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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 12 septembre 2016

Psychothérapies de la dépression : un retour aux fondamentaux ?

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La dépression est une maladie complexe, impliquant de nombreux facteurs comme la vulnérabilité biologique ou les évènements de vie et dont la prise en charge doit parfois nécessiter l’utilisation d’un traitement médicamenteux. Cependant, l’utilisation de médicaments doit tenir compte de leurs effets secondaires, de l’adhésion aléatoire du patient à son traitement et du risque de rechute en cas d’arrêt. D’où l’importance de sélectionner les psychothérapies les plus adaptées en complément pour diminuer les risques de rechute à long terme.
Psychothérapies de la dépression
Actuellement, la psychothérapie qui a montré les meilleurs résultats dans la prise en charge d’un épisode dépressif est la psychothérapie dite « cognitive et comportementale » (ou TCC), au point que certaines études ont montré que les TCC pouvaient être aussi efficaces que les médicaments.

L'ENVELOPPEMENT THÉRAPEUTIQUE DE SOUTIEN

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Le débordement de la décompensation psychotique aiguë nécessite des stratégies de soins adaptées pour éviter le glissement vers la contrainte pure comme seule mesure protectrice. Dès lors, comment faire pour rencontrer le patient en décompensation aiguë quand les mots et les stratégies habituelles de la relation soignante n’opèrent plus ? Le pack de soutien est un enveloppement humide réalisé quotidiennement qui, au-delà des mots, offre la possibilité d’un apaisement et d’une rencontre, l’établissement d’un lien contribuant à la réorganisation psychique et par là, à la diminution des angoisses archaïques.

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L’homme qui voulait tuer Reagan libéré de l’hôpital psychiatrique 35 ans après

Par   — 

John Hinckley Jr, l’homme qui avait tenté de tuer le président américain Ronald Reagan en 1981 pour impressionner l’actrice Jodie Foster va pouvoir désormais vivre avec sa mère, après sa libération de l’hôpital psychiatrique où il était interné depuis 30 ans.

John Hinckley Jr, l’homme qui avait tenté de tuer le président américain Ronald Reagan en 1981 pour impressionner l’actrice Jodie Foster va pouvoir désormais vivre avec sa mère, après sa libération de l’hôpital psychiatrique où il était interné depuis 30 ans.
Sa sortie de l’hôpital St Elizabeths dans la capitale fédérale a été annoncée samedi par le quotidien Washington Post.
Le service psychiatrique de Washington DC a confirmé à l’AFP que «toutes les sorties prévues aujourd’hui ont eu lieu».

« Je suis inquiète pour la santé des enfants niçois »

LE MONDE  | Propos recueillis par Gilles Rof
Des enfants tiennent les portraits de victimes de l’attaque, le 20 juillet à Herserange.
Des enfants tiennent les portraits de victimes de l’attaque, le 20 juillet à Herserange. FRED MARVAUX / AFP
Chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU Lenval de Nice, la professeure Florence Askenazy a vu passer plus de 900 patients dans ses services depuis l’attentat qui a fait 86 morts le soir du 14 juillet sur la promenade des Anglais. Après la mobilisation d’urgence, elle appelle à la mise en place de moyens supplémentaires pour en limiter les conséquences sanitaires.
Peut-on déjà mesurer l’impact de l’attentat du 14 juillet chez les jeunes Niçois ?
Florence Askenazy : Il est trop tôt pour faire un bilan psychologique de ce qu’il s’est passé, mais je pressens que les conséquences sur la santé des enfants et des adolescents seront lourdes. Il faut prendre en compte que, depuis 1945, c’est l’acte de guerre qui a touché le plus d’enfants en France. Depuis deux mois, nos équipes ont vu plus de 900 personnes. Des enfants, des adolescents, qui viennent avec leurs parents. Des consultations assez longues qui laissent place au récit de ce qu’il s’est passé.Trois composantes ressortent : l’extrême violence de l’acte, sa longueur, avec des enfants qui ont vu leurs parents se cacher, fuir dans la panique, porter secours à des blessés… Enfin, le fait que, directement ou par capillarité, c’est l’ensemble de Nice qui est touché. Tout l’écosystème de la ville est ébranlé. C’est pour cela que je suis assez inquiète pour l’évolution de la santé des enfants et des adolescents niçois.

