Publié le 06 février 2021
CHRONIQUE
Nicolas Santolaria
Les enfants ont toujours peuplé les placards de créatures redoutables. Avec la pandémie et le confinement, notre surconsommation d’infos anxiogènes déteint sur leur imaginaire.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
Publié le 06 février 2021
Les enfants ont toujours peuplé les placards de créatures redoutables. Avec la pandémie et le confinement, notre surconsommation d’infos anxiogènes déteint sur leur imaginaire.
par Fabrice Drouzy publié le 3 février 2021
A l’heure de la retraite, le docteur Vincent Lecarme revient sur ses quarante ans de pratique en Haute Maurienne dans «Sentiers de vie», une biographie faite de saynètes et anecdotes.
«Après une longue inspiration, semblable à un râle, il reprend conscience. Merci mon Dieu ! Je retourne rapidement au chevet du nourrisson, en laissant ouvertes les portes des deux bureaux pour entendre les alarmes du scope. Toujours pas de nouvelles de l’ambulance, mais la maman assure et le bébé a repris couleurs et vitalité. A quelques mètres de distance et quatre-vingt-quatorze ans d’intervalle, deux êtres luttent, à l’orée et au crépuscule de leur existence, deux flammes vacillent de concert, toutes deux uniques et néanmoins unies dans le même combat. En cet instant partagé, c’est le fil de leur vie que je tiens entre mes mains…»
par Alexandra Pichard publié le 9 février 2021
Mis en place fin 2020, le dispositif permet de géolocaliser une personne à protéger et un auteur de violences conjugales. Si elle s’est encore peu démocratisée, cette surveillance électronique vient combler la période délicate entre le moment où les faits sont signalés et celui où la justice se prononce.
«Emma», victime de violences conjugales, séparée de son compagnon qui porte le bracelet pour garantir son éloignement. (Thierry LAPORTE/pour Libération)
Après sept ans de violences, elle s’était décidée à partir le jour où son conjoint l’avait frappée devant ses enfants. Plus la sortie de prison de son ex-compagnon approchait, plus la peur l’envahissait à nouveau. «Mais grâce au bracelet électronique antirapprochement, j’ai retrouvé une vie normale et sereine. Je suis moins stressée, moins angoissée : se sentir en sécurité change tout.» Depuis qu’Emma (1) a été équipée du dispositif, le 17 décembre, un petit boîtier GPS ne quitte jamais son sac. Un bracelet antirapprochement a été placé à la cheville de son ex-conjoint dès le lendemain. Un cran de protection au-dessus du téléphone grave danger (TGD) dont elle disposait déjà. Géolocalisé en permanence, il ne peut pas s’approcher à moins de six kilomètres d’elle – la zone de pré-alerte –, sous peine d’être rappelé à l’ordre par le téléopérateur. S’il franchit la limite des trois kilomètres, une alerte est envoyée à Emma et la police intervient pour la mettre en sécurité et interpeller l’ancien compagnon.
Par David Larousserie Publié le 03 février 2021
Le livre. Il n’est jamais trop tard pour s’informer sur la mécanique quantique, cette théorie déconcertante de la matière. En septembre 2020 est paru le dernier livre du physicien Julien Bobroff consacré à ce sujet et il serait dommage de ne pas s’y plonger, tant les propos de l’auteur sont instructifs, plaisants et foisonnants. C’est loin d’être un coup d’essai car le physicien remue ses idées sur la vulgarisation de la quantique depuis des années.
par Marie-Hélène Hérouartpublié le
Un psychanalyste, cinq patients et 35 épisodes qui durent le temps d'une séance. En Thérapie, diffusée sur Arte ce soir à 20h55, s'inspire de la série israélienne Be Tipul. Elle se déroule dans le huis clos d'un cabinet parisien, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Alors qu'en pensent les psy ?
Plusieurs millions de vues moins d'une semaine après sa mise en ligne. "Série à succès" pour Télérama, "huis clos magistral" selon LCI, "un psychiatre qui crève l'écran" titre encore le Journal du dimanche. La série "En thérapie", réalisée notamment par le duo Éric Tedano et Olivier Nakache cartonne déjà, alors qu'elle sera diffusée pour la première fois à la télé, ce jeudi soir, à 20h55, sur Arte. Pendant 35 épisodes, cette fiction nous plonge dans le huis clos du cabinet parisien d'un psychanalyste, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Que pensent les psy de cette adaptation, de ce regard sur leur profession ? On leur a posé la question.
