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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 6 juin 2021

Rencontre avec les patients du centre d’accueil thérapeutique d’Asnières

LA RÉDACTION · FELIX · 

La psychiatrie publique est démantelée un peu plus chaque année. La politique de secteur et les soins de proximité ne sont plus d’actualité. L’heure est plus que jamais aux protocoles, aux tests et aux diagnostics sans lendemain. Il est pourtant des lieux qui résistent. Charlie s’est rendu au centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) d’Asnières- sur-Seine (92), une unité du centre hospitalier spécialisé Roger-Prévot. Patients et soignants nous ont raconté comment ils soutiennent le pari de la parole et de la rencontre, dans l’esprit de la psychothérapie institutionnelle.

 

« Ici, les patients forment les soignants. » C’est par ces mots que le groupe qui nous a accueillis au CATTP a commencé à nous expliquer l’originalité du lieu. Dans un secteur de psychiatrie, il y a l’unité d’hospitalisation, et puis il y a les unités extrahospitalières, comme le centre médico-psychologique (CMP), l’hôpi­tal de jour et le centre d’accueil à temps partiel (CATTP), pour assurer la suite des soins, dans une logique de proximité du lieu d’habitation du patient. Cette organisation est remise en question par une logique comptable et une conception mécaniste et datée des ­symptômes et de la folie.

Mathieu Bellahsen, qui dirige le pôle incluant le CATTP d’Asnières-sur-Seine, s’est formé à la psychiatrie dans la mouvance de la psychothérapie institutionnelle, avec l’idée qu’il faut prendre soin de l’institution avant de prétendre soigner un patient. C’est François Tosquelles qui, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, avait lancé cette nouvelle manière d’accueillir la folie, en bouleversant le fonctionnement de l’hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole, en Lozère. Tosquelles était parti de la révolution freudienne : le patient en sait plus que le thérapeute sur son symptôme ou son délire.

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«L’Equilibre du jardinier», cyprès du bonheur

par Virginie Bloch-Lainé   publié le 2 juin 202

La psychanalyste anglaise Sue Stuart-Smith nous enjoint à cultiver nos plates-bandes pour en finir avec l’angoisse.

Il paraît qu’une fois allongés, les patients en analyse rêvent souvent de maisons et découvrent chez eux, en eux, des pièces en plus dont ils ignoraient l’existence. Ils sont contents. Le psychanalyste Patrick Avrane a récemment consacré un essai à ce sujet (Maisons : quand l’inconscient habite les lieux, PUF, 2020). Les jardins sont une autre pièce maîtresse de l’architecture intérieure. Sue Stuart-Smith, psychiatre et psychanalyste britannique, le démontre dansl’Equilibre du jardinier. Avec un jardin comme avec la vie psychique, on ne cesse jamais de faire connaissance. Jardiner, selon elle, peut aider à se décoller de l’angoisse, à diminuer le chagrin, à rompre avec l’alcoolisme ou la délinquance, à calmer un intérieur trop mouvementé, que l’on soit très cabossé ou pas trop. Stuart-Smith n’est pas de ces thérapeutes qui publient à tout bout de champ et l’on ne trouve ni éloge du comportementalisme ni leçon de développement personnel sous sa plume. La psychanalyste n’appartient pas à ces mondes-là. Mais plutôt que d’attaquer le camp adverse, elle promeut en douceur d’autres façons de faire, plus efficaces pour soigner le mal-être en profondeur.

Murmures de l’art à la psychanalyse : traversée d’un musée du Réel par Laurie Laufer


04 JUIN 2021 | PAR EMMANUEL NIDDAM

Dans un ouvrage culturel, joyeux et érudit, Laurie Laufer, psychanalyste et professeure d’université, nous entraîne à la poursuite du réel à travers l’étude de plusieurs œuvres d’art.









N’ayez crainte, Laurie Laufer propose non pas la psychanalyse d’œuvre d’art, ou d’artiste, mais bien un passage par les œuvres pour atteindre des espaces de pensée restés dissimulés. La poésie, le roman, la sculpture, la photographie, la peinture et la philosophie sont présentes ici, non pas comme les victimes d’un dépiautage psychanalytico-charcutant, mais comme des voies tracées vers quelque chose d’humain qui reste discrètement tu. Que ce réel soit dit par les œuvres abordées dans cet essai restait jusqu’ici oublié derrière ce que l’on entend dans ce qui s’en voit.

