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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 20 octobre 2014

Appel au FORUM : Fonction soignante et Pratiques du Collectif

16 octobre 2014


« Patient et soignant sont tous deux des humains. Ils arpentent tous deux la route dangereuse, imprévisible et finie de la vie. Peu de chose, symboliquement, les différencient. En pratique, ce qui les sépare est leur situation. Le patient est un humain tombé dans un fossé (un ravin, un gouffre) et souffre. Il demande de l’aide à ses proches et, parfois, à un soignant. Le soignant est un humain qui dispense des soins. Parfois c’est un geste spontané, désintéressé ; parfois, c’est un métier choisi et il en vit. Dans un cas comme dans l’autre, c’est son attitude qui fait de lui un soignant, et non son statut. » Ces paroles de M. Winckler lors de la Conférence d’éthique clinique à Paris en avril 2014, situent d’emblée les enjeux de ce qui nous rassemble : notre humanité commune (patients et soignants) et l’hospitalité nécessaire à la souffrance psychique.

Pour nous, la relation est première dans toute démarche de soin. Seule garantie d’une prise en charge cohérente, elle repose sur l’existence d’espaces de travail et d’élaboration collectifs dans lesquels chacun s’engage, s’appuyant sur ce collectif dans les difficultés auxquelles le travail le confronte. Pour nous, ceci est nécessaire aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé (libéral et institutionnel. Car, l’existence d’une fonction soignante ne va pas de soi, elle doit être remise en cause chaque jour pour chaque patient. Pas de recette à priori, mais une élaboration des expériences du quotidien, tant dans leur banalité que dans leurs impasses, et de façon régulière avec d’autres soignants.


On constate de plus en plus un manque d’attention à l’égard des patients et des familles, des contraintes pour imposer aux patients une continuité de ce qui ne peut plus avoir le nom de « soin ». Car le soin consiste avant tout à travailler la qualité du lien thérapeutique, ce qui est le contraire de la démarche qualité qu’on nous impose aujourd’hui. En effet, le soin ne peut être de qualité que si est pris en compte le lien des soignants avec les patients, leur famille, leur environnement ainsi que le lien des patients entre eux et celui des soignants dans l’institution qui les abrite.
Or il n’y a plus d’abri pour le soin aujourd’hui.


Comment en est-on arrivé là ?
Depuis 2007, avec la Révision Générale des Politiques Publiques, puis avec la Loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST), suivie en 2012 par la Modernisation de l’Action Publique (MAP), les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de transformer le Secteur et le Médicosocial en entreprises soumises à la concurrence du privé dans des missions de service public. Ils ont ainsi transformé ceux qui se trouvent sur une route difficile, du fait de multiples facteurs autant subjectifs que sociétaux, en simples clients auxquels est faite l’offre d’un panel de réponses codifiées : le modèle hégémonique proposé est celui d’un homme dont la vie et l’existence sont réduites à un ensemble de neurones à médiciner et de comportements à rééduquer, réduisant les professionnels de la santé et du médicosocial à n’être que de simples « techniciens ».
La Haute Autorité de Santé (HAS), avec son volet «Psychiatrie» dont nous demandons la suppression, est une machine qui produit en continu des normes et des techniques qui n’ont rien à voir avec le lien thérapeutique tel que nous l’entendons, patients, familles et soignants réunis dans le Collectif des 39. La notion de « profession » et celle de « soin » sont abolies dans cette orientation


Enfance et Partage lance le guide Agir contre la maltraitance

Enfance et Partage
 
Enfance et Partage lance Agir contre la maltraitance, un guide juridique destiné aux professionnels de l’enfance
Agir contre la maltraitance est un guide d’une quarantaine de pages organisées en 4 grandes parties présentant de manière synthétique les différentes formes de maltraitance, devoir d’agir et secret professionnel, comment signaler un cas de maltraitance et auprès de qui, et les suites administratives et judiciaires d’un signalement.

