Marion Rousset Publié le 16/01/23
L’historienne Laurence De Cock restitue le combat d’Élise et Célestin, deux pédagogues militants qui, dès les années 1920, ont voulu changer l’école mais qui, acculés, se sont finalement résignés à créer leur école privée.
Qui dit Freinet dit pédagogie alternative, mais aussi pédagogie populaire. Au sein du mouvement de l’Éducation nouvelle, ce nom reste attaché à l’idéal de l’école publique, gratuite et obligatoire. C’est elle qu’Élise et Célestin ont tenté de transformer de l’intérieur. C’est pour la faire vivre qu’ils se sont donné tant de mal. Dans Une journée fasciste. Célestin et Élise Freinet, pédagogues et militants (éd. Agone), l’historienne Laurence De Cock dessine le portrait sensible d’un couple d’instituteurs engagés qui s’est lancé dans un bras de fer contre l’institution pour défendre une pratique originale… avant d’être poussé vers la sortie. Vétusté du bâti scolaire, mutations forcées d’enseignants, menaces de l’extrême droite envers certains professeurs… Nourri de multiples résonances, ce livre dresse aussi en creux un état des lieux inquiétant de l’institution scolaire aujourd’hui.