L’ÉCOLE EN MAL DE MÉDECINS

D’année en année, le nombre de médecins scolaires diminue.En cause notamment, le manque d’attractivité de leurs carrières.

06/09/2016
Faute de médecins de l’Éducation nationale en nombre suffisant, de plus en plus d’enfants passent à travers les mailles d’un véritable dépistage de base (vue, audition...). Photo DR
Mille professionnels pour 12 millions d’élèves scolarisés de la maternelle au lycée, voilà la réalité de terrain de la médecine de l’Éducation nationale en France. D’année en année, le nombre de ces médecins, dont la moyenne d’âge se situe aux alentours de la cinquantaine, diminue alors même que les besoins n’ont jamais été aussi importants. En cause, expliquent les syndicats, le « manque d’attractivité » du métier sur le plan de la rémunération pour des jeunes gens diplômés à bac + 9, un « manque d’attractivité » qui s’exprime aussi en cours de carrière puisqu’aujourd’hui, les demandes de détachements seraient loin d’être rares.

« 20 % des 6 ans seulement vus par un médecin de l’EN »

Le champ d’intervention des médecins de l’Éducation nationale est vaste : bilan médical obligatoire à 6 ans, projets d’accueil individualisés pour les enfants porteurs de maladies chroniques, certificats médicaux pour les dossiers des Maisons départementales du handicap, aménagement des tiers-temps supplémentaires aux examens, sans compter « les examens demandés par les parents, les enseignants ou les élèves qui constituent le volume le plus important d’examens », explique le Dr Jocelyne Grousset, secrétaire ajointe nationale du SNMSU-UNSA (Syndicat national des médecins scolaires et universitaires).

Hopital Laquintinie : le Dg chasse le centre d’ergotherapie pour ouvrir une supérette « Kdo »


Dès le 1er novembre prochain, une supérette devrait ouvrir ses portes dans les locaux de l’actuel centre ergothérapie (service de psychaitrie) de l’hôpital Laquintinie de Douala. Le contrat signé, il y a environ trois mois, entre la direction de l’hôpital et les propriétaires du supermarché «Kdo» devait dejà voir ses premiers fruits ce d’autant plus que, selon nos informations, l’hôpital a déjà encaissé une partie des fonds de loyer à verser par ses partenaires.



Ce psychiatre a aidé les victimes du 11-Septembre

PROPOS RECUEILLIS PAR MICHEL ORIOT

Ted Kenny est psychiatre à Manhattan. Ce Franco-Américain est marié à une Française originaire de Lusanger, en Loire-Atlantique. Aujourd’hui âgé de 55 ans, Ted a assuré un suivi psychologique bénévole à New York, durant plusieurs semaines après les attentats du 11-Septembre, pour aider des parents de victimes, des policiers et des sauveteurs. Il témoigne.
« C’est très personnel : même maintenant, quinze ans après, lorsque quelqu’un évoque les tours jumelles, je dois toujours réprimer une envie de pleurer.
Le 11 septembre, je me rappelle très précisément ceci : j’étais dans le cabinet d’un collègue plus âgé que moi, le Dr David A. Kahn. Je discutais d’un cas clinique avec ce chef de service du département de psychiatrie de l’hôpital de Columbia. Il a reçu un coup de fil. Il a juré : « Jésus Christ ! » Il a écouté et il m’a expliqué. Nous avons terminé notre conversation tout de suite.
Je suis monté dans un autre département où il y avait une télé et je suis arrivé juste au moment où une des deux tours s’écroulait. Une collègue psychologue s’est effondrée en sanglots en voyant ça. C’est cette image de tour qui s’écroule qui est entrée dans notre esprit collectif à New York : ça doit toucher à quelque chose d’assez primaire, de perdre quelqu’un ou quelque chose de matériel, la mort des autres, la sienne…
« Un tourbillon dans ma tête »
Tout de suite, comme beaucoup de personnes, j’ai téléphoné à ma famille. Ma femme ne m’a pas cru tout de suite, je lui ai dit qu’il fallait qu’elle regarde par la fenêtre vers le sud, qu’elle verrait la fumée. Après ça, ça va paraître bizarre, je me suis dit : la chose à faire, c’est de continuer mon travail.