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Cancer : «Ce que je veux, c’est choisir le moment et la manière»

20 OCTOBRE 2014
Anne, la cinquantaine, a un cancer des ovaires. Et elle l’a depuis près de quatorze ans. Anne, très vite, n’a plus de cheveux, porte un joli turban bleu. Et elle ne quitte pas son joli sourire. «Il faut que cela tombe sur moi, moi qui ne suis pas combattante du tout.» Elle se confie à la caméra de son amie Anne Kunvari, réalisatrice. Elle est vivante, se pose ouvertement les questions de la suite, de la fin, de la mort. «Aller en Suisse ? J’y pense, il faudrait que j’aille les voir, j’aimerais voir un peu leur tête là-bas, en Suisse», dit-elle en évoquant cette association qui, légalement, aide au suicide assisté. «Soit j’y vais toute seule et c’est un peu tristouille, soit j’y vais avec quelqu’un mais personne n’a envie de m’accompagner.»

Au départ, la réalisatrice Anne Kunvari ne voulait pas faire un film sur la fin de vie, mais sur la chronicité du cancer. «Anne voulait réfléchir sur cette question pour mieux la vivre, explique la documentariste. C’est la vie et la mort d’Anne qui ont imposé ce film.» Sa voix off murmure :«Aujourd’hui, je suis seule avec ces images tournées ensemble. On avait décidé en mars de le faire, et tu es morte en juillet.» Le film s’intitule le Moment et la manière (1).

dimanche 19 octobre 2014

Il ne reste plus qu’un seul expert psychiatre au tribunal

Par Arlyne Jeannot  
ARDENNES. Ce vendredi, le Dr Belvèze a livré une de ses dernières expertises psychiatriques devant la cour d’assises. L’expert de Michel Fourniret prend sa retraite.

Karen Kubena

Après 30 ans de service, le docteur Paul Belvèze, 66 ans, a livré ce vendredi, à huis clos, l’un de ses derniers rapports d’expert en psychiatrie en cour d’assises. Après son départ, il ne restera plus qu’un seul expert psychiatre au tribunal de Charleville-Mézières. Rencontre.
Où en est votre carrière actuellement ?
J’ai pris ma retraite de l’hôpital de Belair en avril. Je suis praticien depuis 1977 et j’ai commencé l’activité d’expert auprès des tribunaux en 1983. J’ai demandé à ne plus être inscrit auprès des tribunaux au mois de juin. Je termine actuellement mes derniers dossiers. Cela prend parfois deux ans entre l’expertise et le passage en justice.
Certains cas vous ont-ils marqués ?
Oui, celle d’un gringalet, d’à peine 25 ans, tout mignon, qui a assené à son copain 96 coups de couteau. En prison, la personne était parfaite. Pourquoi cette violence inouïe ? Aucune explication. Les cas pour lesquels je n’ai pas trouvé d’explication psychologique à des crimes suspects de perturbations mentales m’ont marqué.
Qu’est-ce qui vous a plu ?
Le fait de chercher s’il y a du sens dans un crime. S’il s’agit d’un trouble mental et si oui, comment il se soigne. J’ai été l’expert de Fourniret et de Monique Olivier. Elle était beaucoup plus difficile à expertiser que lui…
Aviez-vous beaucoup de dossiers ?
Parfois une avalanche de dossiers, parfois moins. Actuellement, je reçois au moins une demande d’expertise par jour. Je suis obligé de répondre que je ne suis plus expert auprès des tribunaux. »

La justice et la psychiatrie à armes inégales

SUISSE 16 octobre 2014

(Keystone)

Une expertise psychiatrique jetée aux oubliettes et son contenu discrédité en audience publique alors que ses auteurs n’ont même pas été entendus au procès. Cela s’est passé à Genève la semaine dernière


C’est assez exceptionnel pour être relevé. Une expertise psychiatrique jetée aux oubliettes et son contenu discrédité en audience publique alors que ses auteurs n’ont même pas été entendus au procès. Cela s’est passé à Genève la semaine dernière dans l’affaire du gérant de fortune qui voulait faire tuer sa femme.


LA MAISON ROUGE : BRUNO DECHARMEART BRUT / COLLECTION ABCD






du 18 octobre 2014
au 18 janvier 2015
présentation
Depuis plus de trente ans Bruno Decharme assemble sa collection d'Art Brut. Elle compte aujourd’hui 3 500 pièces, recense 300 artistes du milieu du dix-neuvième siècle à nos jours. Elle réunit des œuvres de nombreux pays, produites dans un cadre asilaire ou dans la solitude des villes et des campagnes, des productions dites médiumniques et des objets...


