffisamment tôt pourréduire les besoins en soins hospitaliers, plus coûteux." Pénurie de ressources et de compétences oblige, les malades ne sont souvent traités que par des médicaments, quand des soins psychosociaux seraient aussi nécessaires.
Seul indicateur positif : comparé à 2005, le nombre de lits psychiatriques semblediminuer dans la plupart des pays, "ce qui laisse supposer une baisse des soins institutionnels au profit des soins communautaires", estime l'OMS. Si beaucoup reste à faire, le Programme d'action mondial pour la santé mentale (mhGAP), lancé en 2008 par l'OMS pour aider ses membres à développer la prise en charge des troubles mentaux et neurologiques, n'en commence pas moins àporter ses fruits dans certains pays, où sont observés "des progrès notables".
L'Ethiopie et le Nigeria ont ainsi commencé à former leurs personnels de santé au dépistage et au traitement des principaux troubles mentaux. La Chine a élargi son programme de soins contre l'épilepsie à dix-neuf provinces, où plus de 40 millions de personnes en bénéficient. La Jordanie a lancé un programme de prise en charge des troubles mentaux prioritaires. Et les grands pays en développement, comme le Brésil, l'Inde et la Thaïlande, "sont également sur le point d'accomplir des progrès rapides en développant les soins à travers les programmes de santé nationaux", affirme l'OMS.
Dans ce contexte, les pays occidentaux sont évidemment bien mieux lotis que d'autres. Une étude, publiée début septembre par le Collège européen de neuropsychopharmacologie (ECNP), jette pourtant une lumière alarmante sur la situation de la santé mentale et neurologique en Europe.
Portant sur trente pays et sur une population de 514 millions d'individus, elle répertorie les principales maladies mentales des enfants, adolescents et adultes, ainsi que plusieurs maladies neurologiques. Soit, au total, un éventail de troubles bien plus large que celui retenu par l'OMS, d'où il ressort des résultats quelque peu surprenants : 38 % de la population de l'Union européenne, soit près de 165 millions de personnes, souffriraient chaque année d'une de ces maladies.
"Les maladies les plus fréquentes sont les troubles de l'anxiété (14 %), l'insomnie (7 %), la dépression majeure (6,9 %), les troubles somatoformes (6,3 %), le trouble de déficit d'attention avec hyperactivité (5 % chez les jeunes), la dépendance à l'alcool et aux drogues (4 %) et la démence (1 % chez les personnes âgées de 60 à 65 ans, 30 % chez les personnes âgées de 85 ans et plus)", énumèrent les auteurs de ces travaux.
Dans l'ensemble, ces derniers n'ont pas observé d'augmentation de ces troubles par rapport à 2005, date de la dernière étude similaire. Mais ils n'ont, inversement, constaté "aucune amélioration" quant au taux "notoirement bas" de soins dont bénéficient ces patients : un tiers d'entre eux seulement reçoivent un traitement, et le plus souvent "après des délais de plusieurs années en moyenne".
Les maladies du cerveau vont-elles, comme le pensent ces experts, devenir le problème de santé majeur du XXIe siècle ?
Catherine Vincent
CNW

Plan directeur des psychiatres pour combattre la stigmatisation et la discrimination au sein de la profession médicale : Nouvel énoncé de principes rendu public lors du Congrès annuel de l'APC, à Vancouver

VANCOUVER, le 13 oct. 2011 /CNW/ - Aujourd'hui, l'Association des psychiatres du Canada (APC) a rendu public un plan directeur permettant aux psychiatres de combattre la stigmatisation et la discrimination au sein de la profession médicale.
« La stigmatisation et la discrimination constituent l'une des principales raisons pour lesquelles un Canadien sur cinq qui sera atteint de maladie mentale au cours de sa vie n'obtiendra pas d'aide ou tardera à chercher un traitement jusqu'à ce que sa situation se détériore davantage, déclare la Dre Susan Abbey, auteure du document et membre du Groupe de travail de l'APC pour combattre la stigmatisation et la discrimination. Les personnes peuvent se rétablir d'une maladie mentale, mais d'ici à ce que nous abordions ces questions, tous nous efforts pour offrir de meilleurs soins en santé mentale continueront d'être entravés. »
À l'instar de leurs compatriotes, les médecins, y compris les psychiatres, font partie de la société et ne sont pas à l'abri des sentiments et des attitudes de stigmatisation envers les personnes atteintes de maladie mentale. « Les médecins sont le reflet de leur société lorsqu'il s'agit des attitudes de stigmatisation, mais cela est terrible lorsque des patients qui ont besoin d'aide font face à de telles attitudes », explique la Dre Manon Charbonneau, présidente du Groupe de travail. C'est pour cela que l'APC a choisi d'axer ses efforts pour combattre ce fléau au sein même de la profession de la médecine. En tant que médecins et psychiatres, nous en sommes responsables. »
La Commission de la santé mentale du Canada a aussi lancé  « Changer les attitudes », une initiative pour combattre la stigmatisation et la discrimination associées à la santé mentale. Elle a ciblé deux groupes principaux : les enfants et les adolescents et les professionnels de la santé.
L'énoncé de principe présente une approche fondée sur trois volets stratégiques permettant aux médecins de réduire la stigmatisation : la protestation, l'éducation et le contact. Dans ce document, l'APC invite tous les psychiatres à jouer un rôle de chef de file et à identifier et étiqueter immédiatement la stigmatisation lorsqu'ils en sont témoins, à éduquer pour faire échec à la stigmatisation et à promouvoir le contact direct avec des personnes aux prises avec une maladie mentale qui se sont rétablies.
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