LE 12/07/2019
À retrouver dans l'émission
LSD, LA SÉRIE DOCUMENTAIRE
par Irène Omélianenko
En interrogeant cinq jeunes psychanalystes, nous nous sommes mis dans la peau de ceux qui accueillent leurs premiers analysants.
Première diffusion 16/10/2012 dans l'émission "Sur les docks"
La première fois que j'ai allongé un patient, après l'avoir eu en face à face, j'ai été extrêmement dérouté, je me suis senti perdu. J'ai eu le sentiment de lâcher le patient mais plus encore que le patient me lâchait
Ce qui va être intéressant c'est de voir à travers la façon dont le patient cherche à nous approcher, à être dans une proximité plus familière, chaleureuse, qu'est-ce que cela nous dit de lui ? Ce qui intéresse le patient, c'est lui
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Par Christine Lecerf
Qui est vraiment Sigmund Freud ? Pas un dieu tout-puissant ni un charlatan, mais un Freud qui rêve tout haut, dissèque les anguilles, prend de la cocaïne, cite Shakespeare, aime l’humour juif et cultive la compagnie des femmes d'esprit. Un Freud inédit qui parle à la première personne.
Jusqu’ici, tous les chemins que nous avons empruntés nous ont conduits vers la lumière; à partir de maintenant, tous les chemins débouchent sur l’obscurité.Sigmund Freud
Né dans une petite ville de Moravie, fils d’un colporteur de tissu peu doué pour les affaires, “Siggi” grandit dans le quartier juif et pauvre de Vienne. Adolescent romantique et féru de mythologie, étudiant tiraillé entre les sciences et les humanités, le jeune Freud travaille dur pour échapper à sa condition et met plus de vingt ans avant de découvrir le nouveau continent de l’inconscient. Explorateur de la vie psychique, Freud tâtonne, dialogue avec lui-même et avec ses maîtres : écrivains, philosophes, médecins, morts ou vivants, comme Goethe, Nietzsche, Charcot ou Schnitzler.
2 février 2021
Depuis hier, lundi 1er février, les étudiants français ont droit à un chèque psy. En effet, la crise sanitaire a eu un terrible impact sur ces derniers, qui ont énormément de mal à joindre les deux bouts. Manque d’argent, étude à distance, manque de lien social, les jeunes font face à de nombreuses barrières qui les empêchent de pleinement s’épanouir. Face à la montée de leur désespoir, les gouvernement a donc annoncé la mise en place de chèque psychologie. Ces chèques permettront aux plus démunis de se rendre dans centres et cabinets spécialisés afin de discuter avec un psychologue. Un geste important quand on sait qu’une séance peut revenir jusqu’à 60 euros !
ONU Info
par Charles Delouche-Bertolasi publié le 5 février 2021
Dans une boîte de nuit près des Champs-Elysées, à Paris, en 2015. (FLORIAN DAVID/AFP)
«Avez-vous déjà regretté d’être ivre dans l’année ?» «Combien de fois par an vous trémoussez-vous en discothèque ?» «Consommez-vous du cannabis, des amphétamines ou bien de l’ecstasy ?» C’est à ce genre de questions que la Global Drug Survey, réalisée en France et dans une vingtaine de pays, vous propose de répondre chaque année. L’édition 2020, qui se base sur des résultats obtenus de novembre 2019 à février 2020, reflète des modes de consommation ante Covid, dont les conséquences sont encore inconnues.
Ainsi – nostalgie, nostalgie – 58 % des 1 773 Français ayant participé à l’enquête affirment avoir fréquenté une boîte de nuit dans les douze derniers mois ayant précédé le sondage. Près de 96 % déclarent avoir consommé de l’alcool sur la même période. Et 84 % disent avoir été ivres. Avec 25,9 épisodes d’ivresse annuels en moyenne, la France se situe parmi le peloton de tête, alors que la moyenne des pays participants est fixée à 20,8 épisodes par an. La France se place juste derrière les pays anglo-saxons, la Finlande et le Danemark.
«Le nombre de fois où les personnes sont ivres évolue en fonction du genre et de l’âge, explique Marie Jauffret-Roustide, sociologue et chercheuse à l‘Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). La proportion d’ivresse chez les femmes est élevée et particulièrement chez les plus jeunes. Indépendamment de la Global Drug Survey, en France mais aussi dans d’autres pays d’Europe, les études pointent une augmentation de l’alcoolisation chez les jeunes femmes et les femmes cadres.» Une des conséquences est l’augmentation des cancers des voies aérodigestives. «On peut y voir une masculinisation des conduites chez les femmes diplômées qui s’affranchissent plus facilement des normes», précise la sociologue.