Bonjour Dr Google

18/10/2014






Mountain View - Imaginez que vous êtes un passionné de la peinture à la renaissance italienne et que vous cherchez des précisions sur les pigments utilisés par un Botticelli, un Raphaël ou un Carpaccio. Il n’est pas tout à fait sûr qu’internet vous offre obligatoirement les réponses que vous attendez à moins que vous n’ayez la chance (assez fréquente sur le web) de dénicher la thèse d’un étudiant en histoire de l’art. Depuis quelques mois, ces longues heures obstinées à rechercher une information aussi précise ont été remplacées par un nouveau système baptisé « Helpouts ». Accessible aux utilisateurs de Google +, ce dispositif (qui se développe peu à peu dans tous les pays mais qui demeure d’abord américain) consiste à mettre en relation les internautes avec des « experts » dans différents domaines (art, musique, cuisine, fitness et autres) lorsqu’ils présentent certaines requêtes. Ainsi, en tapant « pigment + Botticelli + Carpaccio », les abonnés de Google + ayant connaissance de Helpouts peuvent être mis en relation avec un expert de ces questions  moyennant finance ou visionner une vidéo préenregistrée (également payante) sur la beauté de la renaissance italienne.

N’auriez-vous pas besoin d’un médecin ?

Elargir « Helpouts » à la médecine ne pouvait évidemment que tenter la firme Google, qui s’est déjà investie à plusieurs reprises dans ce domaine. Ainsi, depuis quelques semaines aux Etats-Unis est testée une nouvelle fonctionnalité. Le système est le même mais n’est pas seulement réservé aux adhérents de « Google + » familiers d’Helpouts. Plus simplement, l’internaute qui pris d’une douleur à l’annulaire tape frénétiquement (mais avec neuf doigts) sur google « douleur annulaire » voit s’ouvrir une petite fenêtre qui lui propose : « Il semble que vous tentez d’avoir une réponse à une situation médicale. Nous pouvons si vous le souhaitez vous proposer une conversation vidéo avec un médecin ». Et voici l’internaute affligé de son annulaire ankylosé, rassuré ou pas par un vrai praticien et non embarqué dans la lecture de la prose des dizaines d’utilisateurs de forums ayant tôt fait d’attribuer n’importe quelle douleur à l’apparition d’un cancer fulgurant ou les sites internets préconisant la méditation, le choux rouge et la liberté d’esprit comme seul vrai remède aux souffrances articulaires.

Un fol-en-Christ, saint patron des malades mentaux

Publié le 10/10/2014

Quel rapport entre la psychiatrie et la ville d’Homs en Syrie, au cœur de l’actualité tragique dans ce pays, depuis 2011 ?The British Journal of Psychiatry rappelle qu’au VIème siècle après J.C, Syméon Salos (ou Salus), dit aussi « Le Fou en Christ » (ou Syméon le Saint Fou) vécut dans cette ville, alors dénommée Émèse. Or l’hagiographie de ce personnage (particulièrement pittoresque) partage « certains symptômes de maladies mentales » qui lui ont valu de devenir le « saint patron des fous. »

Longtemps anachorète ou presque (il aurait vécu 29 ans dans le désert en compagnie d’un unique ami), il se rend ensuite dans la ville d’Émèse, ayant « ressenti l’appel divin pour sauver les âmes. » Mais dès son arrivée, il se fait remarquer par des enfants qui crient « Hé, c’est un moine fou ! » car il traîne derrière lui le cadavre d’un chien trouvé sur un tas de fumier. Puis il se conduit bizarrement, en perturbant l’office par ses troubles du comportement : il éteint les chandelles et jette des noix sur les femmes de l’assistance. Expulsé de l’église, il ne trouve alors rien de mieux à faire que de renverser les étals des pâtissiers installés à proximité, ce qui lui vaut une sérieuse correction infligée par ces artisans courroucés !