« Les œuvres lues ou vues font entendre l’équivoque, le fragmentaire, le saisissant et l’inarticulé, ce qui relève de l’exercice analytique. »

Laurie Laufer, Murmures de l’art la psychanalyse – Impressions analytiques, Hermann, Paris, 2021, p. 9

La Professeure en Psychanalyse développe son écrit autour de trois thèmes de recherche : La Mélancolie, l’Image, et l’Emancipation. On y croise des personnalités connues telles que PerecMallarméVan GoghDe Beauvoir – Et aussi des artistes plus inattendus / inentendendus : Edouard Levé ou Pierre Louÿs. Sans aucun systématisme, la psychanalyste offre un parcours, une traversée des œuvres. Certains d’entre eux embarquent avec nous pour l’ensemble du voyage, comme Romain Gary, Pierre Fedida et Walter Benjamin.

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Gaspard Dhellemmes choisit son Lacan

par Claire Devarrieux    publié le 3 juin 2021

Après avoir entrepris une analyse, le journaliste part sur les traces d’une patiente du célèbre psychanalyste. Il signe un essai où se mêlent enquête et plaidoyer pour la discipline.

Il a été un adolescent malheureux, un étudiant mal à l’aise, il devient un jeune journaliste assommé d’antidépresseurs, empêtré dans ses ambitions et ses empêchements. A 24 ans, l’été 2011, Gaspard Dhellemmes est reporter à la Provence. Il se retrouve en plein «marasme psychique». Il a eu la curieuse idée de rédiger un blog sur «les coulisses» de son métier, d’ironiser sur la presse régionale, en pensant qu’il ne serait pas lu : ses collègues le prennent si mal qu’ils ne lui adressent plus la parole. Les choses s’arrangent un peu quand il est envoyé à l’agence de Cavaillon. Notamment parce qu’une consœur lui offre Une saison chez Lacande Pierre Rey. Il a enfin trouvé une planche de salut.

REPLAY. "Envoyé spécial" : à Rennes, les urgences pédopsychiatriques face à un afflux de mineurs en détresse


 




Publié 









A Rennes, depuis l'automne 2020, les urgences pédopsychiatriques n'ont jamais accueilli autant d'enfants et d'adolescents en détresse. Exceptionnellement, l'équipe de soignants, les familles et les ados en souffrance ont accepté les caméras d'"Envoyé spécial".

A Rennes, les urgences pédopsychiatriques n'ont jamais accueilli autant d'enfants et d'adolescents en détresse. Depuis l’automne 2020, les médecins constatent trois fois plus de passages aux urgences pour des troubles anxieux sévères. Et deux fois plus de tentatives de suicide. Exceptionnellement, l'équipe de soignants, les familles et les ados en souffrance ont accepté les caméras d'"Envoyé spécial".

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Hypothèses Le Covid est-il parti pour rester ?

par Olivier Monod  publié le 5 juin 2021 

Depuis le début de la pandémie, le virus n’a cessé de faire mentir les prévisions des scientifiques. Mais au bout d’un an et demi, ceux-ci semblent s’accorder sur le scénario d’un virus qui continuera à circuler de manière bénigne chez les enfants. Enfin… sauf catastrophe.

Les terrasses rouvrent, les cinémas aussi. Les hôpitaux voient leurs chambres désemplir et la vaccination va bon train. Emmanuel Macron lance sa campagne présidentielle et les polémiques d’extrême droite fleurissent. Bref, la France (presque) telle qu’on la connaissait avant la crise sanitaire.

Mais cet avant-goût de normalité est remis en question par les nouvelles inquiétantes venues du Royaume-Uni. Là-bas, le variant delta (il ne faut plus dire «indien» maintenant, rappelle l’OMS), semble faire repartir le nombre de cas de Covid-19 à la hausse. N’en finira-t-on jamais de cette crise ? Il n’existe pas de réponse définitive à cette question, tant les incertitudes sont grandes et les scénarios possibles nombreux.

L'alcool - L'intoxication globale



88 min














Disponible du 01/06/2021 au 29/08/2021

Quels mécanismes physiologiques et psychiques sont induits par la consommation d’alcool ? Quelle est l’influence de nos cultures et des industriels sur nos comportements et ceux des décideurs ? Cette grande enquête explore les raisons qui nous poussent à abuser de l’alcool, un fléau aux conséquences dévastatrices. Vertiges assurés.



FESTIVAL IMAGO ART ET HANDICAP

 





AGENDA

MAR 
15
 JUIN

HANDICAP ET CRÉATION ARTISTIQUE […]

Théâtre 95 / Visconti

Points Communs – Nouvelle scène nationale – Théâtre 95, CERGY

HANDICAP ET CRÉATION ARTISTIQUE [...]