Juana Pérez Montero 03.02.2021
A l’occasion du Forum Social Mondial (FSM) 2021, un panel intitulé « RBUI, gagner l’émancipation en assurant la subsistance » a eu lieu le 25 janvier.
Les intervenants étaient Eduardo Suplicy, Sergio Mesquita et l’auteure de l’article retranscris ci-dessous, Juana Pérez Montero.
Le slogan du forum, un autre monde est possible, fait écho à ce que nous sentons, pensons et à notre foi profonde en l’évolution humaine. Cela nous mène à nous demander, et c’est ce qui nous rassemble aujourd’hui, à quoi va ressembler le monde auquel nous aspirons, et quels sont les instruments, étapes, relations, etc, qui seront nécessaires pour le construire.
fisheye
Le nouveau projet du collectif Tendance floue est ambitieux. Initié au printemps 2019, Fragiles croise documentaire et chimères afin de dresser un panorama d’interrogations sur un monde devenu vulnérable et incertain.
Le projet est habité par les secousses qui traversent notre époque à l’heure où le mythe d’une croissance sans fin se heurte à ses conséquences désastreuses. Les quinze photographes du collectif se mobilisent chacun à leur manière pour produire des images tantôt lumineuses, sombres ou énigmatiques ou qu’ils associent dans des confrontations détonantes. Des rapprochements visuels déclenchant, à l’instar de certaines réactions chimiques, une énergie explosive. Une énergie plurielle, à l’image des quinze personnalités qui abandonnent la signature de leurs clichés au profit d’une réponse collective – la seule possible face aux chaos qui menacent notre monde. Des images qui nous frappent, nous surprennent, ou nous séduisent avec intensité, et nous invitent à réfléchir sur la route à suivre. Un projet choral qui prend en compte les contraintes d’une période incertaine, et dont les dimensions citoyenne et politique sont les marqueurs majeurs d’un collectif qui fêtera ses 30 ans en 2021.
Ce sont les premières images de Fragiles que nous vous avons invité à découvrir dans un tiré à part de Fisheye, sorti en novembre dernier, qui sera suivi de deux autres opus marquant les étapes de ce work in progress. Cette production originale sur un temps long, rendue possible grâce à Fujifilm, grand partenaire du projet diffère des performances comme Mad in China ou Mad in India, réalisées sur des temps courts, ou des projets comme Sommes nous ? composés à partir d’archives des photographes. L’ambition de ce nouvel opus est de dépasser l’inventaire photographique des bouleversements et de formuler le vœu d’un changement de paradigme : que la fragilité inspire et devienne le socle des imaginaires nouveaux.
fisheye
Jusqu’au 30 janvier, la galerie Thierry Bigaignon accueille l’exposition La Valise dans le Placard de la photographe et sociologue Irène Jonas. Une exploration de notre Histoire collective à travers la multiplicité de nos souvenirs intimes.
« Née à la fin des années 1950, je ne connais de la guerre que ce qui en était évoqué et peu raconté. Elle était pourtant encore très proche, peut-être trop, dans les esprits », raconte Irène Jonas dans la préface de son livre Crépuscules. De ce dernier, publié aux Editions de Juillet, elle extrait la série La Valise dans le Placard, composée d’images, entre photographies et peintures. Munich, Dachau, Prora, Nüremberg, Prague, Terezin, La Tanière du Loup… L’artiste nous transporte dans les villes à l’histoire complexe qui ont ponctué sa quête photographique entre 2018 et 2020. En suivant les pas du nazisme, on confronte notre souvenir intime d’une période qu’on n’a pas vécu, à une Histoire collective qui a profondément transformé le monde. La gravité de ces évènements pèse sur nos esprits, et résonne particulièrement fort dans ces lieux marqués par la Shoah, où les traces de ce passage ne se manifestent plus que dans les vestiges. Obscures et troubles, les images d’Irène Jonas brouillent les cadres de notre perception et nous plongent dans un monde où le passé se mêle avec le présent, à mi-chemin entre le rêve et la réalité. « Elles sont le fruit d’une mémoire hérité et d’une reconstruction imaginaire, elles ne racontent pas le nazisme mais s’approchent d’une prise de conscience émotionnelle de ce qu’a pu être le nazisme », complète-t-elle.