vendredi 17 octobre 2014

Le coût des autres

LE MONDE Par 
La politique à bout de souffle (5/6).
A deux reprises, Nadine N’guessan, 43 ans, s’est fait aborder, sans raison, par des inconnus qui voulaient savoir de quoi elle vivait : « La première fois, c’était à un arrêt de bus. Un monsieur m’a demandé si je travaillais. Avant de lâcher qu’on prenait trop d’argent pour financer le RSA. » La fois suivante, c’était dans l’autobus. « J’étais alors en CDD, et une femme m’a dit qu’elle espérait que ça allait continuer. Une autre a alors lancé : “De toute façon, si elle arrête de travailler, elle aura le RSA. Pour vous les étrangers, c’est plus facile” », raconte cette Ivoirienne, qui vit aujourd’hui à Vannes. Sans travail depuis la fin d’une mission en CDD, en 2013, elle est encore sidérée par ces remarques.
Dans les locaux de l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), à Vannes, où une dizaine de bénévoles accompagnent Nadine N’guessan et d’autres demandeurs d’emploi en difficulté, son témoignage étonne a peine. « Depuis deux ou trois ans, on entend des propos de plus en plus durs », rapporte Bernadette Herviaux, 66 ans, retraitée de la fonction publique. Elle le constate au sein même de sa famille ou avec des amis :« Pendant les repas, on me demande pourquoi je consacre autant de temps à aider les chômeurs. »

« UNE RUPTURE S’EST PRODUITE »

Cette moindre empathie à l’égard des laissés-pour-compte, on ne l’observe pas qu’à Vannes. « Lorsque le marché du travail se dégradait, l’opinion était traditionnellement plus compatissante envers les demandeurs d’emploi. Mais une rupture s’est produite depuis 2008 », assure Régis Bigot, chercheur au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), qui a publié en septembre une étude intitulée « Le soutien à l’Etat-providence vacille ».

Les étudiants handicapés ont peu de chance de réussite à la fac

Le Monde.fr | Par 
La scolarité est souvent semée d’embûches mais quand l’heure des études supérieures, arrive, c’est le début des grosses galères.
Je souffre de dyslexie et d’un syndrome d’Ehlers-Danlos. Ce syndrome provoque de grandes douleurs dans les articulations, des entorses récurrentes, des difficultés de concentration, une hypersensibilité générale, des vertiges, des problèmes gastriques et de très grandes fatigues physiques. Ces symptômes deviennent parfois encore plus aigus lors d’épisodes de crise.
Ce syndrome ne m’a pas empêché de vouloir poursuivre des études supérieures, entreprises il y a trois ans à la faculté des sciences de Montpellier. Conformément à la loi et sur ordre médical, on m’a donc accordé un tiers-temps supplémentaire pour la réalisation des contrôles ou des examens finaux. Pour une épreuve d’une heure, un étudiant comme moi dispose donc de 20 minutes supplémentaires.

Poursuivre des études est néanmoins compliqué, Il faut garder le rythme, supporter les longues heures de cours qui s’enchaînent, et les positions assises interminables dans les amphithéâtres. Tout ceci ne représente pas un problème insurmontable pour moi puisque j’ai choisi de m’y confronter et l’endurance acquise est pour un motif de fierté.

C’est arrivé le 17 octobre 1840 Séguin ouvre une école pour les attardés mentaux

17.10.2014

Surnommé « l’instituteur des idiots » par ses détracteurs, Edouard Séguin est issu d’une longue lignée de médecins, son père ayant notamment été un compagnon d’Itard, le praticien qui s’occupa de Victor, « l’enfant sauvage » de l’Aveyron. Né le 28 janvier 1812 à Clamecy (Yonne), il fit ses études au collège à Auxerre puis au lycée Saint-Louis à Paris, avant d'étudier la médecine et la chirurgie.

Très tôt, il s'intéressa aux maladies mentales, assistant notamment Jean-Marc Itard et Jean Étienne Esquirol. Ce dernier ayant dit que les idiots sont incurables, il voulut démontrer le contraire. il rééduqua un enfant, publia son expérience (signée par Esquirol) et il fut appelé à appliquer sa méthode à l'hospice « des incurables ». En 1840, il fut chargé de l'instruction des enfants idiots à Bicêtre où il travaillait avec le Dr Félix Voisin, mais il ne fut pas admis à rester. Du coup, il fonda à Paris, à Pigalle le premier établissement destiné aux enfants attardés mentaux...