samedi 10 septembre 2016

Expo : Le divan de Liv

– ou l’art de Liv Strömquist de réunir Whitney Houston et Sigmund Freud en BD
A-t-on vraiment levé les tabous autour de l’Origine du Monde ? Comment réconcilier la Femme et l’Homme, ces « deux sous-types narcissiques qui ont besoin l’un de l’autre pour exister » ? Quelles absurdités culturelles régissent nos rapports amoureux ? Liv Strömquist, icône de la BD suédoise, nous propose de prendre un peu de recul et de réfléchir avec humour à ces questions qui nous concernent toutes et tous.
Notre avis sur « L’Origine du monde » de Liv Strömquist
Inspirée à la fois par les artistes, les chercheurs et la presse people, Liv Strömquist mêle analyse scientifique et humour cinglant sur les questions de genre. A travers le prisme de l’éducation populaire, elle dépoussière et met au placard les préjugés et les inégalités dans les rapports entre les sexes.

Allemagne La grande dépression des réfugiés

Par Nathalie Versieux, Correspondante à Berlin — 9 septembre 2016

Les services d’aide psychologique et les bénévoles sont confrontés à l’afflux de migrants souvent traumatisés par la guerre.

Mohammed D., 27 ans, réfugié syrien échoué seul en Bavière, après la mort de sa femme et de son fils de 6 mois dans un bombardement, souffrait d’un syndrome post-traumatique. Il est mort le 24 juillet dans l’explosion de la bombe artisanale qu’il portait dans son sac à dos. La détonation de l’engin devant une salle de concert d’Ansbach a également fait quinze blessés parmi les spectateurs qui attendaient à l’extérieur. C’est le premier attentat-suicide revendiqué en Allemagne par l’organisation de l’Etat islamique. Le destin criminel et tragique de Mohammed D. a choqué les Allemands, inquiets de ces «bombes à retardement», ces malades psychiques traumatisés par l’expérience de la guerre, qui pourraient se trouver parmi le million de réfugiés arrivés l’an passé en Allemagne. La trajectoire de Mohammed D. a ainsi relancé le débat autour de la prise en charge psychologique des réfugiés traumatisés. 40 % des demandeurs d’asile souffriraient de troubles psychiques qui les empêcheraient de s’intégrer, selon une étude de 2008.
Petite femme brune et énergique, Meryam Schouler-Ocak reçoit dans son bureau, sous les toits de l’hôpital St Edwig, en plein cœur de l’ancien quartier juif de Berlin. Une table face aux arbres de la cour intérieure, des étagères remplies de classeurs, deux tableaux aux murs, un sol rouge brique… Meryam Schouler-Ocak dirige le département de l’hôpital universitaire de la Charité, chargé de l’accueil en psychologie ambulatoire des personnes issues de l’immigration. Depuis trois ans, le service ne désemplit pas. L’essentiel des patients sont aujourd’hui des réfugiés.