Initialement programmé en décembre 2020, nous sommes heureux de vous annoncer le report de ce colloque. Nous l'avons imaginé comme un véritable temps fort du festival IMAGO :  très exigeant sur le fond des analyses théoriques qui y seront menées, et très ouvert sur la forme pour permettre au plus grand nombre d’y participer.  

 

15 JUIN
 
-16 JUIN

De Françoise à Alice

Bi-p association

Points Communs – Nouvelle scène nationale – Théâtre 95, CERGY

De Françoise à Alice

(spectacle initialement programmé en décembre 2020)

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Judith Aquien, trois mois sous silence

Dimanche 30 mai 2021

Ce soir dans Modern Love, nous recevons Judith Aquien pour parler du tabou de la condition féminine en début de grossesse ; elle publie trois mois sous silence chez Payot.

Illustration du livre Judith Aquien "Trois mois sous silence: Le tabou de la condition des femmes en début de grossesse" (Payot-Rivages).
Illustration du livre Judith Aquien "Trois mois sous silence: Le tabou de la condition des femmes en début de grossesse" (Payot-Rivages). © Getty / VioletaStoimenova

Vous n’avez sans doute pas remarqué qu’on demande toujours aux femmes combien elles ont d'enfants mais jamais combien de grossesses elles ont vécu. Pas sûr d’ailleurs que la question soit nécessaire ni très opportune. Reste qu’on recense, qu’on comptabilise, les naissances, mais jamais les grossesses.
Alors qu’en France, on estime à 20 000 environ le nombre de fausses couches chaque année. Une femme sur quatre y sera confrontée au cours de sa vie, sans que rien ne l’y prépare.
Ce tabou pèse de tout son poids tout au long du fameux premier trimestre, au cours duquel, les femmes sont priées de taire leur état : s’agirait pas de se porter la poisse, ni d’infliger à l’entourage un projet non abouti, un échec en somme. Sont fragiles ces DRH.

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La contamination par le coronavirus peut-elle être un homicide involontaire ?

Paris, le samedi 5 juin 2021 - Peut-être faut-il y voir ici un symbole éclatant de la judiciarisation des relations sociales. Le 21 mai dernier, la radio RMC rapportait le témoignage d’une femme ayant déposé devant le procureur de la République de Nevers une plainte inédite en son genre en France.

La plaignante estime en effet que sa mère, décédée des suites du Covid-19 à l’âge de 80 ans, aurait été contaminée après une visite par un couple de proches qui étaient alors cas contact et n’avaient pas décommandé leur rendez-vous.

Ces deux personnes s'étaient pourtant soumises au préalable à un test de diagnostic mais restaient dans l’attente de leur résultat. Le lendemain de la visite, l’un des visiteurs apprend qu'il est positif au Covid-19.

Plainte pour homicide

Difficile de dire en l’état si le Parquet va engager des poursuites, cette plainte semblant être une première en France. A ce titre, la qualification d’homicide involontaire, mérite que l’on s’y attarde un moment.

En effet, d'après l'article 221-6 du Code pénal, le délit d'homicide involontaire est constitué dès lors qu’il est établi un lien de causalité entre la mort d’autrui et l’existence d’une « maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou un règlement ».

Mais la spécificité de l’affaire désormais entre les mains du Procureur de la République de Nevers tient sans doute au caractère singulier de l’isolement mis en place pour les personnes déclarées « cas contacts » pour la Covid-19.

Ainsi, en France, l’isolement des « cas contacts » ne constitue pas une obligation légale ou règlementaire mais bien « une recommandation » de l’assurance maladie.


samedi 5 juin 2021

Les remboursement des psychologues, oui mais pas à n'importe quel prix

Les psychologues seront dans la rue le 10 Juin pour s'opposer à l'actuel projet de remboursement des séances. Nous avons interviewé Frédéric Tordo, psychologue à l’origine du Manifeste des psychologues cliniciens et psychologues psychothérapeutes qui rassemble les revendications et les attentes de cette profession : oui à un remboursement des psys, mais pas à n’importe quel prix.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que le manifeste des psychologues ?

Je suis Frédéric Tordo, psychologue clinicien, travaillant en libéral principalement, docteur en psychologie clinique, et psychothérapeute. Par ailleurs, je suis également enseignant-chercheur en psychologie clinique.

