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Dans Les Rencontres du Papotin, une série documentaire sur France 2, des journalistes porteurs de troubles du spectre autistique interviewent différentes célébrités. Lors de ces discussions, ces personnalités se laissent souvent aller à une forme inhabituelle de sincérité. Comment ces journalistes dits « atypiques » font-ils pour délier les langues et faire tomber les barrières ? Pistes de réponse avec Erving Goffman, penseur du stigmate et de la différence.
« Ici on peut tout dire » et « tout peut arriver ». Voici les deux règles que Julien Bancilhon, psychologue et modérateur des Rencontres du Papotin, prend le temps de rappeler avant chaque entretien. La mise en scène de la rencontre est ritualisée : après avoir reçu ces informations, l’invité – tels Gilles Lellouche, la chanteuse Angèle ou plus récemment Christiane Taubira – se présente devant une cinquantaine de journalistes d’âges et de styles différents, tous porteurs d’un trouble du spectre autistique. Pendant cette mise en place, il y a toujours un peu de bruit : cris de joie, chuchotement, ou battement de mains. Divers instruments de musique trônent dans la pièce. La très belle lumière de l’Institut du monde arabe, qui accueille les rencontres, nimbe les visages et dévoile les expressions des participants. Le téléspectateur mais aussi l’invité sont immergés dans une atmosphère volubile et sensible, pleine de mouvement et de liberté.