Newsletter de Stop DSM de Patrick Landman

PSYCHOSES ET TRAUMA



Une étude très importante / A very important study :
Abstract : Des événements traumatisants ont été solidement associés à divers résultats (conséquences) psychotiques incluant un risque accru de troubles psychotiques, de prodrome d'une psychose, et des mesures dimensionnelles des symptômes psychotiques, tels que les symptômes psychotiques positifs atténués. Cependant, l'exposition aux traumatismes a été liée à divers troubles mentaux. Par conséquent, la spécificité du lien entre exposition au trauma et psychose reste non élucidée. Cette  étude-revue se concentre sur deux zones peu étudiées par la littérature sur trauma et psychoses : 1) la spécificité entre trauma et psychose par rapport aux autres troubles mentaux qui résultent souvent d'un post trauma 2) les mécanismes proposés qui lient uniquement trauma et psychoses.
Nous commençons par discuter la connexion sous-jacente entre l'exposition au trauma et le spectre des psychoses dans son entier avec un accent sur l'influence du type de trauma et des symptômes psychotiques spécifiques. Nous examinons ensuite comment les principes de multi-finalité et équi-finalité peuvent être utiles dans l'élucidation de l'association trauma-psychose par rapport à la relation trauma et les autres troubles mentaux. Ensuite nous discutons de plusieurs mécanismes cognitifs et neurobiologiques qui pourraient uniquement être pris en compte dans l'association entre le traumatisme et la psychose ainsi que le rôle du genre. Enfin nous examinons des questions méthodologiques importantes qui compliquent la recherche sur trauma-psychoses, pour finir par les implications cliniques dans ce champ.

BORDERLINES. QUELLE ÉVOLUTION A LONG TERME ?





vendredi 9 septembre 2016

Cette espèce d’empathe, l’humain

LE MONDE DES LIVRES | Par Macha Séry
Examens d’empathie (The Empathy Exams), de Leslie Jamison, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle et Philippe Aronson, Pauvert, 336 p., 22 €.
Depuis les travaux de la philosophe américaine Martha Nussbaum (Emotions démocratiques,Climats, 2011), l’empathie n’est plus une notion saisonnière pour les universitaires. Etudes scientifiques et avis autorisés se multiplient sur le sujet. Est-elle d’ordre émotionnel ou cognitif ? L’identification à l’autre, en ce qu’il souffre, a-t-elle une fonction morale ? Le sentiment contrarie-t-il le jugement ? Le fait que l’imagerie médicale ait démontré que, lorsqu’on réagit à la douleur d’autrui, les mêmes zones cérébrales que s’il s’agissait de la nôtre propre sont activées, n’a pas résolu toutes ces questions.

Autisme et psychiatrie : l'exemple du Centre douleur et soins somatiques de l'Essonne

 

Le Centre régional douleur et soins somatiques en santé mentale et autisme, attaché à l'établissement public de santé (EPS) Barthélemy Durand, spécialisé en psychiatrie, pourrait conduire à des déclinaisons dans chaque région de France, a expliqué le Dr Djéa Saravane, son chef de service.

La secrétaire d'Etat aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville, venue visiter le centre lors de son ouverture en 2013, souhaiterait créer d'autres centres sur son modèle dans chaque nouvelle région, mais sans la partie recherche.Je souhaite que le centre du Dr Saravane fasse des petits pour que, dans chaque région, on puisse trouver une consultation spécialisée de ce type, avait également déclaré Ségolène Neuville lors du congrès Autisme France, à Bordeaux, le 23 janvier. Nous serons le centre de référence national, en connexion avec ces centres régionaux, a résumé le Dr Djéa Saravane.
Le suivi somatique chez les patients atteints de troubles mentaux est un sujet majeur de santé publique, de nombreuses associations, dont l'Union nationale des amis et familles de malades psychiques (Unafam), le dénonçant comme "trop souvent négligé".
Le Centre régional douleur et soins somatiques en santé mentale et autisme a ouvert sur l'un des deux sites d'hospitalisation de l'EPS Barthélemy Durand, celui d'Etampes (le second se trouve à Sainte-Geneviève-des-Bois). Placé sous la responsabilité du Dr Djéa Saravane, il s'adresse à des personnes souffrant de pathologie mentale et atteintes de troubles envahissants du développement (TED) et d'autisme, enfants et adultes, hospitalisés ou suivis en ambulatoire à l'EPS Barthélemy Durand ou tout autre établissement de santé mentale d'Ile-de-France, ainsi qu'aux résidents des institutions médico-sociales, est-il précisé sur son site internet.