L’origine du Manifeste des psychologues cliniciens et des psychologues psychothérapeutes (MPPP) est numérique. Sur un groupe Facebook dédié à l’« univers psy », j’ai posté un premier message qui revenait sur le rapport de la Cour des comptes de février 2021, et qui proposait de généraliser au plus vite le projet de remboursement des consultations de psychothérapies pratiquées par des psychologues. Très rapidement, j’ai contacté Caroline Fanciullo, une psychologue clinicienne et amie, pour pouvoir écrire avec elle une première version du Manifeste, un texte qui reprenait d’une manière synthétique tous les problèmes que présentaient le projet de remboursement. Deux autres versions du texte ont ensuite été postées sur le post initial, grâce aux très nombreux retours des psychologues présents dans le groupe. Enfin, et dans la foulée, nous avons créé un groupe Facebook avec une poignée de psychologues : le MPPP était né. Et les choses se sont ensuite enchaînées. En une semaine, nous étions 1 000 sur le groupe. Actuellement, nous sommes 3 500 psychologues, et les inscriptions se font toujours plus nombreuses.

L’objectif premier de ce mouvement spontané est de nous regrouper, en réaction au projet de remboursement, et de construire une grande manifestation numérique. Dès le départ, nous avons également réfléchi à l’organisation de groupes de travail (communication, écriture d’un rapport, etc.), afin que les psychologues se sentent acteurs du mouvement. Les membres du groupe se sont rapidement sentis concernés, en donnant de leur temps pour défendre la profession, pour eux comme pour les patients.

Pourquoi militez-vous aujourd’hui contre l’actuelle proposition de remboursement des psychologues ?

Parce que ce projet est une négation globale de la profession de psychologue. Ou plus justement, c’est une utilisation des compétences des psychologues cliniciens tout en niant paradoxalement les compétences qu’ils mettent en œuvre. En l’état, la proposition de remboursement des consultations de psychothérapies n’est pas respectueuse ni de nos savoir-faire, ni de notre identité professionnelle, au regard notamment de notre code de déontologie. Nous ne pouvons plus construire notre cadre de travail librement : la durée des séances, l’accès au psychologue, le nombre des séances... tous ces paramètres fondamentaux pour l’élaboration d’un cadre clinique approprié ne nous sont plus accessibles. Pour être remboursé, la durée d’une séance est par exemple fixée à 30 minutes, remboursée 22 euros, sans possibilité de dépassement d’honoraires. Le patient n’avance pas de frais pour sa consultation, et le protocole dans le cadre de ce remboursement est sur-encadré par de multiples passages chez le médecin généraliste ou le psychiatre, au détriment de la relation de confidentialité avec le psychologue.

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« Il est primordial de développer un véritable service public de la prise en charge de la perte d’autonomie »

Publié le 4 juin 2021

TRIBUNE

L’économiste Clément Carbonnier constate, dans une tribune au « Monde », l’insuffisance des dispositifs d’allocation et d’incitation fiscale actuels pour permettre l’accès universel à des soins devenus indispensables.

A l’Ehpad de la Maison du moulin, à Maubeuge (Nord), le 7 mai 2021.

Tribune. Après la création formelle de la cinquième branche de la Sécurité sociale (loi du 14 décembre 2020), il est plus que temps de lui fournir un contenu. Depuis des années, voire des décennies, chaque nouveau gouvernement annonce un grand plan de prise en charge de la perte d’autonomie liée au vieillissement de la population, et on attend toujours.

Il n’est plus utile de rappeler qu’il s’agit d’un besoin croissant, essentiel pour un nombre toujours plus grand de personnes âgées, mais aussi pour les aidants familiaux. Le vieillissement de la population est également un déterminant majeur de la croissance du recours aux services hospitaliers, qui peinent à répondre aux besoins.

L’hôpital Robert-Debré veut « réparer » les mineurs isolés, des enfants livrés à eux-mêmes et aux dealers

Par   et    Publié le 4 juin 2021




Il y a d’abord eu le premier. A l’été 2016. Un tout petit. Overdose. Et un deuxième, un troisième… Puis ils se sont mis à affluer par dizaines aux urgences de l’hôpital parisien Robert-Debré, le plus grand centre pédiatrique d’Ile-de-France. Des étrangers de moins de 18 ans, venus seuls en France et désignés par l’administration sous l’acronyme MNA, « mineur non accompagné », ramassés dans les quartiers alentour par des pompiers, inconscients ou blessés. Luigi Titomanlio, le responsable des urgences, se souvient de leur état à leur arrivée : « poly-intoxiqués », « comateux » et parfois « très agressifs ».

Accoucher ailleurs qu'à l'hôpital ? En France, les alternatives se développent

Par : Pauline GODART   Claire PACCALIN  Publié le : 









En France, faire le choix d'accoucher à domicile ou dans une maison de naissance est rare, contrairement à des pays comme les Pays-Bas ou l'Angleterre. Les futures mamans n'ont pas vraiment le choix car elles ne sont pas informées des possibilités qui s'offrent à elles, et l'accouchement en maternité reste la norme.