Séguin s’était toujours montré très critique vis-à-vis de l’enseignement ordinaire, écrivant : « La société, pas plus que la médecine, ne sauraient se contenter plus longtemps des pratiques mnémotechniques qui, en dehors et sous le couvert de l’université négligent l’éducation des fonctions, l’éducation des facultés, l’éducation des aptitudes, l’éducation du sens moral et artistique et réduisent au sevrage constitutionnel le plus complet en frappant d'incapacité radicale toutes les facultés spontanées et applicables de la jeunesse vivace. »

Situation budgétaire tendue des hôpitaux : la FHF réclame le dégel immédiat des crédits en réserve

17/10/2014


« Pour que les établissements publics ne se retrouvent pas dans une situation aggravée », la Fédération hospitalière de France (FHF) demande ce vendredi « instamment » à Marisol Touraine de procéder au dégel des 415 millions d’euros de crédits mis en réserve au début de l’exercice 2014.
Dans un courrier à la ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, président de la FHF, rappelle que pour l’exercice 2014, la situation budgétaire et financière des hôpitaux « reste particulièrement tendue », et cela pour l’ensemble des activités hospitalièresAlors que la loi de financement de la Sécurité sociale 2014 prévoyait une augmentation d’activité du secteur MCO (médecine, chirurgie, obstétrique) de 2,8 %, rappelle-t-il, le nombre séjours à fin juillet n’a en réalité progressé que de 1,7 %, très en deçà des hypothèses.

Mariage et homosexualité : l’Église fait sa révolution ?

17/10/2014

Le synode extraordinaire sur la famille qui vient de réunir durant deux semaines 253 cardinaux et évêques ratisse large : mariage, vie de couple, filiation, contraception, divorce, homosexualité. Mais ce sont surtout les travaux sur les questions les plus clivantesentre l’Église et le monde actuel qui ont mis le feu aux poudres : l’accueil des couples divorcés remariés et des couples de même sexe.
Après des décennies d’immobilisme, le rapport intermédiaire du synode effectue en effet une « conversion missionnaire » à l’égard des divorcés remariés en proposant de lever le refus de la communion eucharistique qui les frappe, ainsi qu’envers « les personnes homosexuelles, qui ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne ».
Il reconnaît aussi des « valeurs positives » au mariage civil, formule une appréciation bienveillante sur les unions libres et insiste sur une loi dite de gradualité, pour permettre à ceux qui ne sont pas dans la norme doctrinale, de se rapprocher de l’Église.

Mal de dos et céphalées en tête des douleurs dont se plaignent les Français

17/10/2014

À l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre la douleur de ce 17 octobre parrainée par l’OMS, une enquête menée sur 2 000 personnes par l’institut du CSA pour Sanofi, révèle que 92 % des Français ont souffert d’une douleur de courte durée ou persistante au cours des 12 derniers mois et 52 % éprouvaient une douleur lors de l’étude. En tête de liste, le mal de dos touche 67 % des Français et les maux de tête, 62 %.
Sur le panel de personnes interrogées, 68 % ressentent une douleur persistante depuis plus d’an. Une proportion qui augmente avec l’âge puisque ce taux atteint 79 % chez les 50-60 ans. « Au travers de ces résultats, il ne faut pas oublier le vieillissement de la population. En effet, l’espérance de vie s’allongeant au fil du temps, il y aura davantage de maux comme l’arthrose et les douleurs neuropathiques dans les années à venir », a précisé le Pr Alain Serrie, chef du service médecine de la douleur-médecine palliative à l’hôpital Lariboisière de Paris. L’étude a également évalué le comportement des Français face à la douleur.

L'Inconscient comme scène politique

 |  PAR MARIE CHRISTINE GIUST

L’Inconscient comme scène politique. Réflexions à partir de deux conférences prononcées au Collège de France. Psychiatrie et Psychanalyse, ce 17 octobre 2014. Mon thème : La psychanalyse a à prendre en charge le refoulé social et politique
 Après les deux excellentes interventions de nos collègues psychanalyste et historienne, autour de l’émergence de la psychanalyse comme fait de civilisation, d’un côté, et des effets sur la psychiatrie française de la Grande Guerre , de l’autre -  qui ont eu l’heure de nous apprendre, rappeler ou révéler certains aspects essentiels des connexions entre ces deux  champs  et disciplines, et les évènements historiques autour de la Grande guerre, je voudrais, très succinctement, poursuivre leurs réflexions, en me limitant pour l’heure à un aspect et sens bien précis, et ciblés.
 D’abord, pour rappeler, quels que soient les liens historiques de Freud à la neurologie (une partie de ses études) et à la psychiatrie, aussi bien allemande que française, et les avancées qu’il a pu élaborer en lien avec ses études et réflexions personnelles, dans sa tentative d’élaboration conceptuelle de la psychanalyse, que ces deux champs, psychiatrie et psychanalyse sont distincts. Et doivent le rester, même si des dialogues très fructueux ont déjà existés entre les deux domaines, et continuent à exister.
 Rappeler aussi que Freud, malgré tout, a toujours cherché à sortir la psychanalyse de la médecine, même après ses débuts dans ce champ.  Pour conserver, de la psychanalyse, le côté le plus irrévérencieux et la part la plus contestataire, même s’il a dû le faire progressivement, habilement et avec doigté (cf. les conférences données aux Etats Unis).

