Hélène Loevenbruck décortique les rouages de la parole intérieure, également appelée « endophasie », et révèle le rôle qu’elle joue dans la pensée et dans la construction de notre identité.
"Ma toute belle", "ma cocotte jolie" : on célèbre la beauté et la mignonnerie des enfants et particulièrement des filles pour leur dire qu’on les aime. Puis, une certaine idée de la beauté circule et se transmet dans les mythes, les contes qu’on lit avant de dormir (ou leur version animée signée Disney). Et c’est ainsi qu’à la maternelle tant de petites filles se rêvent princesses aux long cheveux, conscientes à travers leurs jeux que la grâce distingue et avantage...
D’ailleurs, pour les filles mais aussi pour les garçons, la beauté apporterait considération et réussite, dès l’école : des chercheurs, en particulier François Amadieu, se sont penchés sur la question. Toutefois, trop se préoccuper de son apparence est aussi mal perçu. Nous ne sommes pas clairs avec la beauté ! Comment dès lors penser sa place, comment s’en parler dans les familles et ailleurs, entre adultes et enfants ? Nous y réfléchissons avec l'historien spécialiste de l’histoire de l’hygiène, de la santé et des pratiques corporelles Georges Vigarello, directeur d'études à l'EHESS et auteur notamment d’Histoire de la beauté (Seuil, 2014).