Pratique de l'amour. Le plaisir et l'inquiétude

Michel BozonPratique de l'amour. Le plaisir et l'inquiétude, Paris, Payot, 2016, 198 p.
Pratique de l'amour

Alors que l’amour est au cœur de pans entiers de la culture, la sociologie s’en est jusqu’alors relativement peu emparé. Certes, elle analyse volontiers la formation des couples, leur séparation et parfois leur fonctionnement quotidien, mais suivre par le menu moins l’émergence du sentiment amoureux que les pratiques qui le révèlent et le font vivre et évoluer progressivement est bien plus rare, et c’est là l’apport spécifique de ce spécialiste de la sexualité qu’est Michel Bozon. En un livre bref et accessible, il se focalise sur ce qu’il désigne comme les pratiques de l’amour, ces processus permanents d’interprétation des comportements de l’autre comme révélant précisément de l’amour, à l’état naissant ou au contraire en phase de délitement. La thèse est que les comportements amoureux, loin d’être le résultat de sentiments amoureux qui leur préexisteraient, se développent au fil d’interprétations de comportements variés, parfois dérisoires, qui sont autant de manifestations socialement codifiées d’amour.


Les défenseurs de l’euthanasie veulent imposer le sujet dans la campagne présidentielle

10.09.2016


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Sur la légalisation de l'euthanasie, son combat, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) ne restera pas les bras ballants dans la campagne présidentielle. Lors deson assemblée générale à Antibes-Juan-les-Pins, son président a dit vouloir interpeller les candidats aux élections présidentielles et législatives. À cette fin, Jean-Luc Romero entend former 1.000 volontaires "pour se rendre dans toutes les réunions publiques des candidats (...) pour leur demander de se positionner".

Marie Rose Moro, psychiatre de l’enfance et de la transculture

Le Monde Festival

LE MONDE | Par Catherine Vincent

Marie Rose Moro, à Paris, février 2014.
Marie Rose Moro, à Paris, février 2014.

Dans le cadre du « Monde Festival », la psychiatre Marie Rose Moro participera le samedi 17 septembre 2016, de 12h à 13h au Palais Garnier, à un débat sur le thème « Apprendre à vivre », avec la psychanaliste Marie-France Hirigoyen.
Professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris-Descartes, directrice de la Maison des adolescents de Cochin (AP-HP), Marie Rose Moro est également la chef de file d’une discipline encore méconnue, atypique, au carrefour de l’ethnologie et de la psychanalyse : la psychiatrie transculturelle. Elle affirme avec conviction, et une sereine énergie, que cette discipline gagne du terrain. « Pas de doute, ça diffuse ! » Ajoutons : en grande partie grâce à elle. Elle explique : « A l’école, on tient plus compte de la langue maternelle des enfants de migrants, de l’importance de leurs histoires de vie. Quand j’évoquais cela, il y a une dizaine d’années, j’avais l’impression de n’être pas audible. Maintenant, l’Education nationale me sollicite sans cesse pour venir en parler… »
Un débat au Monde Festival :   Apprendre à vivre
Du plus loin qu’elle s’en souvienne, Marie Rose Moro a toujours été entre deux mondes. Née en 1961 dans la petite ville de Ciudad Rodrigo, en Castille alors franquiste, elle n’a pas 1 an quand elle quitte l’Espagne : son père a trouvé un travail de bûcheron dans un petit village des Ardennes, où la famille – Marie Rose aura quatre frères et sœurs – va tenter de construire une vie meilleure. De ces premières années de « fille d’immigrés », comme on disait alors, elle garde un souvenir marquant. « Un jour, je me suis demandé pourquoi on m’appelait Maria del Rosario à la maison et Marie Rose à l’école. J’en ai parlé à mon instituteur, il m’a répondu que ce nouveau prénom m’aiderait dans la vie. Je commençais à découvrir que je faisais partie d’un groupe singulier, et que j’avais intérêt à comprendre ce qui se passait. »