"Camille Claudel 1915" : les dérives de la psychiatrie carcérale ont cessé !
LE PLUS. Le film "Camille Claudel 1915", centré sur les débuts de l'internement de la sculptrice et amante de Rodin, est sorti en salles mercredi 13 mars. Le psychiatre Michel Lejoyeux n'a pas spécialement envie d'aller le voir au cinéma. Pour lui, aborder le sujet des maladies mentales à travers le cas illustre de Camille Claudel est plus que lassant.
Édité et parrainé parDaphnée Leportois
L’intérêt que suscite le cas de Camille Claudel a quelque chose d’un peu "agaçant", tant pour la psychiatrie que pour les patientes et patients qui fréquentent les psychiatres.
Pourquoi ? Camille Claudel illustre à la perfection deux dérives majeures de la psychiatrie : l’internement arbitraire et l’utilisation de traitements plus agressifs que thérapeutiques (contention, isolement, menace, manque d’humanité). Ces deux questions sont cruciales pour les droits de l’homme et l’éthique. Elles sont cependant de moins en moins d’actualité en pratique quotidienne.
De l'internement à l'"externement" arbitraire
Commençons par la première. Il n’y a sans doute plus guère aujourd’hui d’internements arbitraires. Avec la réduction des budgets hospitaliers, la fermeture massive des lits de psychiatrie, c’est l’"externement" arbitraire qui est la règle.