 En atteste son « Interprétation des Rêves », qui, en 1900, officialise l’entrée de la psychanalyse, dans le monde moderne et le champ des nouveaux savoirs.


Comment la psychiatrie prend-elle en charge la question des suicides en masse au Japon ?

17 octobre 2014

DE LA MORT VOLONTAIRE AU SUICIDE AU TRAVAIL. HISTOIRE ET ANTHROPOLOGIE DE LA DÉPRESSION AU JAPON
Éditeur : EDITIONS D'ITHAQUE
Résumé : L'anthropologue Junko Kitanaka, après une étude d'une dizaine d'années en milieu psychiatrique japonais, tente de circonscrire le problème des suicides en masse qui se sont produits au Japon dans les années 90/2000, à raison de taux astronomiques : 30 000 suicides par an sur une période de douze années. Pour le lecteur français, cette sinistre période qui accompagne la dépression économique fait écho aux suicides au travail qui se sont également produits en France, notamment à France Télécom à partir de 2008.


Conflit parents-ados : un pacificateur à domicile


LE MONDE | 
Par 
Matthieu Melchiori, conseiller éducatif, rencontre une adolescente et sa mère dans son cabinet à Nancy, en octobre 2014.
Il aura fallu près d’une heure pour qu’arrive ce moment magique. L’adolescente se redresse sur sa chaise, rejette, d’un coup de tête, les cheveux occultant son visage et regarde enfin celui qui parle, accroupi à ses pieds. Matthieu Melchiori sait désormais que la partie est bien engagée. A son arrivée, Line, 12 ans et demi, se cachait au grenier, sous une couverture, corps et nerfs en boule face à l’intrusion dans son univers de ce conseiller éducatif appelé à la rescousse par sa mère.

Il a su y faire, trouvant, un à un, marche après marche, ces mots qui réchauffent plus encore que la couverture. Line, emmitouflée dans un pull trop épais pour la douceur automnale, est descendue s’asseoir à la table du salon de la petite maison de ville nancéenne. Elle a écouté, pleuré, et finalement accepté cette« équipe à trois, pendant un petit bout de temps », proposée par l’éducateur : « Ta mère m’a dit qu’elle avait peur de se tromper. Moi, je viens filer un petit coup de main, quand ça ne va pas, pour faire le décodeur, que vous arriviez à discuter autrement qu’en vous disputant. »

La radicalisation djihadiste ne doit pas être criminalisée mais soignée, comme l'alcoolisme, selon un psychiatre britannique

Repéré par Emeline Amétis 
17.10.2014 
Combattants du groupe appelé Etat islamique en Irak et au Levant paradent dans la ville Tel Abyad, en janvier 2014, près de la frontière avec la Turquie. REUTERS/Yaser Al-Khodor
Combattants du groupe appelé Etat islamique en Irak et au Levant paradent dans la ville Tel Abyad, en janvier 2014, près de la frontière avec la Turquie. REUTERS/Yaser Al-Khodor
Les adolescents britanniques partis faire le djihad sont dépressifs et souffrent de solitude, selon Kamaldeep Bhui, professeur en psychiatrie et en épidémiologie à l’université londonienne Queen Mary. Après avoir interrogé plus de 600 personnes au sein de la communauté musulmane de Bradford et de Londres, Kamaldeep Bhui a conclu que la radicalisation ne devrait pas être criminalisée mais être soignée de la même façon que l’alcoolisme ou la toxicomanie, rapporte le Telegraph.
«Ceux qui avaient de la sympathie pour l’Etat islamique (Daech) étaient principalement jeunes, instruits et ont grandi dans un foyer plutôt aisé. Il y avait davantage de chance qu’ils soient isolés et déprimés, raconte Kamaldeep Bhui. Il y a une part de naïveté juvénile [dans leurs discours]. (…) Ils n’ont jamais connu la charia ou un califat, et quand ils s’en vont c’est la désillusion.»